Mutilations sexuelles, le point de vue de l'enfant








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Chapitre III

Judéo-christiano-islamisme et circoncision


(l'invention de la circoncision à la naissance :

la dixième plaie et le péché originel)

"Ne tailladez point votre chair à cause d'un mort

"et ne vous imprimez point de tatouage : je suis l'Eternel." 45
La circoncision devrait être proscrite par une religion qui refuse les images dans ses temples : le corps est le premier temple du divin.

"Et quelle divinité entreprit jamais

d'aller se chercher un peuple au milieu d'un autre peuple." 46
La récente découverte de Messod et Roger Sabbah (*), 47 s'apparente à celle de l'Amérique. Elle nous apprend que le peuple hébreu est une secte d'Egyptiens bannis avec leur chef Moïse dans la vieille colonie égyptienne de Canaan, à cause de leur hérésie monothéiste instaurée vingt ans avant par Akhenaton (lequel n'était autre qu'Abraham).

L'épopée amarnienne, âge d'or des beaux-arts, aux mœurs libérales et universalistes (pacifisme, cosmopolitisme, monothéisme, abandon des sacrifices humains, goût pour la nudité), limité à la ville d'Akhetaton, fut une utopie fort coûteuse pour le reste de l'Egypte, écrasée d'impôts et aux frontières mal protégées. Il fut suivi d'une vigoureuse réaction. Le premier successeur d'Akhenaton semble avoir été assassiné et Toutankhamon était trop jeune ou non désireux de résister aux puissants intérêts des tenants des vieilles traditions. C'est pourquoi les adeptes de la nouvelle religion, déjà isolés dans la ville sainte, furent forcés à l'exil.

La thèse est étayée par le lien entre les différents manuscrits de la Bible et l'histoire égyptienne, par la similitude frappante entre chacune des lettres de l'al-

phabet hébraïque et les symboles correspondants des hiéroglyphes, ainsi que par la grande ressemblance du plan des temples, des cérémonies religieuses et des costumes, bijoux et accessoires de la royauté.

D'autres ressemblances sont tout aussi frappantes : l'abandon des sacrifices humains par Akhenaton correspond à l'injonction divine à Abraham s'apprêtant à sacrifier Isaac : "Ne touche pas à l'enfant !".

Nous comprenons enfin pourquoi les archéologues n'ont jamais trouvé de trace de la présence d'une importante population, soi-disant captive, dans une Egypte si riche en inscriptions écrites. Le mensonge de la Bible sur l'identité des juifs avait pour but de faire croire à l'antériorité des colons en Palestine, à leur indépendance totale de l'Egypte. Cela pour ne pas être massacrés par Nabuchodonosor, ennemi mortel des Egyptiens 47, p. 168, 258-60, 262-63 et 276-77. On doit même penser que la Bible, qui se transmettait oralement, a été rédigée dans les prisons de Babylone, à sa seule attention. Bien entendu, il fallut falsifier toutes les dates pour dissimuler la ressemblance avec les évènements connus. Le savoureux mensonge faisant naître Abraham en Mésopotamie le rendait ancêtre de Nabuchodonosor. Il donna aux hébreux la clé de leur libération. Celles de la Bible restèrent l'apanage des initiés.
En corollaire des révélations des Sabbah, nous pensons qu'au moment de la déportation à Babylone, les prêtres lévites ont travesti le passage de la Bible sur l'alliance avec dieu par la circoncision 48 (voir page 33), toujours à l'attention de Nabuchodonosor, pour lui faire croire à une origine non-égyptienne des juifs. Ils prêtèrent à un Abraham non-Egyptien l'invention de la circoncision à huit jours que le grand vizir et futur pharaon Aï (le Joseph biblique 47, p. 357-90) est parvenu à faire adopter par Akhenaton. Car Yahvé, dieu vengeur et jaloux, n'est autre que le dieu-homme, le pharaon Aï-Joseph ou Adonaï 47, p. 10 et 137-38. Les scribes substituèrent dieu à pharaon pour que Nabuchodonosor ne puisse s'apercevoir que les hébreux étaient des Egyptiens. Cependant, dans des conditions d'hygiène rudimentaires, fatale à nombre de nouveau-nés, ce fut la dixième plaie 47, p. 393.
Le monothéisme hédoniste d'Abraham-Akhenaton avait abandonné la coutume de la circoncision, précédemment imposée par les intellectuels religieux en accord avec les militaires. Le petit peuple, les hébreux - incluant nombre d'étrangers - n'en voulait pas. De plus, une telle contrainte sur lui-même et sur le peuple contraste fortement avec la personnalité d'Abraham-Akhenaton. Il aimait se faire représenter sous des traits hermaphrodites. Il est peu vraisemblable qu'il ait accepté la perte du plus féminin de lui-même. En fondant la religion monothéiste, ancêtre directe de la juive, il aura, au contraire, relevé son peuple de l'exigence de la circoncision, tout en adoucissant l'esclavage.

Après avoir vécu non-circoncis toute sa vie, Abraham n'a pu accepter la circoncision que dans un moment de dépression, de décompensation grave. Ce fut un reniement de toute son existence précédente, dû à la profonde crise religio-politique que traversait l'Egypte. Sa circoncision à nonante neuf ans ne peut être comprise que si l'on interprète l'alliance avec dieu un rétablissement de la vieille coutume.

Cela n'alla pas sans résistances. La circoncision ne fut durablement réinstaurée chez les hébreux que par le fils de Moïse, Josué 49, sous la pression des lévites judéens (caste de lettrés et de prêtres égyptiens dont plusieurs accompagnèrent Moïse dans l'Exode).

C'est pourquoi la circoncision est une survivance de la vieille religion polythéiste et idolâtre, du système social pharaonique de castes, aux prétentions hégémoniques, et d'un "ordre moral" qui, pour asservir l'individu, le blessait au plus intime de sa personne : il fallait le terrifier à vie pour le soumettre aux extravagants caprices architecturaux et conquérants de souverains mégalomanes. Comme Moïse, Jésus et Mahomet l'ont fortement affirmé (voir ci-après)‚ elle est étrangère à l'universalisme monothéiste.

La prétendue signification d' "alliance" de la circoncision de date de temps immémoriaux. Elle se pratiquait à l'adolescence. Pour remettre en vigueur une pratique hautement anti-sexuelle, après vingt ans de libération, le vizir Aï-Joseph eut recours au lâche subterfuge de la circoncision à huit jours. Il était beaucoup plus facile de réintroduire progressivement la chose que de l'imposer à des hommes mûrs. Les bébés n'ont même pas la force de faire sentir leur douleur à leurs bourreaux. Cependant le terme d'alliance est une appellation perverse de l'ancienne coutume. Imposée à des incapables, ce n'est pas une alliance mais un odieux forçage.

La mère de Moïse appartenait probablement à une tribu de bédouins - pratiquant la circoncision - venue trouver du travail à Akhetaton. Pour éviter à son fils la mutilation ou pour d'autres raisons, elle inventa le stratagème décrit au chapitre II de l'Exode. L'enfant, élevé par une des filles d'Akhenton-Abraham adepte de la religion première de son père, échappa ainsi à la circoncision.

Le Deutéronome fut écrit sous la direction de Moïse, avec une grande unité de style, à la différence des autres livres de la Bible. Moïse, adepte de la nouvelle religion, s'y montre fermement opposé à la circoncision. Le fait est qu'elle ne fut pas pratiquée pendant l'Exode. Sa femme dut circoncire leur fils contre sa volonté (*), comme nous l'apprend le passage suivant de la Bible :

"Pendant ce voyage, (Moïse) s'arrêta dans une hôtellerie ; le Seigneur l'aborda et voulut le faire mourir (s'il ne faisait pas circoncire son fils). Séphora saisit un morceau de silex, retrancha l'excroissance de son fils et la jeta à ses pieds (du Seigneur) en disant (à son fils) : "Est-ce par le sang que nous sommes unis ?" Le Seigneur le laissa (Moïse) en repos. Elle dit alors (à son fils) : "C'est par le sang que nous sommes unis, à cause de cette circoncision." ." 50
Ces versets ne peuvent être compris qu'à la lumière de l'avancée des Sabbah. Adonaï (Aï-Joseph) voulut imposer à Moïse la circoncision de son fils. Comme Moïse refusait toujours, la mère, lors d'une scène d'une atroce cruauté et pour sauver son mari de la mort, se chargeât de l'opération en présence et sous la menace de Aï-Joseph qui tenait Moïse enchaîné. Folle de rage, Séphora réconforta son fils en bravant Aï-Joseph par un geste méprisant et une parole lourde de sous-entendu, faisant de cette circoncision forcée une alliance contre pharaon et la circoncision. Aï resta coi.

Dans son discours d'introduction aux dix commandements (**), Moïse précise d'emblée :
"N'ajoutez rien à ce que je vous prescris... " (4 : 2, rabbinat français),
et parle à treize reprises (4 : 5, 4 : 8, 4 : 14, 4 : 45, 5 : 7, 5 : 31, 6 : 1, 6 : 20, 7 : 11, 7 : 12, 8 : 11, 11 : 1) des "lois et des règles… " (4 : 11, rabbinat français) qu'il préconise, alors que la circoncision ne figure ni dans les dix commandements de la Loi, ni dans les règlements énumérés aux versets 12 : 1 à 27 : 26. Par contre, c'est dans ces mêmes règles qu'il recommande, non sans humour :
"Tu te feras des glands aux quatre coins de la couverture dont tu te couvriras."

(22 : 12, Bible oecuménique)
Il abolit donc la vieille coutume, prenant soin de préciser au peuple réuni :
"Ce n'est pas avec nos pères que l'Eternel a contracté cette alliance, c'est avec nous-mêmes, nous qui sommes ici aujourd'hui, tous vivants." (5 : 3, rabbinat français)
et expose ensuite une importante différence entre la nouvelle alliance et l'ancienne :
"C'est face à face que l'Eternel vous parla... " (5 : 4, rabbinat français),

alors qu'Abraham avait gardé la face contre terre : la nouvelle alliance n'est pas une soumission imposée, mais un véritable pacte d'égal à égal. Moïse a obtenu l'abolition de la circoncision qui asservissait le peuple à pharaon et à ses caprices:
"Et maintenant, ô Israël, ce que l'Eternel, ton Dieu, te demande uniquement, c'est de révérer l'Eternel, ton Dieu, de suivre en tout ses voies, de l'aimer, de le servir de tout ton cœur et de toute ton âme, en observant les préceptes et les lois du Seigneur que je t'impose aujourd'hui, pour devenir heureux." (10 : 12-13, rabbinat français)
Par contre il prescrit la circoncision "du cœur" :
"Circoncisez donc votre cœur, ne raidissez plus votre nuque." (10 : 16),
concédée par Dieu comme une grâce :
"Et l'Eternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et celui de ta postérité pour que tu aimes l'Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, et assures ton existence."

(30 : 6, rabbinat français)
La mention de la descendance, identique à celle de l'alliance avec Abraham, est significative.

En invitant les hébreux à se relaxer, Moïse souligne un symptôme typiquement obsessionnel, signe de fierté certes, mais aussi de détresse émotionnelle, d'une crainte de la décapitation, de la castration totale, de l'impuissance.

A moins de considérer, comme Messod et Roger Sabbah, que dieu a été substitué au pharaon, les deux alliances entre "dieu" et le peuple juif, mettant ce dernier à l'égal de dieu, reflètent un extrême narcissisme. Celle d'Abraham exprime cependant la culpabilisation de l'autosexualité : elle prête à la divinité d'avoir besoin d'un gage d'association qui ne peut satisfaire que pharaon. Cependant, la circoncision religieuse fait du pénis - et donc du phallus - les objets d'un culte païen, fétichiste.

Une pure croyance substitue à l'infériorité réelle de la perte du prépuce la supériorité d'une supposée approbation par un dieu unique certes, mais ô combien nationaliste. De soi-disant "aryens" ("A pervers, pervers et demi") inverseront la thèse ("Got mitt uns.").

Mais l'éternel n'est-il pas l'universel ?
Et qu'en est-il des femmes dans une alliance avec les seuls mâles ?

Comment ne pas lire entre les lignes que le dieu en question est une survivance de Lilith, l'archaïque et féroce déesse-mère (et commère), avide de sacrifices humains, exigeant cette offrande sanguinolente ? De ce point de vue, l' "alliance" symbolise une prétendue et sotte renonciation à l'autosexualité alors qu'il ne faut jamais dire : "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.".
Ces contradictions confirment notre thèse.

La circoncision d'Abraham-Akhenaton à nonante neuf ans fut une mesure politique, une tentative d'Abraham-Akhenaton, conseillé par Aï-Joseph, de reprendre en main son peuple après des années d'insouciance. Le mensonge d'une injonction divine devait faciliter une circoncision générale.

En faisant du respect de la Loi morale naturelle la seule obligation du pacte avec la divinité, Moïse abolit la circoncision. Les lévites ne l'entendirent pas ainsi et restèrent soumis à la coutume polythéiste. Il est probable, comme le pensait Freud, qu'ils assassinèrent Moïse avant l'entrée à Canaan. L'époux de Séphora la bédouine maintint le peuple dans le désert pendant quarante ans. Il aimait la vie des nomades. Il est aussi très probable que l'auteur des dix commandements répugnait au génocide qu'impliquait l'installation en Canaan. On doit même penser que, sachant à qui il avait affaire, il a attendu patiemment l'extinction de la vieille génération circoncise et belliqueuse :
"La durée de notre voyage… avait été de 38 ans. A cette époque, toute la génération guerrière avait disparu… " (4 : 14, rabbinat français),
avant de tenter d'entrer dans le pays de Canaan sans commettre trop de dégâts.

Mais cela n'était pas du goût de tous. Le pharaon Aï-Joseph avait fait de la circoncision la condition de son alliance et du cadeau de la terre promise. Ses émules, ancêtres des assassins de Jésus et d'Isaac Rabin, obtinrent satisfaction à Gilgal 51, où Séthy Ier-Josué, le circoncis par Séphora, put donner libre cours à son syndrome circonciseur. Le refus de Moïse lui fut fatal. Ramsès (Ra-Mesou) Ier, successeur des pharaons Aï-Joseph et d'Horemheb-Aaron, fut probablement assassiné lors d'un coup d'état préalable à Gilgal.

"Heureux les doux… ". En recevant le baptême par l'eau de Jean-Baptiste, Jésus, dans le premier acte de sa vie publique, entend, à l'évidence, remplacer par une cérémonie toute simple, symbolique de la nécessité de l'hygiène, le rituel barbare qui ne dispense pas de cette même nécessité. Lorsqu'il invite ses apôtres à "baptiser toutes les nations", c'est "au nom du père et du fils et du saint Esprit" (Mathieu, 28 : 19).

La seule fois où il parle de circoncision, c'est pour dénoncer en même temps l'hypocrisie des pharisiens, en opposant avec ironie mutilation et guérison :

"Si donc un homme peut recevoir la circoncision un jour de Sabbat sans que la loi de Moïse soit violée, pourquoi vous irriter contre moi parce que j'ai complètement guéri un homme un jour de Sabbat ?" 52
De même, Paul s'élève contre quelques chrétiens qui voulaient imposer la circoncision aux nouveaux convertis :
"Car le juif n'est pas celui qui l'est au dehors et la circoncision n'est pas au dehors dans la chair, le vrai juif l'est au-dedans et la circoncision dans le cœur, selon l'esprit et non selon la lettre... " 53
Mais ce juif citoyen romain pouvait s'offrir le luxe de ne pas se contenter de condamner l'hypocrisie des pharisiens. Le premier dans l'histoire, il prend ouvertement position contre la circoncision :
"L'appel l'a-t-il trouvé incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire !" 54
L'Eglise catholique, à leur suite, semble partager notre combat contre les violences infligées aux enfants : la circoncision, depuis 1960, n'est plus une fête du calendrier.

La circoncision n'est pas un principe de base de l'islam. Elle n'est prescrite ni par le Coran ni par la loi islamique mais seulement par la Sunnah (coutume). Celle-ci, d'authenticité controversée, rassemble des historiettes ou des recommandations de Mahomet. Elle rapporte le discours courant du prophète, ses pensées d'homme ordinaire. Ce ne sont pas les paroles soufflées à son oreille par l'archange Gabriel.

Le Coran est la source pure et authentique de l'islam. Il fait une première allusion directe à la circoncision (2 : 124, d'après la précieuse traduction du recteur Hamza Boubakeur 55) :
"Lorsque le seigneur éprouva Abraham par certains paroles

"et que celui-ci les eût accomplies,

"Dieu dit :

"Je vais faire de toi un guide pour les hommes",

"Abraham dit :

"Et ma descendance ?"

"Le seigneur dit :

"Mon alliance ne concerne pas les injustes." (2 : 124)
Abu-Salieh nous signale que certains exégètes coraniques ont trouvé ce verset "équivoque" et l'ont interprété comme un rappel de la circoncision, comme si dieu n'avait pas été capable d'ordonner clairement la circoncision s'il l'avait voulu. Mais personne n'a jusqu'à présent relevé que le rapprochement à faire avec le chapitre 17 de la Genèse lève toute équivoque :
"Abram tomba sur sa face et Dieu lui parla de la sorte :

"Moi-même, oui, je traite avec toi : tu seras le père d'une multitude de nations... Et je donnerai à toi et à ta postérité la terre de tes pérégrinations, toute la terre de Canaan… Voici le pacte que vous observerez, qui est entre moi et vous, jusqu'à ta dernière postérité : circoncire tout mâle d'entre vous. Vous retrancherez la chair de votre excroissance, et ce sera un symbole d'alliance entre moi et vous. A l'âge de huit jours, que tout mâle, dans vos générations, soit circoncis par vous ; même l'enfant né dans ta maison ou acheté à prix d'argent, parmi les fils de l'étranger, qui ne sont pas de ta descendance. Oui, il sera circoncis, l'enfant de ta maison ou celui que tu auras acheté ; et mon alliance, à perpétuité, sera gravée dans votre chair. Et le mâle incirconcis, qui n'aura pas retranché la chair de son excroissance, sera supprimé lui-même du sein de son peuple pour avoir enfreint mon alliance." (rabbinat français)
Il était impossible d'imaginer que "dieu" était le futur pharaon Aï. Cependant le Coran n'accorde aucun crédit aux rédacteurs israélites de la Bible. Il ramène le texte à l'essentiel en respectant la logique d'un monothéisme qu'il expurge de toute tradition païenne. Comme le Deutéronome, le Coran bannit la circoncision : il affirme qu'être juste est la condition de l'alliance de dieu, là où la Genèse affirme que la circoncision aussi en est une condition. Il rejette encore, assez clairement, l'immonde opération, en n'y faisant qu'indirectement allusion, parmi les diverses épreuves infligées par dieu à Abraham.

Mais à aucun moment il n'affirme qu'elle aurait été imposée à ses descendants. Pour le Coran, la circoncision n'a rien à voir avec l'alliance divine. Se démarquant des rabbins, il l'estime injuste envers les enfants, contraire à l'alliance de dieu. Pour bien montrer sa répugnance envers la circoncision, il n'utilise même pas le mot.

Mahomet était un homme d'exception. Sa mère, Pour lui éviter l'odieuse et humiliante torture, avait eu l'extraordinaire pouvoir de le faire naître sans prépuce. Il tente d'éviter la circoncision à ses jeunes frères.
Le verset 2 : 124 (ci-dessus) doit être rapproché du verset 4 : 3 :
"… si tu as peur d'être injuste, n'en épouse qu'une… "
Il critique gentiment la polygamie. Il fait un lien entre l'injustice d'un côté, la circoncision et la polygamie de l'autre. En effet le mariage d'un homme et de quatre femmes fait, sans compter les circoncisions des fils, beaucoup d'injustices : un épuisé, quatre insatisfaites, trois jalouses et autant de jaloux qui n'ont pas eu les moyens de les acquérir.

Le Coran est parsemé d'affirmations de la perfection de la création divine : 3 : 6 ; 3 : 190-91 ; 13 : 8 ; 25 : 2 ; 30 : 30 ; 32 : 7 ; 38 : 27 ; 40 : 64 ; 54 : 49 ; 64 : 3 ; 82 : 6-8 et 95 : 4 (numérotation canonique musulmane).
"Oui, nous avons créé l'homme dans la forme la plus parfaite." (95 : 4)
Enfin, les versets 4 : 118-119 font une deuxième allusion directe à la circoncision :
"… maudit soit celui (le démon) qui a dit : "Je m'emparerai d'une certaine partie de tes serviteurs, je les égarerai, je leur ferai de vaines promesses, je leur ordonnerai de couper les oreilles du bétail, d'altérer la création de Dieu.". Quiconque prend Satan pour maître, plutôt que Dieu, est voué à une perte certaine."
Au premier degré, la position du Coran contre toute violence envers les animaux est d'un modernisme étonnant. Il se fait le précurseur du combat des sociétés protectrices des animaux. En prenant soin d'interdire le marquage des bêtes, non seulement il condamne fermement les techniques cruelles d'abattage, mais encore il exclut a fortiori tout marquage du corps de l'homme. On sent qu'il veut aller plus loin que le verset 19 : 28 du Lévitique et généraliser à l'animal l'interdiction des blessures et tatouages sur le corps humain, sans mentionner l'homme tant cela va de soi.

Au deuxième degré, le Coran parle à orientale, de façon imagée et voilée. Il revient sur sa première interprétation (verset 2 : 124) du chapitre 17 de la Genèse. En attribuant cette fois-ci au diable plutôt qu'à dieu les "paroles" entendues par Abraham, il s'en prend à la synagogue, de façon radicale :
1 - Il condamne le fait de "s'emparer d'une certaine partie" (le prépuce) du corps humain,
2 - il condamne le fait de traiter ses propres enfants comme des "serviteurs" ou pire comme du "bétail",
3 - il condamne l' "égarement" d'Abraham lors du sacrifice d'Isaac et de sa propre circoncision,
4 - il condamne les "vaines promesses" faites par le diable à Abraham : la volonté de puissance expansionniste des hébreux,
5 - il condamne à nouveau, clairement, la circoncision, par la mise en équivalence des expressions "couper les oreilles du bétail" et "altérer la création de Dieu" ; s'il est interdit de mutiler les animaux, il ne peut qu'en être de même pour les hommes,
6 - il se réfère par deux fois au verset 2 : 124, en affirmant que ce n'est pas dieu mais le diable qui a prononcé ces "paroles" à l'oreille d'Abraham et en reparlant de "promesses".
Cette accumulation de notations ne permet pas de douter que le Coran condamne vigoureusement la circoncision et le colonialisme israélite.
Enfin lorsque le Coran, dans les versets 2 : 87-88 et 4 : 155, emploie une idée proche du mot circoncision (nouvel indice de son dégoût pour la chose, il se refuse encore à le prononcer), il fait probablement allusion à la circoncision du cœur de Moïse.

Vivant entourés de circoncis, Mahomet et Moïse, pour ne pas les heurter, ne décrétèrent pas l'abolition de la circoncision. Ils préférèrent compter sur un désaveu à peine voilé. Celui-ci restera sans succès : les hommes ont besoin, de la part de leurs chefs, de prises de position absolument limpides. De plus, dans des pays dominés par des aristocraties féodales, la modernité du message de Mahomet, empreinte de christianisme, a été soigneusement étouffée.

Le protestantisme prône le retour à la Bible. Mais, dans la chrétienté, seul le puritanisme anglo-saxon a accepté la remise en vigueur de la circoncision.

La coupure du prépuce, huit jours après celle du cordon ombilical, grave sur le corps du fils l'interdit de l'inceste :
"Tu ne réintègreras pas ta mère.",
de façon inutilement barbare, amnésique de la loi :
"On ne mutile pas les gens."
Si bien que l' "alliance avec Dieu" est une sévère mise en garde et un acte de guerre contre le fils :
"Je te coupe déjà cela pour te faire sentir ce que tu risques, mais si tu transgresses, je te coupe le reste... "
Le rituel anthropophage et homophile de la succion du sang de l'hémorragie est une menace de mort par dévoration, un rappel d'une coutume plus ancienne (il doit être rapproché‚ de la coupure du prépuce avec les dents et de sa dévoration par le père ou la mère dans certaines tribus primitives).

Les rituels religieux du judaïsme (notamment les menus des repas de fêtes) sont remplis d' "écritures" symboliques de la loi religio-morale. La circoncision est la seule pratiquée sur le corps. La mystique hébraïque est ordinairement moins terre à terre. Elle répugne à l'usage du scalpel pour se contenter de la plume, du parchemin ou de la parole.

Les religions primitives sont nées, en bonne part, des rêves et fantasmes de leurs fondateurs, érigés en révélations divines. La religion israélite divinise l'inconscient : elle fait des prophètes les porte-parole de dieu et des crises de folie (le sacrifice d'Isaac) les manifestations de cette parole.
Freud - il fallait qu'un fils de Sion fasse cette colossale découverte - substitue à la religion la science qui fait de l'inconscient une mémoire, parfois toute-puissante sur l'homme, mais seulement accessible par l'interprétation des rêves et des symptômes. Les mutilations sexuelles s'interprètent elles-mêmes comme un de ces symptômes, nous l'avons vu.

Le traumatisme des mutilations sexuelles, odieuse manipulation de l'inconscient par les castes militaires, sacerdotales et médicales, est de nature à culpabiliser l'homme en enracinant profondément la croyance à un péché originel. Mais en vérité, les mutilations sexuelles sont le seul péché originel.

Ces dogmes doivent être abandonnés. La loi ne peut pas parler contre la vie. La religion ne pourrait parler contre les lois que si ces dernières venaient à manquer à ce principe.

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