SOMMAIRE
I. Introduction 1
I.1 Problématique et hypothèses 3
I.2 Méthodologie 4
I.2.1 L’institution 4
I.2.2 L’activité équitation 4
I.2.3 Méthode d’observation 5
I.3 Présentation des cas observés 6
I.3.1 Charlotte 6
I.3.2 Guy 7
II. Quelques éléments laissant supposer que la relation entre ces deux cas et le cheval peut réactualiser des éléments de la relation entre un nourrisson et sa mère 10
II.1 Pourquoi penser que Charlotte et Guy fonctionnent de façon archaïque ? 10
II.2 pourquoi percevoir le cheval comme substitut maternel ? 12
II.3 Qu’est ce qui dans la relation homme-cheval semble réactualiser la relation mère-enfant chez ces deux résidents ? 13
III Hypothèse 1 14
III. 1 Rappel de l’hypothèse 14
III. 2 Pour Charlotte 15
III. 3 Pour Guy 18
III.4. Conclusion de la première hypothèse 24
IV. Hypothèse 2 24
IV.1 Rappel de l’hypothèse 24
IV.2 Pour Charlotte 25
IV.3 Pour Guy 28
IV. 4. Conclusion de la deuxième hypothèse 31
V. Conclusion 32
IV. Bibliographie 34
I. Introduction De nos jours les bienfaits des rapports entre humains et animaux sont reconnus. Les poissons sont utilisés dans les salles d’attente des dentistes pour diminuer le stress des patients, des chiens ou singes permettent de seconder des handicapés moteurs, des dauphins apprennent à des autistes à communiquer, et enfin le cheval sert de médium thérapeutique pour handicapés physiques ou mentaux.
Le cheval n’a désormais plus une place importante dans la vie militaire et économique, mais est devenu animal de loisir et auxiliaire thérapeutique. Il sert de plus en plus de partenaire, de support, à une médiation thérapeutique. Les bienfaits du cheval étaient déjà reconnus dès l’antiquité, mais c’est en 1952 que cette méthode commence à susciter un intérêt, avec la victoire de Liz Hartel aux épreuves de dressage des jeux olympiques d’Helsinki. Cette jeune danoise, immobilisée dans un fauteuil par des séquelles de poliomyélite, présenta à cheval un parcours remarquable, ce qui revêt un intérêt particulier pour les différents thérapeutes, pouvant aller du kinésithérapeute au psychologue en passant par les psychomotriciens. Au fil du temps la thérapie par le cheval se répand, même si elle reste encore peu courante, prenant différentes appellations, selon que l’effet recherché est plutôt une rééducation physique ou mentale. Ainsi, les effets de l’hippothérapie, l’équithérapie et la thérapie par le cheval sont de plus en plus reconnus dans différents domaines.
Le cheval a toujours été un animal fascinant pour moi. C’est auprès de déficients visuels polyhandicapés que je le découvre agent de ce mode de thérapie et de ses bienfaits. C’est à partir de cette rencontre que j’essaierai de savoir si la relation qui s’installe entre le non-voyant polyhandicapé et le médium cheval, accompagné du thérapeute, peut prétendre être assimilable à une relation entre un enfant et sa mère, et ainsi pourrait permettre de travailler la question de la présence/absence de celle-ci. Ma tentative pour répondre à cette question s’orientera selon deux axes, le premier tentant de démontrer que la question de la séparation peut être travaillée avec l’aide du médium cheval, et le deuxième, posant l’hypothèse que si la question de la séparation est effectivement travaillée, le médium cheval pourrait ouvrir la possibilité d’activer un processus d’individuation. Ainsi, après une présentation des résidents appuyant mon travail et de l’institution les accueillant, j’évoquerai certains aspects des bienfaits de la thérapie par le cheval que j’ai pu observer chez ces deux résidents.
Je tenterai, dans un premier temps d’expliquer ce qui, dans cette thérapie, permet de réactualiser certains vécus passés, entre le résident alors enfant, et sa mère, le cheval occupant une place de substitut maternel pour ce résident. Mon cheminement, lors de ce travail, suivra les phases de maturation de l’enfant habituellement admises, à savoir qu’à partir d’une relation « suffisamment bonne » à la mère, la séparation de l’objet d’attachement devient possible, permettant la mise en route d’un processus d’individuation.
La relation entre le résident et le cheval sera fréquemment mise en parallèle avec la relation entre le résident, lorsqu’il était enfant, et sa mère. L’autisme étant souvent attribué à une « défaillance » maternelle, l’établissement d’une relation « suffisamment bonne » entre le médium cheval et le résident, pourrait activer un processus de développement jusqu’alors immobilisé. Suite à cette mise en marche, le cheval permettrait de travailler la question de la séparation, séparation qui pourrait avoir été vécue de façon traumatique, il y a de nombreuses années, entre le résident et sa mère.
Enfin, si cette séparation se trouve travaillée et facilitée par le médium cheval, j’étudierai dans quelle mesure, cette thérapie pourrait permettre la mise en place d’un processus d’individuation chez ces deux résidents, non-voyants et autistes, la séparation étant nécessaire à la construction de tout être humain.
« Derrière l’inaction et le non-être de l’enfant autistique, sont enfouies une grande richesse intérieure latente et une structure mentale complexe. Les indices en sont souvent liminaires ou subliminaires, difficiles à détecter et encore plus difficiles à comprendre. Cependant, malgré ces difficultés, ne sous-estimons jamais la puissance de la détermination, ne désertons pas ceux qui, après avoir pesé la question « être ou ne pas être », ont choisi de ne pas être. Ils ne font ce « choix » que jusqu'à ce que nous les aidions à trouver le courage d’être»1.
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