Relations internationales
CHAPITRE PRELIMINAIRE : ELEMENTS DE METHODE POUR L’OBSERVATION ET L’EXPLOITATION DES RAPPORTS INTERNATIONAUX
Etude des caractéristiques et du fonctionnement de la société + règles formant le droit international :
Droit international public et relations internationales = 2 notions liées
Relations internationales et droit international distincts de tout système juridique national
SECTION 1 : LE DOMAINE DES « FAITS SOCIAUX INTERNATIONALISES » DE JACQUES HUNTZINGER
Définition des relations internationales
RI = jonction entre système relationnel des acteurs mondiaux et système institutionnel :
Relationnel = Intégration des rapports entre états (diplomatie, accords bilatéraux, traités multilatéraux, éventuellement actes de confrontation)
Institutionnel = organisations créées par les états constituant des réseaux permanents, rassemblant ou en marginalisant certains états = manifestation de solidarité internationale non gouvernementale
Daniel Colard : RI = rapports pacifiques ou belliqueux entre états, rôle des organisations internationales, influence des forces transnationales, ensemble des échanges ou activités transgressant les frontières étatiques
Nouvelle conception depuis les 70s avec la notion de réseaux englobant les réseaux illégaux pour expliquer les nouveaux phénomènes d’influence au niveau international
Définitions de la société internationale
Simone Dreyfus : la société internationale est le milieu de développement des RI caractérisées par une certaine durée et une certaine régularité. Elle est caractérisée par sa composition d’états et d’autres sujets du droit international ainsi que par l’absence d’une autorité supérieure capable d’imposer ses décisions.
Claude Lévy-Strauss = société internationale non stable avec des mutations rapides
Société internationale singulière pour 3 raisons :
Composition hétérogène fondée sur des bases conventionnelles voire fictives
Caractère inorganisé par rapport aux structures nationales : l’état prime donc toujours sur la société des états.
Ere de la mondialisation suite aux périodes de croissance accentuant les solidarités de fait entre états, disséminant les progrès techniques positifs et négatifs = hypertrophie des RI
SECTION 2 : LA METHODE A SUIVRE POUR L’ANALYSE DES PROBLEMES INTERNATIONAUX
La réflexion internationale comme science autonome
1ères réflexions aux USA et RU dès l’entre-deux-guerres avec un développement majeur après WWII
Objet d’étude affranchi du droit puis de l’histoire diplomatique, de l’étude de la politique étrangère des états
La méthodologie employée pour l’approche de la matière
Etudier les RI = rassemblement des faits dans un processus systémique = complexe relationnel international = ensemble intégrant la multilatéralisation de la diplomatie, la décolonisation, l’universalisation de l’état-nation, la mondialisation géostratégique et de tous les marchés, les phénomènes de coopération universelle et d’intégration régionale, les problèmes liés au développement du Tiers-Monde
Usage de la méthodologie sociologique ou en science politique la + adaptée avec des AR entre 2 aspects:
Approche empirique à base de descriptions des structures et des articulations de la société internationale
Essai de systématisation théorique des observations effectuées
TITRE 1 : ETAT DES LIEUX DE LA SCENE INTERNATIONALE
CHAPITRE 1 : LES GRANDES CONCEPTIONS THEORIQUES EN MATIERE DE RELATIONS INTERNATIONALES
2 courants en opposition entre société internationale anarchique ou ordonnée donnant naissance à différents courants doctrinaux =/- adaptés
SECTION 1 : LES FACTEURS DES RELATIONS INTERNATIONALES
Importance des conditions naturelles, géographiques, démographiques, économiques mais aussi des éléments techniques et scientifiques, idéologiques, culturels et spirituels
Les facteurs liés à la nature : données orientant la politique étrangère des états
Le composant géographique
Théories anciennes sur le lien entre puissance des états et données géographiques ex : Théorie des climats chez Montesquieu : démocratie et climat froid, tyrannie et climat chaud
Facteur démographique de Friedrich Ratzel : influences entre la situation des pays sur la planisphère, la disposition des frontières, leurs surfaces respectives et la politique internationale
Les exemples du d’Israël et du Japon montrent que le développement ne peut être conditionné uniquement par les données géographiques
Nouvelles sphères d’investigation avec le réchauffement climatique, la mutation énergétique…
Théories déviantes comme celle de Karl Haushofer : un grand peuple mérite un grand état (théorie récupérée par le nazisme)
Accroissement exponentiel de la population
Inégale répartition des zones de peuplement entre avec le poids des pays du Sud en augmentation : 9 milliards prévus en 2015 avec un homme sur 5 chinois
4 préoccupations majeures :
Ressources alimentaires suffisantes ? pessimisme de Malthus, optimisme de Smith
Pression démographique déséquilibrée = accroissement du sous-développement des pays pauvres = problème de contrôle des flux migratoires vers les pays riches coincés entre population vieillissante et besoin de protection de leurs identités ex accords de Schengen en 1985 et 1990
Bouleversement des écosystèmes : ex urbanisation incontrôlable et difficultés de mise en lien des pays ex conférence de Kyoto en 1997
Pression démographique = agressivité entre états
Economie et relations internationales
L’histoire des états se confond avec celle du contrôle des matières 1ères.
3 grands problèmes internationaux ont 1 dimension économique : sous-développement du Tiers-Monde, désarmement et lutte contre le terrorisme
Interdépendance économique des états
Les autres facteurs des relations internationales
Le facteur économique et scientifique
Modification du système international par l’amélioration des communications et des informations :
aggravation des inégalités de puissance entre nord/sud,
nouvel ordre mondial d’inspiration américaine
poids du progrès technique dans les RI : Jacques Ellul et Marcel Merle ont étudié le lien entre l’innovation technologique et les csq environnementales et les modifications entrainées dans la diplomatie et la stratégie militaire : ex nouvelles sources d’énergie au bénéfice de la population mondiale mais parfois désordres au plan international
Les facteurs idéologique, culturel et spirituel
Choc des civilisations de Huntington
Ensemble de représentations collectives d’idées, de valeurs, et de croyances pouvant être à l’origine de conflits ou être source d’une véritable opinion publique mondiale, pacifiste et soucieuse des droits de l’homme
SECTION 2 : LES TROIS COURANTS DOCTRINAUX PRINCIPAUX RENANT INTELLIGIBLES LES RELATIONS INTERNATIONALES
Différents courants : marxisme, idéologie anglo-saxonne, vision islamique de l’ordre international, approche de l’école française
3 approches principales retenues
Exposition des 3 grilles interprétatives des relations internationales
Les conceptions réalistes
Mouvement venant de la Grèce ancienne : l’état est privilégié comme acteur principal des RI surtout dans les conflits. La société internationale est anarchique et l’équilibre instable entre nations.
Hans Morgenthau : sans autorité supranationale, les états cherchent à défendre seulement leurs intérêts d’où des conflits
Raymond Aron : Etat symbolisé par sa diplomatie et son armée dans une société internationale dominée par les intérêts nationaux ce qui peut légitimer le recours à la guerre
Le paradigme de l’interdépendance
Société internationale organisée avec les états, les organisations internationales, les firmes internationales contraignant aux échanges
Cadre idéologique favorable à l’interpénétration des intérêts et à l’apaisement des conflits majeurs (professeur Mitrany, John Burton…)
Le paradigme de l’impérialisme et de la dépendance
Conception marxiste des RI= partage du monde dans des clans opposés gérés par des chefs incontestables :
URSS : 2 clans entre impérialisme capitaliste et internationalisme prolétarien : la pacification ne peut intervenir qu’avec le socialisme
Chine : conception tripartite du monde : RSS/USA et Tiers-Monde
Courant néo-marxiste des 60s Tiers-Monde : phénomène de dépendance du Tiers-Monde par l’économie capitaliste ambiante avec le développement du nouvel ordre économique mondial
Paradigme de la dépendance défendu par les états islamistes : 2 camps entre l’islam et d’autres territoires à conquérir
Critique de ces théories universalistes
Dissociation trop importante entre politique extérieure et politiques internes
Sous-estimation de l’économie et des idéologies, facteurs d’unification
Pas de définition de la notion de grande puissance
Le schéma de l’interdépendance
Paradigme issu d’une vision technocratique du monde sous-estimant l’importance des idéologies et des politiques antagonistes
La conception impérialiste
Théorie des RI réduite principalement à l’économie et ne permet pas de rendre la complexité des rapports dans la société internationale
CHAPITRE 2 : L’EVOLUTION HISTORIQUE DE LA SOCIETE INTERNATIONALE
Métamorphoses circonstancielles de la société internationale =/- rapides suivant les périodes
Méthodes de l’étude historiques :
Etude des grands évènements considérés comme des tournants de l’histoire
Approche centrée sur l’Europe : la société internationale actuelle a été fondée au départ par les puissances européennes
Source de la société internationale dans les états-nations entre le XV et le XVIème siècle
SECTION 1 : DES RELATIONS INTERNATIONALES EUROPEO-CENTRSITES DES TEMPS ARCHAIQUES A 1918
Ere gréco-romaine : pas de société internationale mais des rapports entre groupes régionaux plutôt fermés sur eux-mêmes majoritairement constitués de cités. Succession de civilisations unificatrices troublées par des conflits internes et externes.
Empire romain = base de nos états modernes ex langue latine, religion chrétienne et droit romain
La formation d’une société internationale en Europe du Vème au XVème siècle : lente maturation d’une communauté d’états
Après la chute de Rome en 476, affirmation de 3 zones géographiques :
Europe occidentale : apparition de la féodalité (organisation politique et sociale fortement hiérarchisée) assurant la domination du pape et l’empereur du st empire romain-germanique et celle des seigneurs. Les états sont morcelés dans des multitudes de centre de décisions.
Empire byzantin : bastion oriental du christianisme face aux arabes et aux slaves avec un apogée au XIème siècle
Monde de l’islam à partir de VIIème siècle : 3ème élément de la société internationale embryonnaire
L’apparition progressive d’un ordre international
Règles progressives de bonne conduite renforcée par l’institutionnalisation et à l’acceptation du droit mis en place. Ex coutumes comme la trêve de dieu, l’excommunication, règles de bon traitement des prisonniers…
Commerce régulé grâce au droit des étrangers, à l’institution des consuls, uniformisation du droit de la mer…
Développement des relations entre souverains par l’institution des immunités diplomatiques et par l’arbitrage
Le tournant du XVème siècle : période des Temps Modernes
Fin de la formation des états nationaux avec des frontières stabilisées et renforcées ex Angleterre à la fin de la guerre de cent ans, unité Espagnole….
La méditerranée n’est plus la zone d’échange principale car création de 2 zones majeures :
Occident chrétien renaissant découvrant de nouveaux continents
Sud et Orient arabo-musulman édifiant une civilisation expansionniste
1492 : expulsion des arabes de l’Europe et découverte des Amériques par Christophe Colomb = début de la projection dominatrice de l4europe sur le reste du monde.
La société internationale entre le XVIème et le XVIIIème siècle
Dislocation de la féodalité pour des monarchies bureaucratiques suite à 2 mouvements :
Réforme : déchirement de la chrétienté à partir de 15717 créant des guerres nationales et des guerres de religion
Grande Découverte : élargissement du monde avec la diplomatie et les cations de puissance et de prestige
Traités de Westphalie (1648) : fin de la guerre de 30 ans et de la guerre de 80 ans = établissement en droit par des traités spécifiques de l’état souverain et de la société inter-étatique
3 caractéristiques entre le XVI et le XVIIIème siècles :
Société d’états souverains après le conflit majeur qui s’achève avec les traités de Westphalie avec le principe de souveraineté des états et le principe de l’égalité des états
Société internationale européenne : les états européens dominent la scène internationale ex Congrès d’Utrecht Angleterre, France, Pays-Bas, Prusse, Portugal, Savoie
Société européenne étendant son hégémonie sur le monde : avec les navigateurs, l’Europe s’approprie les autres continents. L’Espagne et le Portugal se partagent l’Amérique du Sud, Pays-Bas en Extrême-Orient, France et Angleterre en Canada (Pilgrim fathers), en Amérique du Nord puis en Inde.
Du XVIIIème au début du XXème siècle : la société internationale s’est élargie aux dimensions du monde mais son centre est toujours européen
RI dans la majorité des états avec un contexte international agité et le développement des grandes règles du droit international développées
Les grands évènements marquants
Décolonisations sur le continent américain USA en 1776 puis en Amérique latine chassant l’Espagne et le Portugal : l’Amérique anglo-saxonne veut prendre la tête du continent face à 2 pays d’Amérique du Sud divisés malgré la tentative d’unification de Bolivar
Doctrine de Monroe (1823) : tentative de colonisation européenne vaine sur l’ensemble du continent Amérique
Angleterre : perte des USA puis du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande et de l’Union Sud Africaine
L’Europe accroit son empire colonial sur d’autres territoires :
Nouveaux débouchés industriels : ex le marché chinois s’ouvre au commerce occidental. Le japon aura ensuite des visées hégémoniques sur ses pays voisins.
Renouveau de l’expansion européenne avec de la concurrence entre pays européens : France (’Algérie, Tunisie, Madagascar, Indochine, Cambodge, Maroc), Allemagne (Togo), Belgique (Congo), Angleterre (Afrique de l’est). Conférence de Berlin de 1884-1885 : partage de l’Afrique aux profits des pays colonisateurs sans consultation des populations concernées.
Mise en place de divers mécanismes de concertation :
Traité de la sainte alliance en 1815 pour perpétuer le statu quo du traité de Vienne : Russie, Prusse, Autriche, Grande-Bretagne, France. Le procédé des conférences internationales remplace l’intervention militaire.
Mécanismes de « bons offices » ou de l’ »arbitrage » par commission
Essor nouveau des institutions de coopération : commission centrale du Rhin, création de s1ères f=grandes organisations internationales liées au progrès technique comme « l’Union Postale Universelle », Commission permanente pour le contrôle du sucre
Intégration de +e en + étroite des rapports internationaux et une hégémonie européenne sur le reste du monde : instabilité des alliances, émergence d’un nouveau continent américain
|