Fred posa le livre. Immobile un instant, IL imaginait encore; IL venait d'achever la lecture d'une analyse de caractères de représentants d'une classe. Tout y








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MON PERE - LES SCEES

CHAP.1 - PAGE#1

Fred posa le livre. Immobile un instant, il imaginait encore; il venait d'achever la lecture d'une analyse de caractères de représentants d'une classe. Tout y était éludé de la classe - néanmoins il ne s'en était pas plaint; sa critique n'avait pas reconnu ce manque.

Il restait encore pensif, moins de dix secondes. L'oeuvre reposée, son esprit débattait - ou plutôt "se" débattait - seul, lancé par les spires et les sophismes de l'auteur, un psy réputé chic; au point que les minutes suivantes, il allait se confondre et authentiquement converserait, mélangé par la pensée à l'écrivain.
Le livre était récent; écrit par un de ses professeurs. Précisément il traitait de savoir comment, entre l'hypnose collective et le Réflexe-Conditionné-de-Masse, les figures caractérielles qui animent les grands mouvements populaires opéraient.

On appelle "renforcement" la stimulation minime qui suffit pour qu'un réflexe conditionné soit entretenu et prolongé; et Fred avait appris qu'une foule subissait les même lois qu'un chien de Pavlov, conservant l'élan de ses habitudes à la seule condition de l'entretien économe, rappel léger et quasi insensible dudit renforcement.
Fred s'était levé; ces idées le fascinaient, il se dirigea vers la kitchenette et prépara un second café. Il se sentait bien.

Quoiqu'à proprement parler, il ne se sentait pas; il allait. Occupé par le voyage abyssal que sa lecture lui avait, pour quelques francs, généreusement délivré, ses gestes simplement éprouvaient le plaisir de l'automate. Il allait et il allait bien.

Dans la chambre voisine le corps splendide de sa jeune amie devait encore, et aussi, sommeiller, nu(e) [le corps] sous le drap seul, dans la chambre purement vide à l'exception du matelas double-place étalé à même le parquet vernis.
Il avala la seconde tasse de la matinée en pensant à elle; elle... elle qui était toujours là, en effet, toujours belle et bien endormie. Elle ne voulait pas de café. Il revint au salon, rangea le livre dans le rayonnage de sa jeune bibliothèque. Il s'apprêtait maintenant à sortir.

Petit à petit l'effervescence de ses pensées, fraîchement animée depuis l'aube, s'organisait et les amples cogitations laissaient place au scénario de sa journée - il imagina la première visite qu'il allait rendre, avant midi, à un certain Lange, inconnu jusqu'alors, mais donc la SAMCDA lui avait confié l'adresse, la semaine précédente.

Pour le moins devant y enquêter, il avait pris rendez-vous par téléphone. L'homme en question, sans doute, avait répondu d'abord; puis une secrétaire, probablement, avait pris la communication. Et hier soir il avait préparé sa mallette et calculé le trajet métropolitain.


Fred tenait à répondre du mieux à la distinction que lui avait signifié la Société. Ladite SAMCDA était en effet composée de plusieurs départements et certains n'étaient accessibles qu'à des membres éprouvés, responsables ou particulièrement représentatifs de l'organisation. En l'occurrence sa mission lui avait été adressée par le Service d'Identification. Ce département figurait parmi ceux où la mise en valeur était la plus exigeante. Qu'une demande émanât en propre et spontanément de l'instance était remarquable et c'était le cas; Fred avait toujours mis en valeur ses qualités d'adaptation, son sens du réalisme. Il avait donc pensé montrer et miser sur ses aptitudes pour un cursus communs; s'estimant au demeurant trop jeune pour s'adresser à quoique ce soit qu'il considérait comme un cénacle. Par méthode, il n'aurait donc jamais songé à se faire remarquer autrement que par ses facultés de discrétion.

Pour ces raisons, une fois que la SAMCDA lui eut commandité une identification, il pensa que, certainement, une telle marque de confiance ouvrait des voies qu'il se plaisait à imaginer quelque peu exceptionnelles. De façon tout à fait normale pour quiconque dans cette situation, il estima les qualités hautement psychologiques de la SAMCDA pour s'en trouver flatté; tandis que formé à s'analyser et à se méfier de lui-même il n'hésita pas repousser ces fantasmes de surestimation partagée entre la Société et sa propre personne.
Fidèle à son caractère il biaisait donc avec la chose présente, précise et actuelle pour n'y voir qu'un moyen avec lequel il atteindrait un but réellement plus élevé et plus satisfaisant. Ainsi ce matin, Fred envisageait avec recul la visite qu'il préparait au personnage dit Lange.

Comme de coutume dans le cas où une identification était commanditée, l'agent avait carte blanche. Et il était d'usage qu'il évitât toute allusion à la SAMCDA lors de son enquête - l'entreprise nécessitait presque toujours des conditions de discrétion, voire d'asepsie qu'il aurait été inepte de troubler. Pour mémoire, certains membres zélés s'étaient faits passer pour des prédicateurs d'une secte indo-américaine, d'autres pour des agents du fisc! Mais le plus souvent, les jeunes émules de la SAMCDA se présentaient comme des journalistes, où bien des étudiants en sciences humaines - en quoi il ne trahissaient pas la vérité; Fred, équilibrant savamment retenue et impétuosité, provocation et condescendance, toujours avec une touche de hardiesse, avait opté pour se présenter comme un client potentiel, moyennement névrosé - puisque Lange était annoncé praticien libéral d'une sorte de psychothérapie.

Le sujet à identifier se nommait Claude; ce n'était donc pas Lange lui-même (ce cas aurait demandé des spécialistes spécialement formés et reconnus au sein de la SAMCDA, voire assermenté pour opérer à ce niveau de complexité); le Dr Lange représentait une simple piste, un indice que le commanditaire avait fourni à Fred. Mais l'occasion de rencontrer un thérapeute offrait au jeune détective de l'âme l'opportunité de pouvoir camper les traits où les symptômes qu'il étudiait lui-même. En même temps il exploiterait une ruse efficace pour mener en secret son observation et sa recherche.
En remarquant que le soleil commençait à jaillir en chaudes taches lumineuses; qui ramperaient avec la lenteur de l'astre sur les reliefs de la pièce, il prophétisa par le songe une bonne journée à sa belle amie et il se mit en train. Il descendit légèrement l'escalier, remonta la rue des Chamots et s'engouffra dans la station Laplace. Une vingtaine de minutes plus tard il ressortit à Trinité, déboucha sur la place Henri d'Estienne d'Orves, qu'il ne connaissait pas, et bientôt pénétra la rue Nette.

Il atteint le N°21 où la plaque professionnelle confirmait la bonne adresse - sur le cuivre gravé on lisait:

V.Lange - Détecteur de Mensonge - sur RdV, 3em Etg.
Il tomba interdit; jamais une telle profession n'avait existé! Aurait-il seulement ignoré à quel point il était absurde de nommer "détecteur de mensonge" quelque profession que ce soit - il en aurait déjà eu l'intuition.

Ce qu'il ignora pendant une seconde, ce fut à quel point il avait cessé de penser. Insensiblement il se raccrocha à sa mallette - comme il était en avance - la meilleure des habitudes - il avisa un café-bar; la mallette y entra la première, il la suivait en ordonnant un café - le troisième de la matinée. Il posa la mallette sur le marbre roux d'une table et, lui, prit la banquette. Sans attendre il ouvrit son idéal réconfort, bâton de l'intellect, flasque de références; le couvercle du cuir découvrit quelques liasses, les documents retournés aux en-têtes de la SAMCDA, les mouchoir-papiers, le plan de Paris, un livre sur l'Orgueil, des enveloppes et un chapeau souple imperméable.

Le garçon servit le petit noir. Fred relut son commandement de mission. Il tentait d'opérer deux choses en même temps: d'une part atténuer les effets de la surprise que l'étrange plaque de Lange avait provoquée - d'autre part rassembler sa personne et la vitalité de sa démarche; un premier contact était toujours important, la poignée de main toujours riche d'influence. Il parcouru une seconde lettre, puis la troisième qui expliquait que Claude était médecin et qu'il devait éviter de le rencontrer personnellement pendant la première phase de l'identification. Il rangea les documents; referma la mallette et décida qu'il interrogerait ce Lange sur sa propre raison professionnelle pour le moins inhabituelle - ce serait tout à fait attendu de quelqu'un venant le consulter pour une psychothérapie.

Réorganisé par ces fortes pensées Fred, juste à l'heure s'estima prêt à la rencontre.

En pénétrant au 21, il repassa devant la plaque en négligeant combien la singulière désignation où brûlait le mot "mensonge", infiltrait jusqu'à l'écho de ses pas; et dans les escaliers "détecteur" cliquetait à l'unisson de ses enjambées; car bien qu'il visa, tendu au-delà de Lange, le Claude inconnu dont sa Société d'Assistance Mutuelle lui avait demandé de retrouver la trace, il pensait intensément à De Lamasse; c'était le pseudonyme qu'il avait choisi pour se présenter à Lange. Il atteignit le troisième étage et, calmant son souffle, il frotta longuement la pointe de sa chaussure au paillasson imprimé d'un: Dr V.Lange.

"Docteur..." murmura-t-il et il songea encore à Claude. Enfin, rassemblé et avec un dernier soupir, ce fut Monsieur De Lamasse qui, tranquillement actionna la sonnerie.
Certainement c'était Lange lui-même qui ouvrit et Fred allait s'annoncer alors qu'il fut saisi par un impératif "entrez"! Aussitôt, sans qu'il songea à méditer sur la main qu'il serrait il se trouvait happé à l'intérieur et mené le long d'un couloir bordé de portes vitrées. Il emboîta les pas de l'homme qui maintenant lui tournait le dos, invité à le suivre; en un instant il vit une silhouette féminine, prestement glisser derrière eux, fermer la porte d'entrée et disparaître par la première des portes translucides. Déjà Lange en avant, pénétrait à son tour un huis lumineux.

- Venez, redoubla-t-il. Et il disparut. Fred pressa le pas. Il retrouva le médecin braqué sur une fenêtre, lui faisant signe d'approcher...
L'immeuble donnait sur un petit square et en ce milieu de matinée, déjà, des citadins y étaient regroupés pour jouer aux boules sur un carré mi-poussière mi-sable, agrémenté d'une héroïque et rare verdure, égaillé de deux terrasses de buvette.

- Regardez, regardez, pressa V.Lange.

Fred se pencha de concert à la fenêtre et constata la scène. Il ne voyait rien d'exceptionnel.

- Regardez, dit Lange.

Derechef il regarda et revit la même scène nullement exceptionnelle: cinq pétanqueurs étaient réunis pour leur passion commune, plus loin un autre bouliste s'exerçait seul. A part cela, rien d'autre et en bordure, aux terrasses, des citadins semblaient distraits du jeu. Fred ne dit rien, il s'appliqua à mieux trouver à voir.

- Regardez, répéta Lange, il y en a un qui a lancé une petite boule; celui-là se prépare à lancer une de celles métallique qu'ils tiennent dans les mains.

Fred regarda le médecin. L'homme corpulent, d'une cinquantaine d'année fixait intensément la scène.

- Il va tenter de toucher la petite, continua-t-il, avec sa boule de fer, ou bien de l'immobiliser le plus prés possible. Regardez! Il a raté. C'est un autre maintenant; c'est difficile mais il s'éloigne de la petite boule pour ce faire.

Fred n'en revenait pas. Ce personnage inconnu l'avait attiré pour contempler cette banalité pittoresque certes mais nationale et si commune que...

- Vous connaissez? demanda Lange. Mais regardez: parfois une boule les gène et ils la visent spécialement pour la déloger; et de loin, toujours. Chacun se tient à une bonne distance - tous la même - distinguez-vous la ligne qu'ils ont tracé sur le sol? L'un après l'autre ils lancent leurs boules. Jamais tous ensemble. Et ils hésitent souvent. Regardez celui-là qui se prépare!

Malgré l'évidente absurdité de la situation - peut-être grâce à elle - Fred contempla le joueur. Il avait posé sa mallette. Il espérait encore qu'un fait réellement remarquable surviendrait, tout en négligeant que, dans la lumière de ce jeune jour, l'instant lui était donné surréaliste. Il regardait. Un joueur habillé élégamment de couleurs claires, sous leur yeux rata un coup difficile mais néanmoins tentant. Egaillé, jusque proche de rire de cet imbroglio baroque, Fred entendit Lange continuer à décrire et à s' ébahir.

- Ils s'exercent ainsi pendant des heures; ramassant leurs boules et ils les relancent. Ils parlent peu mais s'invectivent et s'appellent - les discussions se tiennent là-bas, à la buvette. Il montrait l'angle du square. C'est un jeu excellent pour la société. Il y a un coté aérien, c'est important. Savez-vous vous tenir comme ça? Comme exemple de jeu de société... Tenez! Comment vous appelle-t-on?

- Fred, répondit Fred tout de go.

Aïe! Il venait d'omettre son pseudonyme; captivé par la scène, et troublé par des accents d'irrépressible innocence il s'était imaginé, répondant du quotidien. Cette stupide scène les avait trop rapidement rapproché; du coup, Lamasse avait dû rester sur le palier! Lange le regarda:

- Eh! Bien, enchanté, dit-il, suivez-moi. Aussitôt dit glissa-t-il de nouveau à travers la pièce. Fred plongea sur sa mallette et le suivit, encore interloqué; aurait-il dit "comment vous appelez-vous?" que la réponse eut été tout prête: Valérian De Lamasse. Mais ce "comment vous appelle-t-on" avait appelé une toute autre circonstance. (Fred ignorait tout de Lange; par exemple que, rompu sur l'artefact du langage, le "détecteur" disait: "comment vous happait le ton?"; manière enfantine qui avait eut cet effet délitant sur l'hypnose de Fred). Il maugréa; heureusement l'affaire serait sans conséquence. Cet olibrius ne s'était certainement rendu compte de rien; ou bien si la secrétaire avait noté son nom et qu'il s'étonne, il lui serait facile d'expliquer; gagnant une occasion d'exploiter sa prétendue névrose: ç'aurait été par calcul qu'il avait déclaré se nommer du nom d'un ami sien comme de son beau-père par surcroît.

En suivant Lange ils traversèrent de nouveau le couloir, puis une bibliothèque meublée d'une table de travail et d'assez nombreuses chaises pour l'imaginer collective. Ils pénétrèrent enfin dans un petit bureau équipé d'un divan sans équivoque: psychanalytique. Lange l'invita à prendre place dans un fauteuil; lui-même s'assit prés d'une table d'où il prit un crayon qu'il se mit à sucer.

- Oui, qu'y a-t-il?

Fred resta court, un moment silencieux. Il pouvait au moins se le permettre! Tandis que la force de son alibi tenait en ce que typiquement, dans une telle situation précipitée et trop vivace, il pouvait mimer ou suggérer l'angoisse, en même temps il masquait sa réorganisation d'un suspens sans parole passé à méditer. Il conclut une excellente occasion d'inaugurer son personnage.
Cependant même déplacée, l'agitation épargne rarement de ses effets. Pour reprendre un dessus qu'il avait craint du perdre, il se prépara à interroger Lange sur son impertinente désignation professionnelle que la plaque du 21 exposait à la rue. Or en effet, il fut émoussé par la protection de sa mallette; car y trouvant toujours un alibi pour distraire ses déséquilibres, sans nullement le remarquer lui-même, il en évitait toutes sortes de questions critiques - mais l'outil cette fois-ci agit de son revers: en l'occurrence, plutôt qu'estimer quel sort avait anéanti son mensonge et le destin de l'imaginaire De Lamasse, il se souvint en un éclair avoir manqué d'oublier le porte-document, prés de la fenêtre. Tout à son réconfort et sa joie, du même coup il élimina totalement l'évidence qui lui montrait les oeuvres dudit "détecteur". Ballot, il aborda Lange sur le piège où il venait de tomber.
- J'ai pris rendez-vous après avoir trouvé votre nom dans l'annuaire, attaqua-t-il de biais, parce que je cherchais l'adresse d'un psychothérapeute. Comme je travaille dans le quartier (c'était faux) j'ai pensé venir vous voir. Mais sur la plaque à l'entrée... "détecteur de mensonge", je ne sais pas de quoi il s'agit. Peut-être me suis-je trompé.. je n'ai jamais entendu parler de ce métier et...

Lange l'interrompit par un long murmure. Il parut se vider de plus d'air que des poumons contenaient.

- Je suis psychanalyste des croyeurs du mensonge, déclara-t-il après avoir repris son souffle et quoique semblant parler encore en soupirant; c'est tout à fait différent que d'être psychanalyste des croyants au mensonge. C'est pareil qu'entre les trompeurs et les trompants - ce n'est pas la même chose. C'est pourquoi je détecte. D'habitude les psychanalystes sont "protecteur" - je détecte et ils disent qu'ils protègent du mensonge.

Fred se sentit rassuré, le type était totalement fou. Il estimait que cela lui faciliterait la tâche; si toutefois Lange pouvait être indicateur sur la piste de Claude. Son moral monta; il pensait pouvoir mieux l'exploiter qu'il craignait moins, lui-même, d'être manipulé. De plus, l'expérience cocasse pouvait devenir doublement intéressante, s'agissant de l'immanquable productivité que les délirants laissent échapper. Il ne restait donc que le soupçon, toujours présent avec la SAMCDA, que Lange en fut précisément un examinateur, c'est à dire une bée-attitude camouflée. Mais Fred avait de longtemps résolu ce point puisqu'il l'aurait considère comme honorant.

Il fit mine de goûter les propos du curieux Docteur Lange.
- Le mensonge est une structure qui nous échappe, continuait Lange, tout juste est-il possible d'être conscient de mentir un petit bout; mais encore dans ce cas nous ne pouvons absolument rien connaître des suites et effets du procès. De plus, perpétuellement nous sommes inconscients, de mensonges qui néanmoins ne manquent jamais. Car à la réflexion, dans le rapport toujours duel, de deux consciences (qui ne sont jamais que confiances), le mensonge est une chose incalculable, insituable et finalement inconcevable. Il fascine et cependant il est précieux. Car dans sa permanence et son opacité, sa concrétude aussi impénétrable que la luciole qui endort le veilleur, il hypnotise le corps qui parle. Constamment.

Or cet objet focal non seulement amorce l'hypnose mais, comble et de surcroît, il suggère et suggestionne par lui-même; ce qui est exceptionnel. Or, savez-vous ce qu'il suggère? La vérité-même qu'il cache et qu'il recèle.

Lange poursuivait, monocorde.

- Vous n'avez pas idée de la présence du mensonge. Il vous comporte. Vous devriez faire une psychanalyse pour vous faire une idée.

Incroyable! Fred avait écouté ces incontestables paroles sans pouvoir imaginer qu'elles s'adressaient à lui (chose qu'il ne savait pas puisqu'il mentait). De sorte qu'il était convaincu qu'il ne comprenait pas - et qu'elles étaient incompréhensibles. Cependant, de fait il échappait à l'hypnose (dans une certaine mesure); qu'il imaginait par contre, en s'apitoyant, pouvoir avec de telles paroles subjuguer d'autres gogos - que lui. Il n'était pas averti pour rien, formé à la SAMCDA, de ces immémoriaux maléfices qui faisaient la plèbe, et la plaie même des idéologies les plus intelligentes!

Ce pensant, il riait sous cape. Il voyait incompris comme nu le bonhomme infatué, piégé par l'ambition de vérité qui révélait par contraste l'humble noblesse du silence encombré des conversations d'école bruissantes de la SAMCDA. Parce qu'évidemment, de la psychanalyse, Fred en connaissait un morceau! Il l'avait étudiée, s'y était appliqué et n'était même pas seul pour s'y reconnaître du genre, dans la Société d'Assistance Mutuelle...

Décidément Lange était cocasse; et Fred s'enhardit. Puisque ce charlatan se disait psychanalyste, il serait amusant de savoir ce qu'il proposerait dans le cas d'être cru:
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