2-1-3 Evolution épistémologique Michael Earl44 distingue trois écoles de pensée :
l’école technocratique qui met l’accent sur la technologie et les bases de données ;
l’école économique, qui s’efforce de développer les actifs intangibles ;
et l’école béhavioriste qui étudie le partage de connaissances au sein des réseaux sociaux.
En effet, plusieurs disciplines se rejoignent pour donner émergence au concept. « Knowledge Management has many origins. One comes from abstract philosophical thinking. Another comes from concrete concerns of expertise in the workplace. Others come from perspectives of educators and business leaders. Recent perspectives come from efforts to explain economic driving forces in the ‘knowledge era»45.
Il s’agit notamment des disciplines suivantes :
Business theory and econmics (théorie économique) pour élaborer les stratégies, déterminer les priorités et évaluer les réalisations.
Cognitive sciences (sciences cognitives) afin de pouvoir soutenir les travailleurs intellectuels dans l’accomplissement de leurs tâches ;
‘Cybrary’ sciences pour apporter les services relatifs à la connaissance à chaque personne.
Information Sciences (sciences de l’Information) afin de mettre en place l’infrastructure et les capacités requises par la gestion des connaissances (knowledge related capabilities) ;
Ergonomics (ergonomie) afin d’assurer un environnement de travail adéquat ;
Knowledge engineering (Ingénierie de la connaissance) pour expliciter et codifier le savoir ;
Artificial Intelligence (L’intelligence artificielle) pour automatiser les procédures et assister les tâches fortement intellectuelles (knowledge intensive work) ;
Management science (sciences de la gestion) pour optimiser les opérations et intégrer les efforts entrepris en gestion des connaissances à l’ensemble de l’entreprise ;
Social sciences (sciences sociales) pour fournir les motivations nécessaires, l’environnement culturel.
2-1-4 Une évolution des Sciences de l’Information ? Certains auteurs reconnaissent dans le KM une ‘réincarnation’ du domaine familier de la bibliothéconomie et des sciences de l’information. Certains y voient une menace, et d’autres, un défi et une opportunité pour le devenir de la carrière des professionnels de l’information46.
Certains outils relevant des Sciences de l’information sont également utilisées en KM.
“Some of us in the library community will be having a slight feeling of déjà-vu – Yes, this is precisely the concept of ‘information mapping’ that Horton and others in the library community have been promoting for years. We may feel, with some justification, that Knowledge Management is just a new name for librarianship.”
Cette impression de déjà-vu est également l’avis de Marianne Broadbent, ‘librarian’ de formation et dont l’article intitulé « the phenomenon of knowledge management, what does it mean for the information Professional ?» est l’un des écrits les plus cités. Toutefois, elle distingue entre d’une part, « librarians who are intellectually involved in any of these types of activities » qui sont des ‘knowledge workers’ et d’autre part, « the persons involved in organizing things for others to access » et qualifiés comme étant « an administrative worker rather than a knowledge worker ».
Enfin, l’avis de Rossion47 est plus explicite sur l’apport du KM au profit des professionnels de l’information :
« here is a discipline which highlights our skills, which admits that our job is valuable for the firms business strategy, which offers us the potential for new development fields and which is strongly supported by the top management.”
En effet, tout en se basant sur des techniques propres aux Sciences de l’Information, le KM se déplace vers le coeurs du métier de l’organisation et se positionne à un niveau stratégique, pour assurer la gestion des connaissances à valeur ajoutée. De là, il offre au professionnel de l’information de nouvelles opportunités de carrière.
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