Le marché financier régional de l'uemoa et les entreprises Burkinabe: Quel bilan une décennie apres ?








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Le premier risque concerne les propriétaires. Ils courent le risque de perdre le contrôle de leur entreprise. En effet lorsqu'une entreprise décide de financer ses investissements en cotant ses titres sur le marché des actions, elle sollicite en principe le concours d'investisseurs extérieurs. Elle choisit ainsi d'ouvrir son capital à d'autres personnes. Il y a donc le risque que ces nouveaux associés prennent un jour le contrôle de l'entreprise.

Aussi lorsqu'une entreprise est inscrite à la cote, elle peut être victime d'offre Publique Achat (OPA).

Les OPA sont des opérations qui consistent, pour une entreprise, à faire une annonce publique en bourse qu'elle achète les titres d'une autre entreprise à un prix donnée. Il existe des OPA hostiles et des OPA amicales. Son objectif est de prendre le contrôle d'une entreprise pour des raisons généralement stratégiques.

Enfin l'entreprise court également le risque de voir ses informations, plus ou moins, stratégiques divulguées. En effet, l'autorité du marché financier en l'occurrence le CREPMF, dans le souci de garantir l'intégrité du marché et la protection des investisseurs, exige aux entreprises la publication obligatoire des informations relatives aux résultats, aux chiffres d'affaires, aux dividendes distribués et tout autre informations quelle juge nécessaire à cette fin. Ces informations peuvent servir la concurrence.

II. Les avantages du financement par le MFR

Le financement par le MFR peut être profitable aussi bien pour l'entreprise que pour les actionnaires. En effet l'appel public à l'épargne et l'inscription à la cote présentent de nombreux avantages38(*).

D'abord pour l'entreprise, on peut citer le financement, l'assainissement du bilan et l'augmentation de la capacité d'emprunt, le financement ultérieur, l'augmentation de la valeur de l'entreprise, la fusion et l'acquisition, la visibilité et la notoriété, la motivation pour les employés et la direction.

Le financement : une entreprise en croissance a d'énormes besoins de financement face auxquels les banques sont réticentes. Pourtant ces types de financement sont spécifiques au marché financier et sont réalisables par appel public à l'épargne.

L'assainissement du bilan et l'augmentation de la capacité d'emprunt : l'apport de fond propre permet de consolider la structure du capital en améliorant le rapport dettes sur fonds propres et d'augmenter la capacité d'emprunt (ou réduire le fardeau que constitue le service de la dette).

Le financement ultérieur : outre l'augmentation de la capacité d'emprunt,l'appel public à l'épargne et l'introduction à la cote facilite le financement ultérieur par l'émission d'actions ordinaires supplémentaires,d'actions privilégiées ou d'obligations (convertibles ou non en action ordinaires).

L'augmentation de la valeur de l'entreprise : la valeur d'une entreprise est toujours affectée par l'absence ou non de la liquidité de ses titres, l'actionnaire peut ainsi liquider son titre à tout moment. En assurant cette liquidité l'inscription à la cote augmente la valeur de l'entreprise.

La fusion/acquisition : l'inscription à la cote facilite les fusions et les acquisitions par la vente d'actions additionnelles ou par échange d'action.

La visibilité/notoriété : une entreprise qui finance ses activités sur le marché financier acquiert une grande visibilité. Cela est dû d'une part au fait que les opérations sur le marché financier sont l'occasion de grandes campagnes médiatiques, et d'autre part à l'existence d'une presse spécialisée abondante. Ce qui lui permet d'améliorer son image auprès de ses partenaires (clients, fournisseurs et toute la société). Elle gagne ainsi de la notoriété.

Motivation pour les employés et la direction : l'introduction en bourse permet d'envisager l'octroi d'option d'achat ou d'autre types de régime d'intéressement par le marché financier comme l'actionnariat des salariés, pour les employés clés.

Aussi pour les actionnaires et les investisseurs il y a des avantages comme la liquidité et la diversification, le nantissement.

La liquidité et la diversification : l'introduction en bourse permet aux actionnaires existants de vendre une partie de leur capital en cas de nécessité sans pour autant perdre le contrôle de l'entreprise ; ils diversifient ainsi leur portefeuille.

Le nantissement : les titres cotés peuvent être donnés en nantissement pour garantir les emprunts bancaires.

Section 2 : Pour une grande participation au MFR de l'UEMOA, des entreprises burkinabé

Il s'agira dans cette section de formuler des recommandations en vue de la création de conditions favorables à l'intéressement des entreprises burkinabé au MFR. Nos recommandations concernent la privatisation des sociétés d'Etat sur le MFR et l'implication des autorités dans la promotion du MFR au Burkina Faso.

I. De la privatisation des sociétés d'Etat burkinabé sur MFR

C'est dans le cadre du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) que le Burkina Faso a entrepris un vaste programme de privatisation des sociétés d'Etat. Ce programme est toujours en cours et la Commission Nationale de Privatisation annonce la privatisation prochaine de grandes sociétés d'Etat telles que la SONABEL, l'ONEA et la SONABHY. Dans le cas où il sera question de leur privatisation effective nous suggérons, au vu de leur caractère stratégique, que cela se fasse par le biais du MFR.

En quoi cela consiste-t-il?

I.1 Définition

Par privatisation il faut entendre le transfert de propriété de l'Etat vers des acteurs privés, dans les sociétés qu'il contrôlait jadis. Elle consiste en la cession partielle où totale des parts de l'Etat dans ces sociétés. Cette cession peut s'opérer de plusieurs manières dont les offres publiques de vente des actions détenues par l'Etat sur le marché financier.

I.2 Les avantages de la privatisation sur MFR des sociétés d'Etat

Les privatisations au Burkina Faso ont été la cible de critiques virulentes. Elles ont été qualifiées de transfert de monopole de l'Etat vers un monopole privé dans des conditions totalement opaques et non transparentes. En un mot, elles ont été qualifiées d'opérations ayant consisté à brader le patrimoine public.

Aujourd'hui, le Burkina Faso peut s'inspirer de l'expérience réussie de la privatisation sur le MFR de la Société Nationale de Télécommunication (SONATEL) du Sénégal. A l'instar du Sénégal, la privatisation des sociétés d'Etat à venir doit se tenir sur le MFR ; et cela pour plusieurs raisons.

D'abord, la privatisation sur le MFR est une gage de transparence en témoigne le caractère transparent du marché. Cette opération peut succiter l'actionnariat populaire et/ou l'actionnariat des salariers qui aura pour conséquence la participation d'un grand nombre de personnes à la gestion de la société ainsi privatisée. Notons également que la publication obligatoire d'informations relatives aux activités de l'entreprise désormais cotée en bourse renforce cette transparence.

Ensuite la privatisation par le MFR peut permettre de valoriser ces entreprises. Le cas de la SONATEL est assez illustratif. En effet, la SONATEL qui était une société, relativement, en difficulté a été introduite en bourse par la cession par l'Etat Sénégalais de 17,66%39(*) du capital avec une valeur comptable de 11 700 FCFA40(*). Le prix d'introduction à la BRVM était de 19500 FCFA41(*).

Aujourd'hui la SONATEL est une société phare de la BRVM. Elle est inscrite à l'indice BRVM10 qui représente les 10 titres les plus actifs du marché.

Enfin les offres publiques de vente des titres de l'Etat sont des occasions de mobilisation importante d'épargne. Dans le cadre de la privatisation de la SONATEL, l'Etat sénégalais aurait obtenu environ 14 milliards de FCFA42(*) (non induit d'impôt et taxe).

II De l'implication des autorités publiques dans la promotion du MFR au Burkina Faso

Les autorités burkinabé connaissent mieux l'environnement économique national. C'est pourquoi, nous suggérons le renforcement de leur rôle dans la promotion et le développement du MFR au Burkina Faso. Ainsi, cette présence dans la promotion du MFR peut s'effectuer dans le cadre d'un projet parallèle, mais complémentaire, au PDMFR.

En effet dans notre étude nous avons montré que l'accès difficile au MFR des entreprises burkinabé était dû à l'existence persistante de contraintes tant du côté du marché que du côté de l'environnement économique burkinabé. Or depuis le 03 juin 2004, le PDMFR a été lancé dans le but de palier les insuffisances du coté MFR. Il est donc nécessaire que des mesures soient prises du coté des autorités publiques afin de préparer les entreprises burkinabé à profiter de ces changements favorables attendus sur le marché.

Ce projet pourrait être conduit par le Trésor Public qui a les compétences en la matière. Nous le caractérisons de la manière suivante.

II.1 Contexte du Projet

Le Projet bénéficiera d'un contexte favorable de stabilité sociale, de croissance et au moment où l'Etat est dans une logique de promotion et du développement du secteur privé à travers divers projets comme le projet d'amélioration du climat des affaires appelé « doing business in Burkina Faso ».

II.2 Objectif global

Une grande participation des entreprises burkinabé au MFR dans le but d'accroître la part du MFR dans le financement des entreprises burkinabé. La réalisation de cet objectif global dépend de la réalisation d'un certain nombre d'objectifs spécifiques.

II.3 Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques sont au nombre de 3 :

· Développement de la culture boursière : la réalisation de cet objectif permettra d'emmener les agents économiques à porter leur intérêt au financement par le marché financier

· Renforcement des capacités (capital humain) dans le domaine du MFR : cet objectif, une fois réalisé mettra à la disposition des entreprises désireuses de s'adresser au MFR, des cadre en quantité et en qualité pour conduire les opérations complexes du marché financier.

· Renforcer la bonne gouvernance au sien des entreprises : le marché est très exigeant. Pour y accéder il faut être très compétitif et cela passe par une gestion sans complaisance. D'où la nécessité de la promotion de la bonne gouvernance.

II.4 Résultats attendus

· Meilleure connaissance du MFR par les opérateurs économiques et du public burkinabé.

· Introduction en bourse de plusieurs entreprises burkinabé

· disponibilité en qualité et en nombre suffisant de cadres compétents dans le domaine marché financier aussi bien dans le privé que dans le public, capable de maîtriser toutes les questions relatives aux valeurs mobilières afin de répondre aux besoins des entreprises du Burkina Faso.

· Accroissement du nombre d'appel public à l'épargne (emprunt obligataire privé ou public) effectué par les entreprises burkinabé.

II.5 Activités

L'atteinte de ces objectifs nécessite que certaines activités soient menées. Ainsi la finalité du projet dépendra de la tenue effective des activités suivantes :

· Grandes campagnes d'information et de sensibilisation sur le MFR à l'intention du public burkinabé

· Identification et accompagnement des entreprises intéressées

· Mesures incitatives en faveurs des entreprises qui vont sur le MFR par exemple des faveurs fiscales accordées aux coté à la BRVM

· Création et enseignement de module `'marché financier'' à l'ENAREF et à l'ENAM

· Soutient à la création et à l'enseignement de programmes relatifs au MF dans les universités

· Octroi de bourse d'études aux étudiants inscrits dans le domaine du MFR

De cette deuxième partie il se dégage un certain nombre de constats. D'abord on peut affirmer que le MFR est un marché ouvert aux entreprises burkinabé comme à toutes les entreprises de la sous région. Mais il est seulement « sélectif et élitiste »43(*) comme tout marché financier. D'ailleurs cela n'a pas empêché l'Etat burkinabé et certaines entreprises de profiter des opportunités de financement qu'il offre.

Aussi d'autres d'entreprises burkinabé auraient pu mener des opérations sur le MFR si elles ne butaient pas à la règlementation ou si elles s'y prenaient. En effet nous avons démontré que les conditions d'accès au marché, notamment les coûts financiers, et les caractéristiques de l'environnement économique national constituaient de sérieux handicapes pour les entreprises burkinabé.

Enfin, des perspectives existent cependant. Elles passent d'abord par les privatisations. Il est prévu la cession prochaine d'environ 20% du capital de l'ONATEL à la BRVM, et cela pourrait entraîner la privatisation des autres entreprises publiques à venir sur le MFR. Ensuite elles pourraient venir d'un engagement des pouvoirs publics à mener des actions d'envergure afin de diffuser l'information boursière et de développer une culture de bourse dans notre pays. Cela pourrait se tenir dans le cadre d'un projet, comme nous l'avons suggéré.

Conclusion générale

Après une décennie d'existence, le MFR surtout à travers la BRVM « a fait la preuve de son utilité en tant qu'instrument de mobilisation de l'épargne et de financement des entreprises »44(*). Il est complémentaire des moyens classiques de financement proposés par les banques.

Ces structures ont cependant privilégié la protection des investisseurs sans tenir compte de l'environnement économique de la sous région qui se caractérise par une forte présence de PME/PMI. Ainsi les conditions d'accès au MFR, bien que justifiées, sont souvent des obstacles quasiment infranchissables pour les entreprises burkinabé qui sont constituées, pour leur grande majorité de SARL (Société Anonyme à Responsabilité Limitée) et de Société Individuelle.

Néanmoins de nouvelles perspectives sont attendues dans le cadre du PDMFR. En effet le volet ATAI de ce projet prévoit la reforme des garanties, la baisse des coûts financiers et la création d'un nouveau compartiment réservé aux PME/PMI. Ces mesures sont de nature à favoriser l'intégration du MFR dans son environnement.

Ces nombreux efforts entrepris au niveau du marché lui-même, risque de se trouver annihilé au Burkina Faso si on ne s'y prend pas. En effet comme nous l'avons montré au cours de cette étude, beaucoup de problèmes existent au niveau des entreprises nationales et leur résolution nécessite d'importantes mesures internes aussi bien de la part des entreprises que des pouvoirs publics.

Dans la présente étude, après avoir fait une description du MFR nous avons fait des propositions allant dans le sens de l'implication des pouvoirs publics qui ont les moyens de promouvoir efficacement cet outil nouvel.

Ces propositions qui contiennent des actions de sensibilisation et de formation à l'endroit des entreprises et de tous les agents économiques sont de nature à favoriser le développement d'une culture boursière au Burkina Faso.

Bibliographie

Ouvrages généraux :

MOURGUES (Michelle de), La monnaie : système financier et théories monétaire, Paris, Economica, 1988,662p.

MOURGUES (Michelle de), Economie monétaire, I. Institutions et mécanisme, Paris, Memento Dalloz, 4e Edition, 1984, 127p. C

CHOINEL (Alain) et ROUYER (Gérard), Le marché financier:structures et acteurs, 4e Edition, Paris, la Revue Banque Editeur, 1993, 448p.

CROZET (Yves), ABDELMALKI (Lahsen), DUFOURT (Daniel), et SANDRETTO (Réné), Les grandes questions de l'économie Internationale, Nathan, 2e Edition, 2003, 447p.

Mémoires :

DABIRE, Jean-Marie, Vianey, Marché financier régional de l'UEMOA : quelles perspectives pour l'économie du Burkina Faso, Mémoire de fin d'étude, Comptabilité, ENARAF (1998)

DJAHA, Amani Paul, La bourse régionale des valeurs mobilières et le financement des entreprises dans l'espace UEMOA, Mémoire DESS, Ecole supérieure de gestion - Paris ( 2005) ;
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