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La technique selon Georges HébertLe geste ou mouvement naturel représente, par définition, le geste ou mouvement techniquement parfait ( ... ) il possède un certain nombre de caractéristiques... justesse, économie, utilité, esthétique. Le geste naturel étant le geste parfait ou pour mieux dire le plus perfectionné, ne s'exécute pas d'emblée : il est le résultat d'une suite de perfectionnements partiels et successifs. L’apprentissage et le perfectionnement du geste naturel reposent sur la graduation de la difficulté technique des exercices (ce que l'auteur appelle une gamme d'exercices). Mais si l'on décompose le geste, l'élément ainsi détaché doit conserver sa forme naturelle. Ainsi G. Hébert est-il d'accord avec G. Demeny : La décomposition dit mouvement en temps, l'exécution partielle en vue de son analyse sont incapables d'en donner la sensation ou l'idée ; la continuité dans l'acte est la condition même de l'acte ; en la brisant, ou en l'altérant, on modifie totalement le mécanisme nerveux et musculaire correspondant. L'auteur fait référence, tout comme Georges Demeny, au perfectionnement technique des mouvements des animaux, et apprendre (ré-apprendre) la technique du geste naturel n'est qu'une manière pour l'homme civilisé de retrouver les gestes de son espèce. En conséquence, quels étaient les savoirs et connaissances transmis pendant les « leçons » d'éducation physique ? On les trouve chez ces deux auteurs dans l'énumération d'un certain nombre de principes généraux d'exécution qui président à l'exécution des gestes avant toute recherche de perfectionnement : justesse, économie, utilité, esthétique. Du point de vue pédagogique, la différence essentielle est relative aux conceptions idéo-motrices de l'apprentissage qui sont ici convoquées et qui traduisent l'état des connaissances médicales et scientifiques de l'époque : l'idée que ce qui se conçoit bien s'exécute facilement et les gestes pour le faire nous viennent aisément conduit à privilégier la démonstration par le professeur et l'imitation par l'élève. Techniques sportives. L'invasion progressive du sport dans la société conduit à la reconnaissance tardive de sa valeur éducative par l'institution scolaire. Pour autant, la démarche précédente est méticuleusement reproduite qui conduit à assimiler très rapidement un sport à sa technique : l'éducation physique cesse alors d'être une éducation du mouvement. En devenant sportive, elle tend à se confondre avec un enseignement des techniques sportives. Intégrer le sport dans les programmes d'enseignement exige alors d'en fixer les enjeux éducatifs (le système d'attente) donc d'en finaliser la pratique. Cette intégration passe néanmoins par celle des sports, c'est-à-dire un ensemble de spécialités (ou disciplines) sportives. Leur multiplicité même exige d'ailleurs, pour les nécessités de l'enseignement, de les regrouper par familles, c'est-à-dire de construire des classifications en fonction de critères qui sont propres à leurs utilisateurs. On n’en finirait pas d'en rappeler les fondements. Prenons l'exemple - et c'est un choix volontaire - d'une classification qui n'a pas été conçue pour une utilisation pédagogique. Elle nous entraîne dans une cascade de déductions. L’institution sportive a adopté dès 1945, selon des critères strictement économiques, une classification (qui a elle-même évolué) et qui distingue aujourd'hui les sports olympiques, des sports non-olympiques (délégataires et agréés, délégataires et non-agréés), des fédérations multisport et affinitaires, et des fédérations scolaires et universitaires. Mais à l'intérieur d'une « famille » on peut trouver l’athlétisme, la gymnastique, la natation, etc. Et à l'intérieur de l'athlétisme on distinguera lors des compétitions, les courses, les sauts, les lancers, les épreuves combinées. Et à l'intérieur des sauts, une série de spécialités sportives : saut en hauteur, en longueur, à la perche, triple saut, chacune d'entre elles exigeant de la part de celui ou celle qui les pratiquent la maîtrise d'une technique. Sauf exception propre au niveau de développement technique particulier d'une spécialité (par exemple le lancer de poids où l'on hésite encore entre le lancer en rotation et le lancer de dos), il n'y a pour chacune d'entre elles qu'une technique, jugée la plus efficace, pour atteindre la meilleure performance possible (voire le record, qu'il soit mondial, olympique... ou personnel). En conséquence, la technique sportive est bien une configuration motrice stable, transmissible et efficace. Peut-on alors identifier les traits qui sont communs à l’ensemble de ces techniques sportives? La technique sportive vise l'excellence de la performance dans des conditions rigoureusement standardisées. On ne peut donc dissocier la technique (en général) et la technique sportive (en particulier) de sa signification et de sa valeur d’usage. Il serait tout aussi inapproprié d'utiliser l'over-arm-stroke pour parcourir un 100 mètres nage libre aujourd'hui que d'utiliser la nage papillon pour traverser la Manche (sauf évidemment si le règlement impose que la traversée de la Manche doit se faire dans ce style et qu'un livre des records est ouvert). En ce sens, la technique sportive est arbitraire et artificielle. Arbitraire en ce qu'elle résulte d'une convention réglementaire qui fixe conventionnellement les conditions d'enregistrement d'une performance (appel un pied au saut en hauteur, ne pas franchir la zone de lancer, toucher le mur à deux mains, etc.). Artificielle parce que la technique sportive n'est adaptée qu'à un seul usage et un seul but : citius, altius, fortius. La technique sportive est une configuration provisoirement stable (elle est donc évolutive), qui répond à un système de contraintes imposé par un règlement. Le règlement peut changer, souvent d'ailleurs après que les athlètes l'aient transgressé. La technique sportive est donc le résultat d'une perpétuelle invention technique, généralement liée au sens pratique plus qu'à des découvertes de laboratoire. Elle est une réponse à un problème posé en termes de contraintes spatio-temporelles. Elle est au sens strict une motricité sous contrainte. - La technique sportive n'est adaptée qu'à une situation sportive définie par et pour l'institution sportive. Les caractéristiques de cette situation ont donc pour effet de décontextualiser les productions motrices habituelles des sujets en orientant celles-ci vers des modèles non usuels d'action. La technique sportive, dans sa configuration motrice, est la même pour tous les concurrents quels que soient leur sexe, leur âge, leur origine sociale et professionnelle, leurs croyances ou leurs convictions politiques. Elle s'impose donc comme un modèle planétaire d'excellence sportive. Ce qui ne signifie pas qu'elle est apprise ou assimilée de la même manière. Il y a dans la technique un aspect formel et abstrait strictement biomécanique et descriptif et un aspect humain, signifiant qui tient aux conditions particulières de son appropriation et de sa maîtrise. Comme le fait remarquer Jean Vivès, il convient de distinguer la transmission intellectuelle de la technique de sa transmission pratique. On concédera volontiers que les techniques sportives sont une invention de nos sociétés industrielles. Elles ne sont, par exemple, en aucun point comparables avec celles utilisées dans les jeux traditionnels ou dans les pratiques conscriptives. La raison en est simple : elles n'ont pas la même signification, elles n'ont pas été créées dans le même but. Ce qui différencie le sport des jeux traditionnels et des pratiques conscriptives a été maintes fois décrit et analysé. On remarquera enfin que l'introduction tardive du sport dans les programmes d'enseignement n'a pas que des raisons culturelles et politiques, mais a aussi des causes techniques et pédagogiques : enseigner le sport exige de transmettre une configuration motrice stable. Or, pendant la première moitié du XXe siècle, l'imprécision des règlements, l'évolution des matériaux et des matériels contribuaient à une grande instabilité des modèles techniques. De plus, la transmission de ces techniques ne disposait pas d'une « méthode » sûre. On se souviendra en particulier de l'aveu de Bellin du Coteau: aucun ouvrage n'a présenté pratiquement une méthode sportive comparable à la méthode française ou à la méthode suédoise. Quel peut être alors le statut des techniques sportives dans l'enseignement de l'éducation physique? Précisons d'abord, à la suite d'Olivier Reboul, qu'il n'y a d'enseignement, et donc d'enseignants, que dans l'École et que cet enseignement propose des apprentissages scolaires. En conséquence, les techniques corporelles sont soumises à des analyses savantes pour les seules nécessités d'un apprentissage systématique par le biais d'un enseignement. Chacun sait que l'on peut apprendre indépendamment de tout enseignement et que tout enseignement ne provoque pas nécessairement des apprentissages. Apprendre n'est le corrélat d'enseigner qu'à deux conditions : d'abord qu'on soit soumis à un enseignement; ensuite que cet enseignement ait atteint son but. Les nécessités institutionnelles d'un enseignement collectif exigent de formaliser ce qui doit être appris ainsi que les procédures par lesquelles l'enseignement doit faciliter ces apprentissages. Ce phénomène déjà perceptible chez Georges Demeny n'a fait que s'accentuer à partir des années soixante lorsque les enjeux éducatifs et pédagogiques se sont déplacés : à la guerre des méthodes qui avait prévalu jusque là, succède une guerre technologique sur la nature des contenus de l'éducation physique qui oppose les défenseurs d'un enseignement des techniques sportives aux défenseurs d'une éducation motrice (ou psychomotrice ou psychosocio-motrice). Comme le remarquait fort justement Jean Le Boulch : l'action éducative se déroule toujours sur un continuum dont l'un des pôles est le développement de la personne et l'autre les apprentissages culturels. L'histoire récente de l'éducation physique et sportive peut en partie s'expliquer par la recherche d'un compromis né de cette alternative... |
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