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Levent Tüzel. Le parti de Erdogan a tout fait pour éviter la présence du HDP au sein de l’assemblée nationale turque. La lever de l’immunité parlementaire a fermé en partie au HDP le champ de la lutte politique démocratique. C’est la raison pour laquelle il s’est retourné vers la population pour retrouver une nouvelle force auprès d’elle. Le fait qu’il ait interrompu son travail parlementaire est un avertissement. Hasip Kaplan. Face au travail de sabotage du HDP par l’AKP et le gouvernement, nous avons décidé d’aller vers la population rencontrer les autres forces, les autres organisations turques, pour chercher de nouveaux terrains d’entente et des nouveaux champs d’action. C’est la stratégie qui a été choisie. Si l’AKP continue de vouloir mettre le HDP en dehors du parlement, les décisions prises vont être plus dangereuses et plus graves. Je rappelle qu’en mars 1994 les Kurdes ont déjà été expulsés du parlement. Les Kurdes se posent la question de savoir si cette assemblée les représente encore. Si ce n’est plus le cas, ça pourrait aboutir à des choix beaucoup plus graves que juste sortir du parlement. Quel est l’état de l’opinion en Turquie face à cette montée de la dictature ? Ziya Hatip. Après l’entrée en vigueur de l’état d’urgence suite à la tentative de coup d’état de juillet, il y a une partie importante de la population qui a manifesté son désaccord. On sent qu’il y a un très fort désir d’union et même de résistance, même si le mouvement est pour l’instant en phase de construction. Mais pour les pro-AKP, les pro-régime, ce qui se passe actuellement ne leur pose aucun problème. Levent Tüzel. Le régime d’Erdogan fait tout pour montrer qu’il a raison. Cela passe par la production de mensonges, mais aussi par la terreur envers l’opposition pour l’empêcher qu’elle s’exprime. Pourtant, personne n’est satisfait. L’AKP sait que son pouvoir n’est pas légitime et que cette situation ne va pas durer. Bien que le gouvernement ait tous les pouvoirs, il est dans une situation fragilisée, obligé de maintenir une situation d’oppression, de terreur, mais ça ne permet pas de stabiliser le régime. Hasip Kaplan. Il faut bien avoir présent à l’esprit qu’en Turquie l’opinion publique ne peut plus s’exprimer. A chaque fois qu’elle essaie de le faire, ce sont les gaz lacrymogènes et la répression. C’est donc très difficile de savoir exactement ce que les gens pensent. Est-ce que vous pensez que l’Europe a un rôle à jouer un rôle ? Hasip Kaplan. On compte d’abord sur notre propre capacité de résistance contre le régime fasciste qui est en train de se mettre en place. Pour cela, il faut qu’on continue à se mobiliser, à s’organiser et à construire une résistance. C’est une période très délicate, très difficile. On va voir si on a des amis à l’extérieur qui sont prêts à nous soutenir dans notre lutte. Notre souhait, c’est que les peuples d’Europe prennent connaissance de la réalité en Turquie et informent sur la situation, en espérant que par le biais de journaux comme le vôtre, une opinion publique puisse se développer également en Europe pour nous aider. Jean-Jacques Régibier http://www.humanite.fr/turquie-notre-resistance-contre-le-regime-fasciste-est-en-train-de-se-mettre-en-place-626009 VIDEO. Les chiffres de la purge en Turquie France TV Benoît Zagdoun France Télévisions Mis à jour le 16/11/2016 | 09:43 publié le 16/11/2016 | 09:36 Quatre mois après la tentative de coup d'Etat, les autorités turques poursuivent les arrestations et les limogeages par dizaines de milliers. "La Turquie est en train de plonger dans une vraie dictature." Tel est le sombre constat fait par le journaliste Olivier Bertrand, détenu trois jours durant dans les geôles turques. Mardi 15 novembre, quatre mois jour pour jour après la tentative de coup d'Etat, le régime du président Recep Tayyip Erdogan continue la vaste purge, lancée au lendemain du putsch manqué. Au moins 50 000 arrestations Depuis l'été, les autorités turques ont arrêté environ 50 000 personnes, selon un rapport parlementaire turc présenté fin septembre et relayé par Euronews. Plus de 110 000 autres ont été renvoyées ou suspendues de leurs fonctions. L'armée et la police ont, les premières, fait les frais de ce grand nettoyage. Plus de 12 800 policiers ont été mis à pied et plus de 4 500 militaires limogés, y compris des hauts gradés. Près de la moitié des généraux et amiraux turcs ont ainsi été écartés. Au sein des ministères aussi, le pouvoir turc a fait le ménage, en particulier dans l'éducation, où 28 000 fonctionnaires, enseignants et universitaires ont été licenciés. Un millier d'écoles privées et 19 universités ont été fermées. De même au sein de l'appareil judiciaire, où au moins 3 390 magistrats ont été démis de leurs fonctions. Les médias et l'opposition réduits au silence Le régime d'Ankara tente aussi de mettre la presse au pas. Quelque 45 journaux, 23 stations de radio, 16 chaînes de télévision, 15 magazines et trois agences de presse ont été fermés... Au total, 170 organes de presse ont été réduits au silence, 105 journalistes placés en détention et 777 cartes de presse annulées, selon l'Association des journalistes de Turquie. L'opposition est également ciblée. Une dizaine de responsables et de députés du principal parti pro-kurde, le HDP, ont été arrêtés. Les entrepreneurs suspectés d'être liés au prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué, sont eux aussi inquiétés. Quelque 500 entreprises ont vu leurs biens confisqués. Les partenaires occidentaux de la Turquie ont exprimé leur inquiétude et leurs critiques, mais ils restent bien impuissants face à l'ampleur de cette purge. http://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/tentative-de-coup-d-etat-en-turquie/video-les-chiffres-de-la-purge-en-turquie_1922069.html Allemagne-Turquie : la suspicion mutuelle Euronews Beatriz Beiras Dernière MAJ: 15/11/2016 En février dernier, la chancelière allemande Angela Merkel rendait visite au président turc, Recep Tayyip Erdogan. Une visite délicate puisqu’il s’agissait de relancer Ankara pour stopper l’afflux de réfugiés vers l’Europe. La Turquie avait accepté d’y travailler quelques mois plus tôt en échange d’une aide financière de plusieurs milliards d’euros, la libéralisation des visas et l’avancée des négociations d’adhésion à l’UE… L’aide était jugée insuffisante par la Turquie, mais les relations cordiales. Puis, tout s’est dégradé, quand, en juin, le Bundestag a voté une résolution reconnaissant le caractère génocidaire des massacres d’Arméniens sous l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale… Ce vote avait fait la joie des Arméniens, mais provoqué l’ire de la Turquie. Début novembre, Berlin avait encore envoyé un signal fort à Ankara… Alors que le pays mène une purge d’une ampleur sans précédent dans toutes les strates de la société turque, le président allemand Joachim Gauck recevait l’ancien rédacteur en chef de Cumhuriyet, Can Dündar. Ce journaliste avait trouvé refuge sur le sol allemand en juillet 2016 après avoir été condamné en mai à 5 ans de prison pour “révélations de secrets d’Etat”. Can Dündar avait révélé en 2015, vidéo à l’appui, que les services secrets turcs avaient fourni des armes à des rebelles islamistes en Syrie. Or, depuis le coup d’Etat manqué de juillet, les arrestations de journalistes ne font qu’augmenter. Les autorités turques les accusent de liaisons avec des “organisations terroristes”, comme le PKK, ou avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen. Et pour Berlin, les arrestations de journalistes, (144 depuis juillet), et les fermetures de médias, ce n’est pas tolérable, Angela Merkel le disait le 2 novembre dernier : “Tout d’abord, concernant la Turquie, il est, pour moi, et pour l’ensemble du gouvernement, hautement alarmant que la liberté de la presse et d’opinion soit encore et toujours plus restreinte…“ Dès le lendemain, le président turc lui répondait, et accusait l’Allemagne de faire la sourde oreille aux demandes d’extradition contre des putschistes présumé du coup d’Etat manqué de juillet : “Allemagne, nous sommes préoccupés par votre position. Vous encouragez le terrorisme.“ Des mots durs pour une Allemagne qui se dit prête à offrir l’asile aux personnes persécutées en Turquie, alors que le pays compte aujourd’hui la plus grande communauté turque au monde et la plus grande communauté kurde d’Europe (1 million). L’arrestation récente de dirigeants politiques pro-kurdes en Turquie a déclenché des manifestations à Istanbul et à Cologne. Depuis quelques années, des manifestations de Kurdes et de Turcs émaillent les titres des journaux à Cologne, à Hambourg, Francfort. Et certains craignent de voir les tensions turco-kurdes de plus en plus souvent importées sur le sol allemand… http://fr.euronews.com/2016/11/15/allemagne-turquie-la-suspicion-mutuelle Solidaires des élus kurdes poursuivis, arrêtés, détenus en Turquie, nous les parrainons Libération Par Un collectif — 15 novembre 2016 à 18:06 Lorsque la Turquie a fait face à un coup d’Etat militaire, nous avons tous dénoncé avec force, condamné avec clarté, cette tentative contre l’expression de la souveraineté populaire. Mais aujourd’hui, nous sommes extrêmement préoccupés et alarmés par les récentes arrestations à la faveur de l’état d’urgence décrété le 20 juillet dans le pays. Le 30 octobre, deux maires de Diyarbakir (1,8 million d’habitants), Mme Gultan Kisanak et M. Firat Anli, ont été arrêtés et placés en détention. Plus de 30 maires démocratiquement élus sont aujourd’hui détenus. Le 4 novembre, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, les coprésidents du parti HDP [parti de gauche issu du mouvement politique kurde, ndlr], de même que 9 autres députés ont été arrêtés. Dix parlementaires sont aujourd’hui placés en détention en Turquie. Ils sont tous membres du parti démocratique des peuples (HDP), parti qui a réussi par deux fois à franchir le seuil national de 10 % permettant d’envoyer, le 1er novembre, 59 députés au Parlement. Troisième force politique du Parlement turc avec 6 millions de voix aux dernières élections législatives, le HDP, dont le parti Vert est un des constituants, est membre de l’Internationale socialiste et également membre associé du Parti socialiste européen. Il milite pour une Turquie ouverte, pro-européenne, représente la société turque dans sa diversité. Avec l’instauration de l’état d’urgence qui a permis l’interdiction de 102 médias, la suspension jusqu’à une chaîne de télé pour enfants, un régime qui porte la durée maximum de garde à vue à trente jours, dont l’organisation Human Rights Watch expose dans un rapport récent les tortures et les sévices en détention, nous devons réagir. Ce n’est pas la première fois que des députés sont jetés en prison en Turquie pour leurs idées. En 1994, Leyla Zana et trois autres députés kurdes avaient été arrêtés après la levée de leur immunité. Ils ont passé dix ans en prison, et Leyla Zana s’est vue attribuer le prix Sakharov du Parlement européen en 1995. Si notre pays considère la Turquie comme un partenaire, ce lien créé également des devoirs. Le devoir de lui dire qu’en jetant en prison des journalistes, des magistrats, des avocats, des intellectuels, des syndicalistes, des élus, la Turquie s’éloigne des valeurs européennes de l’Union européenne, à savoir le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. C’est pour ses valeurs, pour ses principes que nous demandons leur libération et exprimons notre solidarité, en parrainant avec beaucoup de fierté, les députés et les maires membres du HDP, menacés, arrêtés, détenus injustement en Turquie. Parmi les signataires : Esther BENBASSA, sénatrice du Val-de-Marne; Sergio CORONADO, député des Français établis hors de France; Laurence ABEILLE, députée du Val-de-Marne; Éric ALAUZET, député du Doubs; Brigitte ALLAIN, députée de la Dordogne; Michel AMIEL, sénateur des Bouches-du-Rhônes; Pouria AMIRSHAHI, député des Français établis hors de France; Alain ANZIANI, sénateur de la Gironde; François ASENSI, député de Seine-Saint-Denis; Isabelle ATTARD, députée du Calvados; Danielle AUROI, députée du Puy-de-Dôme; Dominique BAILLY, sénateur du Nord; Patrice BESSAC, maire de Montreuil; Marie-Christine BLANDIN, sénatrice du Nord; Michèle BONNETON, députée de l’Isère; Eric BOCQUET, sénateur du Nord; Corinne BOUCHOUX,sénatrice de Maine-et-Loire; Martial BOURQUIN, sénateur du Doubs; José BOVE, député européen; Isabelle BRUNEAU, députée de l’Indre; Vincent BURRONI, député des Bouches-du-Rhône; Henri CABANEL, sénateur de l’Hérault; Pierre CAMANI, sénateur de Lot-et-Garonne; Bernard CAZEAU, sénateur de la Dordogne; Pascal CHERKI, député de Paris; Pierre-Yves COLLOMBAT, sénateur du Var; Roland COURTEAU, sénateur de l’Aude; Karine DANIEL, députée de la Loire-Atlantique; François DE RUGY, député de la Loire-Atlantique; Bernard DEBRE, député de Paris; Jean-Pierre DECOOL, député du Nord; Guy DELCOURT, député du Pas-de-Calais; Michel DELEBARRE, sénateur du Nord; Karima DELLI, députée européenne; Jean DESESSARD, sénateur de Paris; Félix DESPLAN, sénateur de la Guadeloupe; Françoise DUBOIS, députée de la Sarthe; Cécile DUFLOT, députée de Paris; Pascal DURAND, député européen; Anne EMERY-DUMAS, sénatrice de la Nièvre; Christian FAVIER, sénateur du Val-de-Marne; Remi FERAUD, maire du Xe arrondissement de Paris; André GATTOLIN, sénateur des Hauts-de-Seine; Catherine GENISSON, sénatrice du Pas-de-Calais; Dominique GILLOT, sénatrice du Val-d’Oise; Joël GIRAUD, député des Hautes-Alpes; Gaëtan GORCE, sénateur de la Nièvre; Yannick JADOT, député européen; Eric JEANSANNETAS, sénateur de la Creuse; Eva JOLY, députée européenne; Joël LABBE, sénateur du Morbihan; François-Michel LAMBERT, député des Bouches-du-Rhône; Thierry LAZARO, député du Nord; Jean-Yves LECONTE, sénateur des Français établis hors de France; Claudine LEPAGE, sénatrice des Français établis hors de France; Annick LEPETIT, députée de Paris; Martine LIGNIERES-CASSOU, députée des Pyrénées-Atlantique; Audrey LINKENHELD, député du Nord; Lionnel LUCA, député des Alpes-Maritimes; Roger MADEC, sénateur de Paris; Noël MAMERE, député de Gironde; Didier MARIE, sénateur de la Seine-Maritime; Jean-René MARSAC, député d’Ille-et-Vilaine; Jean-Pierre MASSERET, sénateur de la Moselle; Martine MARTINEL, députée de la Haute-Garonne; Rachel MAZUIR, sénateur de l’Ain; Michel MENARD, député de la Loire-Atlantique; Michelle MEUNIER, sénatrice de la Loire-Atlantique; Gérard MIQUEL, sénateur du Lot; Paul MOLAC, député du Morbihan; Alain NERI, sénateur du Puy-de-Dôme; Philippe NOGUES, député du Morbihan; Monique ORPHE, députée de la Réunion; Eric PIOLLE, maire de Grenoble; François PUPPONI, député du Val-d’Oise; Jean-Luc REITZER, député du Haut-Rhin; Michèle RIVASI, députée européenne; Sylvie ROBERT, sénatrice d’Ille-et-Vilaine; Jean-Louis ROUMEGAS, député de l’Hérault; Stéphane SAINT-ANDRE, député du Pas-de-Calais; Eva SAS, députée de l’Essonne; Pierre SERNE, conseiller régional d’Ile-de-France; Patricia SCHILLINGER, sénatrice du Haut-Rhin; Jean-Pierre SUEUR, sénateur du Loiret; Catherine TASCA, sénatrice des Yvelines; Nelly TOCQUEVILLE, sénatrice de la Seine-Maritime; Jean-Louis TOURENNE, sénateur d’Ille-et-Vilaine; Cécile UNTERMAIER, députée de Saône-et-Loire; René VANDIERENDONCK, sénateur du Nord; Maurice VINCENT, sénateur de la Loire; Evelyne YONNET-SALVATOR, sénatrice de Seine-Saint-Denis; Richard YUNG, sénateur des Français établis hors de France. Lire l’intégralité sur Liberation.fr Un collectif http://www.liberation.fr/debats/2016/11/15/solidaires-des-elus-kurdes-poursuivis-arretes-detenus-en-turquie-nous-les-parrainons_1528611 |
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