Underground un Québécois à Paris Roland Michel Tremblay Éditions T. G., Paris Du même auteur, publiés chez l’éditeur iDLivre : L'Anarchiste (Poésie) Denfert-Rochereau (Roman) L'Attente de Paris (Roman) L'Éclectisme (Essai)








titreUnderground un Québécois à Paris Roland Michel Tremblay Éditions T. G., Paris Du même auteur, publiés chez l’éditeur iDLivre : L'Anarchiste (Poésie) Denfert-Rochereau (Roman) L'Attente de Paris (Roman) L'Éclectisme (Essai)
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date de publication14.04.2017
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« Bonjour mesdames et messieurs. Excusez-moi de vous importuner, je sais que ce n'est pas la première fois aujourd'hui et j'espère que ce sera la dernière. » Tu parles d'une solidarité. Et là, c'est ici que l'histoire change un peu selon la personne : « Je n'ai pas mangé depuis deux jours. J'ai perdu mon emploi, ma femme et mes enfants. Je me suis retrouvé dans la rue. Si vous pourriez me dépanner de quelques francs ou même d'un ticket restaurant, ça pourrait me permettre de me loger, de me nourrir et de me laver ce soir. Je vous remercie mesdames et messieurs de votre générosité et j'espère que ça ne vous arrivera jamais. » Tu parles s'ils le souhaitent, et d'ailleurs ça risque de m'arriver bientôt. Parfois on entend la même histoire raconter par deux personnes différentes, dans deux coins différents du métro. Peut-il vraiment y avoir deux hommes qui ont des femmes qui se font des tampax avec des kleenex et du scotch tape (des serviettes hygiéniques avec des mouchoirs de papier et du ruban adhésif) ? Ces mendiants qui me rendent coupable, moi qui ne pourrai même pas vivre au-delà du mois de novembre. Je donne sans cesse mes dernières pièces empruntées à ces femmes arabes qui ne bougent pas, assises sur des marches, tenant un enfant ou deux. Elles restent là pendant des heures, ça parce qu'ils sont probablement ici illégalement et que cela, ça ne pardonne pas. Ça ne m'en prendrait pas beaucoup pour être ici illégalement. Perdre un papier important ou me le faire voler, faire une erreur dans toute la paperasserie administrative ou de l'immigration, tout cela est fort possible. Ne plus avoir d'argent pour retourner au Canada, ou être incapable d'y retourner sous peine de perdre quelque chose ici, comme la carte de résident. Et puis je voudrais travailler mais c'est illégal.

Il y a aussi les musiciens, Sébastien n'aura pas de problème à en trouver, les métros en sont pleins. Souvent ils sont agressants, ils entrent juste avant que les portes ne ferment alors qu'il n'y a plus de place et que les gens sont crevés de leur journée. Ils commencent à se faire de la place et à jouer de l'accordéon alors qu'ils semblent ne savoir qu'un morceau ou deux. Est-ce que ça paye la mendicité ? J'ai l'impression que oui, sinon, que font tous ces gens, il faut bien qu'ils payent leur logement, la bouffe. Tout ça est hors de prix à Paris.

Où sont les beaux gars en France ? Le seul que j'ai vu et qui m'a vraiment frappé c'était justement au BVG, l'auberge sur la rue des Bernardins. Un Américain je pense, ô ironie. Pas que les gars soient laids, mais d'un genre différent qui ne m'excite pas. Ça, pour ressembler à des cartes de mode, ils l'ont très bien. Grand, mince, l'air motard un peu, fragile à la fois (sont pas des Hell's Angels), ce n'est pas pour moi. Non pas que les Américains soient tous beaux, même en général, mais au moins on en voit quelques-uns de temps à autre qui sont biens. Peut-on se conditionner à ce qui est beau comme on se conditionne au café ? Est-ce que je m'habituerai à leur idée de la beauté d'un homme en France ? On en reparlera lorsque je serai vraiment en manque de sexe, ce qui ne saurait tarder.

J'ai dix jours pour lire dix livres de grammaire profonds et plats. Solution ? N'en lire aucun. Comment voulez-vous travailler sur une maîtrise si je n'arrive même pas à étudier le partiel d'un cours ? Je ne pense même pas au suicide, je m'en fous complètement.

Ouah, ça sent le ti-pére Nouël à plein nez, 1er décembre, mes copines at Ottawa U assistent à leur dernier cours de l'année et s'inquiètent à cause des examens. C'est à peu près la même chose pour moi, mon examen partiel est samedi de la semaine prochaine et c'est pire que n'importe lequel examen final que j'ai eu à passer at Ottawa U. Boosté comme je le suis, finalement, j'ai l'impression d'y jouer ma vie. Demain est une journée consacrée entièrement à la lecture du livre le plus plat de la planète, L'Enonciation en linguistique française. Il faut croire, la planète est pleine de ces livres tellement plats qu'ils fournissent de bonnes raisons aux gens de mettre fin à leurs jours. Ecrit par Maingueneau, Dominique. Si je rencontre cette femme à Paris, je la tue et ensuite je lui explique que c'est parce que j'ai quatre de ses briques à me payer en quatre jours. Allons voir dans quelle université de Paris elle enseigne... c'est non seulement un homme, mais il a de la chance en plus, il enseigne à l'université d'Amiens. J'ignore c'est où. Moi en France, la seule ville dont je connaisse l'existence, c'est Paris. Et ce n'est pas une ville française, c'est une ville internationale. La preuve c'est que je ne suis jamais allé à Paris par un autre chemin qu'en passant par le pôle Nord, ou du moins par le Groenland.

Aujourd'hui ça m'a fait chier, Franklin me prend pour un cave. Ah oui, pas besoin d'aller au cours, RM y va. Or, moi aussi j'avais l'intention de le prendre pour un cave aujourd'hui et j'avais décidé de ne pas y aller. Je l'appelle pour lui dire qu'il faut qu'il y aille, il me dit qu'il n'y va pas, et ce, même si je n'y vais pas. Mais il me signale que si je commence à ne pas aller à mes cours, c'est une mauvaise habitude que je vais prendre et qu'après je vais abandonner. En plus il ajoute que si je n'ai pas commencé à étudier, je suis déjà foutu. Paniqué ben raide je suis allé à l'école, j'ai sorti mes briques de Maingueneau et mes grammaires. Et lui ? Pendant ce temps j'ignore ce qu'il faisait, mais il réussit très bien à me faire marcher. Ce n'est pas mêlant, je suis téléguidable à distance. Il me semble l'entendre dire à Edrin combien je suis un petit con qui court d'un bord et de l'autre, naïf, qui fait tout ce qu'on lui dit de faire.

Il y a de si belles filles en France et des gars si laids que je vais me mettre à courtiser les filles. De toute façon ça ne donne rien de courtiser les hommes à la Maison des étudiants canadiens, là on ne peut pas faire plus straight. Parfois j'ai tendance à oublier qu'ils existent encore ceux-là. Steve, le gars à côté qui se vante d'être un homme rose, a un petit garçon de huit ans et a apprécié le livre Being at home with Claude de René-Daniel Dubois. Que penser d'un tel paradoxe ? Est-il gay ou est-il vraiment ce nouveau spécimen d'homme différent qui vient de naître avec la génération X ? Le gars d'en face aussi a aimé le livre, ils en discutaient tous les deux, se le vantant l'un l'autre. Peut-on être sensible, aimer les pièces de théâtre gaies, regarder les autres gars sans avoir l'impression d'être menacé, tout ça en étant hétéro ? C'est mes deux grands-pères qui doivent se retourner dans leur tombe, eux qui n'ont jamais osé changer une couche ou cuisiner quoi que ce soit. Demain avec eux (avec les gens de la MEC) je vais voir, en famille, une pièce de théâtre de Robert Lepage, le génie québécois en action.

A Paris il y a une idée qui vogue chez les gays comme quoi, après s'être bien assagi avec le sexe, le temps arrive où il faut se choisir une femme, l'épouser, aller rester avec elle. L'histoire dit même qu'il s'agit d'un mariage de convention et que la consommation du mariage y est un concept vague. Les époux gardent leur indépendance sexuelle, et paraît-il, il y a beaucoup de femmes à Paris prêtes à s'embarquer dans des histoires comme ça. On se croirait en plein roman balzacien, on se demande c'est quoi les intérêts de qui dans tout cela si ce n'est de sauver les apparences. Car enfin, la seule motivation qu'une femme hétéro aurait à se marier avec une tapette (les gays ont le droit de dire tapette, les straights non, alors pensez-y deux fois avant de m'appeler tapette), c'est pour garantir que les travaux trop difficiles comme de sortir les poubelles seront accomplis et pour montrer à toute la société qu'elles ne sont pas de vieilles filles. Ça pourrait également camoufler de nombreuses escapades. Le gay, lui, c'est probablement pour contenter ceux qui seraient encore ignorants du fait qu'il est gay. Egalement pour fermer la trappe des oncles et des tantes qui, perplexes, s'aventurent encore chaque jour de l'an à demander s'il n'y a pas une fraîche jeune fille à épouser dans notre vie, renforçant à chaque année un peu plus leurs doutes sur l'homosexualité. Mais remarquez que la vie parisienne est plus complexe que je ne le crois et que les intérêts de telles unions me sont encore peu connus. Ainsi on m'a présenté la belle Anaïk, 22 ans, mais qui semble plus jeune. Blonde, belles petites fesses rondes, j'en suis presque tombé amoureux. Le pire, chose impensable, je viens de me masturber en pensant à elle. N'allez pas en déduire que l'on pourrait changer la switch qui est dans mon cerveau. Ça arrive très peu souvent et ça ne dure jamais longtemps. Mais j'aimerais bien faire l'amour avec. J'ai dit à la blague, l'autre jour au souper, que je cherchais une épouse de convention pour avoir des enfants. Elle s'est écriée qu'elle était intéressée. Arrête ! Tu nourris des fantasmes que Sébastien ne pardonnerait jamais. La belle Anaïk. La question c'est, pendant combien de temps lui ferais-je l'amour en la désirant avant que je baisse les bras et que je lui annonce la fin de notre relation ? Si elle veut se faire un copain et moi de même, faudra-t-il les voir en cachette ? ou come on everybody, tonight is the night show: me, my wife, my boyfriend and my wife's brand new boyfriend. Je suppose que je jouirais plus à regarder le copain de ma femme sauter ma femme que moi à la sauter. Des plans de malade tout ça. Mais j'aimerais bien avoir des enfants. Pas besoin de mariage cependant. Je me demande quand je vais commencer à me renseigner à propos des moyens à ma disposition pour avoir des bébés in vitro, in vivo ou une femme qui voudrait elle aussi un enfant, ou prête à accepter de l'argent pour m'en faire un ou deux. La vente des bébés, un marché lucratif, à coup de 15 000 ou 25 000 dollars, plus onéreux qu'une automobile ! C'est pourtant moins gros qu'une auto et ça chiale en bonus. Les prix sont gonflés, c'est évident. On se rabaisse sur la morale encore une fois pour justifier de tels prix. Dieu qu'elle sert cette morale, à devenir immoral en fait. Combien d'avortements chaque minute à Paris seulement ? Combien de bébés donnés à la naissance ou tués après la naissance dans les pays bizarres où avoir une fille est une vraie perte pour la famille à cause des coutumes ? Un bébé ça ne vaut rien ! Alors donnez-m'en un gratuitement, il me coûtera de toute façon assez cher. J'ai l'intention de l'entretenir davantage que ce que mes parents ont pu mettre en argent pour maintenir en condition leur automobile ces vingt dernières années (une vraie fortune parce qu'ils avaient une Ford et une Hyundai).

Il est dangereux de devenir un modèle en société, on est alors la meilleure cible de Dieu pour prouver ou convaincre certaines personnes de certaines choses. Comme moi, si je devenais connu, il faudrait me donner le sida. Alors là on serait certain que j'en parlerais et que j'en parlerais, convainquant ainsi un millier de petits gays à prendre le condom. Ça permettrait aussi à quantité de religieux pourris de se rendre immoraux en exploitant mon cas pour prouver leur « moral disorder » qui mérite la peine capitale. Ils vont tous brûler en enfer ceux-là. Dieu, je te le dis, t'imagines pas qu'une autre tapette qui crève du sida va changer beaucoup de choses. Ça fait juste renforcer la crise existentielle des humains, ils n'osent plus vivre, se rendent coupables de tout, finissent par détester la vie. Avoir si peur de mourir que ça nous tue. Profitez de la vie « mes anges », la vie est encore rose pour vous. Plus pour longtemps, sida ou pas, vous allez tous passer à la trappe.

L'action vient juste de se terminer et je me demandais si j'allais suivre le bal. La fille à côté vient de se faire sauter par son copain et elle jouit en christ. Tout l'étage l'entend, même que le lit craque pour un moins deux étages. La première fois que je l'ai entendue jouir je me suis mis à paniquer, j'essayais de distinguer si c'était un chien avec une patte prise dans un piège, ou enfin une fille en train de se faire violer dans la cour. Elle jouit comme se lamente un animal qui a mal. Ce n'est pas méchant, c'est une réalité. Le gars, lui, est silencieux. Je me demande s'il est beau. C'est ensuite mon voisin psychologue qui s'est mis à se masturber pendant plus de trente minutes. Celui-là même qui nous étalait aujourd'hui ses théories freudiennes sur l'homosexualité. D'abord il a commencé par nous confirmer que ses profs prenaient encore tous ça pour une maladie. Ensuite il nous a dit que selon lui il s'agissait d'un manque d'amour qui faisait qu'on finissait par s'aimer excessivement soi-même jusqu'au narcissisme. Qu'on s'aimait tellement qu'il fallait une extension à soi et c'était pourquoi on s'actualisait dans les arts. Sans compter notre obsession maladive du pénis, au point qu'il nous en faut absolument un pour soi et un autre d'un autre. Sure baby, I need yours! Now now now! You know how much I need it! Je le mettrais dans ma bouche, le boufferais en entier, je vais te montrer moi c'est quoi un obsédé du pénis en manque ! D'ailleurs, je pense que l'étage au complet est en manque. Tout ce beau monde a des copains et des copines, mais aux quatre coins de la planète. Alors c'est ici et ça souffre dans l'ascétisme. Je souffre, je souffre !

Je m'entends très bien avec France, c'est son nom, un cerveau ambulant d'ailleurs, on a des conversations intelligentes, intéressantes, passionnantes, pas sexuelles, hélas. Elle a son copain à Montréal, il s'en vient rester ici après Noël. Elle me passionne à cause d'un traumatisme relié à l'enfance. Elle est pareille à ma tante Nadège. Elle parle sans cesse d'homosexualité, comme si elle regrettait un peu de ne pas être, je ne dirais pas lesbienne, mais homosexuel. Bref, demain je vais encore déjeuner avec elle, en tête à tête. Me posera-t-elle la question directement ? Elle connaît bien des choses, mais je ne peux comprendre qu'elle s'intéresserait à moi. J'ai un complexe d'infériorité face à elle. J'ai l'air si jeune et si peu expérimenté et elle a tant d'amis, du monde des arts de Montréal en plus. J'ai peur qu'elle comprenne que je suis un ignorant qui n'a rien à dire. C'est drôle, parce que c'est exactement le sentiment que j'ai avec Nadège. Ce qui est plus surprenant encore c'est que toutes deux prennent le temps de discuter avec moi et semblent m'estimer. C'est incompréhensible. Peut-être que je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe vraiment dans leur cerveau ? Peut-être bien qu'elles sont esseulées et perdues sur une planète où on les rejette un peu et qu'en moi elles trouvent une oreille attentive en admiration, que dis-je, en pâmoison ? J'ai hâte de voir demain.

J'ai connu le gars du dessous aujourd'hui, il fait son DEA sur Gide (Gide c'est le signal d'alarme). Il s'appelle Maurice et il est naturellement gay. Il est dans mon cours du jeudi avec M. Dalloz et depuis un mois je ne l'avais jamais vu. Il dit qu'il se rappelle la question stupide que j'ai posée en québécois dans le cours, mais comme il était assis par terre dans le corridor, il ne pouvait pas voir qui c'était. Bref, croyez-le ou non, c'est un spécialiste du quétaine, « du ringard », un spécialiste du kitsch. Il trippe sur tout ce qui est quétaine à mourir, du moins quétaine au plus quétaine, il est passé maître dans la quétainerie. Jamais je n'aurais cru que j'allais rencontrer une affaire comme ça un jour. Je savais qu'en la majeure partie des tapettes de la planète, dans une certaine catégorie, on retrouvait un degré de quétaine assez important, mais ça c'est le jack pot. Alors, il a fait sa thèse de maîtrise sur le kitsch dans Notre-Dame-des-fleurs de Jean Genet, le comparant à ce qu'il y avait de quétaine dans la littérature. Sa chambre est placardée d'affiches de Madonna, à moitié nue de préférence, avec au travers ici et là des petits hommes nus musclés à la mode du jour. Sur sa porte de chambre on retrouve une découpure de revue photo-roman que ma sœur et ma tante Tania lisaient quand elles avaient 10 et 16 ans. Il capote sur la musique House et Techno à en danser cinq heures durant sans se fatiguer, puis il a l'obsession du corps parfait et musclé, lui aussi s'entraîne tous les jours. C'est le sexe qui conduit le monde ! Freud l'a dit ! Ceux qui n'ont pas le pénis comme obsession, c'est le vagin de leur mère qui les tourmente ! Ce n'est pas pour rien que les murs et les planchers craquent de partout à la Maison des étudiants canadiens et qu'on entend crier jusqu'à quel point le sexe ça peut être important. Franklin le disait, il a été un an et demi sans personne avec qui coucher, il a cru qu'il allait se flinguer. Grégoire, selon Franklin, serait en crise dépressive et suicidaire parce que justement il n'aurait personne pour partager sa vie. Mais c'est absurde, parce que Grégoire a du sexe lorsqu'il va faire du sport. Ce qui est drôle c'est que Maurice ressemble étrangement à César et que chaque fois que je regarde Maurice je pense à César, et chaque fois je trouve que César fait pitié parce que je sais qu'il va mourir sous peu. C'est cruelle la vie. On ne vit que pour le sexe, mais le sexe ça tue.

Noël cette année je le passe seul avec une bouteille d'alcool. Parce que ni mes parents ni Sébastien ne veulent me payer de billet. Steve Tremblay, mon petit psychologue en herbe, vient de Jonquière, c'est curieux. Mais je ne vois aucunement ce que cela change pour l'instant. C'est comme de rencontrer Marie-Liza, on dirait que ça n'a rien changé et que ça ne va rien changer. Une misérable ville de 60 000 habitants, voilà que je les rencontre dispersés un peu partout sur la planète. Comme si de telles coïncidences arrivaient pour rien. Ce qui est impossible, de par mon expérience tout s'avère significatif dans la vie. A un certain niveau je suppose. Probablement qu'on va se rencontrer à l'Envol de Jonquière dans les années à venir. Steve a fait un gros trip de drogues dures dans sa jeunesse. Il traîne toujours au bar l'Envol de Paris qui appartient à un Québécois. C'est pendant qu'il était en crise, drogue et tout, qu'il a eu son enfant. Tsk, impressionnant, parlez-moi des belles familles hétérosexuelles modernes. Parce que c'est fréquent cette histoire-là. J'ai ma petite théorie freudienne là-dessus, mais je vais la garder pour moi, les gens partiraient en courant.

Les profs de la Sorbonne me font chier. Pour qui se prennent-ils ? Je lis la
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