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INTERCULTUREL Josette Gaume Objectifs :
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Josette Gaume Maître de Conférences Centre de Linguistique Appliquée Université de Franche Comté 6 rue Plançon 25000 Besançon josette.gaume@univ-fcomte.fr josette.gaume@wanadoo.fr Plan : Théorie 1 « culture et identité » Doc. 1 Les proverbes Doc.2 La langue coréenne (la culture dans la langue) Bouriane Lee Activité : fiche pédagogique sur les proverbes algériens Théorie 2 « malentendu et choc culturel » Doc.1 « Voyage d’un français en Grèce » Activité : fiche pédagogique, exercice de cultures comparées Théorie 3 « les représentations et les clichés » Doc. 1 Montesquieu « Comment peut-on être persan ? » Doc.2 « L’européen » Doc.3 « Les mots associés» Activité : fiche pédagogique sur les clichés Théorie 4 « assimilationnisme et perspectivisme » Doc.1 « Les Bororos » Doc.2 Manuel de FLE et interculturel Activité : fiche pédagogique sur les traits culturels dominants en Algérie Théorie 5 « Interculturel et images » Sémiologie et Musée des beaux Arts Théorie 6 « l’accommodation identitaire » Doc.1 article de Josette Gaume Activité : fiche pédagogique sur les identités en Algérie CUCHE Denys La notion de culture dans les sciences sociales coll. Repères La Découverte Paris 1996 Théorie 1 : les notions de culture et d’identité, problème définitoireLa notion de culture
"…avant la culture française, la culture allemande, la culture italienne, il y a la culture humaine » Ernest RENAN La Sorbonne 1882
"Culture ou civilisation pris dans son sens ethnologique le plus étendu est ce tout complexe qui comprend la connaissance les croyances l'art, la morale le droit les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la société" " La civilisation primitive Paris 1871
"C’est le terme technique pour cette vue des choses selon laquelle notre propre groupe est le centre de toutes choses, tous les autres groupes étant mesurés et évalués par rapport à lui… chaque groupe nourrit sa propre fierté et vanité se targue d'être supérieur, exalte ses propres divinités et considère avec mépris les étrangers. Chaque groupe pense que ses propres coutumes sont les seules bonnes et s'il observe d'autres groupes ou d'autres coutumes, celles-ci provoquent son dédain."
" Rien n'autorise à croire que les différents types de peuples vont tous dans le même sens : il en est qui suivent les voies les plus diverses. Le développement humain doit être figuré, non sous la forme d'une ligne où les sociétés viendraient se disposer les unes derrière les autres comme si les plus avancées n'étaient que la suite et la continuation des plus rudimentaires mais comme un arbre aux rameaux multiples et divergents" L'année sociologique tome XII 1913 p.60
"… chaque coutume, chaque objet, chaque idée et chaque croyance remplissent une certaine fonction vital,e ont une certaine tâche à accomplir, représentent une part irremplaçable de la totalité organique tout cela en fonction des besoins. »
"Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et plus encore les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres" 1950 p.19 Introduction à l'œuvre de Mauss in sociologie et anthropologie PUF
Sub-culture Sub-culture Culture générale
Pour lui 3 critères - critère 1 manipulation ou non : 1 acculturation spontanée = libre 2 acculturation organisée mais forcée esclavage colonisation 3 acculturation planifiée = culture prolétarienne ou néo colonialisme - critère 2 homogénéité ou hétérogénéité des cultures en présence - critère 3 ouverture ou non des cultures en présence Il tente de classer les phénomènes d'acculturation Facteur démographique = quel type de populations (âge-nombre etc.) Facteur écologique = où a lieu le contact Facteur ethnique ou racial = quel type de relation entre les groupes en contact Il introduit l'idée de 2 causalités entrant en rapport dialectique dans le processus d'acculturation :
Bastide enfin en 1970 développe la notion de bricolage pour rendre compte des cultures en train de se faire (Brésil) On critique cette notion aujourd'hui en disant que c'est du bris collage
"Les habitus sont des systèmes de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme des structures structurantes, c’est-à-dire en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre" 1980 p88 La notion d’identité
Conceptions objectivistes :
Conceptions subjectivistes
Conceptions relationnelles et situationnelles BARTH Fredrik : le contact avec les autres construit l'identité il ne suffit pas d'inventorier les pratiques sociales mais il faut repérer celles qui sont significatives les procédures de différenciation identité et altérité vont de paire notion d'auto-identité et d'hétéro-identité = identité négative manifeste dans les groupes dominés Exemple des Méos = sauvage dominés au Laos deviennent les Hmong réfugiés en France = homme = l'autorité légitime a le pouvoir symbolique de faire reconnaître comme fondées ses catégories de représentations Pour lui l'identité c'est la volonté de marquer la limite entre eux et nous en utilisant certains traits culturels comme marqueurs Il ne faut pas analyser l'identité et faire des contrôles d'identité mais explique rles processus d'identification GIRAUD (1987 Notion d'identité mixte les jeunes immigrés n'ont pas une double identité mais une identité syncrétique SIMON 1979 les poupées gigognes = identités emboîtées les unes dans les autres Notion de stratégie identitaire implique que l'individu a une certaine marge de manœuvre exemple des juifs espagnols faussement convertis au christianisme L'identité doit être analysée d'un point de vue diachronique également les groupes n'utilisant pas les mêmes comportements pour marquer leurs différences L'important n'est pas de savoir ce qu'est un corse mais comment il s'y prend pour l'indiquer 3 conceptions différentes du relativisme culturel
"Postuler que tout ensemble culturel tend vers la cohérence et une certaine autonomie symbolique qui lui confère son caractère original singulier ; et qu'on ne peut analyser un trait culturel indépendamment du système culturel auquel il appartient, qui seul peut en livrer le sens. Cela revient à étudier toute culture quelle qu'elle soit sans a priori" D Cuche p.115 "…la mode identitaire récente est le prolongement du phénomène d'exaltation de la différence qui a surgi dans les années 70… » p. 83 "La culture peut aller sans conscience identitaire… la culture relève en grande partie de processus inconscients… L'identité elle renvoie à une norme d'appartenance nécessairement consciente car fondée sur des oppositions symboliques. D Cuche P. 83
Conceptions objectivistes : identité définie à partir de critères "objectifs"
Conceptions relationnelle et situationnelleLa construction identitaire se fait à l'intérieur des cadres sociaux c'est un construit qui s'élabore dans une relation avec les autres Fredrik BARTH : l'identité est un mode de catégorisation utilisé par les groupes pour organiser leurs échanges Pour définir l'identité d'un groupe il ne suffit d'inventorier les traits qui sont communs mais de repérer ceux qui sont utilisés par les membres du groupe pour affirmer et maintenir une différence culturelle. Identité et altérité sont dans une relation dialectique, l'identification va de pair avec la différenciation cf. René GALLISSOT
Exemple des Laotiens en France en 1970 réfugiès minoritaires chez eux appelés Méo = sauvage, arriéré. Arrivés en France ils sont redevenus les Hmong = homme, nom par lequel ils se désignent eux-mêmes. Jean Pierre HASSOUN 1988 Donc l'identité est l'enjeu de luttes sociales, tous les groupes n'ont pas le même pouvoir d'identification. Pour Pierre BOURDIEU "L'identité et la représentation" 1980 L'autorité légitime a le pouvoir symbolique de faire reconnaître comme fondées ses catégories de représentation de la réalité sociale. L'identité comme enjeu de luttes devient problématique, il ne nous revient pas de définir l'identité de tel ou tel groupe mais tout simplement de comprendre comment elle se construit. L'état, le pouvoir définisse l'identité et ont un grand pouvoir sur elle Ainsi, l'identité résultant d'une construction sociale est multidimensionnelle On a des identités mixtes GIRAUD 1987 (les immigrés) = identité syncrétique Chaque individu a conscience d'avoir une identité à géométrie variable construite comme les poupées gigognes selon Pierre Jean SIMON Notion de "stratégie identitaires" pour souligner cette dimension changeante de l'identité qui ne constitue jamais une solution définitive. Stratégie parce que l'individu dispose d'une certaine marge de manœuvre Par sa plasticité, l'identité se prête à l'instrumentalisation, Georges DEVEREUX, mais l'individu ne peut pas faire n'importe quoi. Identité est une "boîte à outils" Le caractère stratégique de l'identité = exemple des juifs espagnols convertis au 15ème et qui ont continué à faire leurs rites.
Conclusion : Le terme de culture est de plus en plus utilisé partout en politique, en économie etc. On se demande s'il ne faut pas l'abandonner il est trop souvent un euphémisme de race. On peut conserver le concept en soulignant la notion "relativisme culturel" qui renvoie à trois conceptions différentes :
Le relativisme culturel = postuler que tout ensemble culturel tend vers la cohérence et une certaine autonomie symbolique qui lui confère son caractère original et singulier ; on ne peut analyser un trait culturel indépendamment du système culturel auquel il appartient qui seul peut en livrer le sens = étudier toute culture sans a priori sans la comparer à d'autres "L'ethnocentrisme doit être tenu pour un phénomène pleinement normal, constitutif en fait de toute collectivité ethnique en tant que telle assurant une fonction positive de préservation de son existence même constituant comme un mécanisme de défense de l'in group vis-à-vis de l'extérieur.." Pierre Jean SIMON 1993 « Il faut prendre comme principes méthodologiques "le relativisme culturel et l'ethnocentrisme pour appréhender la dialectique du même et de l'autre de l'identité et de la différence autrement dit de la Culture et des Cultures qui est au fondement de la dynamique sociale."p116 D Cuche Théorie 2 : malentendu et choc culturel Effet produit sur un individu pris au dépourvu lorsqu'il est plongé dans une culture étrangère. (Tiré de GRAWITZ, Madeleine. Lexique des sciences sociales. Paris : Dalloz, c1981. v, 376 p., p. 53) Théorie 3 : les représentations et les clichés « Une représentation est un phénomène mental qui correspond à un ensemble plus ou moins conscient, organisé et cohérent, d’éléments cognitifs, affectifs et du domaine des valeurs concernant un objet particulier. On y retrouve des éléments conceptuels, des attitudes, des valeurs, des images mentales, des connotations, des associations, etc. C’est un univers symbolique, culturellement déterminé, où se forgent les théories spontanées, les opinions, les préjugés, les décisions d’action » Garnier et Sauvé 1999 p.66 in « Apport de la théorie des représentations sociales à l’éducation relative à l’environnement" Arlon FUL Théorie 4 : assimilationnisme et perspectivisme « La conquête de l’Amérique » la question de l’autre Seuil coll. Essais 1982 Il s’agit de la perception que les Espagnols ont des indiens Il s’agit de la découverte que JE fait de l’autre
Il peut n’y avoir aucune implication : Colon n’aime pas ne connaît pas, ne s’identifie pas à l’autre
Las Casas a la même attitude il aime les indiens en fonction de leur idéal pas du sien. C’est une exotopie comme dit Bakhtine c’est-à-dire une affirmation de l’extériorité de l’autre qui va de pair avec sa reconnaissance en tant que sujet. Théorie 5 L’interculturel dans l’image (Reprise du cours de sémiologie) Présentation de l’image de publicité Les critères d’analyse : les fonctions de l’image Définition L’image est un objet second, pour Platon c’est le reflet d’un objet Dans la notion d’image, il y a la notion de ressemblance « Dieu créa l’homme à son image » Dans la notion d’image, de façon triviale, il y a la notion d’immobilité « être sage comme une image » La lecture de l’image comme l’utilisation d’autres langages sous-entend une capacité intellectuelle de représentation. Les jeunes enfants les animaux ne reconnaissent pas les éléments représentés par une image. La notion d’image recouvre d’autres domaines que le regard effectif : l’image mentale, image de la liberté, image de soi, image de marque, images du rêve. L’image scientifique permet une visualisation de phénomènes comme les battements du cœur, elle permet aussi de montrer l’invisible comme le virus du sida. Les fonctions de l’image dénotative = le référent expressive = le destinateur conative = implication du destinataire phatique = maintenir le contact métalinguistique = quel code utilisé poétique = le message lui-même sa palpabilité Activité : Travail sur une image culturelle du manuel Bibliographie ABDALLAH-PRETCEILLE M. 1990 « Vers une pédagogie interculturelle » La Sorbonne BOURDIEU P. 1982 « Ce que parler veut dire » Fayard BOURDIEU P., 1997, « Méditations pascaliennes » Seuil Points Essais, Paris. CAILLE A, 1992, « Sciences sociales et lien social» Correspondances. Bulletin scientifique de l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain CORM G. 2009 « L’Europe et mythe de l’occident » La découverte CARLO (de) M. 1998 « L’interculturel » Seuil CUCHE D. 1996 « La notion de culture en sciences sociales » coll. Repères La Découverte DEMORGON J. 2004, « Complexité des cultures et de l’interculturel. Contre les pensées uniques » Economica Anthropos, Paris. DEMORGON J., 2005 « Critique de l’interculturel » Economica Anthropos Paris CERTEAU (de) M. « Vers une grammaire des civilisations » GAUME J. (2008) « Le don en didactique : approche épistémologique à partir de l’essai sur le don de Marcel Mauss » EME Louvain GAUME J. « Interculturellement nôtre » Les cahiers pédagogique janvier 1998 GRUZINSKI S. (1999) « La pensée métisse » Fayard HALL E. 1979 « Au-delà de la culture » Seuil LEVI-STRAUSS C. 1983 « Le regard éloigné » Paris Plon TODOROV T.1982 « La conquête de l’Amérique la question de l’autre » Paris Seuil ZARATE G. 1986 « Enseigner une culture étrangère » Hachette CLA Université de Franche Comté Besançon Anthropologie culturelle Josette Gaume mars 2012 |
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