La connaissance de l’objet d’étude avec la connaissance du sujet étudiant entre assimilation et accommodation : Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant. ”








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Bernard Dantier

(docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales)

(16 avril 2011)


Textes de méthodologie en sciences sociales

choisis et présentés par Bernard Dantier
La connaissance de l’objet d’étude
avec la connaissance du sujet étudiant
entre assimilation et accommodation :
Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant.

Extrait de : piaget, Jean, La construction du réel chez l’enfant,
Neuchatel / Suisse, Delachaux et Niestlé, 1967, pp. 307-339.
Jean Piaget (1896-1980),

Épistémologue, psychologue et sociologue suisse


Un document produit en version numérique par M. Bernard Dantier, bénévole,

Docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales

Courriel: b.dantier@icp.fr
Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"
dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Site web: http://classiques.uqac.ca/
Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque

Paul-Émile-Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi

Site web: Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/



Un document produit en version numérique par M. Bernard Dantier, bénévole,

Docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales

Courriel: b.dantier@icp.fr

Textes de méthodologie en sciences sociales choisis et présentés

par Bernard Dantier:
« La connaissance de l’objet d’étude
avec la connaissance du sujet étudiant
entre assimilation et accommodation :
Jean Piaget,
La construction du réel chez l’enfant. »
Extrait de:
Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant,
Neuchatel / Suisse, Delachaux et Niestlé, 1967, pp. 307-339.


Utilisation à des fins non commerciales seulement.

Polices de caractères utilisée:
Pour le texte: Times New Roman, 14 points.

Pour les notes de bas de page: Times New Roman, 12 points.

Citation: Times New Roman, 12 points.
Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008.
Mise en page sur papier format: LETTRE US, 8.5’’ x 11’’.
Édition complétée le 15 avril 2011 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec.


“ Textes de méthodologie en sciences sociales
choisis et présentés par Bernard Dantier:




La connaissance de l’objet d’étude
avec la connaissance du sujet étudiant
entre assimilation et accommodation :
Jean Piaget,

La construction du réel chez l’enfant.



Extrait de:
Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant,

Neuchatel / Suisse, Delachaux et Niestlé, 1967, pp. 307-339.


Par Bernard Dantier, sociologue

(16 avril 2011)

La connaissance de l’objet d’étude
avec la connaissance du sujet étudiant
entre assimilation et accommodation :
Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant.”



Nous invitons ici le lecteur à lire l’étude que Jean Piaget consacre au développement de la compréhension du réel par l’enfant, comme l’étude que nous pourrions faire du développement de la compréhension de ce même réel par le chercheur en sciences sociales.
Pour nous autoriser cette transposition, n’oublions pas que Jean Piaget s’est intéressé à la formation de la raison chez l’enfant pour mieux éclairer celle de la raison de l’adulte. En effet, la psychologie dite « génétique » de Jean Piaget s’applique à expliquer les capacités intellectuelles (et conjointement les dispositifs socioaffectifs que cet auteur considère comme les conditions de celles-ci, selon lui le désir étant « l’énergétique » du développement de l’intelligence) comme étant des « constructions » effectuées progressivement au cours de la vie du sujet connaissant (et désirant), et cela donc dès sa prime enfance.
Tandis qu’Emmanuel Kant (cf. « La critique de la raison pure ») considérait la « raison » comme un état de fait dans l’être humain, un ensemble de capacités innées dont l’élaboration est indépendante de tout facteur autre que sa constitution interne, Jean Piaget (sans doute influencé en cela par Hegel qui, dans sa « Phénoménologie de l’Esprit », à l’encontre de Kant présente la « raison » comme une conquête longue et âpre, devant surmonter des épreuves, des contradictions produites par la raison elle-même et réclamant des résolutions « dialectiques » 1) Jean Piaget donc situe la raison dans la trajectoire de sa formation, trajectoire rencontrant des obstacles qui, au lieu de détruire ou de stériliser la raison, l’enrichissent, la complexifient, l’organisent, la construisent. L’intelligence constitue la résultante des activités de ce sujet sur ce monde et des réactions de ce monde sur ce sujet (c’est ainsi que Jean Piaget aura été le promoteur des « méthodes actives » en pédagogie). L’interaction entre sujet et objet qui produit à terme l’intelligence, s’accomplit par une succession d’opérations d’accommodations (où l’objet conforme à lui le sujet) et d’assimilations (où le sujet conforme à lui l’objet).
L’assimilation (réduisant ou convertissant l’extérieur du sujet à l’intérieur du sujet, le présent et le futur du sujet à son passé, l’inconnu au connu, bref ramenant l’objet au sujet) permet au sujet de « faire sien » son objet, de le « posséder » (selon son désir), de l’intérioriser, et ainsi de se le représenter pour mieux y agir (la relation initiale au monde étant une indifférenciation entre le sujet et l’objet, fusionnellement l’objet étant perçu et pratiqué comme constituant le sujet et vice versa), tandis que l’accommodation intervient au cours de l’action du sujet quand celle-ci ne correspond pas pleinement à l’objet qui s’oppose de la sorte au sujet (ou plutôt à son comportement assimilateur) et amène le sujet à prendre en compte les différences de l’objet (à l’extérioriser, à « l’objectiver »), à y adapter sa pratique et sa représentation (ainsi que son désir) afin, en retour, de lui permettre de mieux l’assimiler. Ainsi accommodation et assimilation contribuent l’une à l’autre, dans un processus d’adaptation de l’être humain à son environnement, adaptation prenant comme moyen « l’équilibration » entre les dispositions de l’assimilation et celles de l’accommodation, la correspondance entre les structures de l’une et de l’autre aboutissant à l’équilibre (cet « équilibre » qui correspond à l’intelligence achevée).
Ce qui à terme advient, se présente de la sorte comme une connaissance du monde qui est aussi une connaissance du sujet. En effet, plus l’être humain pénètre dans les structures profondes qui organisent et font fonctionner le monde (les « lois » ou du moins les « règles » scientifiques qui se trouvent au-delà des simples phénomènes sensibles et qui sont les causes transcendantes de ceux-ci, les causes donc plus « pensées » que perçues), plus en fait l’être humain pénètre en lui-même, entre ou rentre dans sa « pensée » qui pense les « causes pensées », se « réfléchit » dans les modes d’explication et de compréhension qui composent son intellectualité (son « esprit scientifique »), cette intellectualité qui en dernière analyse incarne sa spécificité, selon le cogito cartésien où, avec le raisonnement basé sur le « je pense donc je suis », l’être humain se découvre comme existant comme tel par la seule pensée (qui doute) et dont il ne peut pas douter même s’il peut douter de toutes les composantes sensibles qui se manifestent comme étant lui et comme l’entourant. Alors, de la même manière que l’être humain ne peut douter de sa pensée échappant en tant que doute au doute lui-même qu’elle sécrète, le chercheur en sciences sociales ne peut douter de cette pensée qui demeure au fond des choses sous leurs manifestations superficielles et douteuses (il y a forcément « quelque chose » dans le monde au-delà ou derrière ce qu’on en met en doute, derrière ce qu’on en cherche à expliquer comme fondement permanent échappant aux variations et disparitions incessantes de ses manifestations perceptibles). Les deux substances pensées (celle du sujet étudiant et celle de l’objet étudié) conjointement se font explorer, approfondir, atteindre et se rejoignent mutuellement (et là encore nous débusquons chez Piaget une forte influence de la « Phénoménologie de l’Esprit » de Hegel qui montre comment l’esprit se découvre et se rencontre lui-même dans ce qu’il a de rationnel et de permanent en dépassant les incohérents et inconstants faits sensibles du monde pour accéder à la rationalité permanente des fondements de ce monde).
En somme, dans toute son enquête sur le monde, le chercheur en sciences sociales, si nous utilisons par transposition la psychologie génétique de Jean Piaget dont l’extrait ci-dessous présente à notre avis la meilleure synthèse, accomplit autant une découverte sur une réalité sociale qu’une mise à jour de sa raison sociologique. Le sociologue rencontre autant sa sociologie que la société dans le mouvement de son enquête. Les concepts, les catégories, les hypothèses qu’il projette initialement au début de sa recherche, se manifestent maintenant comme autant de conduites d’assimilation (où, avant toute exploration empirique, il est obligé méthodologiquement de réduire le nouveau, l’extérieur, l’inconnu, à l’ancien, à l’intérieur de son esprit, au connu ou connaissable de cet esprit). Puis toutes les démarches de recherche utilisant ses concepts, ses catégories sont autant de tentatives d’assimilation à lui du monde social, tandis que le test de la validité de ses hypothèses s’exprime comme un essai pour accomplir une assimilation (si une hypothèse s’avère capable d’intégrer en elle la réalité empirique rencontrée) ou un effort d’accommodation (si l’hypothèse ne parvient pas à cette intégration et doit donc être modifiée ou même déconstruite pour laisser place à une connaissance foncièrement nouvelle par son caractère contradictoire). En ces circonstances, le devoir épistémologique du chercheur en sciences sociales consiste d’abord en cette prise de conscience, en l’intégration (ou l’ajout) dans son objet d’étude de ce qu’il apprend de lui comme sujet étudiant, ainsi qu’en la gestion du « relativisme » plus ou moins biaisant découlant de cette « relation ».
Bernard Dantier, sociologue

14 avril 2011
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