Projet de renforcement de capacités des acteurs étatiques, des médias et organisations de la société civile sur les instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains
Ce Projet avait essentiellement pour objectifs de renforcer les capacités des acteurs étatiques, des médias et organisations de la société civile sur les cadres de politique générale de l’Union Africaine (Commission de l’Union, Parlement panafricain, Conseil de Paix et de Sécurité, Commission Africaine, Cour Africaine...) et sur six (6) instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO que sont :
La Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1987 ;
Le Protocole à la Charte africaine relatif aux droits des femmes de 2003 ;
Le Protocole à la Charte africaine portant Statut de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (future Cour africaine de Justice et des Droits de l’Homme) de 1998 ;
La Charte africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant de 1990 ;
La Convention de l’Union africaine pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption de 2003 ;
La Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance de 2007.
Ce Projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme régional de la Coalition panafricaine de la Société civile des Etats membres de l’Union Africaine, dénommée SOTU (States of the Union) dont la RADDHO est membre fondateur et qui milite en faveur de la ratification, l’harmonisation et la mise en œuvre des instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains. Dix (10) de ces instruments juridiques ainsi que quatre (4) cadres législatifs, s’ils sont appliqués, auront une incidence prometteuse sur la vie des millions de citoyens africains, en termes de réalisation des droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi que de ceux de la troisième génération (développement, paix, sécurité, solidarité)1.
D’une durée de quatre (4) ans (juillet 2012-décembre 2016), le Projet de Plan d’actions SOTU (States of the Union) a été initié par la RADDHO en partenariat avec Oxfam Novib International du Royaume des Pays-Bas. Ce Projet a permis de réaliser une série d’activités d’éducation aux droits humains et à la citoyenneté à l’intention des différentes cibles que sont:
Les acteurs étatiques (autorités gouvernementales, parlementaires, représentants de l’administration publique, collectivités locales) ;
Les médias et les organisations de la société civile (organisations de défense des droits humains, organisations de femmes et de jeunes, communauté scolaire et universitaire : enseignants, élèves, étudiants, personnel administratif et technique) ;
Les autorités coutumières et religieuses (chefferies traditionnelles, confréries religieuses, église).
Centrées sur les instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO, ces activités se déclinent comme suit :
Ateliers de renforcement de capacités (formation des formateurs) réunissant des acteurs étatiques (autorités gouvernementales, parlementaires, représentants de l’administration publique, collectivités locales), des acteurs non étatiques (médias, organisations de la société civile et du secteur privé, communauté scolaire et universitaire : enseignants, élèves, étudiants, personnel administratif et technique) ;
Ateliers de restitution ou de démultiplication de la formation reçue auprès des radios communautaires, médias et des organisations communautaires de base (organisations de femmes et de jeunes) en techniques d’animation ;
Conférences publiques et panels d’experts sur les instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO ;
Expositions itinérantes pour la vulgarisation des instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO auprès du grand public ;
Elaboration d’un Guide de plaidoyer et de sensibilisation sur les six (6) instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO, qui a été traduit en trois langues nationales (Poular, Sérère, Wolof), en vue de leur appropriation par les populations ;
Emissions à la radio et à la télévision pour la vulgarisation des instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO ;
Installation de Clubs d’éducation aux droits humains et à la citoyenneté dans les établissements scolaires et universitaires (collèges, lycées, universités) au niveau des quatorze (14) Régions administratives du Sénégal (Dakar, Dioubel, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Kolda, Fatick, Louga, Matam, Saint-Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor) pour l’ancrage d’une véritable culture de bonne gouvernance, de démocratie et de droits humains ;
Mise en place d’une Plate forme nationale et de Plates formes locales du Programme SOTU (States of the Union), constituées d’organisations de la société civile et de médias privés travaillant en partenariat avec les autorités administratives et les collectivités locales pour la vulgarisation des instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO ;
Réalisation d’études de conformité visant l’évaluation de l’état de ratification, d’harmonisation et de mise en œuvre par l’Etat du Sénégal des instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO ;
Réalisation d’une campagne de plaidoyer et de sensibilisation pour la ratification, l’harmonisation et la mise en œuvre des instruments juridiques régionaux relatifs à la gouvernance, à la démocratie et aux droits humains sélectionnés par la RADDHO aux niveaux national et régional lors des Sessions ordinaires de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP).
Projet de promotion et de protection des droits des enfants déplacés de la Région naturelle de Casamance
Ce Projet comprenait deux volets dont l’un était consacré à la promotion des droits des enfants déplacés de la Région naturelle de Casamance. Située au Sud du Sénégal, la Région naturelle de la Casamance qui couvre aujourd’hui les Régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor a été secouée par un conflit qui perdure depuis plus de trente (30) ans, opposant l’Armée sénégalaise aux combattants du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
L’objectif principal du Projet était de promouvoir et protéger les droits des enfants déplacés des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, en vue de leur permettre de bénéficier d’un état civil et de jouir de leurs droits civils et politiques, ainsi que de leurs droits économiques, sociaux et culturels, notamment les droits à l’éducation, à la santé et au travail.
A cet effet, des activités de promotion des droits humains ont été réalisées. Parmi celles-ci, on peut citer, entre autres:
Les ateliers de partage et de renforcement de capacités des élus locaux et des organisations de la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les associations de réfugiés et de personnes déplacées ;
L’installation de centres d’accueil et d’accompagnement des enfants déplacés dans les localités des trois (3) Régions (Kolda, Sédhiou, Ziguinchor) ;
Les causeries de proximité avec les familles des enfants déplacés ;
Les émissions interactives avec les radios communautaires ;
Les campagnes de sensibilisation pour l’enregistrement des enfants déplacés à l’état civil ;
Les campagnes de plaidoyer pour la ratification de la Convention sur l’Assistance et la Protection des Personnes déplacées, adoptée en 2009 à Kampala (Ouganda) par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine.
Le Projet de Reporters des Frontières : vers un réseau de journalistes, professionnels et citoyens spécialisés sur les questions migratoires
Initié par l’Institut PANOS pour l’Afrique de l’Ouest en partenariat avec la RADDHO, ce Projet avait pour objectif principal de renforcer les capacités des journalistes, des professionnels de la communication et des citoyens sur les questions migratoires dans les pays de l’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Guinée, Ghana, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal). Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet, les activités de promotion des droits humains réalisées sont les suivantes :
Réunions préparatoires et de cadrage du Comité de pilotage du Projet à Dakar (Sénégal) et à Abuja (Nigeria) ;
Ateliers de formations thématiques au cours desquels cent trente et un (131) Journalistes et professionnels de la communication ont été formés ;
Production de vidéos de témoignages pour la sensibilisation du grand public sur les problèmes liés à la migration régulière et irrégulière ;
Missions d’enquêtes et d’investigations sur les violations des droits des migrants ;
Campagnes de plaidoyer et de sensibilisation pour l’adoption de politiques et stratégies visant à promouvoir et protéger les droits des migrants en Afrique de l’Ouest ;
Organisation de réunions des membres du Comité de pilotage au niveau des pays couverts par le Projet (Sénégal, Nigeria).
Le Projet d’autonomisation et de participation citoyenne des femmes dans les Régions de Dakar et de Thiès
D’une durée de cinq (5) ans (2014-2019), ce Projet s'inscrit dans le cadre du partenariat entre la RADDHO, le Réseau Equitas Sénégal pour l’'Education aux Droits humains (RESEDHU), le Comité de Lutte contre les Violences faites aux Femmes (CLVF) et le Centre international d'Education aux Droits humains (Equitas Canada). Il a pour objectif principal de renforcer les capacités des femmes et des jeunes des Régions de Dakar (département de Pikine) et de Thiès sur les approches d’éducation aux droits humains, afin de contribuer à leur autonomisation et à leur participation effective à la gestion des affaires publiques de leurs localités.
De manière plus spécifique, les objectifs du Projet étaient de :
S’approprier davantage et partager les outils et approches d’éducation aux droits humains ;
Renforcer et dynamiser le réseautage avec d’autres organisations sur une même thématique (par exemple : droits de l’enfant, lutte contre les violences sexuelles, alphabétisation) ;
Appuyer le travail qui se fait déjà sur le terrain auprès des populations afin d’intégrer l’approche basée sur les droits (par exemple auprès de groupes de microcrédit, de programmes radio et de la promotion de la citoyenneté engagée) ;
Appuyer la mise en œuvre de leurs plans d’actions organisationnels.
Débutées en 2014, les activités réalisées au cours de la première année de ce Projet sont les suivantes :
Réunion de planification au Sénégal pour recenser les besoins des douze (12) partenaires et intermédiaires principaux impliqués dans le Projet à Pikine et à Thiès ;
Consultations avec les populations cibles en vue de mieux faire connaître le Projet ;
Cérémonies de lancement du Projet auprès des communautés de Pikine et de Thiès ;
Ateliers de renforcement de capacités des femmes sur les approches d’éducation aux droits humains centrés sur les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux ;
Campagnes de plaidoyer et de sensibilisation pour combattre les violences faites aux femmes et promouvoir la scolarisation des filles et l’alphabétisation des femmes ;
Audiences foraines dans le cadre des campagnes de plaidoyer et de sensibilisation pour l’égalité et l’équité de genre.
La réalisation des activités de promotion des droits humains au cours de la première année du Projet a permis de mobiliser les communautés en grand nombre : environ deux cent cinquante (250) personnes (dont 240 femmes et 10 hommes à Pikine) et cent cinquante sept (157) personnes (dont 119 femmes et 38 hommes à Thiès) ont bénéficié des activités du Projet.
Les acteurs clés du Projet (femmes, jeunes, partenaires) s’engagent davantage à unir leurs efforts et à partager leurs expériences pour mener des actions visant à réduire les violences faites aux femmes, promouvoir l’égalité de genre et assurer un meilleur respect des droits humains dans les communautés cibles au cours des quatre (4) prochaines années.
Le Projet de lutte contre la mendicité forcée des enfants talibés au Sénégal
Initié par Anti Slavery International (AS) en partenariat avec la RADDHO, ce Projet a pour objectif principal de contribuer à l’éradication de la mendicité forcée des enfants d’écoles coraniques (talibés) au Sénégal.
De manière plus spécifique, les objectifs du Projet visent à :
Plaider auprès du gouvernement du Sénégal pour qu’il prenne des mesures visant l’application des lois en vigueur interdisant la mendicité forcée des enfants talibés et protéger les droits les plus étendus de ces enfants en prenant en compte les conséquences néfastes à leur existence (violence, conditions de vie insalubres, mauvaise alimentation, absence d’éducation de bonne qualité) ;
Inciter les organisations de la société civile, avec le soutien du public au sens large, à entreprendre des actions efficaces et coordonnées de plaidoyer et de sensibilisation pour l’adoption de normes minimales en matière d’éducation, de santé et de bien-être pour les talibés ;
Plaider pour le secours, le référencement, la réadaptation et la réinsertion des enfants talibés les plus exploités ;
Fournir le soutien et l’assistance juridique aux enfants talibés victimes de violence et veiller à leur implication effective et à celle d’ex-enfants talibés en tant que parties prenantes dans les programmes et politiques des organisations,
Inviter les organisations de la société civile et les maîtres coraniques (marabouts) à s’engager dans un dialogue constructif, en vue de contribuer à un changement de mentalité et de comportement et à l’adoption de normes minimales en matière d’éducation et de soins pour les enfants talibés, ainsi que de soutiens par le biais d’une subvention pour le fonctionnement régulier des écoles coraniques modernes créées par le gouvernement ;
Sensibiliser les communautés locales au Sénégal d’où proviennent les enfants talibés, afin de les conscientiser sur les implications qu’engendre l’envoi de leurs enfants dans des localités lointaines pour devenir enfant-talibé et les conséquences que cela peut avoir sur leur santé, sécurité et développement ;
Renforcer la prise de conscience politique du problème au Sénégal et au Royaume-Uni au sein des écoles, des médias, de l’opinion publique et des acteurs du développement, afin d’accroître le soutien et encourager des mesures positives de la part du gouvernement sénégalais et de ses partenaires.
Comme on s’en aperçoit, ce Projet comporte à la fois des activités de promotion, de plaidoyer et de protection des droits humains. Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet, les activités de promotion des droits humains et de plaidoyer réalisées par la RADDHO sont :
Les campagnes médiatiques et de plaidoyer au niveau international et régional pour faire pression sur les Etats afin d’entreprendre une action renforcée de la part du gouvernement au Sénégal ;
Une consultation régionale des ONG concernées et des autres acteurs clés du Sénégal et de trois (3) pays voisins (Gambie, Guinée Bissau, Niger) ;
Les campagnes de plaidoyer au niveau national (audiences avec les autorités gouvernementales et les fonctionnaires de l’administration, dialogue avec les autorités religieuses et coutumières, consultations avec les magistrats et les représentants du corps diplomatique) ;
Les campagnes de sensibilisation auprès du grand public au Sénégal avec des supports en langues locales pour la vulgarisation des instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’enfant et la promotion d’un cadre législatif national performant ;
Les ateliers de renforcement des capacités des membres des Observatoires décentralisés des Droits humains (ODDH) de la RADDHO et autres intervenants clés pour améliorer l’efficacité du travail des membres de la Coalition en matière de protection et de participation des enfants, d’élaboration de techniques de médiatisation, de conception de campagnes de plaidoyer et de sensibilisation ;
Les rencontres régulières de partage d’informations et réunions de planification des membres de la RADDHO avec d’autres ONG, des parties prenantes, des agences et départements ministériels ;
Les ateliers de formation sur la protection et la participation de l’enfant aux activités des CPE ;
Les campagnes d’éducation et de sensibilisation du public pour accroître la visibilité du phénomène au Royaume-Uni.
La mise en œuvre de ces activités a eu comme impacts :
Une mise à niveau des membres des observatoires décentralisés des Droits humains de la RADDHO et d’autres organisations de la société civile sur les dispositions légales de protection des enfants talibés en vigueur au Sénégal ;
Un partage de la Stratégie Nationale de Protection des Enfants (SNPE), des standards minimaux de protection des enfants talibés et du Schéma intégré de prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité ;
Une appropriation de la définition des lignes directrices qui encadrent les actions de protection au profit des enfants ;
L’adoption de mesures d'orientation et de procédures d'ordre institutionnel et légal pour la mise en pratique des lignes directrices définies ;
L’élaboration d’un avant-projet de loi portant statut des daaras modernes, assorti d’un projet de décrets d’application qui sont deux textes en cours d’examen par les différentes parties prenantes (gouvernement, parlement, organisations de la société civile, associations des maîtres d’écoles coraniques, confréries religieuses, etc.) ,
Le renforcement du dialogue et de la concertation entre les autorités gouvernementales, les parlementaires, les organisations de la société civile, les maîtres des écoles coraniques (daaras) et les différents partenaires à travers des rencontres et réunions d’échanges sur les questions relatives à la mendicité forcée des enfants talibés, afin de parvenir à des consensus forts permettant l’application de la législation existante et l’adoption de nouvelles réformes visant à éradiquer le phénomène au Sénégal.
|