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§2: «bruit... on entendait... grincer... carillonner les trousseaux de clefs entre-choqués... des voix s’appeler et se répondre... rire...chanter...» §3: «muet...ce tumulte...j’écoutais.» §9: «vous entendrez» §12: «tous regardaient en silence» §15 (l.64): «avec un bruit de ferraille» §16: «comme si ce bruit réveillait tout le bruit de la prison... silencieux... éclatèrent en cris de joie, en chansons, en menaces, en imprécations mêlées d’éclats de rire poignants à entendre.... toutes les voix hurlèrent»...etc. §19: «acclamations... applaudissements» Puis, un élément vient rompre cette gaîté des spectateur, pour mettre un terme à cette comédie burlesque, et la transformer en tragédie: c’est la pluie, le déluge qui s’abat soudain sur les corps nus des forçats. Les forçats étaient déjà comparés, avant ce bouleversement, à des «démons» (l.71), derrière leurs barreaux: «On eût dit des âmes en peine aux soupiraux du purgatoire qui donnent sur l’enfer.» (l.43-45). Mais avec la pluie, cette descente aux enfers se concrétise, et le ferrement des forçats, effectué par les forgerons de la chiourme (figure symbolique des enfers) qui assène des coups de marteaux prêts à leur faire «sauter le crâne» (=squelettes), au milieu de la boue, paraît encore plus odieux et tragique. (l.191 et sqq) La fête à laquelle se livrent alors les forçats enchaînés, qui forment une ronde convulsive, en chantant et poussant des cris sinistres (observer le champ lexical du tintamarre: ) ressemble à un «sabbat». (l.210-223). 3- «La Grève est soeur de Toulon»: le spectateur mu en acteur Pendant tout le déroulement de cette tragédie, le condamné reste en position d’observateur, à l’écart, et constate que «les prisonniers, [sont] spectateurs de la cérémonie en attendant leur jour d’être acteurs.» (l.41) Il ne songe pas alors que lui aussi jouera à son tour un rôle d’acteur, le jour où on le guillotinera sur la place de Grève. Alors qu’il venait d’éprouver «Un profond sentiment de pitié» pour les condamnés (l.235), mais aussi pour lui même, au moment où les prisonniers l’interpellent: «- Le condamné! le condamné!», il prend conscience que cette euphorie tragique n’était que la répétition générale du moment où serait à son tour «rogné». «La Grève est soeur de Toulon» signifie que le spectacle de la guillotine, acclamé par les spectateurs sur la place de Grève, à Paris, ressemble beaucoup à celui du ferrement des forçats, prêts à partir pour le bagne de Toulon. Cette prise de conscience est si violente et douloureuse, pour le condamné, qui se voit mis dans le même sac que ces démons qui le répugnaient, qu’il s’évanouit. Conclusion: Le fait d’avoir présenté le témoignage historique du ferrement des forçats, scène la plus terrible et la plus pathétique des moeurs de Bicêtre, sous une forme théâtrale, permet de rendre plus fort cet argument supplémentaire contre la peine de mort. En effet, la représentation de la délectation odieuse de la foule pour un événement aussi tragique que celui du ferrement des forçats, qui préfigure celui de la décapitation publique du condamné, est plus vivante et plus forte. Le fait que le condamné ait été spectateur de cette scène a particulièrement bien mis en évidence l’atrocité de la douleur qu’un tel moment peut lui faire éprouver. Séance 8: Comprendre un projet d’écriture Support: Dernier jour chap. VI, VII, XLVI et XLVII Objectifs: -comprendre un projet d’écriture -repérer des arguments implicites ou explicites Tout auteur, dans une préface, ou au coeur de son ouvrage, doit présenter un projet d’écriture, afin de justifier la raison pour laquelle il a choisi d’écrire, et afin de convaincre les lecteurs de l’utilité de son acte de création. Tout projet d’écriture implique que l’auteur se pose quatre questions essentielles: Ecrire quoi? Pour qui? Comment? (=sous quelle forme/ genre?) Pourquoi? Les chapitres VI, VII, XLVI et XLVII, comme une préface, y répondent. Demander aux élèves, après une lecture (silencieuse, ou à la maison) de ces 4 chapitres, de relever des passages dans le texte, ou de synthétiser des réponses à ces 4 questions. 1-Ecrire quoi? Ch VI: l.16: Description, par le condamné/narrateur, de la «tempête» qui l’anime, de son «idée fixe», et l.25: de «ses angoisses», «terreurs», «tortures» des dernières heures qui précèdent son exécution. l.31: «Ce journal de mes souffrances» (Revenir sur la def du genre ds question: Comment?) l.38-41: «Ce procès-verbal de la pensée agonisante, cette progression toujours croissante de douleurs, dans une espèce d’autopsie intellectuelle d’un condamné[...]» (Faire souligner en rouge les mots appartenant au chp lex de la souffrance, et demander aux élèves de quelle nature est cette souffrance: morale ou physique?) l.62: «ces mémoires, derniers confidents d’un misérable» L’ouvrage que nous lisons sera donc, d’après son narrateur (auteur fictif) un genre de journal, ou de mémoire, dans lequel il décrira la souffrance morale d’un condamné à mort qui égraine ses dernières heures. 2-Ecrire pour qui? Ch.VI -pour soi: «[...] ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est les observer, et les peindre m’en distraira.» Ecrire pour lui-même permet au condamné d’alléger ses souffrances et de penser à autre chose qu’à la mort qui le guette. -«pour ceux qui condamnent» l.41: juges ou autres -pour les lecteurs (cf l.55: «Ces feuilles [...]. Publiées peut-être un jour [...]») qui sont confrontés au problème de la peine de mort (ou qui s’intéressent à cette question) Ch.XLVI: -pour sa fille Marie, la seule famille que nous lui connaissions: «Peut-être aurais-je encore le temps d’écrire quelques pages pour elle, afin qu’elle les lise un jour, et qu’elle pleure dans quinze ans pour aujourd’hui. Oui, il faut qu’elle sache par moi mon histoire, et pourquoi le nom que je lui laisse est sanglant.» (p.114) N.B.: L’émotion est là au service de l’argumentation: pour convaincre avec succès: argumenter + émouvoir. 3-Pourquoi écrire? «Pourquoi écrire? » s’interroge à plusieurs reprises le prisonnier, puisqu’il est condamné à mort. Qui sait s’il sera lu ou publié, et si c’était le cas, à quoi bon chercher à convaincre ses lecteurs de l’abomination de la peine de mort, puisqu’il ne sera plus là et qu’il n’aura pas pu se sauver? Le condamné cherche alors plusieurs arguments justifiant son projet d’écriture. Il écrit ce «journal»: -pour argumenter contre la peine de mort, en témoignant de ses émotions -pour remédier à sa souffrance: Ch VI, l.28-29: «- D’ailleurs, ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est de les observer, et les peindre m’en distraira.» et pour donner un sens aux derniers instants qu’il lui reste à vivre. -pour donner «un grand et profond enseignement», «plus d’une leçon pour ceux qui condamnent» (l.37) en les amenant à y réfléchir à deux fois, en prenant conscience de l’humanité de tout condamné. -pour faire évoluer les mentalités, mais aussi les lois (l.61) -pour «être utile à d’autres, que cela arrête le juge prêt à juger, que cela sauve des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie.» Mais sa réflexion du ch.VII, qui consiste à se demander à quoi bon écrire pour sauver les autres alors qu’il est lui-même perdu, fait preuve d’égocentrisme. Ce sentiment égoïste est toutefois compréhensible, et constitue un argument de plus contre la peine de mort: que le condamné à mort soit sympathique ou non importe peu, ce qui compte, c’est sa situation d’homme pensant et souffrant. 4-Comment écrire? Dès l’instant où l’on choisit d’écrire, il faut opter pour le genre littéraire le plus adapté: quel genre Victor Hugo a-t-il choisi pour argumenter contre la peine de mort: essai? roman? autobiographie? journal? mémoires? (ou autre: le monologue intérieur?) Quelles seront alors les conventions d’écriture pour rendre le genre choisi le plus vraisemblable possible ?
Autre caractéristique essentielle: tout le récit est guidé par le perso. qui commente ce qui lui arrive, qui décrit, qui médite ou qui livre ses impressions sans interlocuteur. Le condamné ne s’adresse qu’à lui même: c’est un monologue intérieur. Ce genre relève du langage parlé. Il s’agirait donc d’une sorte de journal romanesque, ou de long monologue intérieur, nouveau genre littéraire, qui s’épanouïra à la fin du XIXème siècle. Pour donner à ce genre de journal plus de vraisemblance, le narrateur nous explique que les geôliers lui ont fourni de quoi écrire, et lui laissent du temps pour écrire. Pour paraître plus authentique, Hugo fait dire au narrateur qu’il ignore s’il sera lu ou publié un jour: ChVI: «[ces feuilles] Publiées peut-être un jour» , «A moins qu’après ma mort le vent ne joue dans le préau avec ces morceaux de boue [...]». Ch XLVII, une «Note de l’éditeur» fictive, concernant des feuillets qui se seraient perdus, est une convention d’écriture de plus, pour nous laisser penser que ce roman est le véritable journal d’un condamné. Hypothèse de lecture: le prisonnier aura-t-il toujours le temps et la possibilité de poursuivre son projet d’écriture? Préciser cela à la fin de la séquence: N.B.: la seule invraisemblance qui subsiste est le côté artificiel de cette situation d’écriture: il est fort peu probable qu’un prisonnier puisse obtenir de ses geôliers la permission et le temps, jusqu’à la dernière seconde, de rédiger autant de pages en une journée. Séance 8: Comprendre un projet d’écriture (chapitres VI, VII, XLVI et XLVII) Tout auteur, dans une _________, ou au coeur de son ouvrage, doit présenter un _________d’écriture, afin de justifier la raison pour laquelle il a choisi d’écrire, et afin de convaincre les lecteurs de l’utilité de son acte de création. Tout projet d’écriture implique que l’auteur se pose quatre questions essentielles: ____________________________________________________________________________________ Les chapitres VI, VII, XLVI et XLVII, comme une préface, y répondent. 1-Ecrire quoi? (Ch. VI): l.16: Description, par le condamné/narrateur, de la «tempête» qui l’anime, de son «idée fixe», et l.25: de «ses angoisses», «terreurs», «tortures» des dernières heures qui précèdent son exécution. l.31: «Ce __________ de mes souffrances»?) l.38-41: «Ce procès-verbal de la pensée _____________, cette progression toujours croissante de ________, dans une espèce d’autopsie intellectuelle d’un condamné[...]». Ligne 62: «ces ________________, derniers confidents d’un misérable» L’ouvrage que nous lisons sera donc, d’après son narrateur (auteur fictif) un genre de journal, ou de ______________, dans lequel il décrira la souffrance ___________ d’un condamné à mort qui égraine ses dernières heures. 2-Ecrire pour qui? (Ch.VI) -pour ____: «[...] ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est les observer, et les peindre m’en distraira.» Ecrire pour lui-même permet au condamné d’alléger ses souffrances et de penser à autre chose qu’à la mort qui le guette. -«pour ceux qui ________________» l.41: juges ou autres -pour les ____________ (cf l.55: «Ces feuilles [...]. Publiées peut-être un jour [...]») qui sont confrontés au problème de la peine de mort (ou qui s’intéressent à cette question) Ch.XLVI: -pour __________________, la seule famille que nous lui connaissions: «Peut-être aurais-je encore le temps d’écrire quelques pages pour elle, afin qu’elle les lise un jour, et qu’elle pleure dans quinze ans pour aujourd’hui. Oui, il faut qu’elle sache par moi mon histoire, et pourquoi le nom que je lui laisse est sanglant.» (p.114) N.B.: L’émotion est là au service de l’__________________: pour _____________ avec succès: argumenter + émouvoir. 3-Pourquoi écrire? «______________________? » s’interroge à plusieurs reprises le prisonnier, puisqu’il est condamné à mort. Qui sait s’il sera lu ou publié, et si c’était le cas, à quoi bon chercher à convaincre ses lecteurs de l’abomination de la peine de mort, puisqu’il ne sera plus là et qu’il n’aura pas pu se sauver? Le condamné cherche alors plusieurs _______________ justifiant son projet d’écriture. Il écrit ce «journal»: -pour _______________ contre la peine de mort, en témoignant de ses ___________ -pour remédier à sa ________________: Ch Vi, l.28-29: «- D’ailleurs, ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est de les observer, et les peindre m’en distraira.» et pour donner un sens aux derniers instants qu’il lui reste à vivre. |
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