Ergonomie L2
Quelques rappels et définitions
Lorsqu’il s’agit d’ergonomie, le sujet qui nous intéresse est toujours l’humain, la personne avec son environnement avec un objectif ou une transformation.
4 aspects sont pris en compte lors que l’on est observateur en ergonomie :
L’aspect biologique : on étudie l’habilité et la posture de l’opérateur.
L’aspect cognitif : la perception, les décisions et les représentations de l’opérateur.
L’aspect psychique : l’identité, la conduite et le rapport aux risques.
L’aspect social : l’appartenance social à un groupe, les valeurs et les croyances.
Cette approche est dite holistique c’est-à-dire que c’est un modèle multidimensionnel de l’humain. On y apporte aussi un point de vue culturel, subjectif et émotionnel.
Quelques rappels de l’année dernière : La diversité : les individus sont tous différents (sexe, origines etc…) la diversité exprime cesdifférences entre personnes.
La variabilité : au cours d’une vie ou même d’une seule et unique journée, une personne est amenée à changer, que ce soit la fatigue de la vieillesse de toute une vie ou alors la fatigue de 8h de travail consécutives. 
La tâche :elle définit ce qu’il faut faire « en théorie ».
L’activité : elle définit ce qui est réalisé en vrai. L’activité n’est pas que visible, elle peut aussi être une « conduite » un travail mental/de réflexion.
L’environnement : il est composé d’artefacts : tout ce qui a été créé par l’humain (technologies, outils, machines, organisation, règles, procédures, signes, symboles issus de la culture). Il existe deux sortes d’artefacts :
L’artefact médiateur comme une souri d’ordinateur
L’artefact objet qui est le résultat
L’ergonomie a une approche systémique de la société.
Quels sont les objectifs de l’ergonome ?
Objectif 1
| Objectif 2
| Comprendre l’activité humaine
| Améliorer les conditions de réalisation de cette activité
| Comprendre
| Agir
| L’objectif final est théorique, épistémique
| L’objectif est pratique et/ou pragmatique
| Il s’agit en fait de comprendre pour pouvoir transformer.
En ergonomie, lorsqu’il faut traiter un problème sur l’humain il en existe de 2 sortes. Les TMS : Troubles musculo-squelettiques et les RPS : risques psycho-sociaux. Comme leur nom l’indique, les TMS traitent des problèmes physiques ou physiologiques que peut présenter un opérateur. Un travail ou il est demandé de porter de lourdes charges peut entrainer des douleurs au dos par exemple. Sur d’autres postes, les TMS peuvent aussi conduire à des graves problèmes de santé voire entrainé un handicap permanant si le trouble n’est pas traité ou diagnostiqué. Lorsque l’on parle de RPS le problème est bien sûr psychologique. Dans le cas où un employé travail sous beaucoup de pression (hiérarchique par exemple) ou qu’il n’a que peu de temps de repos il peut y avoir des RPS. Les perturbations qui se manifesteront seront de toute sorte : insomnie, angoisse, dépression voire suicide.
L’objectif de la transformation qu’un ergonome peut apporter est d’abord :
Préserver la santé et le bien être
Améliorer l’efficacité du travail
Il y a aussi un double mode d’action :
Diminuer les effets négatifs
Augmenter les effets positifs
Les effets :
Les effets positifs
| Sur l’humain
| Sur le système
| Réalisation de soi, santé, compétences, socialisation…
| Efficacité, qualité, pratique, savoir, outils…
| Les effets négatifs
| Sur l’humain
| Sur le système
| Vieillissement prématuré, problèmes de santés, stress…
| Dégradation du matériel, mauvaise qualité, système défectueux…
| Sécurité et gestion des risques
Quelques définitions
La sécurité représente le risque 0 d’accidents, l’absence de dangers et de risques.Minimiser, éviter les accidents. On peut aussi dire que c’est un « non événement dynamique » car quand il n’y a pas de danger ou de risque on n’y pense pas. C’est dynamique car c’est long dans le temps.
Le danger exprime une propriété, une capacité intrinsèque (c'est-à-dire dedans) à causer des dommages.
La définition du risque se rapproche davantage de l’exposition de l’humain. C'est-à-dire une exposition au danger, une possibilité d’entrainer un danger, qu’un danger s’actualise.
La notion d’acceptabilité remet en question la sécurité car celle-ci n’est pas objective, quand sommes-nous en sécurité ? C’est une construction sociale donc une acceptabilité. Moins on accepte, plus on sécurise, plus on sécurise, moins on accepte.
Un accident se réfère à un événement grave.
Un incident se réfère à un évènement bénin sans conséquences graves.
Qu’est-ce que la prise de risque ? Elle peut-être une recherche de bénéfice ou la condition pour une meilleure performance. Elle peut-être volontaire ou involontaire. C’est pour cela qu’il faut évaluer les risques. Il faut mesurer la fréquence de l’événement X la gravité et analyser les statistiques. On distingue plusieurs types de dangers :
Interne : Humain
Systémique : Organisationnel
Externe : Technique
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Dans certains cas on parle aussi d’acte de Dieu mais ce facteur ne peut entrer en compte dans une étude en ergonomie.
Quelles sont les origines de ces dangers ?
Humain : erreur ou violation
Systémique : dysfonction ou situation
Technique : panne ou fonctionnement anormal
En ergonomie (et dans les autres sciences également) il faut garder à l’esprit que l’on trouve toujours ce que l’on cherche. Si on cherche la petite bête on aura forcément des soucis. Dans les dernières années, l’ergonomie est venue s’installer en masse dans le monde du travail. On observe de manière générale que les erreurs humaines et d’organisations ont été augmentées alors que la technologie a beaucoup évoluée. C'est-à-dire que les ingénieurs se sont d’avantage intéressés à faire des machines plus performantes alors qu’à côté, les facteurs humains et organisationnels ont montré plus d’erreurs.
Paradoxalement, les machines ne font que les tâches simples. Dès qu’il y a un problème, l’intervention humaine est indispensable.
Pourquoi l’humain fait-il des erreurs ? Pourquoi est-il défaillant ? Dans la prise de risques humaine volontaire, on observe deux facteurs : le risque ou le bénéfice.
Dans la prise de risque humaine involontaire on a deux théories vue par la psychologie. La première est expliquée par les béhavioristes qui parlent de la boîte noire. L’erreur est inaccessible, on ne sait pas d’où elle vient. Chez les psychanalystes, il s’agit une action avec une véritable attention.
Rasmussen, un scientifique parle dans son livre de l’activité routinière. Il définit cela par un processus d’action/réaction. L’activité est basée sur les règles, elle suit donc ces règles. Lorsque le sujet est face à un problème il est inhabité à ce problème, il improvise. On appelle cela la résolution de problème. Statistiquement parlant, l’humain est le maillon faible du système. C’est lui qui cause 65 à 90% des accidents avec une moyenne de 2 à 10 erreurs par heure. Notre fiabilité est donc très faible. Cependant, notre capacité à résoudre les problèmes bat toute technologie à plate couture. Nous sommes capables en effet de réparer nos erreurs, nous adapter, inventer de nouvelles techniques. L’auto détection humain est de 70 à 80%. Nous sommes donc incapables de supprimer les erreurs de notre fonctionnement. Voilà pourquoi il est nécessaire de mettre en place des systèmes tolérants aux erreurs voire qui permettent de trouver des aspects positifs dans nos erreurs. Par exemple dans une erreur générera un facteur d’apprentissage (culture de gestion des risques), une erreur peut-être détectée/discutée et peut remettre en question la fiabilité de l’opérateur ou une surcharge de travail. Cependant, lors de l’arrivée de l’ergonomie dans le monde du travail, une stratégie collective de défense a été mise en place :
La stratégie du déni
L’idéologie de défense du métier
Le savoir faire prudence
La pratique intellectuelle
Il faut savoir faire la différence entre le symptôme et l’erreur. En 1974, l’INRS a mis en application l’arbre à cause afin de déterminer les causes d’un accident ou d’un problème. Cependant, il faut garder à l’esprit que :
Ce n’est pas une fin en soit mais un moyen d’analyse
C’est une technique de prévention
Ce n’est pas une théorie de l’accident
Il se base sur un travail collectif
L’arbre des cause à pour but de trouver des solutions aux problèmes. Il part de la droite et va vers la gauche afin de respecter l’ordre chronologique des événements. On part du problème et on cherche les facteurs précédents. La prévention offre une meilleure protection car lots de nouveaux problèmes elle peut générer de nouvelles solutions. La protection est moins efficace car si lors de nouveaux problèmes il y aura impacte sur le reste de l’arbre. Métriser et prévenir les accidents
La prévention diminue la fréquence du risque. La protection supprimera les conséquences du risque ou réduira les conséquences.
Comment supprimer un danger ? En supprimant l’exposition au danger ou en remplaçant quelque chose pour diminuer le danger.
Par quels moyens ?
1 – Les moyens matériels qui évitent ou empêchent les actions, la propagation des conséquences. Par exemple : tout ce qui est cage, barreaux, barrières, isolation, isolement, équipement de protection colléctive (EPC) et équipement de protection individuelle (EPI)…
2 – Les moyens fonctionnels qui gênent l’exécution de l’action, une dépendance logique ou temporelle comme des clés, des codes, des capteurs de présences, éloignement des commandes, la limitation à l’accès, les zones d’accès personnelles…
3 – Le moyen symbolique par la signalisation, les panneaux, les bips, les alarmes, les étiquetages, la personne doit pouvoir le comprendre pour les interpréter.
4 – Les barrières immatérielles comme les consignes, les règles, le droit, les procédures, les formations, les manuels, les transmissions…
L’ergonomie et la conception de l’objet de la vie quotidienne
Voir le « design for all » de apple.
Les grands thèmes de ce chaputre : Sécurité, satisfaction, utilité, facilité
Partie 1 : les démarches centrées utilisateur
Ici, l’utilisateur est au cœur du projet. On y voit deux notions, la qualité vue par l’utilisateur et la qualité de l’utilisation. Le problème ici est que le concepteur sera forcément biaisé par les besoins de l’entreprise.
Que fait l’ergonome ? Son travail est d’identifier, l’activité, le confort de l’utilisateur par des connaissances et des méthodes scientifiques et par une démarche terrain. L’ergonome se base toujours sur des connaissances scientifiques.
Le bien-être et la performance sont compatibles avec les tâches, l’emploi, la productivité, l’environnement, le système, les besoins, les capacités et les limites de la personne. L’ergonomie est proche de la systémie. C’est une science à part entière car son objectif est de ne pas être subjectif. Elle utilise un cycle interactif de conception. L’ergonomie est pluridisciplinaire. Elle analyse l’activité réelle des opérateurs.
En ergonomie, on parle d’opérateur dans le monde du travail et d’utilisateur dans la conception d’objets de la vie du quotidien.
Partie 2 : La conception centrée utilisateur Il vaut mieux bien concevoir que de corriger car :
On vit dans une aire de complexité
On pense et on agit mieux quand on est aidé par l’environnement
Cela augmente les chances de succès
Cela diminue les cours immédiats et différés des produits défectueux
Il n’y a pas de mauvais usages, que de mauvais designs. De manière générale, il vaut mieux prévenir que guérir. Il vaut mieux bien concevoir que de perdre du temps à corriger et réparer.
Concevoir pour qui ? Il faut savoir s’adapter au plus grand nombre, la personne moyenne n’existe pas, du moins on ne la prend pas en compte. Il faut donc concevoir un produit qui soit accessible au plus grand nombre en prenant en compte tous les différents profils qui existent.
Il y a cependant des écarts entre le transcrit et le réel. Souvent, ses écarts sont méconnus, ils touchent toutes les dimensions, ont des origines multiples et peuvent varier entre les opérateurs et les situations.
Les critères de conception ergonomique Qu’est-ce que l’utilité ? C’est la capacité d’un dispositif à répondre aux besoins réels d’un utilisateur, à accomplir une tâche. Il faut alors se questionner :
A quoi ça sert ?
Cela va-t-il aider ?
Cela n’induit-il pas inutilement de la complexité ?
La tâche : quel est son but ? Quels sont les moyens déjà disponibles ?
Les besoins : un besoin n’est pas toujours clairement exprimable. Les besoins sont hiérarchisés.
Achats permettant de répondre à ce besoin
| Nourriture
| Clés, gilet de sauvetage
| Adhésion à un club, activité collective
| Achats permettant de paraitre au sein d’un groupe
| Achats permettant d’affirmer son statut social
|

L’utilité se détermine aussi par d’autres facteurs : l’efficacité c’est-à-dire la capacité à atteindre les objectifs. L’efficience en d’autres termes la capacité à réaliser l’objectif avec le minimum d’effort. La facile à apprendre, il faut diminuer le temps d’apprentissage.
Qu’est-ce que l’émotionnalité ? Il s’agit de susciter le plaisir maintenir l’interaction. Il existe trois types d’émotions décrites pour l’utilisation de produits.
Viscérale : il se trouve au niveau automatique, c’est comme l’attraction, la peur ça se déclenche tout de suite

Comportementale : c’est le plaisir qu’on peut ressentir à l’utilisation d’un objet : j’ai un nouvel ustensile de cuisine, j’ai de plaisir à cuisiner grâce à lui.

Réflexif : l’intellectualisation. Par exemple dans les musées.
Partie 3 : La place de l’ergonome dans le cycle conception
Les techniques utilisées en conceptions Analyse de la situation
| Conception de prototype
| Evaluation des prototypes
| Analyse de la tâche et de l’activité
| Conception de scénarios
| Test utilisateurs
| Entretien d’auto-confrontation
| Conception de story-board
| Simulation
| Eye-tracking
| Maquettage
| Focus group
| Analyse des incidents critiques
| Prototypage
| Analyse de l’eye-tracking
|

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| Entretien d’auto confrontation
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| La conception itérative centrée utilisateur Les bénéfices la participation des usagers :
Augmentation de la qualité du système conçu
Prise en compte exigences/besoins des usagers
Meilleure acceptation
Profil de l’usager :
Qui sont-ils ?
Dans quel cadre et de quelle manière utiliseront ils le produit ?
Le processus itératif :
Appuyer les décisions en conception avec des données terrains
Objections liées aux coûts et contraintes de certains projets
La pluridisciplinarité
Compléter les analyses et les données des différents corps de métiers

Conclusion Il existe deux types de conceptions d’objets :
Les objets technocentrés (logique de fonctionnement)
Les objets anthropocentrés (logique d’utilisation)
Ici, l’alarme à incendie est plutôt technocentrée, elle n’est pas pratique d’utilisation, elle s’emballe dès qu’on fait cuire un steak. Son but se base uniquement autour de son fonctionnement et non de son utilité qui est d’avertir quand il y a du feu.
Partie 4 : Usage et appropriation Usage et évolution Il existe trois composantes de l’usage :
L’utilisation entre la personne et l’objet
La dimension sociale entre l’objet et les différentes personnes qui l’utilisent
La valeur d’usage ou l’appréciation plus ou moins bonne de l’objet
La théorie instrumentale Un instrument est une unité mixte qui tient à la fois de l’artefact et du sujet.
Il comprend, un artefact matériel ou symbolique produit par l’utilisateur ou par d’autres.
Un ou des schèmes d’utilisation associés résultant d’une construction propre ou de l’association des schèmes sociaux préexistants.
En d’autres mots un instrument est un produit neutre, si on y ajoute son usage (ce qu’une personne en fait). Par exemple une calculatrice est un artefact, c’est l’objet en lui-même, si on y ajoute un schème (une personne qui s’en sert) alors il devient un instrument.
Comprendre la genèse instrumentale Elle est à double facette :
L’instrumentalisation est l’ajustement de l’artefact au sujet. Le sujet est acteur de la conception ou de la modification de l’objet.
L’instrumentation est un ajustement du sujet à l’instrument ainsi constitué. C’est donc un mouvement dirigé vers lui-même : il résulte d’une construction propre du sujet (modification de l’usage).
 
Dynamique évolutive du sujet : développement L‘activité instrumentale est productive car elle transforme les objets du monde, dans toute leur variété matérielle et symbolique.
Elle est aussi constructive car l’activité transforme en faisant le sujet lui-même. Cette activité est tournée vers le développement du sujet (à moyens et longs termes). |