Les enfants aiment généralement, ils en redemandent








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11 textes extraits de « La gloire de mon père ».


Des morceaux savoureux, pleins de sentiments…

Les enfants aiment généralement, ils en redemandent.

Quelques remarques et conseils :

La présentation du film en cours de lecture est très intéressante.

On peut relier les extraits en faisant la lecture aux enfants.

Les extraits proposés ont été allégés…

Le dernier extrait (Courrier) est tiré du livre suivant.

Tous les textes ayant été collés les uns derrière les autres, la mise en page doit parfois être réadaptée.

Certaines feuilles nécessitent un accompagnement des enfants.
Bon travail

la Gloire de mon père


Roman autobiographique de Marcel Pagnol (1957).
Cette oeuvre précède, dans le cycle des Souvenirs d'enfance, le Château de ma mère (1958) et le Temps des secrets (1960). Chronique de l'enfance de l'auteur, elle évoque sa famille en une galerie de personnages attachants : l'oncle Jules, la mère, Augustine... Le père, instituteur et amateur de chasse, est la figure centrale du livre. On apprend à connaître le jeune Marcel à travers quelques épisodes de sa jeunesse provençale. La Provence du début du siècle est pour l'enfant le décor d'une initiation émerveillée à l'existence. Marcel se retrouve confronté à la rude beauté de la nature. Théâtre de toutes les aventures, la garrigue est sa complice. L'ensemble de souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol est rédigé dans un style sobre et émouvant. Yves Robert a adapté la Gloire de mon père au cinéma en 1990.


Lecteur précoce
Lorsqu'elle allait au marché, ma mère me laissait au passage dans la classe de mon père, qui apprenait à lire à des gamins de six ou sept ans. Je restais assis, bien sage, au premier rang, et j'admirais la toute-puissance paternelle. Il tenait à la main une baguette de bambou : elle lui servait à montrer les mots qu'il écrivait au tableau noir, et quelquefois à frapper sur les doigts d'un cancre inattentif.

Un beau matin, ma mère me déposa à ma place, et sortit sans mot dire, pendant qu'il écrivait magnifiquement sur le tableau : « La maman a puni son petit garçon qui n'était pas sage.»

Tandis qu'il arrondissait un admirable point final, je criai : « Non! Ce n'est pas vrai! »

Mon père se retourna soudain, me regarda stupéfait, et s'écria : « Qu'est-ce que tu dis ?

– Maman ne m'a pas puni! Tu n'as pas bien écrit! »

Il s'avança vers moi :

« Qui t'a dit qu'on t'avait puni?

– C'est écrit. »

La surprise lui coupa la parole un moment.

« Voyons, voyons, dit-il enfin, est-ce que tu sais lire ?

– Oui

– Voyons, voyons... », répétait-il.

Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir.

« Eh bien, lis. »

Je lus la phrase à haute voix.

Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté plusieurs pages...

Je crois qu'il eut ce jour-là la plus grande joie de sa vie.

Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre instituteurs, qui avaient renvoyé leurs élèves dans la cour de récréation, et qui m'entendaient déchiffrer lentement l'histoire du Petit Poucet... Mais au lieu d'admirer cet exploit, elle pâlit, déposa ses paquets par terre, referma le livre, et m'emporta dans ses bras, en disant : « Mon Dieu! mon Dieu!...»

Sur la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était une vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su plus tard que c'était elle qui était allée chercher ma mère, en l'assurant que «ces messieurs» allaient me faire «éclater le cerveau ».

A table, mon père affirma qu'il s'agissait de superstitions ridicules, que je n'avais fourni aucun effort, que j'avais appris à lire comme un perroquet apprend à parler, et qu'il ne s'en était même pas aperçu. Ma mère ne fut pas convaincue, et de temps à autre elle posait sa main fraîche sur mon front et me demandait : « Tu n'as pas mal à la tête ? »

Non, je n'avais pas mal à la tête, mais jusqu'à l'âge de six ans, il ne me fut plus permis d'entrer dans une classe, ni d'ouvrir un livre, par crainte d'une explosion cérébrale.
1. Choisis la bonne solution
A. La baguette de bambou servait...

... à montrer les lettres au tableau

... à frapper certains élèves

... à montrer les lettres et à frapper certains élèves
B. Ce jour-là, la mère déposa Marcel dans la classe ...

... pour qu'il puisse apprendre à lire

... parce qu'il était puni

... parce qu'elle allait faire des courses
C. Lorsque le père remarqua que Marcel savait lire...

... il alla prévenir sa femme

... il prévint les autres instituteurs

... il appela la concierge
D. Quand il allait dans la classe de son père, Marcel s'asseyait ...

... à n'importe quelle place du premier rang

... toujours à la même place du premier rang

... n'importe où
2. Attribue à chaque personnage les sentiments qui conviennent

+ fierté

Marcel + + étonnement

Le père + + inquiétude

La mère + + indignation (révolte causée par une injustice)
3. Quel peut être l'âge du petit Marcel ? ..............
4. De quoi la mère a-t-elle peur ?

Qui lui a mis cette idée en tête ?
5. Quelles furent les deux conséquences de cette aventure

pour le petit Marcel ?


Nous nous arrêtâmes au bout du boulevard de la Madeleine, devant une boutique noirâtre. Elle commençait sur le trottoir qui était encombré de meubles hétéroclites, autour d'une très vieille pompe à incendie à laquelle était accroché un violon.

Le maître de ce commerce était grand, très maigre, et très sale. Il portait une barbe grise, et des cheveux de troubadour sortaient d'un grand chapeau d'artiste.

Mon père lui avait déjà rendu visite et avait retenu quelques «meubles » ; une commode, deux tables, et plusieurs fagots de morceaux de bois poli qui, selon le brocanteur, devaient permettre de reconstituer six chaises.

Le brocanteur nous aida à charger tout ce fourniment sur la charrette à bras. Le tout fut arrimé avec des cordes, qu'un long usage avait rendu chevelues. Puis, on fit les comptes. Après une sorte de méditation, le brocanteur regarda fixement mon père et dit :

« Ça fait cinquante francs!

- Ho ho! dit mon père, c'est trop cher!

- C'est cher, mais c'est beau, dit le brocanteur. La commode est d'époque! »

Il montrait du doigt cette ruine vermoulue.

« Je le crois volontiers, dit mon père. Elle est certainement d'une époque, mais pas de la nôtre! »

Le brocanteur prit un air dégoûté et dit :

« Vous aimez tellement le moderne ?

- Ma foi, dit mon père, je n'achète pas ça pour un musée. C'est pour m'en servir.»

Le vieillard parut attristé par cet aveu.

« Alors, dit-il, ça ne vous fait rien de penser que ce meuble a peut-être vu la reine Marie-Antoinette en chemise de nuit ?

- D'après son état, dit mon père, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait vu le roi Hérode en caleçons!

- Là, je vous arrête, dit le brocanteur, et je vais vous apprendre une chose : le roi Hérode avait peut-être des caleçons, mais il n'avait pas de commode! Rien que des coffres à clous d'or. Je vous le dis parce que je suis honnête.

- Je vous remercie, dit mon père. Et puisque vous êtes honnête, vous me faites le tout à trente-cinq francs. »

Le brocanteur nous regarda tour à tour, hocha la tête avec un douloureux sourire, et déclara :

« Ce n'est pas possible, parce que je dois cinquante francs à mon propriétaire qui vient encaisser à midi.

- Alors, dit mon père indigné, si vous lui deviez cent francs, vous oseriez me les demander ?

- Il faudrait bien! Où voulez-vous que je les prenne ? Remarquez que si je ne devais que quarante francs, je vous en demanderais quarante. Si je devais trente, ça serait trente...

- Dans ce cas, dit mon père, je ferais mieux de revenir demain, quand vous l'aurez payé et que vous ne lui devrez plus rien...

- Ah maintenant, ce n'est plus possible! s'écria le brocanteur. Il est onze heures juste. Vous êtes tombé dans ce coup-là : vous n'avez plus le droit d'en sortir.

- Bien, dit mon père. Dans ce cas, nous allons décharger ces débris, et nous irons nous servir ailleurs. Petit, détache les cordes ! »

Le brocanteur me retint par le bras en criant : « Attendez ! »

Puis il regarda mon père avec une tristesse indignée, secoua la tête, et me dit : « Comme il est violent ! »

Il s'avança vers lui, et parla solennellement :

« Sur le prix, ne discutons plus : c'est cinquante francs; ça m'est impossible de le raccourcir. Mais nous pouvons peut-être allonger la marchandise.»

Il entra dans sa boutique : mon père me fit un clin d’œil triomphal.

Hétéroclite : fait de pièces et de morceau ; bizarre

Troubadour : poète des XIIe et XIIIe siècle qui chante ses œuvres

Arrimer : disposer et fixer solidement le chargement d'un navire, d'un véhicule...

Vermoulu : se dit d'un bois miné par des larves de vers.
1. Choisis la bonne solution
A. Le père est arrivé chez le brocanteur...

... à 11 heures

... avant 11 heures

... après 11 heures
B. Le brocanteur demande 50 francs parce que...

... ce sont des meubles d'époque

... c'était le prix convenu

... il doit 50 francs à son propriétaire
C. Le brocanteur affirme que...

... le roi Hérode portait des caleçons

... la commode a appartenu à la reine Marie-Antoinette

... le roi Hérode n'avait pas de commode.
D. Que va-t-il se passer dans la suite du texte ?

Le père fait tout décharger et s'en va sans rien

Le père paie 50 francs mais le brocanteur lui donne des choses en plus.

Le père paie 35 francs pour ce qu'il avait retenu.

2. Entoure la bonne réponse et justifie
a. Le père avait-il déjà rencontré le brocanteur avant ce jour ? oui non

b. Le brocanteur est-il vraiment honnête ? oui non


c. La commode est-elle en bon état ? oui non


3. Le brocanteur est très expressif, c'est un "bon comédien".

Dans le texte, retrouve 4 expressions montrant des attitudes du brocanteur.
- Après une sorte de méditation, il regarda fixement...
-
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La restauration des meubles
Lorsque ma mère, qui nous attendait à la fenêtre, vit arriver ce chargement, elle disparut aussitôt pour reparaitre sur le seuil.

« Joseph, dit-elle selon l'usage, tu ne vas pas entrer toutes ces saletés dans la maison ?

- Ces saletés, dit mon père, vont être la base d'un mobilier rustique que tu ne te lasseras pas de regarder. Laisse-nous seulement le temps d'y travailler! Mes plans sont faits, et je sais où je vais.»

Ma mère secoua la tête et soupira, tandis que le petit Paul accourait pour aider au déchargement.

Nous transportâmes tout le matériel à la cave, où mon père avait décidé d'installer notre atelier.

Nos travaux commencèrent par le classement de l'outillage. Une scie, un marteau, une paire de tenailles, des clous de tailles différentes, mais également tordus par de précédentes extractions, des vis, un tournevis, un rabot, un ciseau à bois.

J'admirai ces trésors, ces Machines, que le petit Paul n'osait pas toucher, car il croyait à la méchanceté active des outils pointus ou tranchants, et faisait peu de différence entre une scie et un crocodile. Cependant il comprit bien que de grandes choses se préparaient; il partit soudain en courant, et nous rapporta, avec un beau sourire, deux bouts de ficelle, de petits ciseaux en celluloïd et un écrou qu'il avait trouvé dans la rue.

Nous accueillîmes ce complément d'outillage avec des cris d'enthousiasme et de reconnaissance, tandis que Paul rougissait de fierté.

Mon père l'installa sur un tabouret de bois, et lui recommanda de n'en jamais descendre.

« Tu vas nous être très utile, lui dit-il, parce que les outils ont une grande malice : dès qu'on en cherche un, il le comprend, et il se cache...

- Parce qu'ils ont peur des coups de marteau! dit Paul.

- Naturellement, dit mon père. Alors, toi, sur ce tabouret, surveille-les bien : ça nous fera gagner beaucoup de temps. »

1. Si on voulait jouer cette scène, combien d’acteurs faudrait-il ?…….

Site les personnages qui entrent en scène dans cet extrait.

.......................................................................................................................
2. Quand le père entre, sait-il ce qu'il va faire avec les meubles ? ......

  • Justifie ta réponse.

.......................................................................................................................
3. Où l'atelier se situait-il ? ...............................................................................
4. Dis comme dans le texte.

  1. Joseph, dit-elle comme d'habitude,...

Joseph, dit-elle ...........................................................

  1. Un mobilier dont tu ne te fatigueras jamais

Un mobilier .................................................................

  1. Nous avons accueillis ces outils supplémentaires

Nous avons accueillis.......................................................................

  1. Les outils font des taquineries.

Les outils .............................................................................

5. A ton avis, quel est l'âge de Paul ? .................................

Justifie ta réponse.

  • .......................................................................................................................


6. . Paul ne touchait pas aux outils.

  • parce qu’on lui avait demandé.

  • parce qu’il s’était déjà blessé avec.

  • parce qu’il croyait que les outils étaient méchants et pouvaient le blesser volontairement.


7 On place Paul sur un tabouret.

  • On lui dit que c'est pour qu'il.......................................................................

  • En réalité, on peut penser que c'est pour qu'il ...........................................

....................................................................................................................... ...........................

L'attrape-mouche
Chaque soir, à six heures, je sortais de l'école avec mon père ; nous rentrions à la maison en parlant de nos petits travaux et nous achetions en chemin de petites choses oubliées : de la colle de menuisier, des vis, un pot de peinture, une râpe à bois. Nous nous arrêtions souvent chez le brocanteur, devenu notre ami. Il y avait tout, dans cette boutique; pourtant on n'y trouvait jamais ce que l'on cherchait... Venus pour acheter un balai, nous repartions avec un cornet à pistons.
Un beau jeudi matin, nous pûmes installer dans le corridor de l'immeuble le mobilier de grandes vacances. L'oncle Jules avait été convoqué, à titre d'admirateur probable, et notre ami le brocanteur était venu en expert.

L'oncle admira, le brocanteur expertisa. Il loua les tenons, il approuva les mortaises, et trouva les collages parfaits.

Ma mère était émerveillée par la beauté de ces meubles, et, selon la prophétie de mon père, elle ne pouvait se lasser de les regarder. Elle admira surtout un petit guéridon, revêtu par mes soins de trois couches de «vernis acajou ». Il était vraiment beau à voir, mais il valait mieux ne pas y toucher, car en posant les mains à plat sur la tablette, on pouvait le soulever et le transporter ailleurs, comme font les médiums. Je crois que tout le monde s'aperçut de cet inconvénient mais personne n'en dit un seul mot qui eût gâté le triomphe de notre exposition.

J'eus d'ailleurs le plaisir de constater plus tard qu'une petite erreur peut avoir de grands avantages, car ce guéridon, placé dans un coin bien éclairé, comme un meuble de prix, attrapa tant de mouches qu'il assura le silence et l'hygiène de la salle à manger, tout au moins pendant la première année.

..................................

Aidé de mon père, et grandement gêné par les efforts du petit Paul (qui s'accrochait aux plus gros meubles en prétendant les transporter), le paysan chargea la charrette, c'est-à-dire qu'il y entassa le mobilier en pyramide. Il en assura ensuite l'équilibre par un treillis de cordes, cordelettes et ficelles.

Alors, il s'écria, en provençal :

« Cette fois-ci, nous y sommes!» et il alla prendre la bride du mulet, qu'il fit démarrer au moyen de plusieurs injures.

Nous suivîmes nos biens, comme un char funéraire, jusqu'au boulevard Mérentié. Là, nous quittâmes le paysan, et allâmes prendre le tramway.
Dans un brillant tintamarre de ferrailles, au tremblement cliquetant de ses vitres, et avec de longs cris aigus dans les courbes, le prodigieux véhicule s'élança vers l'avenir.

Comme nous n'avions pu trouver une place sur les banquettes, nous étions debout —ô merveille!— sur la plate-forme avant. Je voyais le dos du «wattman», qui, ses mains posées sur deux manivelles, lançait et refrénait tour à tour les élans du monstre, avec une tranquillité souveraine. Je fus séduit par ce personnage tout-puissant, auquel s'ajoutait un grand mystère, car une plaque émaillée défendait à quiconque de lui parler, à cause de tous les secrets qu'il savait.

Lentement, patiemment, je me glissai entre mes voisins, et j'arrivai enfin près de lui, abandonnant Paul à son triste sort : coincé entre les hautes jambes de deux gendarmes, les cahots de la voiture le lançaient, le nez en avant, sur les fesses d'une dame énorme, qui oscillait dangereusement.

Alors, les rails luisants s'avancèrent vertigineusement vers moi, le vent de la vitesse souleva la visière de ma casquette, et bourdonna dans le pavillon de mes oreilles : nous dépassâmes en deux secondes un cheval lancé au galop. Je n'ai jamais retrouvé sur les machines les plus modernes, cet orgueil triomphal d'être un petit d'homme, vainqueur de l'espace et du temps.

Mais ce bolide de fer et d'acier, qui nous rapprochait des collines, ne nous y conduisait pas: il fallut le quitter dans l'extrême banlieue de Marseille, en un lieu nommé La Barasse, et il continua sa course folle vers Aubagne.

1. Choisis un titre pour ce texte. ..................................................................

2. Dans le texte, trouve 3 noms ou expressions que l'auteur utilise pour nommer le tramway.

.......................................................................................................................

.......................................................................................................................

.......................................................................................................................

3.D'aprè le texte, on peut dire que le tramway est (barre ce qui ne convient pas):

rapide confortable bruyant chaud

4. Comment appelle-t-on le conducteur de tramway ? ................................

5. Copie ci-dessous la plaque qui se trouvait près du chauffeur



Pourquoi a-t-on écrit cela ?

A ton avis ...................................................................................................................................................................................................................…………………………………………....... …………………….......………………

Selon Marcel ..............................................................................................................................................................................................................................................
6. Sur ce plan, repasse en rouge l'itinéraire parcouru à pied par la famille.

Repasse en bleu le canal.

La Barasse. Ce fut pour les Pagnol jusqu’en 1907 l’arrêt où ils devaient descendre. Pour atteindre La Treille, la famille chargée de sacs à provisions, de paquets, entreprenait alors une marche longue et pénible, sous un soleil torride. On devait revenir vers Marseille, prendre le chemin vers la Valentine, puis tourner vers le carrefour des Quatre-Saisons. Jusqu’au jour où Joseph Pagnol rencontra son ancien élève d’Aubagne, Bouzigue, chargé de l’entretien du canal d’irrigation de l’endroit. Bouzigue détenait, à ce titre, les clés des propriétés. Il en donna le double à son ancien maitre. En suivant le canal, les Pagnol économisaient plusieurs kilomètres de trajet.

En 1907, une nouvelle ligne de tramway les conduira jusqu’aux Camoins, beaucoup plus près de La Treille.

Petits Indiens
J'avais un arc véritable, venu tout droit du Nouveau Monde en passant par la ................ du brocanteur. Je .................. des flèches avec des roseaux, et, caché dans les broussailles, je les ............ férocement contre la porte des cabinets. Puis, je volai le couteau «pointu» dans le tiroir de la cuisine : je le tenais par la lame, entre le .......... et l'index et je le lançais de toutes mes ............ contre le .......... d'un pin, tandis que Paul émettait un sifflement aigu, qui en faisait une arme redoutable.

Cependant nous comprîmes bientôt que la guerre étant le seul jeu vraiment intéressant, nous ne pouvions pas appartenir à la ........ tribu.

Je restai donc Comanche, mais il devint Pawnie, ce qui me permit de le scalper plusieurs ........ par jour.

Des coiffures de plumes, composées par ma mère et ma tante, et des peintures de guerre faites avec de la colle, de la confiture et de la poudre de craies de .............. , achevèrent de donner à cette vie indienne une réalité obsédante.

Parfois, les deux tribus ................ enterraient la hache de guerre, et s'unissaient pour la lutte contre les Visages Pâles. Nous ……………. des pistes imaginaires, marchant courbés dans de hautes herbes, attentifs aux empreintes invisibles, et j'examinais d'un air farouche un fil de laine accroché à l'aigrette d'or d'un fenouil. Quand la piste se dédoublait, nous nous séparions en silence... De .......... à autre, pour maintenir la liaison, je .............. le cri de l'oiseau-moqueur et Paul me .................. par «l'aboiement rauque de coyote».

Lorsque nous revenions à la ............ , le jeu continuait.

Le couvert était mis sous le figuier. Dans une chaise longue, mon père lisait la moitié d'un journal, car l'oncle Jules lisait l'autre.

Nous nous présentions, graves et dignes, comme il convient à des chefs, et je disais :

« Ugh! »

Mon père .................. :

« Ugh!

— Les grands chefs blancs veulent-ils recevoir leurs frères rouges sous leur wigwam de pierre ?

— Nos frères rouges sont les .................. , disait mon père. Leur route a dû être longue, car leurs pieds sont poudreux.

— Nous venons de la rivière Perdue, et nous avons marché trois lunes !

— Tous les enfants du Grand Manitou sont des frères : que les chefs partagent notre pemmican! Nous leur demanderons .................. de respecter les coutumes sacrées des Blancs : qu'ils aillent d'abord se laver les .......... !»

L'ouverture de la chasse
SAVOIR ECOUTER
1. Replace ces idées dans l'ordre du texte.

… Marcel va dormir.

… Marcel annonce son intention d'aller à la chasse.

… On annonce à Marcel que l'ouverture n'a lieu que le lundi.

… Toute la famille dine.

… On dit à Marcel qu'on va l'emmener parce qu'il l'a bien mérité.

… Marcel se met à pleurer.
2. Qui a dit ?
Marcel , Jules, Joseph, Paul
…. Moi, je porterai le déjeuner.
…. Tu as entendu : douze kilomètres dans les collines !
…. Tu as de bien petites pattes pour marcher si longtemps.
…. Je n'aime pas beaucoup qu'on se permette de critiquer mes fesses.
…. Elles ne sont pas grosses, les sauterelles, et pourtant elle saute bien plus loin que toi.
…. Je te promets que tu viendras avec nous dans deux ou trois jours, quand je serai mieux entrainé.




…. Mais à mon avis, Marcel a mérité de faire l'ouverture avec nous.
…. Je prends des forces pour demain !
…. L'ouverture ? Mais ce n'est pas demain !
…. L'oncle Jules est encore plus menteur

que toi.

Départ matinal
Comme Marcel insiste pour accompagner son père et l'oncle Jules à la chasse, ils lui promettent de le prendre avec. Mais, le matin de l'ouverture, ils ne le réveillent pas...
J'embrassai, Paul qui se recoucha aussitôt, et je descendis au rez-de-chaussée. Rapidement, je rallumai la bougie, je déchirai une page de mon cahier.

« Ma chère petite maman. Ils ont fini par m'emmener avec eux. Ne te fais pas de Mauvais Sang. Garde-moi de la crème fouettée. Je te fais deux mille bises.»


Je m'éveillai pour tout de bon. Paul était près de mon lit, et tirait doucement mes cheveux.

« Je les ai entendus, dit-il. Ils sont descendus sur la pointes des pieds.»

Un robinet coulait dans la cuisine. J'embrassai Paul et je m'habillai en silence. La lune s'était couchée. Il faisait nuit noire. A tâtons, je trouvai mes vêtements.

Avec de grandes précautions, j'ouvris la fenêtre, sans toucher aux volets. Le jour pointait; le sommet du Taoumé, au-dessus des plateaux encore sombres, était bleu et rose. En tout cas, je voyais nettement le chemin des collines : ils ne pourraient pas m'échapper.

J'attendis. Le robinet ne coulait plus.

« Et si tu rencontres un ours, chuchota Paul.

– On n'en a jamais vu dans le pays.

– Peut-être qu'ils se cachent. Fais bien attention. Prends le couteau pointu dans le tiroir de la cuisine.

– C'est une bonne idée, je le prendrai.»

« Qu'est-ce que tu fais? dit Paul.

– Je vais avec eux.

– Ils ne te veulent pas.

– Je vais les suivre de loin, à l'indienne, pendant la matinée... A midi, ils ont dit qu'ils mangeraient près d'un puits. Alors, à ce moment, je me ferai voir, et, s'ils veulent me renvoyer, je dirai que je vais me perdre, et alors ils n'oseront pas.

– Et maman, qu'est-ce qu'il faut lui dire?

– Je lui laisserai un petit billet sur la table de la cuisine.»

Je mis ce papier en évidence sur la table de la cuisine. Puis je glissai dans ma musette un morceau de pain, deux barres de chocolat, une orange. Enfin, serrant le manche du couteau pointu, je m'élançai sur la piste des fusilleurs.

Dans le silence, nous entendîmes des pas, sur des souliers ferrés. Puis la porte s'ouvrit, et se referma.

Je courus aussitôt à la fenêtre, et j'entrebâillai très légèrement les volets. Les pas faisaient le tour de la maison : les deux traitres parurent, et commencèrent à monter vers la lisière des pinèdes. Papa avait mis sa casquette et ses jambières de cuir. L'oncle Jules, son béret et ses bottes lacées. Ils étaient beaux, malgré leur mauvaise conscience, et ils marchaient d'un bon pas comme s'ils me fuyaient.

Perdu dans les collines
Marcel suit son père et l'oncle Jules partis à la chasse. Mais, bien vite, il s'égare.
Je regardai derrière moi, pour mesurer le chemin parcouru, et je vis là-haut, dans le ciel, une montagne inconnue. C'était le Taoumé, mais comme je n'avais jamais vu que sa face je ne le reconnus pas.

Je fus d'abord perplexe, puis inquiet. Je regardai encore, et de tous côtés. Je ne vis aucun repère : je décidai alors de retourner à la maison ou plutôt vers la maison : car, pour sauver la face, je ne me montrerais pas. J'attendrais, à la lisière des pinèdes, le retour des chasseurs, et je rentrerais avec eux.

Je revins donc sur mes pas, ce qui me paraissait facile : j'avais compté sans la malice des choses.

Les chemins qu'on laisse derrière soi en profitent pour changer de visage. Le sentier, qui partait vers la droite, a changé d'idée : au retour, il va vers la gauche... Il descendait par une pente douce : le voilà qui monte comme un remblai.

En bon Comanche, je cherchai mes traces : une empreinte, une pierre déplacée, une branche brisée. Je ne vis rien, et je pensai à la merveilleuse intelligence du Petit Poucet, génial inventeur de la piste préfabriquée : il était bien trop tard pour l'imiter.

Soudain, une ombre passa sur le taillis. Je levai la tête, et je vis un condor. Il planait majestueusement : l'envergure de ses ailes me parut deux fois plus grande que celle de mes bras. Il s'éloigna, sur ma gauche. Je pensai qu'il était venu par curiosité pure, pour jeter un coup d’œil sur l'intrus qui osait pénétrer dans son royaume. Mais je le vis prendre un large virage en passant derrière moi et revenir à ma droite: je constatai avec terreur qu'il décrivait un cercle dont j'étais le centre, et que ce cercle descendait peu à peu vers moi.

Je saisis alors mon couteau. Il me sembla que le cercle de la mort cessait de descendre. Puis, pour montrer à la bête féroce que je n'étais pas au bout de mes forces, j'exécutai une danse sauvage, terminée par de grands éclats de rire sarcastiques, si bien répercutés par les échos du ravin qu'ils m'effrayèrent moi-même... Mais cet arracheur de lambeaux sanglants n'en parut pas intimidé, et reprit sa descente fatale.

Le meurtrier venait de s'immobiliser, à vingt ou trente mètres au-dessus de ma tête : je voyais frémir ses ailes immenses, son cou était tendu vers moi... Soudain, il plongea, à la vitesse d'une pierre qui tombe. Fou de peur, je me lançai à plat ventre sous un gros cade, avec un hurlement de désespoir. Au même instant retentit un bruit terrible : une compagnie de perdrix s'envolait, épouvantée, à dix mètres devant moi, et je vis remonter l'oiseau de proie : d'un vol ample et puissant, il emportait dans ses serres une perdrix...

La gloire de mon père
Totalement désespéré, Marcel se prépare à passer la nuit dans une hutte en pierre. Puis, il se ressaisit, se remet en marche. Il s'approche d'un vallon...
J'étais encore à cinquante pas de la barre, lorsqu'une détonation retentit, puis, deux secondes plus tard, une autre ! Le son venait d'en bas : je m'élançai, bouleversé de joie, lorsqu'un vol de très gros oiseaux, jaillissant du vallon, piqua droit sur moi... Mais le chef de la troupe chavira soudain, ferma ses ailes, et traversant un grand genévrier, vint frapper lourdement le sol. Je me penchais pour le saisir, quand je fus à demi assommé par un choc violent qui me jeta sur les genoux : un autre oiseau venait de me tomber sur le crâne. Je frottai vigoureusement ma tête bourdonnante : je vis ma main rouge de sang. Je crus que c'était le mien, et j'allais fondre en larmes, lorsque je constatai que les volatiles étaient eux-mêmes ensanglantés, ce qui me rassura aussitôt.

Je les pris tous deux par les pattes. C'étaient des perdrix, mais leur poids me surprit : j'avais beau hausser les bras, leurs becs rouges touchaient encore le gravier.

Alors, mon cœur sauta dans ma poitrine : des bartavelles ! Des perdrix royales ! Je les emportai vers le bord de la barre – c'était peut-être un doublé de l'oncle Jules?

Comme je traversais péniblement un fourré d'argéas, j'entendis une voix sonore, qui faisait rouler les r aux échos : c'était celle de l'oncle Jules, voix du salut !

A travers les branches, je le vis. Il criait sur un ton de mauvaise humeur :

« Mais non, Joseph, mais non ! Il ne fallait pas tirrer ! Elles venaient vers moi ! C'est vos coups de fusil pour rrien qui les ont détournées ! »

J'entendis la voix de mon père, que je ne pouvais voir, car il devait être sous la barre :

« J'étais à bonne portée, et je crois bien que j'en ai touché une, j'ai vu voler des plumes.

– Moi aussi, ricana l'oncle Jules, j'ai vu voler des plumes, qui emportaient les bartavelles à soixante à l'heure, jusqu'en haut de la barre où elles doivent se foutre de nous ! »

Je m'étais approché, et je voyais le pauvre Joseph. Sous sa casquette de travers, il mâchonnait nerveusement une tige de romarin, et hochait une triste figure. Alors, je bondis sur la pointe d'un rocher qui s'avançait au-dessus du vallon et, le corps tendu comme un arc, je criai de toutes mes forces : « Il les a tuées ! Toutes les deux ! Il les a tuées ! »

Et dans mes petits poings sanglants d'où pendaient quatre ailes dorées, je haussais vers le ciel
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