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3.6 Le Rwanda entre guerre et ouverture démocratique Le plan de Julius Nyerere du 20 avril 1990 avait incontestablement l'avantage d'intégrer dans le combat de la rébellion le paramètre d'une opposition démocratique de l'intérieur en partie générée par le fameux discours du Président François Mitterrand au Sommet de La Baule18 en juin 1990. C’est aussi dans ce cadre que le FPR a discrètement influencé les esprits à l'intérieur du pays afin que Tutsi et Hutu frustrés et mécontents du régime Habyarimana se regroupent et s’organisent d'abord secrètement en un parti politique d'obédience libérale. C’est à travers ce dernier qu’il allait non seulement recueillir des informations pertinentes sur l’évolution du climat politique intérieur, atteindre et persuader des personnes sceptiques recrutées en masse à l’intérieur du pays, mais encore et surtout canaliser sa propagande de désinformation, d’intoxication et de sabotage et de phagocyter ensuite l'opposition démocratique. Il semble donc que le Parti Libéral ait existé et fonctionné de manière informelle et en parfaite dualité avec le FPR avant d'être officiellement lancé à l'avènement du multipartisme au Rwanda. Pour rappel, c'est le 01 septembre 1990 que 33 intellectuels rwandais adressèrent une lettre au régime en place pour dénoncer les méfaits du monopartisme et demander le retour au multipartisme. Parmi eux figurait le fonctionnaire international Emmanuel Gapyisi qui sera assassiné. Les gens commencèrent d’office à s’inscrire en masse dans les partis politiques sans attendre l’agrément des partis politiques par les autorités. Le 13 novembre 1990, sous la pression combinée de l'opinion nationale et de la Communauté internationale, le Président Habyarimana annonce le retour au multipartisme qu’il avait longtemps refusé. Paradoxalement, cet acte signait la mort dans l'oeuf de la démocratie rwandaise dans la mesure où le FPR n'entendait pas du tout arrêter son offensive militaire. C'est dans ce contexte mouvementé qu'il va récupérer un maximum de partis politiques dans son propre agenda militaire et politique. C'est le 01 juillet 1991 qu'est relancé officiellement le parti MDR connu surtout pour avoir mené la révolution de 1959 qui a instauré un régime républicain, mettant fin à plusieurs siècles de monarchie au Rwanda. D'autres partis allaient voir le jour peu après tels que le PL, le PSD et le PDC devaient être créées. Les partis rencontrent le FPR (Bruxelles). C’est là que commence un long simulacre de négociations de paix avec des invités inattendus à la table d’un simulacre de négociations de paix mais préparés préalablement par le Tandem Museveni/Kagame. Dans tous les cas, Museveni et Kagame n’allaient plus faire face à un seul ennemi mais désormais deux. Au régime du Président Habyarimana s’ajoutait de façon quelque peu inattendue l’opposition intérieure regroupée au sein des Forces démocratiques pour le changement (FDC). De plus en plus agissante et parfois au détriment des intérêts des deux principaux protagonistes du conflit à savoir le régime du Président Habyarimana et la rébellion du FPR dirigée par Paul Kagame, cette opposition finira phagocytée par les deux principaux protagonistes du conflit. 3.7 Yoweri Kaguta Museveni l'anglo-saxon Museveni est certes l'idéologue de la «guerre de libération» mais il ne pouvait agir seul et avait parfois besoin de couvrir ses arrières. Poussé par la dynamique du succès après sa prise de Kampala en 1986, il contribuera de façon déterminante à la création du FPR qui devait lui permettre de poursuivre sa «mission» au Rwanda et surtout en RDC. Car après la prise de Kampala, c’était le tour de Kigali, étape essentielle dans la conquête du grand Zaïre. Par ailleurs, on trouve derrière Museveni la fameuse «Alliance éprise de paix», en anglais «Peace Loving Alliance». Museveni avait reçu tous les pouvoirs de mettre en œuvre les pactes secrets dont le Royaume-Uni était l’instigatrice avec son fidèle allié américain. En effet, le retour inopiné de Milton Obote au pouvoir en 1980 a été trop mal vécu par les Anglais qui, profitant de sa présence au Sommet du Commonwealth tenu à Singapour en 1971, avaient aidé le dictateur Id Amin à se hisser au pouvoir par un coup d’Etat militaire. Il faut rappeler qu'à l'occasion de ce sommet, la délégation britannique avait repoussé d’un revers de la main un tout débat relatif au thème de la démocratie. Cette discrétion excessive était due principalement au fait que beaucoup de membres importants de l’organisation - parmi lesquels des pays africains - étaient des démocraties douteuses. La première déclaration de principe, adoptée à Singapour en 1971, dénonce en termes passionnés les démons du racisme, mais évite délibérément de mentionner le thème de la démocratie que les Anglais considèrent à l'époque comme une peste qui réapparaît en Ouganda. Les Anglais avaient découvert Museveni du temps où il était intégré dans l’administration du président Milton Obote comme membre des services secrets en 1970. Après le coup d’état d’Id Amin Dada en 1971 sous l’égide des Anglais, Museveni fuit en Tanzanie. Nyerere quant à lui avait connu et soutenu Museveni lorsque, encore étudiant à l’Université de Dar es Salaam de 1967 à 1970, il rejoint les mouvements nationalistes radicaux et devient président du Front des étudiants africains révolutionnaires (USARF). Mais c’est au sein du Front de Libération du Mozambique (FRELIMO) que combat le pouvoir colonial portugais que Museveni s'entraine aux techniques de guérilla. Il revient en Ouganda en 1979, à la tête de la guérilla aidée par l’armée tanzanienne. Museveni est alors un personnage populaire, mais son parti, le Mouvement patriotique ougandais, est largement battu aux élections de 1980, qui ramenèrent Obote à la tête de l’état. Peu après son accession au pouvoir, Museveni est reçu en octobre 1987 à la Maison Blanche par le Président Ronald Reagan. C’est à ce moment que naît l’alliance entre le Royaume-Uni, la Tanzanie et le Grand empire nilotique encore en gestation dans la Grande Région de l’Afrique de l’Est, appelée aussi l’Afrique allemande. Il s’agit d’un retour en arrière au fameux « Traité de l’éternelle amitié » que Karl Peters, fondateur de la colonisation allemande proposa aux africains en échange des terres de Bargash. Museveni partage les terres africaines entre les anglais et les américains, à l’instar du partage des mêmes terres entre les Français, les Anglais et les Allemands en 1885. Dans l'esprit de Museveni et sans doute également dans celui de son allié Kagame, le Rwanda avait pour vocation de servir de tremplin aux campagnes militaires prévues au Congo, au Burundi, en Tanzanie, au Kenya et au Soudan. 3.8 L'élimination de Juvénal Habyarimana et l'extermination des Hutu, une véritable hantise chez Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni Museveni avait toujours considéré les Hutu comme des «ennemis régionaux» et leur chef de file supposé être Juvénal Habyarimana comme l'obstacle majeur aux desseins de la «guerre de libération régionale». Un document ultra confidentiel décrit la situation en ces termes : «President Y.K. Museveni accepts all reports and plans. Before War starts J. Habyarimana should be killed as this will act as an immediate sparking force to the political disorder. More alternatives provided to accomplish assassination mission” [Preuve n°010]. «First Battalion of Lubiri Army Barracks under Capt. Kiyinyi will have to lead the assault on Rwandese territory with special artillery and gunships. No opposite tribe (Hutus) should be left on ground as this should be highly maintained. Hutus are regional enemies as expressed by liberation leader Y.K. Museveni under special agreements refer to Rwagitura meet enhanced by Major Paul Kagame, strictly special techniques to be embarked on in order not to attract international attention» [Preuve n°011]. Peu après son accession au pouvoir, Museveni est reçu en octobre 1987 à la Maison Blanche par le Président Ronald Reagan. C’est à ce moment que naît l’alliance entre le Royaume-Uni, la Tanzanie et le Grand empire nilotique encore en gestation dans la Grande Région de l’Afrique de l’Est, appelée par aussi l’Afrique allemande. Il s’agit d’un retour en arrière historique qui fait penser au fameux « Traité de l’éternelle amitié » que Karl Peters, fondateur de la colonisation allemande proposa aux Africains en échange des terres de Bargash. Museveni entend ainsi partager les terres africaines entre Anglais et Américains, à l’instar du partage des mêmes terres, en 1885 lors de la Conférence de Berlin19 entre Français, Anglais et Allemands. 4. Une guerre inavouable entre puissances «alliées» et «civilisées» Nous avons déjà évoqué la dimension internationale du conflit rwandais. Il convient toutefois d’y insister dans la mesure où le Rwanda en particulier et l’Afrique des Grands Lacs en général continuent de servir de théâtre à une dangereuse confrontation que les camps concernés ne semblent pas disposés à assumer au grand jour. C’est le cas des massacres qui ensanglantent actuellement le Kenya et qui ne sont pas étrangers aux plans de «libération régionale» si chers à Museveni. Nous y reviendrons plus loin. Alors que porté à bout de bras par les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni, le régime Kagame tente désespérément d’imposer au monde une lecture réductrice de la tragédie rwandaise et régionale, il y a lieu de démontrer, preuves à l’appui, que ce qui a été présenté à l’opinion comme un conflit Hutu-Tutsi est en réalité une guerre indirecte mais particulièrement meurtrière qui a opposé le camp anglo-saxon mené par les Etats-Unis et le Royaume-Uni au camp francophone animé par la France. L’ombre de la France planait constamment sur le déroulement des opérations militaires au Rwanda. A ce sujet, un document codé (France REF 560/RW/COF) se passe de tout commentaire : «D’après les rapports des services de renseignements ougandais, la France se prépare à intervenir pour soutenir le régime Habyarimana. Nous avons rencontré des officiels américains et ce sujet a préalablement fait l’objet d’une discussion avec l’attaché militaire à Kampala. Le rapport américain d’hier sera transmis à : AIR FORCE AND AIR MOBILITY COMMAND; C-141 STARLIFTER; C-5A GALAXY; C-17 GLOBEMASTER AIRCRAFT; KC-10; KC-135». [Preuve n°012]. Cela se passait au lendemain de l'attentat du 6 avril 1994. Il en est également question dans un rapport secret à propos de «550 hommes pour des opérations terrestres (ground operation)» : «A n’importe quel moment dès maintenant, les américains vont dépêcher des forces à Entebbe : MACGUIRE AIRFORCE BASE; TRAVIS AIRFORCE BASE; CHARLESTON AIRFORCE BASE S. CAROLINA. Copie pour information à la MAISON BLANCHE DE NAKASERO, UPDF AIRFORCE D’ENTEBBE, DMI, ISO » [Preuve n°013]. Ainsi donc au moment où les troupes françaises s’interposaient entre les deux belligérants afin de les pousser à négocier une solution politique au conflit, les troupes américaines agissaient dans l’ombre notamment à partir de l’Ouganda. Tout en s’en faisant les champions, les Anglo-Saxons vont déstabiliser et neutraliser avec succès le processus de paix et de démocratisation enclenché en Afrique sous l'impulsion de la France avec notamment l'intervention remarquée de François Mitterrand au Sommet de Labaule. Le discours du Président français paraissait sincère mais les Américains et les Anglais vont en être les principaux fossoyeurs tout en s’en proclamant les avant-gardistes. Ils cherchaient visiblement à tirer profit des aspirations africaines au changement qui passait par la chute des dictateurs africains maintenus au pouvoir dans le contexte d'«une guerre impossible entre deux blocs, la paix improbable dans le monde». Les revendications africaines s’exprimaient le plus souvent contre la domination réelle ou supposée de la France sur son pré carré. La France de l’époque est particulièrement fragile et ses rivaux anglo-saxons en sont pleinement conscients. C’était le bon moment pour précipiter sa déchéance d’autant qu’elle ployait difficilement sous le poids d’une cohabitation politique très délicate entre une gauche diminuée animée par le Président François Mitterrand et une droite montante symbolisée par Edouard Balladur devenu Premier Ministre. La France était de fait placée dans une situation difficile, singulièrement exposée au Rwanda où elle risquait à tout moment et au moindre pépin, de devenir le bouc émissaire d’une évolution incontrôlée. Ainsi, la fin de la guerre froide entre l’URSS et les USA fut suivie d'une situation complexe où les puissants de ce monde s’affrontent par pays pauvres interposés. Ceux qui n’avaient pas encore saisi la raison pour laquelle les neuf mandats d’arrêt internationaux délivrés par le Juge Bruguière contre des proches du Général Kagame restent relativement inopérants pourront sans doute réaliser pourquoi les accords de paix d’Arusha furent à juste titre qualifiés de chiffons de papiers. 4.1 Le Rwanda hypothéqué Longtemps avant ce simulacre d’accords de paix, le Rwanda avait déjà été hypothéqué au profit des Anglais et des Américains comme le prouvent plusieurs documents ultra confidentiels. Sous le code «INTERNAL SECURITY ORGINIZATION REF: 87630/SE/CODE 546», un document rend compte des résolutions de la réunion du 16 mars 1993 : «Les participants ont décidé d’adresser au FPR le plan politique et les propositions (Political plan and proposals to RPF) suivants en ces termes: Le plan a été proposé par le président Yoweri Kaguta Museveni et revu par Amama Mbabazi et Kayihura. Le plan implique la compression du Rwanda en cinq plus grandes provinces et non plus le maintien intact des douze préfectures actuelles. Ces cinq provinces seront les provinces Nord, Sud, Est, et Ouest auxquelles s’ajoutera la province de Kigali. L’idée originale était initialement proposée par la Baronne Linda Chalker et les réunions précédentes n’avaient émis la moindre objection. Implications et craintes: La situation sécuritaire au Rwanda après la guerre pourrait s’avérer pleine de défis et nous ne sommes pas préparés pour commettre des erreurs qui feraient honte à nos alliés occidentaux. Les 12 préfectures existantes sont trop ethniques. Copie pour information au FPR » [Preuve n°014]. Quant à la position américaine vis-à-vis de l'inévitable victoire militaire du FPR, le rapport des services externes de renseignements (ESO officials) aux PPU, NRA et ISO officials précise les attentes ou la contrepartie de l’engagement américain en faveur du FPR : « AMERICAN POSITION : Le président Yoweri Kaguta Museveni a accepté l’implication américaine dans la gestion et les décisions politiques du prochain régime au Rwanda. Tout changement d’avis de la part du FPR/APR pourrait conduire à un changement d'attitude de la part des Etats-Unis à l'égard du Rwanda voire y justifier de leur part une intervention plus directe». Ces pactes secrets sont également assortis de plusieurs conditions insolites dont les principales sont les suivantes : «Le FPR/APR accepte des mesures politiques dictées directement de Washington; le FPR/APR accepte le principe de cooptation voire de fusion avec des personnes issues de l’opposition politique; le FPR/APR devra mettre en place un gouvernement de transition à base élargie à l’opposition au terme de sa victoire militaire et de l'anéantissement total du régime en place jugé plutôt pro belge et pro français; l’économie rwandaise devra être planifiée directement à partir des Etats-Unis; le café du Rwanda devra être vendu aux seules entreprises américaines » [preuve n°015]. Ceux qui s’interrogeaient sur les motivations réelles de la multinationale américaine «Starbucks» qui a le monopole absolu sur l’exploitation du café rwandais ont désormais la réponse. Ceux qui se demandaient d’où vient la politique ultralibérale et la suppression des bourses destinées aux étudiants issus des familles pauvres ont eux aussi la réponse. Tout est planifié à partir de Washington. Nous sommes pratiquement retournés aux temps coloniaux. Le temps de l’exploitation des esclaves étant révolu, les puissances modernes exploitent aujourd’hui les richesses naturelles au prix parfois des conflits économiques qui dégénèrent en guerre plus ou moins ouverte où l’on aperçoit de moins en moins les armées des pays puissants car les pays pauvres servent efficacement de chair à canon. Voilà pourquoi le général Kagame est sincère quand il affirme publiquement que tous ses concitoyens sont des « vauriens ». Les Anglo-Saxons ne tarissent d’ailleurs pas d’éloges au sujet de ce « stratège » Paul Kagame qui a parfaitement compris son rôle au service de ses parrains. |
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