Chapitre 3 : les metamorphoses de la societe au 19ème-Début 20ème siècle








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CHAPITRE 3 : LES METAMORPHOSES DE LA SOCIETE AU 19ème-Début 20ème siècle



  1. L’entreprise technique et organisée métamorphose le travail


A) L’entreprise, « richesse des nations » ……

1) petite industrie et atelier

2) proto-industrialisation

3) Genèse de l’usine

4) Grande usine : nouveauté de la fin du 19ème siècle :
B)… industrialise le travail

1) Le travail, source de richesses, est une valeur centrale de l’activité humaine

2) L’invention du management repose notamment sur la maîtrise du temps de travail


  1. ce qui débouche sur un univers social conflictuel




  1. La controverse sociologique du 19ème : l’individu contre la classe

1) K. Marx : la cristallisation de la notion de classe

2) A. de Tocqueville, contre Marx : la moyennisation de la société

  1. M. Weber : conception nominaliste des classes

  2. V. Pareto : la loi d’airain de l’aristocratie




  1. Le nouvel ordre social

  1. Emergence d’une nouvelle «catégorie sociale : les « patrons »

  2. La bourgeoisie triomphant

  3. Le monde ouvrier

  4. les emplois tertiaires

  5. le déclin du monde rural




  1. …. auquel le monde ouvrier répond par des comportements de résistances et d’adaptations




  1. Virulence des luttes sociales : de la sortie de la clandestinité au syndicalisme de métier et de combat

  2. et des luttes politiques : formation des partis socialistes :




  1. … et duquel émerge l’Etat social


A) Paternalisme et prévoyance mutuelle

B) l’approche bismarckienne des assurances sociales se diffuse

C) l’éducation : un système ouvertement discriminatoire


  1. Outre le monde du travail, le cadre de vie est métamorphosé


A) Un monde urbanisé

B) Un monde où le client est la « personne la plus importante »

C) Un monde où une culture de masse se diffuse

CHAPITRE 3 : LES METAMORPHOSES DE LA SOCIETE AU 19ème-DEBUT DU 20eme SIECLE
I) L’entreprise technique et organisée métamorphose le travail
A) L’entreprise, « richesse des nations » ……
Pour M. DRANCOURT : « L’entreprise de l’Antiquité à nos jours » (1998), le facteur essentiel pour expliquer la naissance de l’économie et de la société industrielle à la fin du 18ème réside dans la montée croissante de l’esprit d’entreprise, d’1 nouvelle catégorie de responsables, les entrepreneurs et la multiplication des entreprises elles-mêmes, souvent petites au départ, mais dont certaines (Darby, Arkwright, Krupp, Wendel contribuèrent à structurer l’avenir.

K. MARX s’était demandé quelles formes pré-indutrielles d’organisation de la production et du travail étaient les + favorables à la transition vers l’industrie moderne. Les historiens mettent en valeur d’1 part la proto-industrie et d’autre part, la manufacture, seule analysée par MARX. Au milieu du 19ème, l’usine, en concentrant les capitaux et les hommes s’impose comme la forme dominante de la production.
1) proto-industrialisation, forme d’organisation de la production assurant la transition vers l’industrie moderne.

F. MENDELS, inventeur de ce terme, a soutenu que le maillon transitoire est 1 forme préindustrielle d’organisation de la production, mixte, à la fois rural et urbaine, en plein développement au 18ème.

Différente du domestic system :

- par 1 imbrication complexe entre le travail artisanal à façon rural et celui effectué dans des ateliers urbains sous la direction d’1 entrepreneur de la ville.

- par 1 commercialisation de la production qui dépassait le niveau local, et s’étendait au marché national et international (colonies)

- par sa complémentarité avec d’autres régions d’agriculture commerciale. Spécialisation régionale.

Raisons de son développement :

* pour MENDELS, la proto-industrie se développe là où 1 forte natalité se conjuguait avec 1 agriculture pauvre, incapable d’assurer emploi et subsistance

* pour répondre à la hausse de la demande et donc celle de la production, à progrès technique inchangé, les entrepreneurs eurent recours à la main-d’œuvre rurale (croissance extensive)

* des coûts de production + faibles, en employant des paysans qui acceptaient 1 rémunération < aux salaires des ouvriers des villes. Tant que le paysan conservait 1 peu de terres, il était possible de le sous-rémunérer.

* 1 logique des gestion conduisait à diviser le travail en confiant les travaux qui ne demandait pas ou peu de qualification à 1 main-d’œuvre peu expérimentée et, en réservant le travail qualifié à des ouvriers mieux payés (artisanat urbain).

* cela permettait d’échapper à des règlements corporatifs qui s’appliquaient aux villes

* utilisation productive des temps morts de la production agricole

* amortisseur des fluctuations conjoncturelles : si forte demande, recours au travail rural, et en cas de ralentissement de la production, ce travail était sacrifié en 1er lieu.

Pour MENDELS, la proto-industrie fut à l’origine de conditions favorables à l’industrialisation et à l’innovation :

- elle a débloqué l’ancien système (corporation, agriculture de valeurs d’usage)

- elle a permis de réduire l’âge du mariage et augmenter la fécondité ; d’où des bras supplémentaires ;

- elle a contribué à la formation d’1 classe d’entrepreneurs compétents en matière commerciale et technique

- source d’exode rural

- elle aide au développement d’1 agriculture de valeurs d’échange, commercialiste.

- source d’accumulation du capital entre les mains des marchands qui investissent dans les 1ères usines.

- son expansion a permis de répondre à la dynamique des marchés intérieurs

- source d’1 certaine « désindustrialisation des villes », mais elle contribuait à leur développement en stimulant les fonctions commerciales et financières, et en favorisant ainsi leur rôle de centres de consommation. Processus de ruralisation : pour P. LEON, fileurs, tisserands… formaient 1 véritable nébuleuse.
Cependant, le modèle de MENDELS a été critiqué :

° La continuité entre 1 activité préindustrielle et l’industrie moderne a été souvent le fait d’autres types d’organisation. Cas du Domestic system où le producteur indépendant achetait ses matières 1ères et vendait sa production, et qui a pu évoluer vers la grande entreprise ; ou encore dans les villes, les ateliers et petites entreprises dans les secteurs (textile) où la production reposait sur l’habilité, la créativité technique ou esthétique et qui se sont transformés en petites et moyennes entreprises au cours du 19ème.

Expl : cas de BIRMINGHAM : concentrait des entreprises moyennes de 50 à 150 ouvriers. De grandes entreprise pratiquaient la production en grande série, la division du travail à la fin du 18ème : cad de Boulton…. Connu pour l’inventivité de ses artisans, techniciens, ingénieurs. D’où, pas de révolution technique, mais 1 étape supplémentaire dans 1 processus progressif d’amélioration des techniques existantes, 1 RI silencieuse.

- Les cas de « désindustrialisation » sont nombreux. Sur 10 grandes régions de proto-industrialisation anglaise, 4 réussirent leur passage à l’industrie moderne, selon l’étude de COLEMAN, les autres se marginalisèrent.

- contestable pour ses implications démographiques.
Au-delà de ces limites, la proto-industrie était au début de l’industrialisation, la forme d’organisation de la production qui occupait la + grande partie de la main-d’œuvre. Le Paris du 1èr Empire était celui de la proto-industrialisation.
2) La manufacture :
Sa caractéristique : concentration de la main-d’œuvre, tout en ayant recours a des machines non complexes. Techniques intensives en travail, pas + élaborées que celles de l’artisanat.

K. MARX distinguait 2 formes selon le type de division du travail :

- le 1er : 1 addition de métiers indépendants qui pourraient aussi s’exercer sur des lieux différents.

- le 2d : 1 coopération d’ouvriers exerçant chacun 1 travail parcellaire.

Dans la plupart des manufactures, 1 partie des activités avait lieu dans des ateliers urbains (activités les + délicates et les + rémunératrices), et l’autre confiée à la main-d’œuvre rurale.

EXPL : manufacture textile Van Robais à Abbeville : 1800 ouvriers en ateliers et 10 000 à domicile dans les campagnes proches.

Ces manufactures étaient en rude concurrence avec la production non manufacturière, car elles ne représentaient pas de progrès économique décisif. Raison de leur développement : elle permettait 1 surveillance totale des travailleurs : discipline militaire, et 1 pression + forte sur les salaires ;
Cependant, des manufactures (sidérurgie, mines, verre) regroupaient dès le début du 18ème d’importants effectifs de travailleurs (1000 à 1500 ouvriers) avec 1 division fine du travail et 1 gros capital. Mais cas exceptionnels : car la petite entreprise dominait, même dans ces secteurs.

En Angleterre, les manufactures sont rares, l’industrie reste rurale. Par contre, la sidérurgie est déjà concentrée. Raison : la manufacture a été rapprochée des workhouses. D’où 1 répulsion pour cette organisation carcérale, et 1 dispersion industrielle. Marginal aussi en Allemagne.
3) Grande usine ou « factory system » : nouveauté de la fin du 19ème siècle :
Plusieurs raisons expliquent son développement :

- le déterminisme technique : emploi de machines + complexes aurait imposé la concentration des hommes sous 1 même bâtiment ou 1 ensemble de bâtiments. (Cas du remplacement de la spinning jenny par la water frame ; du chemin de fer) ;

- 1 logique de gestion de la main-d’œuvre : discipliner 1 travailleur difficile à contrôler quand il est à domicile, de la contraindre à l’exactitude des horaires, à la régularité du travail, l à l’obéissance ; nouveaux comportements dont l’acquisition ne se fait qu’avec la 2d industrialisation.

- hausse de la productivité par rapport au travail manuel, sauf si l’écart entre gains de productivité et coût du travail s’avérait dérisoire

- élargissement du marché, sa tendance croissante à l‘uniformité (expl des USA) poussaient à la fabrication en usine : réalisation d’économies d’échelle. Si le marché était étroit et segmenté, les autres formes d’organisation de la production gardaient leur efficacité.
Conséquences :

* le déclin des travailleurs à domicile se réalise vers le milieu ou le dernier ¼ du 19ème, leur activité étant complémentaire de la grande entreprise qu’en concurrence.

* De +, les PME urbaines avaient + d’atouts que l’usine grâce à leur flexibilité, leur « spécialisation souple ». Pour M. PIORE et C. SABEL : « De la production de masse à la spécialisation souple » (1989), la voie adoptée était – le résultat d’1 déterminisme technique que d’1 choix de société. Certaines villes / Lyon, Birmingham…. auraient cherché à protéger 1 communauté d’entrepreneurs des incertitudes du marché, communauté unie par des liens de solidarité et non divisée par la concurrence. C’est surtout la Grande Dépression qui conduit à leur faillite, ou leur mutation.

* Aussi, les grandes entreprise ne sont que des exceptions durant la 1ère ½ du 19ème.Vers 1860 : la taille moyenne des entreprises dans le textile : 10 ouvriers ; 330 ouvriers dans les mines de charbon et 192 dans la sidérurgie.

Mais les entreprises de grande taille s’imposent : usines Schneider : 1840 : 1000 salariés ; 1875 :

14 000 ; les usines Krupp : 1857 : 20 000 employés. A partir des 1870’s, on peut parler d’1 « civilisation industrielle ». 
B)… industrialise le travail

1) Le travail, source de richesses, est une valeur centrale de l’activité humaine.

Pour D. MEDA : « le travail, 1 valeur en voie de disparition » (1995), le travail est 1 valeur construite, légitimée, dont l’invention est récente. En effet, le travail n’a pas toujours existé en tant que valeur. Le travail est 1 produit historique, qui n’a trouvé 1 sens positif (valorisé et valorisant) qu’avec la société industrielle :

* dans les sociétés primitives, la notion de travail n’existait pas. Selon Marshall SALHINS : « Âge de pierre, âge d’abondance », les besoins étaient volontairement limités et les activités de subsistance occupaient 1 place réduite, au profit du loisir. Le lien social ne se réalisait pas par le travail, mais par la tradition, le sacré.

*dans la Grèce ancienne, le travail était assimilé à des tâches dégradantes. Les philosophes grecs distinguaient : la sphère de la nécessité (celle du travail) et celle de la liberté (celle de la pensée, de l’activité éthique, de l’activité politique). Seule cette dernière était valorisée. Ainsi, le travail n’était pas le fondement du lien social. Le travail était assimilé à 1 besogne physiquement pénible, dévalorisante (en contact avec la matière), source de dépendance. Aussi, pour se dispenser de l’obligation de travailler, certains philosophes grecs justifiaient le recours à l’esclavage, l’utilisation d’étrangers industrieux (métèques).
Ce mépris du travail (idem chez les Romains, au Moyen-Âge) conduit ainsi, selon Georges DUMEZIL, à 1 tripartition fonctionnelle de la société : les producteurs au bas de la pyramide sociale, loin derrière les prêtes et les guerriers.
L’invention du travail en tant que valeur centrale de la société revient d’1 part à l’Eglise, et d’autre part aux économistes.

* L’Eglise affirme la valeur morale du travail. Né de la faute originelle, le travail devient 1 nécessité, imposée comme punition divine. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Mais aussi, 1 moyen de racheter sa faute et d’échapper à l’oisiveté, mère de tous le vices. Le travail est source de sagesse.

Au 13ème siècle, SAINT THOMAS D’AQUIN (doctrine officielles de l’Eglise) établit les 4 finalités du travail : assurer les subsistances, supprimer l’oisiveté, refreiner les mauvais désirs, éviter de faire l’aumône.

Cependant, si le travail a 1 dimension morale, l’Eglise rejette son instrumentalisation pour enrichissement personnel.

Le mouvement de la Réforme au 16ème est 1 source de renversement des valeurs et comportements. Selon l’analyse de Max WEBER, la Réforme (Calvin) aurait nourri le passage de la valeur morale du travail à l’éthique du labeur (Beruf) : l’activité professionnelle est le moyen d’exalter la grandeur divine. L’enrichissement est légitimé, s’il n‘a pas pour objet la jouissance personnelle de biens matériels, mais la valorisation des activités terrestres, signe le l’élection divine.

WEBER : « gaspiller son temps est le + grave de tous les péchés. Le travail est le but de la vie. » ; « La répugnance au travail est le symptôme d’1 absence de grâce. »
Plus généralement, le travail et la réussite professionnelle acquièrent 1 position centrale dans le système de valeurs et dans la vie sociale. L’invention du travail comme catégorie centrale prend sa source dans le bouleversement des représentations traditionnelles du monde au 16-17ème : idée d’1 maîtrise de la nature par l’homme, l’affirmation d’1 individu-souverain, naissance d’1 ethos bourgeois …
* Ce mouvement est renforcé par la pensée économique, pour qui le travail est source de la valeur des richesses.

Ainsi, A. SMITH au 18ème, considère que le travail fonde la valeur des marchandises et crée la richesse (limitée aux objets matériels). Il affirme le principe selon lequel « le travail est la mesure relative échangeable de toutes marchandises ». La valeur des choses n’est + dans le poids du métal des pièces nécessaires pour les acquérir, mais dans le travail nécessaire à leur production. Le travail est l’étalon de mesure de la valeur des choses.

« Le travail est la seule mesure universelle et exacte, la seule règle par laquelle nous pouvons comparer en tout lieu et en tout temps, les valeurs des différentes marchandises ». La monnaie n’est que l’instrument, le moyen d’échange de la valeur-travail incorporé dans les marchandises. Le travail acquiert ainsi le statut de producteur de richesses (différent des physiocrates : terre).

Tout bien a 1 valeur d’usage et 1 valeur d’échange. A partir du paradoxe de l’eau et du diamant, selon lequel l’eau a 1 valeur d’utilité très élevée (indispensable à la survie des hommes), mais 1 valeur d’échange faible (prix dérisoire sur le marché), alors que le diamant a 1 valeur utilité faible mais 1 valeur d’échange élevée, A. SMITH déduit que l’utilité ne peut fonder la valeur des marchandises.

Il distingue ainsi 2 types de société :

- les sociétés primitives : caractérisées par l’absence de propriété privée des moyens de production, et par l’usage du facteur travail. Dans ces sociétés, seul le travail fonde la valeur marchande des biens, donc on échange du travail contre du travail. C’est la théorie de la valeur- travail incorporé. Exemple du castor et du daim : s’il faut 2 fois + de temps pour chasser 1 castor qu’1 daim, le castor aura 1 valeur d’échange 2 fois >.

- les sociétés « + avancées », « + civilisées », la valeur d’échange du bien est supérieure à sa valeur en travail, car le prix devra intégrer le profit, la rente. Ne sachant convertir du capital et de la terre en travail, A. SMITH avance la thèse de la théorie de la valeur travail commandée : la valeur d’échange d’1 marchandise est égale à sa capacité d’achat d’heures de travail. Donc le travail est 1 étalon de mesure de la valeur relative des marchandises.
D. RICARDO considère que le travail est le fondement de la valeur des choses quelle que soit la société. Il énonce la thèse de la valeur-travail incorporé dans la marchandise. Il distingue 2 types de biens :

- biens non reproductibles (tableau de maître, année exceptionnelle pour le vin…) : pour lesquels, la rareté et l’utilité, les goûts fondent la valeur d’échange.

- biens reproductibles : cas de la majorité des biens : pour lesquels l’utilité est 1 préalable à leur production, mais dont la valeur d’échange est déterminée par le travail direct et le travail indirect. Ce dernier est matérialisé par le nombre d’heures de travail contenues dans les machines, donc dans le facteur capital. Il parvient ainsi à « convertir » en unités de travail des unités de capital.
K. MARX oppose le «vrai travail », essence de l’homme à la « réalité du travail ».

Dans le 1er cas, « l’homme s’y affirme, il y déploie 1 libre activité physique et intellectuelle ». Le travail a 1 triple dimension :

° Personnelle : 1 moyen d’affirmation de soi, permettant à l’homme de se révéler lui-même. Le travail est consubstantiel à l’homme ;

° Sociale : construction du lien social, source de sociabilité : rapports sociaux, par rapport aux autres ;

° Prométhéenne : transformer le monde, la nature… .

Or, dans le système capitaliste, la réalité du travail est autre. Il est réduit à 1 simple facteur de production et à 1 moyen d’enrichissement pour le capitaliste. Le fait de vendre sa propre force de travail conduit l’ouvrier à sa propre aliénation : le travail devient extérieur à l’ouvrier. Il cesse d’être 1 activité qui participe à la liberté et à la puissance créatrice de l’homme pour être instrumentalisé.

MARX reprend l’analyse de D. RICARDO. En effet, « la valeur d’échange d’1 marchandise est la quantité ou le nombre d’heures de travail socialement nécessaire pour produire et reproduire la marchandise ». Les heures de travail sont constituées d’heures de travail vivant et de travail mort ou cristallisé dans les machines, ou le capital. Mais contrairement à Ricardo, il en fait 1 source d’exploitation de l’homme par l’homme. Le travail est 1 catégorie abstraite (travail abstrait), car il est 1 dépense de force de travail ou 1 capacité permettant de produire 1 valeur > à ce qu’il revient (principe de la plus-value).
Ainsi, en conclusion, le travail est inventé par la société moderne. Pour Robert CASTEL : « Les métamorphoses de la question sociale » (1995), le droit du travail apparaît : le contrat de travail participe à la recherche d’égalité entre les individus tout en créant les conditions de leur exploitation. La question sociale a évolué avec la société salariale. Nous sommes passés de la tutelle au contrat.


  1. Invention du management repose notamment sur la maîtrise du temps de travail :


Pendant la 1ère moitié du 19ème, l’ouvrier demeure « 1 entrepreneur au petit pied », bénéficiant d’1 large autonomie dans l’organisation de son travail. L’employeur, surtout dans le textile, s’adresse à 1 « entrepreneur de main-d’œuvre ».

Mais à mesure que l’entreprise s’agrandit et devient + complexe, la nécessité  de conduire et de gérer 1 main-d’œuvre importante conduit à l’élaboration de politique « scientifique » de l’organisation du travail et du commandement.
* A.SMITH a souligné que la division du travail est à la source de la « puissance productive du travail », et, ainsi de la croissance économique. En s’appuyant sur l’exemple de la manufacture d’épingles, si 1 ouvrier effectuait toutes les tâches, la production ne serait que de 20 épingles par ouvrier et par jour. En divisant le travail en 18 opérations élémentaires, la productivité est de 4800 épingles. La division du travail produit 3 effets : hausse de la dextérité des hommes, baisse des temps morts, et 1 meilleure utilisation des machines, source de progrès technique en général.

La division du travail est, pour SMITH, 1 fait naturel : - 1 calcul économique que le penchant naturel des hommes « à troquer, à trafiquer et à échanger ». La division du travail est possible car les hommes ont la certitude de pouvoir échanger, entre eux, les surplus de production. Par l’interdépendance qu’elle suscite, la division du travail est le vecteur de l’harmonie sociale. Ainsi, chacun est porté à se spécialiser, à faire valoir ses aptitudes personnelles, par intérêt. La division du travail permet l’enrichissement de tous, tout en assurant le bien-être de chacun, « source d’opulence générale ».

La division du travail est d’autant + grande que le marché est étendu (« le monde est 1 vaste atelier » : D.I.T, thèse des avantages absolus), et que l’accumulation du capital est forte.
Ainsi, l’efficacité de la division du travail peut être considérée comme 1 principe général d’organisation des entreprises (division technique du travail) et de la société (division sociale du travail).

Cependant, A. SMITH souligne le revers de la division du travail : source de « coûts sociaux » :

- rabougrissement intellectuel et physique de l’individu, perte des qualités individuelles

- perte du sens civique, des vertus sociales

- perte de ses dispositions guerrières.

D’où la justification de l’intervention de l’Etat dans le domaine de l’éducation : instruction des gens du peuple (lire, écrire, compter, éléments de mécanique et de géométrie), source d’ordre, de respect de la hiérarchie, de « désenchantement du monde ».
* K. MARX reprend cette analyse de SMITH. Au stade de la production manufacturière (concentration des travailleurs sur 1 même toit, et non usage des machines), la division technique du travail accroît la force productive.

Plus tard, la grande industrie (l’usine) transfère l’habileté du travailleur à la machine ; ainsi, l’efficacité de la division du travail repose sur la capacité du capital à se passer de l’habileté professionnelle des hommes, et à cordonner uniquement le travail. L’ouvrier devient 1 simple travailleur parcellaire (fonction élémentaire) : « il est d’autant + parfait qu’il est borné et incomplet » pour MARX. Le travailleur collectif est formé par la combinaison d’1 grand nombre de travailleurs parcellaires.

Pour MARX, la division manufacturière, donc technique, du travail est 1 création du mode de production capitaliste, alors que la division sociale du travail appartient à toutes les sociétés. Donc, c’est 1 fait historique (et non naturel) : 3 raisons :

- les travailleurs parcellaires ne produisent pas de marchandises, mais participent à l’élaboration d’1 produit collectif, qui seul devient marchandise, appropriée par le capitaliste. Se généralise ainsi le salariat.

- l’organisation de la production, dans la manufacture, est le résultat d’1 décision réfléchie, d’1 calcul, alors que la division sociale est spontanée ;

- elle suppose l’autorité absolue du capitaliste sur les hommes transformés en « simples membres d’1 mécanisme ».

Ainsi, la manufacture isole de travailleur (il ne réalise + qu’1 parcelle du bien concerné) et le rend dépendant des autres ouvriers (la marchandise est le produit du travailleur collectif) et du capital auquel il est contraint de vendre sa force de travail.
La finalité du capitaliste est non pas de produire 1 grand nombre de marchandises, mais d’augmenter son profit en accroissant la plus-value relative : augmenter la productivité du travail et diminuer le prix des marchandises nécessaires à la reproduction de la force de travail, donc réduire la valeur d’échange de la force de travail.
Comme A. SMITH, K. MARX considère que la division du travail a des effets négatifs : source de pathologies, rabougrissement des hommes, emploi d’1 main-d’œuvre fragile, usage de la discipline (amendes), domination du capital sur le travail…..
* L’école des ingénieurs :

C. BABBAGE (1792-1871) : « Traité sur l’économie des machines et des manufactures » (1831), ingénieur anglais considère que la division du travail permet de réduire le temps d’apprentissage et de n’acheter que le degré exact de capacité et d’instruction que réclame l’exécution d’1 tâche. Et surtout, il étend l’application du principe de la décomposition des tâches au travail intellectuel, et donc remplaçable par la machine (cas du calcul).

Cette idée est aussi développée par A. URE (1778-1857) « Philosophie des manufactures » (1835) : « la + parfaite des manufactures est celle qui peut se passer entièrement du travail humain ».

En France des ingénieurs, formés aux grandes écoles, forts de leur expérience, considèrent que la division du travail est avant tout 1 moyen dont dispose le chef d’entreprise pour développer harmonieusement la production (P.J. CHRISTIAN) (1778-1832) ; et source de coopération sociale (C. DUPIN).
* Historiquement, selon Peter DRUCKER : « Nouvelle pratique de la direction de l’entreprise », le 1er manager ayant compté est l’anglais R. OWEN, qui, dans sa filature de Mid Lanark, dans 1820’s, s’était attaqué aux problèmes de la productivité, la motivation, du rapport entre travailleur et travail, travailleur et entreprise, …. Le management devient alors réalité.

Dans les 1880’s, F.W. TAYLOR (ingénieur) (1856-1915) :
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