Underground un Québécois à Paris Roland Michel Tremblay Éditions T. G., Paris Du même auteur, publiés chez l’éditeur iDLivre : L'Anarchiste (Poésie) Denfert-Rochereau (Roman) L'Attente de Paris (Roman) L'Éclectisme (Essai)








titreUnderground un Québécois à Paris Roland Michel Tremblay Éditions T. G., Paris Du même auteur, publiés chez l’éditeur iDLivre : L'Anarchiste (Poésie) Denfert-Rochereau (Roman) L'Attente de Paris (Roman) L'Éclectisme (Essai)
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date de publication14.04.2017
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Over the current period 1990-1995 the battle against AIDS is costing Canadian taxpayers over one billion dollars". So let's kill them now? Is that what they suggest? Sinon, qu'est-ce qu'ils essayent de prouver ici ? Une justification de l'homophobie ? P.6 : "Rejecting Christ, they reject His brothers, their neighbours, and, sometimes deliberately, infect them with the only life their lifestyle generates, the virus which produce AIDS, as many hemophiliacs and infected babies and Kimberley Bergalises can testify. (I know Kimberley is dead, but she's "milliards of times more alive than we." She is a person of uncommon importance in this context. Her dentist, apparently deliberately, infected her and five or six others.)" Il faut maintenant imaginer que le dentiste est gay (ils ne citent aucune source, how funny, on nous jette ça à la tête), il faut imaginer que le « apparently » means for sure et il faut croire que tous les gays feront la même chose. Sans compter que si les gays meurent du sida pour cause de leur immoralité, Kimberley, pure comme elle est, est morte non pas à cause de ses péchés, mais par erreur, à cause des gays. Comment pourraient-ils arriver à justifier un racisme virulent ou un antisémitisme aussi effrayant sans faire lever les foules ? Ici on parle d'homophobie et les gens sont encore très homophobes, à l'intérieur de toutes les races, de toutes les religions. Je ne crois plus en Dieu. Je ne crois plus en les religions. Rien de bon ne peut émerger d'une telle écœuranterie. Je ne crois plus dans les sociétés, elles suivent des gens sans les questionner sur leurs réelles motivations. Je ne crois plus aux gouvernements, ils changent d'opinions selon leurs intérêts, pour se faire élire. Je ne crois plus à l'altruisme, on ne m'en a jamais donné une preuve satisfaisante. Je ne crois plus en la vie, parce qu'on en fait une misère où personne ne peut vivre. Je ne décortiquerai pas le magazine en entier, cela n'en vaut pas la peine.

Il est minuit, je viens de sortir de ma douche, j'arrive de travailler. Je suis parti de la maison à huit heures ce matin. Seize heures en dehors de la maison pour une journée de travail. Demain je sors de chez moi à huit heures encore. J'espère m'en sortir pour huit heures du soir, arriver ici pour neuf heures, je travaille le lendemain matin. Aujourd'hui est une journée à oublier. Les pires journées de ma vie, les vraiment pires, sont ma journée de fou quand j'ai travaillé chez Polyson Jonquière et que la journée avait tellement déteint sur le moral de moi et ma patronne, que nous avons tous les deux fait de la grosse fièvre le soir, malades comme des chiens. Mes autres pires journées c'est chez Versabec, des journées de vingt heures, des banquets qui n'en finissaient plus ; la journée où j'ai manqué Sébastien en concert parce que je travaillais ; les soirées où je rencontrais Sébastien à Tactiks comme par hasard et qu'il m'avait inventé des raisons pour ne pas me voir ; lorsque Sébastien m'a annoncé qu'il m'avait trompé. Bref, aujourd'hui surpasse le lot.

Mon calvaire commence. Ma patronne s'est transformée en monstre exigeant, bête comme ses deux pieds, intolérante, elle te fait sentir inférieur et incompétent. Elle ne semble même pas s'être rendue compte que j'ai installé à moi seul une terrasse pour quarante-huit personnes avec un soleil effrayant et plus de 34 oC. J'ai tellement sué aujourd'hui que j'ai bu six seven-up dans les deux premières heures et je n'ai jamais eu envie de pisser. Esti de journée de calvaire ! J'ai cuit de 9h le matin jusqu'à 13h pour tout installer, nettoyer, figurer ce que j'ai à faire. Ensuite, jusqu'à 17h, j'ai gratté avec une pièce d'un dollar tout un tableau menu écrit au crayon effaçable, mais qui ne s'effaçait plus. J'ai passé la journée à m'éponger le visage avec mon autre gilet à manches courtes. Vers 14h, une pluie torrentielle aussi subite qu'imprévue fait rage. Il y a justement un festival de danse à côté, tout le monde l'autre bord de la fenêtre dans le musée me regarde courir d'un bord et de l'autre, complètement trempé, serrer les parasols. Parasols qui ne tiennent pas sur les tables, j'avais déjà perdu une heure à les installer, ils tiennent par des petites vis en plastiques, résultat : quatre ampoules. Toutes mes boîtes sont foutues. Après cela, le soleil est de retour. Je souffre maintenant d'insolation, je tombe de sommeil. Il est 18h10, 20h00 ne viendra jamais. Le pire, je vais finir à 21h00 (j'ai fini à 22h30 finalement !), il y a tellement à faire pour ramasser. Et là, de 16h30 à 17h30, me voilà qui m'ennuie, qui ne sait plus quoi faire, après avoir passé l'après-midi à gratter et à me lamenter.

Arrivent soudainement, vers 17h30, ma patronne et un gros bonhomme. Le bonhomme, une grosse tête, plus grosse que son énorme ventre, commence à chialer comme jamais un client n'a chialé en deux ans où j'ai travaillé à la cafétéria de l'université. Dieu sait pourtant comment ça chiale une gang de secrétaires et d'employés de bureau et de francophones qui veulent des services en français et d'anglophones hautains pointilleux. Le vieux christ, parce qu'il n'y avait pas de glace, commence à demander qui s'occupe de la place, quelle compagnie. Je dis le CNA, il répond que le CNA a des prix plus élevés que ses services. Je lui dis de dire cela à ma patronne, pour rendre cette situation embarrassante plus sympathique. Ma patronne répond que les prix sont les prix. Le vieux tient absolument à rendre le tout intolérable, il répond : « Non, je parle du service ! Un service totalement inadéquat, de mauvaise qualité... » Là, je fumais, il a parlé de glace, on ne savait plus trop s'il en parlait encore. J'ai dit au monsieur que je m'excusais, qu'à l'avenir il y aurait toujours de la glace, beaucoup de glace, de la glace pour toute sa belle famille. J'ai mentionné la difficulté de toujours s'approprier des choses à cause de toute la sécurité qu'il y a en dedans. C'est vrai, à chaque six mètres très exactement se tient un garde, sans compter ceux qui marchent partout, une armée. Bref, ma patronne se retourne et dit une phrase surprenante : « Pas du tout. » Elle me dit de me taire et dit merci au monsieur brutalement. Le monsieur saute vingt pieds dans les airs, le voilà qui réprimande ma patronne et lui dit que j'ai raison, que c'est très correct de s'excuser comme je l'ai fait et qu'elle donne un service inadmissible. Alors il lui demande son nom. Aurait-elle été assez folle pour le lui donner ? Non. Au contraire, elle met tout le blâme sur moi. Allez-y ! Un jeune morveux, ça peut en prendre ! Elle dit au monsieur qu'elle a envoyé le boss-boy me demander si j'avais besoin de quelque chose vers 4h, que c'était ma responsabilité de lui demander de la glace. J'avais envie de lui rendre ma démission sur-le-champ. Mais j'ai plié. Plié comme jamais un ver de terre ne plie, et comme jamais j'espère ne plus plier devant un patron minable. Le bonhomme fulminait. On voyait qu'il voulait en dire plus long, ma patronne l'a retourné après qu'il ait demandé une deuxième fois son nom. Là, après que le vieux se soit assis avec sa famille, ma patronne me chicane comme si j'étais du poisson pourri, un moins que rien. C'est la première fois de ma vie que je ne cachais pas ma colère devant un patron. Elle parlait, je disais un oui très bête. Elle finit par aller chercher de la glace et de l'eau en me reprochant gravement ce manque. Ouh le maudit, il faudrait se plier à ses genoux. La sottise a-t-elle une limite ? Non. Voilà que le bonhomme me relance, il veut savoir son nom. Je ne veux pas le lui donner. Des petits fatigants à tête enflée, si je peux éviter qu'ils causent des histoires... Il commence à me dire que si jamais j'ai des problèmes, de l'appeler. Il me dit son numéro, facile à retenir. Il a des contacts hauts placés, il peut intervenir plus haut qu'elle. Depuis quand les gros pleins de sous prennent la peine de défendre les p'tits cons en bas de la hiérarchie ? Depuis qu'ils veulent montrer qu'ils ne sont pas n'importe qui et qu'ils ont raison de chialer ? Je n'en doute pas monsieur que vous n'êtes pas n'importe qui, moi-même d'ailleurs, vous savez, je ne suis pas n'importe qui, je ne suis même pas quelqu'un. Je vous avouerais que je me fous pas mal de votre galerie d'art et de votre position dans je ne sais plus quelle organisation. Il m'a redemandé son nom. Intarissable. Je lui ai dit que je comprenais ma patronne, que c'était difficile de faire fonctionner une cafétéria, qu'elle était fatiguée (conneries !). Je n'y ai pas donné son nom. Nathalie arrive à ce moment, je lui avais laissé un message pour qu'elle vienne me voir. Ma patronne arrive également. La situation se complique, j'essaye de m'approcher pour lui dire que ce n'est pas le moment, le monstre s'écrie : « Roland ! ». Un client attendait. Là elle m'a chialé de plus belle. Nathalie attendait. Après que ma patronne soit repartie Nathalie capotait. Le bonhomme me parlait encore, il voulait savoir son nom. Nathalie est partie en me laissant un numéro, on n'a pas parlé, je voulais pleurer et c'est vrai. J'avais vraiment envie de pleurer. Il a fallu que j'aille marcher plus loin à cause du vieux... il m'a souhaité bonne chance. Pour une première journée de travail, ça inaugure très bien.

J'ai cuit toute la sainte journée, pas un client entre 14h et 18h. La vie est plate, je n'ai plus d'énergie, amorphe, je suis une grosse boule de chair en décomposition. J'ai bu quatre jus et un pichet d'eau dans la seule première heure. Je n'ai pas envie de pisser. Je n'ai pas fait 3 $ de pourboire, je me fais exploiter. A la radio ce matin ils parlaient de nouveaux records de température, journées plus chaudes jamais vues depuis trente ans pour les quatre jours où je travaille. Comme par hasard. Il mouillera lundi et mardi, mes jours de congés, pour qu'il fasse beau ensuite. Je suis trop mort pour être découragé, trop inconscient par la fatigue, je ne suis plus capable d'écrire. Hier, en passant au-dessus du pont sur Main Street, j'ai passé près de me tirer en bas. Le problème c'est que je n'en serais pas mort. J'ai pris l'autobus ce matin, l'idée de prendre la bicyclette comme d'habitude est impossible vu ma fatigue généralisée et la chaleur. En dépit de ce que j'ai dit, je suis un homme d'hiver, vive l'hiver ! Les justes milieux, cela existe-t-il ? Les emplois qui sont endurables, cela existe-t-il ? La vie me semble être un cauchemar dont l'on ne se réveillera pas, quelqu'un a déjà dit ça je crois. Je me demande s'il a souffert plus que moi. Il y a quelques gars qui s'exhibent le bedon, ils sont beaux, ça ne compense pas pour la température. Exigerions-nous de quelqu'un qu'il se mette à vendre des chocolats chauds à l'extérieur avec 35oC sous zéro ? (J'allais dire non, mais c'est mal connaître la société.) Alors pourquoi exiger que je vende des liqueurs à des clients inexistants par 35oC ? Quel cliché, je travaille à Ottawa sur la terrasse du Musée des beaux arts et mon horloge personnelle est celle du Parlement. Je suis juste à côté. Quelle belle carte postale. Môman, je suis à Paris, je travaille à l'Arc de triomphe avec vue sur la Tour Eiffel !

L'Eglise catholique a annoncé dans le journal qu'elle reconnaîtrait sous peu son antisémitisme marqué, donc son racisme et ses crimes de guerres, plus particulièrement durant la deuxième guerre mondiale. Elle a beaucoup aidé à faire tuer les six millions de Juifs et les 220 000 à 1 000 000 d'homos. Que le pape reconnaisse l'immoralité de son institution dans le passé est un bel effort, mais qu'il ne veuille reconnaître son immoralité actuelle, ça, ça me dégueule. Les gens sont cons. Ils sont tant embarqués que de vendre des Juifs dans le temps et vendre des gays aujourd'hui, cela ne fait aucune différence. Quand l'Eglise reconnaît ses torts, personne n'en prend la responsabilité, pas même le pape. Pire, personne ne fait de parallèle entre l'Histoire et les événements d'aujourd'hui, personne n'en tire de leçon pour l'avenir. Allez-y monsieur le pape ! On va vite les oublier vos excuses, on ne les a même pas entendues vos excuses ! Mais on en souffre encore de vos erreurs, on en souffrira encore. Pourquoi l'Eglise reconnaît-elle enfin quelques-uns de ses torts ? Pour ses seuls intérêts, surtout pas par respect ou remords. En religion on ne se sent jamais coupable d'agir, parce qu'on a toujours des excuses irréfutables. On ne peut effectivement pas réfuter Dieu, on ne peut même pas prouver son existence.

I'm gonna stop working here. It's a hard decision to take, but I care for my health more. I'm not going to work 55 hours a week and the bonus hours when there is a festival or a show. I'm not going to burn in the sun all summer always running to get paid 5,80 $ an hour. I don't get any tips and the minimum wage is already more than 7,25 $. It's well known, with the minimum wage you're not able to survive.

C'est maintenant officiel, hier il a fait 36oC, avec le facteur humidité : 44oC. Ils m'ont dit qu'il y a eu une alerte, on a indiqué partout aux gens de ne pas sortir sans raison valable et surtout, de ne pas passer plus de vingt minutes au soleil. Je m'aligne pour passer mon troisième jour en plein soleil. Ils ont même fermé les écoles en après-midi et plusieurs employés de bureau sont partis beaucoup plus tôt. Ainsi donc je ne me lamentais pas pour rien. Mais alors peut-être me fais-je de fausses idées sur mon travail, ce n'est peut-être pas si pire ? Peut-être me faudrait-il plus de courage ? No way! I'm finishing the work at Sébastien's place, I'm going to pass a month in Jonquière. Non, au Lac-St-Jean.

Je suis brûlé au troisième degré. Je m'en fous si on ne me paye pas mes quatre jours, il faut que je m'en sorte. Il faut que je m'en sorte. Ah Ah Ahhh Ahhhhh AAAAAAhhhh, je vais subir une combustion instantanée ! On ne retrouvera que mes deux palettes avant ! Midi dans dix minutes. Je ne vais plus revoir personne, je vais mourir avant le point culminant. Depuis ce matin j'ai bu six jus et un pichet d'eau. Je ne fais que boire et me lamenter.

C'est extraordinaire, il y a une petite église de l'autre côté la rue, eh bien, dans la dernière heure il y a eu un mariage en limousine blanche, une naissance-baptême en Ford bleue, une visite de touristes en bus londonien rouge à deux étages, un mort dans un corbillard noir. Qui a dit que les églises se mourraient ? Ils fêtent leurs rites en série, de façon industrielle, même les touristes se font maintenant exploiter. Les gens courent de leur voiture jusqu'au musée à cause de l'air climatisé. Moi je meurs dans ma sueur. Avant-hier j'ai passé près de perdre connaissance, hier aussi. Pauvre mort, pauvres touristes, pauvres mariés. L'un en train de décomposer deux fois plus vite sous la chaleur, les autres en train de regretter leur titre de touristes officiels du Canada et les autres prennent un coup de vieux à même le mariage. Ça ne donne pas envie de naître. Ils vont faire l'amour pour la première fois ce soir (ils n'ont pas le choix, l'Eglise ne sanctionne que les unions vierges), ils vont rester collés ensemble comme des vers de terre, ils vont se demander si c'est normal. Ça va paraître dans le National Enquirer : deux mariés devenus siamois par leur mariage doivent être décollés par la science ! Ça vendrait un max. Je vais arrêter de leur donner des idées, aux dernières nouvelles ils avaient posé un bébé et avaient titré : ce bébé a 72 ans ! J'imagine la grand-mère de 72 ans en train de se pâmer devant la photo du bébé, à essayer de comprendre comment ça se peut qu'il n'ait aucune ride.

Une vieille dame vient de me dire que j'avais bien du mérite de travailler en cette chaleur. Ce n'est pas vrai, j'abandonne ! Une autre fille vient de me dire : "Do you like your job?" Sébastien est venu me voir. Il s'est acheté des sandales et le problème c'est qu'on ne voit pas ses orteils, ce n'est donc pas assez sensuel. Gab et Robert sont venus aussi. Robert est charmant, d'autant plus qu'il ressemble à Morrissey. Paraît-il, il est genre un peu nudiste. Il est toujours tout nu dans la maison. Pour déjeuner il lui faut être tout nu. Quand il doit aller travailler, ce qui le décourage, c'est de devoir s'habiller. Gab dit qu'il commence à aimer ça aussi, faire le nudiste avec Rob. Mais Robert n'irait pas dans un camp ou une ville de nudistes, il ne se trouve pas assez beau. Gabriel a dit que les nudistes ne sont pas exhibitionnistes, ils sont en majorité assez laids. Le royaume de la laideur en chair et en os, ce doit être terrible !

16h15, la lourdeur de la chaleur commence à se dissiper. I begin to enjoy life a bit. But in 45 minutes I have to close. Heureusement qu'une des clientes a surveillé pour moi la terrasse pour que j'aille aux chiottes pour le big job (pas le big bang), sinon je serais mort là. On se fout pas mal de moi ici. Je meurs encore dans cette température, les frigidaires dégagent quatre fois plus de chaleur qu'ils produisent de froid. Ma bonne femme de tantôt est alcoolique, trois bières et elle dit qu'elle aime mieux boire au goulot. Elle sent même la nécessité de se justifier : « Vous savez, plusieurs femmes boivent à la bouteille... » ben oui, ben oui, j'm'en fous pas mal. Elles feront bien ce qu'elles voudront, mais il faudrait arrêter de se justifier, ça démontre qu'il y a un malaise. D'ailleurs, elle regrettait un peu son verre lorsque je lui ai dit que boire au goulot, c'était davantage pour ça que la bouteille de bière avait été dessinée, ils ont fait exprès pour lui donner une forme phallique. L'ironie c'est qu'il n'y a que les hommes qui boivent au goulot. Elle s'est étouffée.

Tantôt j'ai passé proche d'embrasser Sébastien dans le cou pendant le spectacle de danse. Je me suis réveillé juste avant de le faire, tout le monde se serait retourné, les danseurs se seraient arrêtés de danser pour nous regarder.

Il y a une folle qui vient d'acheter le dernier sandwich végétarien que je me réservais. Con que je suis, pourquoi lui ai-je donné au juste ?

Voilà, toutes d'insipides banalités sur mon travail. C'est d'ailleurs tout ce que je serais capable de produire ici. Je deviens un vrai aliéné. Je suis fatigué mort. Je n'en peux plus. Je travaille encore demain, comment m'en sortir ? Oh oh, l'heure du calvaire commence, il faut que je ferme.

Je suis incapable de garder les yeux ouverts. Est-ce que je m'endors ou est-ce le soleil et les brûlures qui m'obligent à fermer les yeux ? Ma Bible est vraiment maganée, elle est toute sale. C'est elle qui a écrasé la banane au fond de mon sac hier. C'est bien, une Bible ça se doit d'être sale. J'ai tellement mal partout que j'ai même mal aux cheveux. C'est inquiétant, ça ne m'est jamais arrivé, pour moé m'a toute les parde. Il y a quelques beaux gars au loin, ils sont trop loin pour que je puisse me rincer l'œil. Hier la femme qui a mangé le dernier sous-marin est restée assise plus de quatre heures à sa table, se levant enfin lorsque tout était ramassé et qu'il ne restait que sa table à mettre avec les autres. Elle s'est levée et m'a dit que j'étais patient. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est son trip de traîner sur les terrasses pour voir si on va réagir ? Lui dire de crisser le camp ? Il y a des gens bizarres qui n'ont vraiment plus rien à faire.

Midi, le Parlement sonne ses cloches. Je partirais pour la plage, je mourrais dans l'eau, quel plaisir ce serait. Que font les gens au musée en pareille journée ? Avec une telle chaleur sur Ottawa. Béatrice, la nouvelle poétesse d'Ottawa, trouve que le Parlement ressemble à un stérilet dans son livre
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