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ILE TALMUD ET LA SANTÉR. Huna a dit : Les dires des Sages sont source de bénédiction, de richesse et de guérison (Ket. 103a). Ces dires, destinés à établir le droit, enseignaient aussi comment guérir. La santé recouvrée était souvent vue comme un signe de pardon, de pureté rétablie. Santé et sainteté sont donc bien proches ; voilà qui peut nous aider à saisir ce qui est en jeu dans la santé de la peau. Après cette très brève introduction aux textes, voyons comment ces derniers abordent le domaine de la santé en général. Lorsque nous aurons repéré cette petite île de l’océan talmudique, assez exotique par rapport à son ensemble, nous pourrons ensuite en étudier avec plus de précision le jardin dermatologique. Importance accordée à la santéApparemment, dans la structure du texte les sciences n’interviennent qu’incidemment. Les questions de santé n’y sont généralement traitées que lorsqu’elles sont impliquées dans l’élucidation de quelque point de la loi. Le relativement haut niveau des connaissances médicales atteint par les rabbins du Talmud n’en est d’ailleurs que plus remarquable. Il s’avère pourtant que, dans la hiérarchie des fins de la Loi, les questions de santé, d’hygiène et de thérapeutique ont une place tout à fait privilégiée. C’est que, pour la pensée hébraïque, la vie a toujours eu une valeur sacrée ; la Tora, Écrite ou Orale, n’est autre que l’« Arbre de Vie » lui-même. « La vie et la mort j’ai donné devant toi, la bénédiction et la malédiction, et tu choisiras la vie afin de vivre, toi et ta descendance ! ». C’est ainsi qu’est exprimée dans la Bible (Deut. 30, 19) l’injonction à observer les commandements. Certes, dans le contexte du Deutéronome, « vie » désigne peut-être davantage l’existence collective du peuple indépendant sur la terre de ses ancêtres que la vie « physique » de l’individu au sens où nous nous l’entendons, mais ce « tu choisiras la vie » biblique reste constamment présent dans tous ses sens potentiels, dans tout l’ensemble de la littérature talmudique, puisqu’il est la fin même de toutes ses recherches. Nous comprenons alors pourquoi, pour préserver une vie humaine, tout commandement de la Tora (le Pentateuque) peut, et doit, être transgressé, si cela est nécessaire, à l’exception des lois contre l’idolâtrie, l’inceste et le meurtre qui protègent l’essence même de la vie. Selon le Talmud, c’est la Tora elle-même qui le demande, car la vie est la fin de ses commandements. Le verset qui dit : « Et on vivra par eux... », parlant des commandements (Lév. 18, 5), reçoit pour commentaire dans le Talmud : « … on ne doit pas mourir à cause d’eux » (Yom. 85b). La sainteté de la vie et l’importance de la santé sont affirmées de nombreuses fois dans tout le Talmud ; celui qui jeûne, par exemple, est appelé « pécheur » (Taa. 11a ; Ned. 10a), parce qu’il faute contre sa propre santé. La santé passe avant l’observance du shabat, avant la sainteté par excellence qui est celle du temps consacré : Sauver une vie (piquah’ nefesh) repousse le shabat (Yom. 85a). La vie est le divin souffle qui fait toute la sainteté de l’homme, voilà qui interdit et nie tout culte des morts : Un nouveau-né âgé d’un jour, on transgresse le shabat pour lui, mais si le roi David meurt, on ne transgresse pas le shabat pour lui. La Tora a dit : Transgresse un shabat pour lui afin qu’il puisse en observer de nombreux autres (Shab. 151b). Ainsi, le Talmud spécifie que le shabat peut être transgressé pour réaliser une opération chirurgicale, même dans le cas où celle-ci ne prolongerait la vie du patient que de quelques secondes [92]. Il a aussi été décrété que la sainteté du shabat doit être profanée pour un malade ou une parturiente, même dans les cas qui ne présentent aucun danger de mort. Le principe juridique suivi dit, en une forme de sentence lapidaire, qu’il faut être plus sévère dans les questions qui impliquent un danger, telles les règles d’hygiène, que dans celles qui ne concernent que des questions de rituel : H’amura ’isura me-sakaneta (le danger est plus grave que l’interdit) (H’ul. 10a). La défense de la vie va extrêmement loin, puisqu’on ne reconnaît pas à l’individu le droit de mettre sa propre vie en danger ; celui qui dit : « C’est mon affaire si j’ai envie de m’exposer au danger », défie la loi et est passible de flagellation [159]. La vie est considérée comme appartenant à Dieu et non à l’homme, qui n’en a reçu que le dépôt provisoire. Le Talmud lui-même explique les raisons de la présence de données non juridiques, telles que les données thérapeutiques, en son sein : La Aggada ne devait pas être mise par écrit, mais comme il était impossible de s’en dispenser [sous peine de l’oublier], on applique le verset (Ps. 119, 126) : « Il est temps d’agir pour le Seigneur, ils ont renversé ta Tora. » (Git. 60a). L’histoire suivante illustre l’importance accordée par les Rabbins à la santé publique ; pour obtenir la composition d’un traitement, ils étaient prêts à tout (ou presque), jusqu’à faire un quasi-blasphème : R. Yoh’anan était dérangé par une gingivite (tsafdina 1). Il alla voir une certaine dame romaine (matronita, il s’agirait de la sœur de Domitien, ou de sa fille Valeria), qui lui donna des soins un jeudi et la veille d’un shabat. Il lui demanda : Comment vais-je faire demain 2 ? Elle répondit : Tu n’auras pas besoin de traitement. — Et si jamais j’en avais tout de même besoin ? insista-t-il. Elle lui répondit : Jure-moi que tu ne divulgueras pas la formule du remède. Il lui dit : Je jure au Dieu d’Israël je ne le divulguerai pas ! Elle le lui révéla alors et le lendemain, il le décrivit dans sa leçon publique. — Mais ne lui avait-il pas juré ? — Il a juré ainsi : Au Dieu d’Israël, je ne le divulguerai pas, ce qui implique : Je peux le divulguer à Son Peuple Israël ! — N’est-ce pas une profanation du Nom 1 ? — Il lui a mentionné cette réserve auparavant. […] — Par quoi l’avait-elle traité ? R. Ah’a b. Rava a dit : Par de l’eau de levain mêlée à de l’huile d’olive et du sel. Mar, fils de R. Ashi, dit : Par de la graisse d’oie appliquée avec une plume d’oie. Mais Abbayé dit : J’ai fait tout cela et je n’ai pas été guéri avant qu’un certain Arabe me dise de prendre des noyaux d’olives non encore parvenues au tiers de leur maturité, de les brûler sur une houe neuve et de les étaler sur les gencives ; c’est ce que j’ai fait et j’ai été guéri (A.Z. 28a). |
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