télécharger 142.26 Kb.
|
Un drame encore tabou : les contentions Dr B. Pradines, 26 juin 2008 IFSI du CH Albi. Site web : http://users.aol.com/Dgeriatrie/ Plan : Introduction I. Les contentions physiques (ou mécaniques) : elles peuvent être appliquées au fauteuil ou au lit du résident. A. Définitions B. Modalités pratiques d'utilisation C. Prévalence de la contention physique au fauteuil D. Prévalence de la contention physique au lit E. Données de la littérature concernant la contention physique II. Les contentions architecturales A. Définition B. Modalités pratiques d'utilisation C. Commentaires III. Les contentions pharmacologiques (ou médicamenteuses) utilisent des psychotropes, c'est à dire des médicaments psychoactifs A. Définition B. Quels médicaments sont employés ? D. Données de la littérature concernant la contention pharmacologique IV. Les contentions psychologiques A. Définition B. Modalités pratiques d'utilisation C. Commentaires Conclusion Bibliographie ![]() Introduction Dans les pays démocratiques qui se font fort d'assurer la libre circulation des personnes, la contention, quelle que soit sa forme, pose d'énormes problèmes, inavoués et encore inavouables. Par exemple, il existe une contradiction entre la charte des personnes âgées dépendantes et le principe des contentions. Les articles 1 et 3 stipulent : Article I - Choix de vie : Toute personne âgée dépendante garde la liberté de choisir son mode de vie. Article III – Une vie sociale malgré les handicaps : Toute personne âgée dépendante doit conserver la liberté de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie de la société. Il est possible de distinguer quatre types de contentions : - Les contentions physiques (ou mécaniques) : elles peuvent être appliquées au fauteuil ou au lit du résident. - Les contentions pharmacologiques (ou médicamenteuses) utilisent des psychotropes, c'est à dire des médicaments psychoactifs. - Les contentions architecturales. - Les contentions psychologiques. Envisageons-les. I. Les contentions physiques (ou mécaniques) : elles peuvent être appliquées au fauteuil ou au lit du résident. A. Définitions 1. L'Encyclopédia Universalis (version DVD 2005) propose la définitions suivante pour notre propos pour le mot "contention" : immobilisation d'un malade, d'un animal, pour mieux le soigner. 2. Quant à lui, le dictionnaire Logos de Bordas (1976) indique l'étymologie. Ce mot vient du latin contentio = lutte. Les trois définitions proposées sont les suivantes : a) action de maintenir en place, spécialement un os fracturé. b) ce qui sert à rendre immobile un animal que l'on veut ferrer ou opérer. c) effort soutenu dans la tension de certaines facultés : la contention de l'intelligence, de la volonté. 3. Pour Nouvel F. (Nouvel F. et al. 1999), la contention consiste à restreindre, de façon plus ou moins sévère les initiatives motrices d'un individu. 4. Les recommandations de L'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé devenue Haute Autorité de Santé) concernant les contentions (France, octobre 2000, adresse : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/contention.pdf). Elles proposent la définition suivante : "La contention physique, dite passive, se caractérise par l'utilisation de tous moyens, méthodes, matériels ou vêtements qui empêchent ou limitent les capacités de mobilisation volontaire de tout ou d'une partie du corps dans le seul but d'obtenir de la sécurité pour une personne âgée qui présente un comportement estimé dangereux ou mal adapté." Dans l'annexe 3 de ce document, deux précisions complémentaires sont apportées, relatives à la difficulté d'enlever la contention et à l'accès au corps : "On appelle contention physique l'utilisation de toute méthode manuelle, tout dispositif physique ou mécanique qu'un individu ne peut ôter facilement et qui restreint sa liberté de mouvement ainsi que l'accès à son propre corps." 5. De son côté, le CDRH (Center for Devices and Radiologic Health), organisme dépendant de la FDA (Food and Drug Administration), indique la définition suivante (traduction par l'auteur de ce texte) : "Contention protectrice : un dispositif incluant, mais non limité, à un bracelet de poignet, un bracelet de cheville, un gilet, une mitaine, une veste droite, le maintien de l'ensemble du corps ou d'un membre, ou un autre type d'attache dont le but est médical et qui limite les mouvements du patient dans la mesure nécessaire pour effectuer le traitement, l'examen ou la protection du patient ou d'autres personnes." 6. Enfin, Fromage (Fromage et al. 2003) donne la définition suivante : "L'ensemble des moyens physiques visant à retreindre partiellement ou complètement les mouvements d'une personne et qui nécessitent l'aide d'un tiers pour être enlevés. La contention suppose donc l'intervention d'un tiers à deux moments." B. Modalités pratiques d'utilisation 1. Au fauteuil, elles consistent le plus souvent en ceintures de maintien, abdominales ou pelviennes. Elles peuvent aussi être réalisées à l'aide de vestes, de gilets ou de harnais, ou bien de vêtements ou encore de draps détournés de leur utilisation habituelle. Un fauteuil à assise profonde peut être utilisé pour rendre impossible toute tentative de retour à la station debout. A son tour, le fauteuil peut être fixé de manière à ne pas être déplacé, par exemple bloqué par ses freins ou encore attaché à un radiateur. 2. Au lit, ce sont surtout des barrières de lit, mais aussi des sangles ou ceintures abdominales. A domicile, une technique souvent employée consiste à border étroitement le lit en plaçant le pan du drap supérieur et d'une ou de plusieurs couvertures sous le matelas de manière suffisamment inamovible pour immobiliser la personne alitée. Les lits de type Alzheimer, qui peuvent être abaissés davantage que les lits habituels (sommier environ à 15 cm du sol), constituent une éventuelle contention par l’impossibilité de se lever. 3. Dans les deux situations décrites ci-dessus, le patient peut subir une contention au niveau d'un ou des deux membres supérieurs sous la forme d'une attelle ou d'un bracelet. Cette éventualité est fréquente dans les services de soins aigus ou bien au cours d'une affection intercurrente, le plus souvent pour sécuriser un dispositif de perfusion intraveineuse. La sauvegarde d'un autre dispositif motive parfois leur emploi : sonde urinaire, sonde nasogastrique, poche de colostomie, sonde d'intubation trachéale, sonde de trachéotomie, sonde nasopharyngée ou lunettes nasales pour oxygénothérapie en ventilation spontanée, pansement, suture chirurgicale, drain, lame, cathéter artériel, sonde d'entraînement électrosystolique. Des mitaines ont été utilisées au cours des épisodes de prurit pour éviter les lésions de grattage, ou encore pour éviter l'arrachage des vêtements ou des dispositifs palliatifs utilisés dans la prise en charge de l'incontinence urinaire et/ou fécale. Pour Leith, l’utilisation des contentions est toujours discutable, souvent inutile (Leith BA, 1999). tableau 1 : localisation, modalités et justification des contentions physiques
|
![]() | ![]() | ||
![]() | ![]() | ||
![]() | ![]() | ||
![]() | ![]() | ||
![]() | «difficiles, résistants et manipulateurs». Par le biais de ces invalidations réitérées, la boucle de la répétition du traumatisme... | ![]() |