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UNE SOCIÉTÉ ENTIÈRE DANS SES GÈNES. (Génétique et société : une lecture de l’innéisme contemporain)1. ( Thierry Rogel - professeur de sciences économiques et sociales - Lycée Descartes de Tours). INTRODUCTION. Il ne passe plus une semaine sans qu’un hebdomadaire, et pas seulement spécialisé, fasse sa couverture sur les avancées génétiques. Il est vrai que les domaines concernés sont nombreux : dépistage des maladies génétiques et thérapie génique, organismes génétiquement modifiés, brevetage de l’A.D.N., identifications à partir de l’ ADN dans les domaines les plus divers (recherche de paternité, recherche de criminels, détermination de l’existence d’un personnage historique,...), clonage, suivi des migrations humaines dans le cadre de la “génétique des populations”. Et, bien entendu, il ne passe pas une semaine sans qu’un chercheur, ou qu’un journal, déclare qu’on a, ou aurait, mis en évidence un gène lié à un comportement ou une pathologie : schizophrénie, sociabilité, homosexualité,... On doit prendre en compte la probable révolution liée aux développements de la génétique, lesquelles s’insèrent d’ailleurs bien dans la thématique du “cycle Kontratieff” et ouvrent la voie aux diverses découvertes, pour ne pas dire inventions, qui devraient aboutir à des innovations dans un nouveau cycle ascendant. Cependant une révolution industrielle n’est pas qu’un effet d’infrastructure; elle s’accompagne aussi d’un déferlement d’idées, de théories scientifiques, de croyances plus ou moins rationnelles portées par des chercheurs, des médias ou le “public” en général, croyances dont la dynamique est, en partie, liée aux progrès scientifiques et en partie autonome2. Chacun est conscient des bouleversements, et surtout des risques, à venir, notamment à travers un “nouvel eugénisme” : la tentation de “l’enfant parfait” liée au génie génétique, les nouvelles discriminations à l’embauche ou face aux assurances,... Cependant, cela s’accompagne manifestement d’une “survalorisation” de l’hypothèse génétique : “Tout, ou presque, serait génétique” et on veut faire dire à la génétique ce qu’elle ne peut , semble-t-il, pas dire3. Cette survalorisation est bien entendu liée à une mauvaise compréhension des progrès expérimentaux mais s’insère également dans des tendances de long terme. La tendance à voir l’individu comme déterminé par un élément qui lui est extérieur (ou, du moins, extérieur à sa volonté) -Dieu, la nature, sa constitution corporelle,...- est ancienne et la valorisation du gène dans l’identité individuelle n’en est que le dernier avatar. Ces mêmes déterminations externes ont permis également la constitution d’identités de groupes - les chrétiens, les blancs ou les noirs,... Parmi ces déterminations, l’hypothèse de l’existence d’une “identité raciale” a pris un essor important au cours du 19ème siècle et, malgré son reflux relatif depuis les années 1950, tend parfois à revenir à travers certaines lectures de la “génétique des populations” et de la “génétique du comportement” (les noirs, selon certains, se distingueraient des blancs par leurs capacités comportementales, lesquelles seraient liées à leur patrimoine génétique). On le voit, nous sommes proches de croyances structurées, voire d’idéologies, telles que l’eugénisme ou le racisme. Pourtant, je n’aborderai pas ces questions ici, mais je m’intéresserai à des croyances moins extrêmes mais fortement diluées dans l’opinion. Des croyances où on sait bien “qu’il n’y a pas de races supérieures” mais où “il faut bien le dire, les races existent”; des croyances où personne n’envisage de mettre en place un eugénisme mais où “ il faut l’admettre, beaucoup de choses sont innées”. En fait, la race, si elle existe comme construit sociologique, a une réalité scientifique problématique (suivant ce qu’on met derrière cette notion) et le gène est bien loin d’expliquer ne serait ce qu’une infime partie de ce qu’on voudrait lui faire dire aujourd'hui. Nous nous situerons donc dans le domaine des croyances collectives et un des problèmes essentiels auxquels nous sommes confrontés ne tient pas tant à la puissance de la génétique qu’à la croyance que nous avons dans sa puissance. Un tel problème, relevant de la croyance collective au sens le plus large du terme, oblige donc à adopter une approche pluridisciplinaire concernant aussi bien les philosophes que les ethnologues ou les sociologues, aussi bien les linguistes que les historiens et, bien sûr, les disciplines relatives à la génétique. Ceci est d’autant plus nécessaire que le “champ” relatif à l’objet génétique n’est, lui même, pas homogène : les disciplines strictement liées à la génétique relèvent de deux courants, la “biologie moléculaire” et la “génétique des populations”. Mais il convient de rappeler l’existence de courants plus particuliers comme la “sociobiologie” et le poids de la “génétique des comportements” souvent prise en charge par des psychologues. D’évidence, il n’est possible pour personne de maîtriser l’ensemble de ces perspectives mais ne pas vouloir aborder ces problèmes selon une démarche pluridisciplinaire, c’est laisser la place aux analyses de brèves de comptoir. De même, ce caractère pluridisciplinaire de la question génétique ouvre la voie à des incompréhensions : il est certain, par exemple, qu’un domaine aussi pointu que la biologie moléculaire ne peut pas être totalement compris par des non - spécialistes; de même certains sociologues ou psychologues ont assis leurs conclusions sur une mauvaise compréhension de la notion “d’héritabilité”, concept venu de la génétique des populations; Mais, à l’inverse, des généticiens renommés peuvent montrer une inculture surprenante dans les domaines sociologiques et historiques et retomber dans des errements maintes fois répétés (ainsi, on n’a pas eu besoin de la découverte de l’ADN pour imaginer que les “gènes” - le terme est antérieur à la découverte de l’ADN- soient responsables de l’ensemble des comportements humains). Ces incompréhensions ont pu permettre un retour en force de “l’innéisme” (croyance selon laquelle nos potentialités seraient “innées”) qui est une forme particulière de réductionnisme parmi d’autres comme, à l’inverse, le “sociologisme” (l’homme ne serait que le produit de son environnement social) et “l’environnementalisme” (dont les errements de Lyssenko donnent une illustration intéressante). Le réductionnisme correspond à toutes les tentations de dévoiler la “clef unique qui ouvrirait toutes les portes”, l’explication unique à tous les phénomènes (le complexe d’Oedipe, le calcul coût-avantage,...). Nous aborderons donc ces problèmes en trois étapes. Dans un premier temps, nous analyserons l’engouement des années 90 pour les explications génétiques. Il faudra, pour cela, faire quelques rappels sommaires sur la génétique (niveau ES de lycée) et sur les diverses pathologies génétiques. Cette connaissance des maladies génétiques est nécessaire car celles ci constituent le “modèle” à partir duquel on a essayé de raisonner sur les origines génétiques du comportement. Nous pourrons alors montrer qu’à partir de cela s’est développée dans les années 90 une véritable croyance sur la toute puissance du gène (appelée “essentialisme génétique”, “tout génétique” ou “génétisme”,...); nous en verrons les caractéristiques ainsi que les raisons de son essor. La deuxième partie élargira la perspective en intégrant l’idée du “tout génétique” dans des croyances plus anciennes liées à l’inné. La troisième partie sera consacrée à un “innéisme” plus particulier, l’idée de l’existence de “races humaines”. Enfin, je consacrerai un épilogue aux aspects pédagogiques que cela soulève : dans les cas où la croyance dans l’inné ou dans l’existence de races fait l’objet de discussions ou d’approches dans le cadre du lycée, qui peut prendre cela en charge? Le professeur de S.E.S. ou d’Histoire-géographie n’a en général pas la formation suffisante en sciences expérimentales. Mais reste à prouver que le professeur de biologie a, dans la majorité des cas, une formation suffisante en sciences humaines. Enfin, s’il est probable que des professeurs de philosophie soient capables de maîtriser les deux formations, rien ne prouve que ce soit le cas pour la plupart. Il apparaîtra alors qu’il conviendrait de procéder à un retour sur l’enseignement des savoirs-faire de base en logique tels qu’ils ont été présentés il y a plus d’un siècle par Claude Bernard ou J. S. Mill. (En dernier lieu, il me faut préciser que la démarche qui consiste à intégrer la question du rôle des gènes dans une problématisation plus large liée à l’innéisme, oblige à adopter un plan en forme de “poupées russes”; il y aura donc quelques inévitables répétitions; le lecteur, j’espère, me le pardonnera.) I) QUELQUES ÉLÉMENTS DE BASE. Je n’indiquerai dans ces éléments de base que ce qui sera susceptible de servir pour la suite de l’article. J’omettrai donc des indications essentielles si on veut comprendre l’aspect biologique de la question mais pas forcément utiles dès lors qu’on s’intéresse au discours social sur la génétique. A) LA “MÉCANIQUE” GÉNÉTIQUE. L’être humain est composé de 40 000 milliards de cellules, chaque cellule se divisant tout au long de notre existence. A l’intérieur du noyau de chaque cellule, nous avons 23 paires de chromosomes (22 paires de chromosomes identiques + 2 chromosomes X et Y), chaque chromosome étant composé d’ADN. Le rôle essentiel de l’A.D.N. est de participer à la production (on parle de “synthèse”) de protéines (via un cheminement qui implique les acides aminés, l’ARN messager et l’ARN de transfert). Ces protéines sont essentielles et il en existe environ 5000 familles : les enzymes qui facilitent les transformations chimiques; d’autres, impliquées dans la structure des cellules et dans l’adhérence des cellules au sein des tissus; enfin, les hormones qui ont un rôle de signalisation. L’ADN, en “double hélice”, est faite de deux “brins” de phosphate et de sucre sur lesquels sont fixées quatre bases azotées, A C G T (pour Adénine, Cytosine, Guanine et Thymine). Ces bases sont toujours couplées deux à deux, A est toujours associée à T et G à C, chacune sur l’un des deux brins de la double hélice. On a donc sur une hélice d’ADN une succession de bases du type “ACCGTT...”. On sait que ces bases associées en triplets (ACC, AAG, GCT,...) codent pour un acide aminé. Ce codage se fait via un processus de “transcription” qui implique l’intervention de l’ARN messager (où les bases A, C, G, T sont transformées en A, C, G, U; U pour Uracile) puis de “traduction” qui implique l’action des ribosomes. Ainsi les triplets UCU codent pour la sérine et UAU pour la tyrosine. La correspondance entre les triplets et les acides aminés correspond au “code génétique” et ce sont ces acides aminés qui, en s’associant, constituent les protéines. Comme il y a vingt acides aminés, l’ensemble des triplets possibles suffit largement, puisque la combinaison de trois lettres dans un lot de quatre lettres différentes nous donne 64 possibilités; plusieurs triplets différents peuvent alors coder pour un même acide aminé. Ces séquences d’ADN plus ou moins longues constituent les “gènes” mais ces séquences n’ont pas toutes pour fonction de constituer des protéines. Certaines (UAA, UAG et UGA) constituent un signal qui marquent un arrêt dans la lecture des gènes; d’autres séquences non exprimées en protéines ont des fonction de régulation et il existe de nombreuses séquences, non exprimées, correspondant à des “pseudo-gènes” qui représentent une sorte de réserve évolutive. Ceci fait que les gènes, le “génotype”, seront associés à des “phénotypes” c’est à dire des caractères observables (couleur de la peau, des yeux, groupe sanguin,...) : on peut donc résumer en disant que l’A.D.N. participe à la synthèse des protéines, lesquelles sont à la base de la constitution des phénotypes. Cependant tous les phénotypes ne sont pas directement associés à des données génétiques : le cas typique est celui de la taille qui dépendra également de l’alimentation, des conditions de vie,... Mais il suffit qu’il y ait une “erreur de codage” (plus exactement, une mutation), qu’une base en remplace une autre, pour que le triplet soit modifié. La plupart des erreurs sont corrigées, d’autres n’ont pas d’incidence, d’autres, enfin, peuvent aboutir à des anomalie parce que la protéine qui aurait dû résulter de la séquence d’A.D.N. ne peut pas être produite correctement. B) LE GÉNOME. Le génome désigne l’ensemble des séquences d’A.D.N. d’un individu mais celui ci n’est pas tout à fait l’équivalent des gènes car 90% des séquences d’ADN n’ont pas de fonction connue dans la synthèse des protéines chez les animaux et les plantes. Il apparaît qu'il existe une grande unité du monde animal puisque nous sommes très proches de certains animaux. ( 99 % de notre A.D.N. est semblable à celui des chimpanzés). Au sein du monde humain les différences peuvent concerner des groupes (il n’est cependant pas question de parler prématurément de “races” ou d’utiliser un autre vocable) et elles constituent notre spécificité génétique individuelle. C) LES LOIS DE MENDEL. Nous savons depuis longtemps que les individus tiennent leurs caractéristiques “corporelles” de leurs deux parents mais l’explication est longtemps restée obscure. En effet, il apparaissait logique que les caractéristiques d’un enfant soit le résultat de la moyenne des caractéristique des parents or c’est souvent loin d’être le cas. Le mystère fut résolu quand on a compris que les parents ne transmettaient pas l’ensemble de leurs caractéristiques mais seulement la moitié de leurs caractéristiques. Cette découverte est dûe à Mendel qui mit en évidence en 1865 les fameuses lois qui restent à la base de la génétique moderne. Il convient de rappeler que l’ADN était inconnu à son époque et que ce qu’il a mis en évidence, c’est la transmission des caractéristiques (des “phénotypes). Rappelons son expérience de base. Mendel décide de croiser deux sortes de petits pois, des pois jaunes et lisses avec des pois verts et ridés. Or, les caractéristiques jaune et lisse sont dominantes par rapport aux caractéristiques vert et ridé. Il est donc logique qu’après le premier croisement il n’obtienne que des pois jaunes et lisses mais après les croisements suivants il obtient des pois combinant les quatre caractères possibles dans des proportions bien déterminées. Ce résultat est du au fait que chaque pois, même s’il apparaît comme jaune et lisse est porteur des caractéristiques “vert et ridé”. On peut décrire ce qui s’est passé dans le tableau suivant : 1ère génération :
(les lettres correspondent au phénotype des pois; les lettres entre parenthèses correspondent aux caractéristiques portées par chaque pois; les lettres en majuscule désignent le caractères dominants, les lettres en minuscules les caractères récessifs). 2ème génération : on croise à nouveau deux pois JL qui sont porteurs chacun des quatre caractéristiques, J, L, v, r.
(Principe : J domine toujours v et L domine toujours r). On voit que, sur 16 cas possibles, on obtient 9 pois jaunes et lisses (JL) (soit 56,2%), 3 pois jaunes et ridés (Jr) (18,7%), 3 pois verts et lisses (vL) et un pois vert et ridé (vr) (6,3%). Donc, chaque parent transmet la moitié de ses gènes et la combinaison des différents gènes se fait au hasard selon les lois de Mendel. Nous héritons donc tous de gènes venant moitié de notre père et pour moitié de notre mère, nous avons donc sur chaque paire de chromosome une copie de chaque gène. Si ces deux copies sont semblables, on parlera d’homozygotie, s’ils sont différents de hétérozygotie et on parlera des allèles d’un gène (à ne pas confondre avec les termes de monozygotie et de dizygotie qui concernent le vrais jumeaux et les faux jumeaux). On dira d’un gène qu’il est dominant s’il suffit qu’il soit présent en un seul exemplaire pour pouvoir s’exprimer (à l’image des caractéristiques “jaune” et “lisse” des pois de Mendel). En revanche, il est dit récessif s’il ne s’exprime que lorsqu'il est présent en deux exemplaires dans le génome (à l’image des caractéristique “vert” et “ridé” des pois). D) LA “CHAÎNE CLASSIQUE. Cette description est bien entendu très simplifiée, voire simpliste, mais va servir notre présentation du problème. Elle a un deuxième avantage c’est que, dans sa simplicité, elle a été à la base de ce que certains appellent la “chaîne classique” (un gène ==> une protéine ==> une fonction) et fut à l’origine de nombreux progrès dans la compréhension des phénomènes génétiques mais aussi de nombreux abus d’interprétation. E) LES DÉMARCHES. 1) La présentation des démarches liées à la génétique est difficile à faire non seulement à cause des difficultés inhérentes à la discipline et au degré de spécialisation qu’elle exige mais aussi parcequ’en fait plusieurs disciplines ont pris en charge cet ensemble de problèmes avec plus ou moins de légitimité. Sans remonter aux deux racines essentielles, à savoir le “darwinisme” et les “lois de Mendel”, on peut dire que la génétique a suivi au moins deux courants essentiels. D’une part, un courant plus “expérimental” qui s’intéresse à l’effet des croisements sur les phénotypes (Mendel) jusqu’aux expérimentations “in vitro” de la génétique moléculaire. D’autre part, la “génétique des populations” qui étudie statistiquement la manière dont les différents gènes sont représentés dans une population. C’est par exemple grâce à ce courant de recherches qu’on peut déterminer quels ont été les mouvements de population dans le passé. “Généticiens moléculaires” et “généticiens des populations” n’ont donc pas les mêmes approches et d’adoptent pas exactement la même conception du gène4. Mais il faut ajouter à cela que des chercheurs d’autres disciplines peuvent être amenés à aborder l’idée de gène, via l’idée “d’inné”; c’est le cas, par exemple de certains zoologues qui, par la comparaison des comportements animaux et des comportements humains, essaient de dégager des “universaux” et une probable (ou improbable) présence d’une détermination génétique. Le cas le plus connu est celui de la sociobiologie développée par E. O. Wilson. L’idée de comportements innés a également été prise en charge par des sociologues mais surtout des psychologues qui essaient de montrer l’existence d’une détermination génétique quand l’environnement social ne semble pas en mesure d’expliquer un comportement ou un autre. Cette approche relève en général de la “génétique du comportement”. Dans ce vaste ensemble de recherches il y a, on s’en doute, du bon grain et de l’ivraie, mais beaucoup d’ivraie, semble-t-il. 2) Toutes ces disciplines développeront des méthodes diverses. a) Pour ce qui est de la génétique moléculaire, nous pouvons dire, sans entrer dans les détails des démarches (comme la “génétique inverse”), que les méthodes “in vitro” (séquençage et clonage de l’ADN) sont essentielles. dans ce cas, la responsabilité d’un gène dans une pathologie, par exemple, pourra être mise en évidence soit par la fonction de ce gène ou la fonction de la protéine pour laquelle il code, soit par ses similitudes avec d’autres gènes, soit parcequ’on aura observé la “délétion” ou la mutation (l’absence ou la déformation) du gène chez certains porteurs. Cependant, cette démarche n’est pas sans risques d’erreurs étant donné la difficulté technique à “lire” les séquences d’A.D.N. Ainsi on peut lire une séquence “GGG” quand il y a en réalité une séquence “GGGG” (qui est une séquence “d‘arrêt“ de la lecture), on rate alors une séquence d’arrêt de la lecture de l’ADN; toutes les séquences suivantes sont donc décalées d’une lettre (cependant la sûreté de ces lectures devient de plus en plus certaine dans la génétique moléculaire moderne). Par ailleurs, il est possible, depuis peu, de faire des expérimentations “in silico”, c’est à dire à partir de programmes informatiques. b) On peut également travailler à partir d’expérimentations animales. Les méthodes les plus anciennes consistaient à créer des lignées spécifiques à partir de croisements. Les méthodes actuelles, notamment celles des souris “knock-out”, permettent d’obtenir des lignées de souris intégrant des mutations génétiques précises où la fonction d’un gène est totalement abolie. Cependant, la limite essentielle de ce genre d’expérimentation est sa généralisation possible au cas des humains : si, par exemple, l’expérimentation permet de mettre en évidence chez les souris le rôle d’un gène dans les capacités de mémorisation, que peut on en dire pour l’homme? D’une manière générale, dans quelle mesure la souris représente-t-elle un bon modèle pour la compréhension de l’homme? c) Toutes les techniques précédentes ne sont pas directement applicables aux êtres humains dès lors qu’on cherche à dégager des relations entre un ou des gènes et des problèmes comportementaux. Il devient alors nécessaire d’utiliser l’observation et la comparaison. Il existe plusieurs possibilités : + L’étude de grandes familles : si une maladie ou un trait particulier apparaît plus spécifiquement dans une famille, on essaie de repérer les allèles particuliers propres à cette famille. + Le même travail peut se faire pour un groupe ethnique donné dont l’isolement géographique et le caractère endogamique ont pu favoriser la présence d’un gène, rare par ailleurs. + On peut également procéder à des comparaisons entre apparentés : comparaisons de frères et sœurs et de jumeaux; comparaison de vrais jumeaux et de faux jumeaux; comparaison de vrais jumeaux élevés séparément. Ces démarches reposent sur des corrélations établies à partir de l’observation d’individus (familles, jumeaux,...) mais se posent alors les problèmes classiques de passage de la corrélation à la causalité. De plus, même si une causalité semble plausible il faut encore découvrir le ou les gènes responsable du phénotype observé. |
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