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CONFERENCE HUMANITUDEYves Gineste et Rosette Marescoti LE12 NOVEMBRE 2008 organisé par ALMA 65 à TARBES5 ateliers qui préfigurent les 5 piliers de l’Humanitude. Nous travaillons en sous groupe sur diverses questions et nous ouvrons nos représentations par des échanges entre professionnels. LA Parole (Caroline Garbaye y participe) : Une étude montre qu’on parle 120 secondes en 24h à une personne âgée non-communicante. D’après vous , pourquoi ? Réponses du groupe : « parce qu’elle ne peut pas répondre » « on ne comprend pas ce qu’elle veut » « on n’a pas le temps » « parce qu’on ne la considère pas » « parce qu’elle n’est pas intéressante » « on ne fait pas d’effort » « on répond aux urgences » « parce qu’on ne sait pas »… Le Toucher (Charlotte Willocq y participe) A quoi ça sert que je touche l’autre ? Réponses du groupe : « une rencontre, rassurer, être en relation), communication et échange non verbaux, moyen d’aide (apaisement) reconnaître l’autre dans son existence (il n’oublie pas qu’il est vivant) Le report de Soin ( Jeannine Cazorla y participe) Pourquoi je n’aime pas qu’on m’impose un soin ? Réponses du groupe : car je veux être libre de choisir le moment (pas maintenant), car je souffre (intimité qui est bafouée, intrusion, mal à l’aise, non respect) car j’éprouve une appréhension ( craintes, peurs de l’incompréhensible, peur d’avoir mal..) Le regard Pourquoi j’aime qu’on me regarde quand on me parle ? Réponses du groupe : « je suis, j’existe » on me reconnaît, me respecte, me valorise, « je communique » c’est un moyen d’échange, « le ressenti » le regard traduit le dialogue émotionnel. La verticalité Que représente pour vous l’homme debout ? Réponses du groupe : « L’aspect culturel et psycho-social » : la dignité, le respect, « le regard de l’autre et de la société » l’estime de soi, « aspect physique » être un bipède et ne pas être un homme couché, être vivant et autonome. CONFERENCE HUMANITUDEYves Gineste et Rosette Marescoti LE 13 NOVEMBRE 2008 organisé par ALMA 65 à TARBES Les auteurs de l’humanitude sont des professionnels de sport qui sont intervenus à partir de 1980 dans le secteur gérontologie. Ils proposaient de la formation à la manutention et ont découvert un univers en manque de communication. Afin de préserver le sens de la vie et de l’humanité face à nos vieux, ils nous donnent quelques conseils avec des propos chargés de tendresse, de démonstrations, illustrés de reportage et avec un engagement certain pour contribuer au mieux être, au bien être, à la bien traitance de nos résidents Qu’est ce que la bientraitance ? C’est lorsqu’un professionnel fait à quelqu’un ce qu’il voudrait que l’on fasse à l’un des siens. Quelles sont les particularités de nos patients ayant des troubles démentiels ? En institution de 80% à 90% des résidents sont atteints de troubles démentiels et parmi de 50 à 80 % dans un état sévère. Il y a de l’agressivité qui s’exprime par des refus : refus de manger, faire sa toilette, sortir, se déplacer, bouger, parler.. Le comportement d’agitation pathologique (CAP) survient à certains moments qui sont des moments où on lui demande de faire : toilette, bain, repas, déplacements.. Nous parlons de CAP plutôt que d’agressivité car ces comportements sont liés à la pathologie du sujet. Les causes qui le déclenchent sont principalement une difficulté pour comprendre la situation dans laquelle il se trouve.. l’univers n’a plus de sens : qui est là en face de lui (ou d’elle), où sommes nous ? de quoi parlons nous ? ..est ce que ça va faire mal ? est ce qu’on ne reviendra plus ?.. Face à l’inconnu, l’angoisse augmente de façon progressive pour être majeure et difficile à rassurer. Que se passe t il pour le résident ALHZEIMER ? D’abord , l’imagerie cérébrale est très parlante : c’est un cerveau rétracté, recroquevillé, mal irrigué, son volume a changé et réduit grandement les possibilités de connections et de compréhension. Bien sur, la personne a changé car les capacités intellectuelles disponibles au temps T, ne sont plus les mêmes qu’avant. Au début c’est le lobe temporal qui est affecté( la mémoire, le langage) puis le lobe temporal (la perte des reconnaissances et des liens entre les éléments préservés). Les règles sociales ont disparus, il y a une désinhibition, cela va se traduire par des comportements atypiques et une inadaptation aux situations. Nous avons des exemples autour de la sexualité, de la nudité, des selles ..avec parfois un certain sens pratique comme faire pipi dans un casserole qui rappelle un pot de chambre d’enfant. Au début la personne a conscience par moment de son trouble mais ne peut faire autrement et elle souffre. La mémoire est particulièrement touché.
Pour faire entrer une information, il faut solliciter la mémoire de travail. Elle peut enregistrer plusieurs types d’informations en m^me temps. (ex : j’écoute une conférence, on parle de moi dans mon dos, j’écoute aussi ce que l’on dit de moi) Cette attention divisée disparaît. Il ne peut plus y avoir de sources d’informations efficaces en même temps. La mémoire à court terme n’est plus bonne, les nouvelles informations ne sont plus stockées,, c’est que l’on appelle la mémoire de rappel et qui est toujours évaluée par les médecins dés le début des troubles. La personne ne peut pas se rappeler de tout, elle ne retient qu’un élément « pour aller à la salle de bain , prenez votre serviette, le gant sur la chaise et mettez vos pantoufles, aujourd’hui, c’est moi qui vous peignerai » dans ce cas : trop d’information, tue l’information. On ne peut donner qu’une information à la fois et avec un objet de rappel c’est encore mieux. Si l’on négocie pour aller dans la salle de bain, le temps d’y arriver la personne a oublié ce que l’on vient y faire et l’accord qu’elle avait donné. Il faut répéter au moment venu. La mémoire à court terme à du mal à enregistrer de nouvelles informations mais la mémoire affective peu encore associer des situations à des bons moments et engranger de nouvelles expériences. Dans le plongeon rétrograde, les associations d’idées peuvent prendre dans la réalité d’aujourd’hui un élément qui rappelle une sensation d’hier (c’est l’exemple de la madeleine de Proust) Une information est réceptionnée par le thalamus puis affectée simultanément dans l’amygdale(émotion) et dans les aires du décodage cognitif(signification). L’information est toujours traitée sur le plan émotionnel. Quand on a peur tout le temps, c’est parce qu’on ne reconnaît rien ou bien, que des contextes nous rappellent des peurs, ou bien parce qu’un élément à déclenché la peur et parce qu’aucun signifiant (parole) ou acte ne peut la calmer. Les gestes portés par des inconnus font peur. Nous préférons parler de « défensifs » plutôt que d’agressifs car ils sont en train de se défendre par rapport à une agression. Aller au bain-peur de se noyer, de s’étouffer. Les cris traduisent le désarroi, la peur, une façon de se défendre en s’accrochant à la vie, le silence est un renoncement, un abandon de la pulsion de vie. En ce qui concerne la vision, la personne a une vision tunnélaire, son champ de vision et comme si elle ne voyait que dans un tunnel face à elle, ce qui est sur les coté ne lui est pas perceptible. Le résident est peu capable d’être présent en permanence avec nous. Si je ne suis pas en face et dans son champ de vision, il ne me voit pas. Parfois, il faudrait mieux être au pied du lit pour être face du patient. Mais bien sur, il vaut mieux lui parler en le regardant dans les yeux, en prenant sa main , en étant à son niveau.. car sinon ; il ne sait qui lui parle ni où est la personne. Description d’une journée qui se passe malQuelqu’un entre dans ma chambre sans prévenir (il est préférable de toquer à la porte 3 coups, attendre 15 secondes, 2 coups, attendre, 1 coup et entrer.., le refaire chaque jour même si au début la personne ne répond pas, elle va s’habituer et répondra.. entrer ou qui est ce ?) La toilette démarre au lit sans être prévenue et on commence par le visage.( le geste vers le visage peut être interprété comme une agression : une gifle. La toilette n’est pas annoncée ou pas identifiée en temps que tel , parlons pour dire ce que l’on fait exactement et commençons alors par les bras, le dos, les jambes. Les parties visibles de préférence par la personne d’abord puis en dernier le visage, aider la personne à toucher elle même certaines parties de son corps pour qu’elle les reconnaisse.) Animation, aujourd’hui , c’est le sport avec du lancer de ballon. C’est difficile de comprendre ce qui se passe, même si c’est pour mon bien. J’éviter de recevoir un ballon dans la figure et cela muscle mes bras. J’ai un peu peur. Je ne sais pas pourquoi on m’attaque avec ces ballons. Le repas , nous avons de la purée avec du persil et de la viande haché, super bon ! hum ! sauf qu’il y a des Mouches ( le persil) dans l’assiette et que je ne parviens pas à choisir. Par quoi vais je commencer, prendre la fourchette, la cuillère ou le couteau ou enlever les mouches avec le doigt. Les choix sont difficiles parfois il ne vaut mieux donner qu’une fourchette. Car il y a une non reconnaissance du repas, des objets, des gestes, des intentions, parfois même du lieu . Atelier mémoire on me demande de trouver des métiers, je ne trouve rien, je suis en échec, j’ai besoin d’appeler ma mère comme chaque fois que j’avais peur ou mal quand j’étais enfant. Un écart trop grand entre les compétences et les demandes génèrent de la souffrance car la personne a peur de ne pas pouvoir satisfaire les demandes des personnes dont elle dépend. « où est ma mère ? » quelqu’un me répond « madame Durant (je ne sais qui est mme DURANT parce que je suis née sous le nom de mme Dupond et ma mère m’appelle Antoinette) vous avez 95 ans, vous avez des enfants qui sont grands, votre mère, elle est morte, il y a bien longtemps, elle ne va pas venir vous chercher mais moi , je suis là à coté de vous pour m’occuper de vous » l’agitation vespèrale je crie, j’ai très peur, je pense que je vais mourir tout seule car c’est sûr on me l’a dit ma mère ne viendra pas, elle est morte. Je suis inconsolable, personne ne peut remplacer ma mère. il va falloir se coucher, c’est à dire affronter une « petite mort » seule au monde, privée de ceux qui me sont chers, ils sont morts. Le report de soin Questions à propos du soin : On s’interroger sur nos pratiques :
Le lieu de vie : Le milieu dans lequel on vit porte des valeurs auxquelles nous sommes soumis. Le résident n’a qu’un souhait, c’est vivre comme à la maison, là où il définissait ce qui est bon pour lui en fonction de ses valeurs et de ses moyens. Un lieu de vie doit permettre de : l’autonomie ; de la citoyenneté (libre et égaux en droit- être dans un esprit de fraternité ) et de la liberté. Hors les habitudes disparaissent sous des interdits, par exemple, il est impossible de continuer à prendre « un petit apéro » le dimanche. Quand on est en maison de retraite, on est vieux , c’est à dire qu’on appartient plus au groupe social des hommes et femmes jeunes. Toutefois, si l’âge change, on reste un adulte jusqu’à son dernier souffle. On peut avoir une maladie qui fait apparaître des incapacités mais on demeure un adulte car on a franchit cette étape de vie. Réflexions autour du soin et les valeurs sociales: Depuis notre enfance, on nous dit de nous coucher quand on ne sent pas bien. Il y a une croyance populaire qui dit que « le lit soigne ». On se repose, cela va aller mieux. De ce fait au début du siècle et les personnes âgées fatiguées étaient souvent alitées toute la journée dans les hospices. La dimension du plaisir est secondaire par rapport à celle de l’utilité. (lire aussi VERCAUTEREEN qui lui au contraire, accorde une grande importance à la parole du sujet âgé et à la prise en compte de son désir) C’est pourquoi les couples mariés et en hospice étaient séparés avec interdiction de rapports sexuels étant donné qu’ils n’étaient plus féconds. Il y avait une grande importance des valeurs judéo-chrétienne sur les mœurs et les pratiques institutionnelles. Mais qu’en est il aujourd’hui ?
Pour Yves Gineste, quand on tente sa chance auprés d’une femme, on ne devient pas un vieux cochon comme on l’entend souvent dire mais un vieux lapin ce qui vient après quand on a été un chaud lapin quand on était jeune. Le soin forcé : « science sans conscience n’est que le péril de l’âme » RABELAIS. « soigner » veut dire « prendre soin » d’une personne qui a des problèmes de santé ou qui se préoccupe de sa santé dans le but de l’améliorer, de la conserver ou d’être accompagner vers la mort. Quand on pratique un soin forcé, on répond au besoin corporel, on ignore le désir et le choix du résident. Mais comme pour le serment d’Hippocrate, il y a un impératif à suivre en premier « primum non nocere » c’est à dire « en premier ne pas nuire ». Prenons quelques exemples : Le sommeilLa personne a besoin d’être au sec et d’être changé quand elle a urinée pendant son sommeil. Il y a des établissements où les personnes sont réveillées pour être changées. Malheureusement, cela aggrave la démence. En effet, le sommeil consolide la mémoire. D’abord le sommeil lent qui renforce les apprentissages sémantiques. Nous le savons bien quand nous disons à nos enfants de relire leur leçon avant de dormir, il la saurons mieux le lendemain. Le sommeil paradoxal qui fait suite consolide la mémoire procédurale (les gestes de l’autonomie par exemple) Nous pouvons nous interroger : Qu’est ce qui justifie les changes la nuit ? A quelle heure réveille t on les résidents ? La mobilisationOn sait que la manipulation sous le bras pour lever la personne détruit l’épaule des patients âgés. La plupart du temps, on ne voit pas comment faire autrement, toutefois, il vaut mieux s’aider le plus souvent possible de l’enveloppement de la personne : drap, serviette pour prendre appui et réduire les lésions de l’épaule. Réflexion sur l’humain et l’humanitude L’être humain est proche de l’animal dans la lignée des espèces. Il a pourtant des caractéristiques qui le distingue de l’animal. Nous retiendrons : Le rire, l’humour, la conceptualisation, la dignité, le fait d’être unique (une personnalité différente pour chacun), la verticalité, l’habit, la vie sociale (la famille, les repas, la culture..) Par exemple, le repas dans chaque culture a ses particularités : la forme, le contenu, la présentation ; l’accueil, le moment, les convives. Ce sont des particularités qui permettent à un homme de se reconnaître dans son espèce : l’humanité. Quand on observe un adulte grabataire alité qui est alimenté par une sonde, qui a une blouse d’hôpital comme un autre résident de chambre, qui ne rit pas, ni ne parle, qui ne comprend pas ce qu’on lui dit .. Certains de ses congénères ont du mal à accepter cette vision. Ils ne supportent pas ce qu’ils voient car ils considèrent cette scène comme inhumaine ou indigne d’un homme. Ils se posent même la question du droit à la vie de ces personnes. Ils nous plaignent de travailler ainsi auprés de ces personnes qui ont besoin de nous. Depuis longtemps, une philosophie du lien social justifie cette prise en charge. On entoure le vieux car lui aussi a donné aux autres. Il y a de nombreuses personnes pour répondre à ce différents besoins. Attention à ne pas faire que répondre à sa place , à ne pas l’étouffer au centre de ce cercle de réponses des autres pour lui. En fait ce qui rend digne cet homme couché, c’est le regard que l’on porte sur lui. C’est parce que nous le considérons humain, digne de notre considération qu’il l’est, c’est à partir de là que nos actes utiles et généreux apportent aux hommes vieux et nous apportent aussi un sentiment d’utilité sur la terre des hommes. Cela donne un sens à nos missions et réhabilite cet homme couché dans l’humanité . (lire aussi B.ENNUYER sociologue qui a écrit sur a grande valeur du lien social dans le rapport de dépendance et qui réhabilite l’aspect positif du lien intergénérationnel de la dépendance par rapport à l’aspect charge sociale qui domine dans les mentalités d’aujourd’hui) je suis humain parce que tu me reconnais comme un être humain et parce que tu me traite comme un des tiens dans une place à part entière. Les 4 piliers de l’humanitude : Le regard- la parole-le toucher-la verticalitéLe regard, la parole, le toucher, la verticalité font parti des premiers modes de communication et de transmission donnés au nourrisson humain. Après la naissance physique, il y a une naissance sociale qui passe par le fait s’être regardé, bercé, aimé par les autres hommes. Cet accueil permet d’être reconnu et de reconnaître ceux qui font partie de notre espèce. La naissance seule ne permet pas de savoir qui fait partie de notre espèce (reprendre les expériences de l’éthologue LORENZ avec les oisillons) On ne se décrète pas humain , on est mis en humanitude par des actes de nos congénères. Le regardIl y a toutes sortes de regard : la plus part du temps , il y a ceux qui exprime : l’amour, la tendresse ou la fierté. Ils sont de différentes sortes .
Mais ils peuvent aussi exprimer d’autres choses, :
L’absence de regard cers l’autre indique l’absence de l’existence de l’autre. Diverses études ont comptabilisé par caméra le nombre de regards donnés au résidents alités. 9 regards rapides en 24 heures soit 2 par repas pas de regard du médecin ni de l’infirmier au cours de la visite. nous pouvons aussi nous interroger sur la nature des regards portés dans nos institution mais aussi sur leur fréquences à l’égard de certains résidents par l’ensemble du personnel. La maltraitance naturelle nous conduit à ne pas regarder ce qui nous fait peur, la bien traitance professionnelle consiste à regarder souvent le résident âgé et grabataire. Au abord du lit, se mettre au pied du lit pour avoir une vision globale du résident et se diriger ensuite vers son regard . faire le soin du coté du regard. Le repas Il faut procéder en plusieurs étapes pour aider une personne à s’alimenter : 1) se présenter en face de la personne , en face de la table 2)faire le tour de la table , se re montrer à coté de la personne pour servir les aliments (rappeler qui on est et ce que l’on fait) 3)puis prendre le fauteuil ou le tabouret pour s’asseoir à coté de la personne 4) proposer le repas en nommant les aliments , demander l ‘appréciation de la personne : ça va ? c’est bon ? s’adapter à son désir d’échange même si la personne ne parle pas elle répond avec les yeux et elle reconnaît la musique des mots qui traduisent notre intention de faire plaisir. Parfois elle est perdue à cause des mots incompris, , communiquer par le non verbal : sourire , encouragements : hochements de tête, caresses du bras. 5) au fur et à mesure indiquer ce que l’on va faire et décrire nos gestes. 6) s’adapter au possibilité de participation de la personne et à ses possibilités de compréhension pour faire des phrases plus ou moins longues. Pour la démence ; une idée par phrase et des rappels visuels car il y a des oublis et une non reconnaissance des objets. La paroleQuand on parle on dit des mots, des intentions, notre état psychique. On donne : de l’affection, de la tendresse, de la fierté Le ton est perceptible : il traduit lui aussi : l’intention, le stress, la gaité, la joie, l’affection.. Le respect est un code social. Mais au fond, il n’est pas donné, il est gagné par la relation qui s’établit entre nous. On va respecter l’autre parce que c’est notre métier ou notre place dans la hiérarchie mais on va au fond de nous ressentir quelque chose de différent ou de concordant en fonction du type de relation qui existe entre nous. Cela peut être de l’admiration ,de la tendresse, du respect, de la peur, de la colère, de l’aversion qui entraîne de la fuite.. selon le cas. Une étude (CEC datant de 1983 à 1985) a montré que l’on parlait 120s à une personne non communicante en 24heures. Pour y remédier, on préconise la technique de l’auto-feed back car le résident ne nous répond pas dans ce cas là. On peut se demander si la parole est nécessaire pour tout le monde. Nous répondons oui, on parle au nourrisson qui ne comprends pas et ne répond pas avec des mots. Mais le lien affectif, nos bonnes intentions passent par ces mots qu’on lui dit. Les mots s’accrochent à la musique et il s’accrochent au geste du soin. Cela permet à la personne d’adhérer et de participer au soin. On lui demande, on lui décrit tout ce que l’on fait pour elle en temps réel, en ajoutant des petits mots tendres ou sympas ex « vous sentez bon, vous avez la peau douce, cela vous va bien, vous faites plaisir à voir, j’aime vous voir ainsi » Cette technique demande à être naturelle, c’est à dire à le faire sans y penser. Quand on n’est pas formé, on le fait quelque jour puis on ne le fait plus ou on oubli à nouveau la personne pour parler avec la collègue ou penser à la chambre suivante. Cette technique professionnelle demande au minimum 6 mois de pratique et plutôt un an à 2 ans pour être « naturelle ». Pour effectuer un soin , il faut toujours prévoir le temps des préliminaires (expliquer qui on est et ce que l’on va faire, parler à l’autre, gagner sa confiance). La source de l’angoisse peu s’amplifier à partir d’un terme reconnu par le résident comme une source d’angoisse déjà vécu . (ex : dire la douche) Le toucherLe toucher traduit l’amour, la tendresse et le plaisir. Il a différente forme : en berceau, tout doux, vaste, caressant, enveloppant. Il est inscrit dans notre mémoire émotionnelle, il a une longue mémoire.. La caresse déclenche une réponse au niveau du cerveau. Le toucher peut être plus désagréable : rude, brusque, rapide, du bout des doigt, agressif , en pince. Nous avons des références dans nos pratiques : « 1 2 3 et hop » quand on déplace le malade à 2 pour aller vite et être synchrone. La prise au poignée (en pince) qui est la façon dont on tire un enfant qui recule ou que l’on attrape un prévenu ou un prisonnier. Le touché ganté avec le gant de toilette, le gant cellulose qui colle à la main est peu différent du toucher de la main nu. Le toucher a toujours un sens ,comment pouvons nous classer nos toucher ? Ils sont de trois types la plupart du temps : agressifs, validants (accepte et reconnaît , encourage, flatte l’autre) ou utiles (la plupart du temps ils sont utiles dans le contexte médical) Le résident a besoin de toucher validant pour renforcer son estime de soi et son envie de vivre, celui qui est isolé n’a plus que le toucher utile. La verticalitéCela est très important pour la santé mais n’oublions jamais qu’on a le droit de mourir couché La marche, être debout c’est la fierté des parents. Le bébé est comme les autres humain quand il est debout. C’est événement est une étape qui lui permet de construire son identité d’humain, quand il perd la verticalité, le deuil se fait lentement. C’est pourquoi nous voulons prendre spin du résident debout. Au quotidien, on va l’aider à se tenir debout : à marcher, à se déplacer. Tout le monde est concerné. La marche joue un rôle sur de nombreux plans du corps humain :
La perte de capacité est très rapide. En 3 semaines d’immobilisation, on perd 45% de nos muscles En 48h d’immobilisation, il y a des risques de fibroses articulaires, on devrait demander plus souvent aux personnes alitées de lever seule leur bras ou leur jambe sans qu’on le fasse pour eux. La verticalité réduit le risque d’infections pulmonaires. Le retour veineux qui part de l’impact du talon lors de la marche , active la circulation du sang et le renouvellement. Le frottement de la peau avec les draps augmentent le risque d’eschares. Le mouvement aide à la construction du schéma corporel et à sa conservation. On sait que sans mouvement le membre disparaît de la représentation mentale et n’est plus sollicité volontairement par le sujet. Il n’existe plus. Les soins d’hygiène quotidien sont des occasions de mobilisation à ne pas négliger. Il faut aider le résident à accepter de nous suivre dans la salle de bain. 20 minutes de toilette par jour c’est un moment important. S’il faut être deux pour que cela se passe mieux et aide la personne à retrouver de l’autonomie et l’envie de vivre et faut faire l’investissement. Ne pas attendre d’être couché, pour prévoir deux personnes de toute façon. Il faut accepter et proposer des demi parcours, faire faire des morceaux des moitiés de toilette de geste et progresser de jour en jour sans vouloir aller trop vite au risque de décourager le résident. Conclusion Le vieillissement de la population se traduit par un plus grand nombre d’hommes et de femmes vieilles. Leur âge et leur santé n’est plus la m^me que ceux des siècles précédents. C’est pourquoi nous sommes confrontés à de nouvelles pathologies du grand âge. Nous constatons des comportements défensifs plus nombreux et des CAP mais aussi un syndrome d’immobilisation. Nous parlons du syndrome de Robinson , c’est à dire de cet homme qui est seul sur une île privé du regard de l’autre et qui régresse dans l’eau boueuse de la souille (tel que c’est décrit dans le livre « Robinson Crusoé ou les limbes du Pacifique » ) et qui craint de perdre son âme et de devenir fou jusqu’au jour où il recrée le regard de l’autre et re-devient humain. Cela veut dire que quelque soit l’état de santé et le comportement de ces hommes et femmes vieux dont nous nous occupons et que nous soignons, c’est notre regard sur eux qui les garde digne, humain et nous aussi nous le restons avec eux par la même occasion. Ces gestes qui nous rendent digne de notre mission par le regard, le toucher, la parole, le maintien de la verticalité s’apprennent et sont une compétence professionnelle de nos métiers en gérontologie. Nous tous concerner par le « CURE » soin/ soigner quand nous lutons avec le patient contre sa maladie mais nous sommes aussi concerné par le « CARE » soin quotidien/prendre soin quand nous veillons au bien être de la personne âgée dépendante. Pour finir une parabole qui nous guide dans nos missions d’aujourd’hui. « Trois garçons assis sur le bord de la route cassent des cailloux, un passant les interroge à tour de rôle « jeune garçon, que fait là assis au bord de la route ? Le premier répond « je casse des cailloux » Le deuxième répond « je gagne ma vie » Le troisième « je construit une cathédrale ». Il est sur que nous sommes en train de construire quelque chose de grand, à nous de ne pas l’oublier ! références d’établissement formés : MONTAUBAN de Bretagne (35) »les grands jardins »- il en existe aussi à ALBI et Marmande ou Tonneins. Pour en savoir plus consulter le site : IGM France ou CEC-formation.net |
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