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QU’EST CE QUE NOUS SAVONS SUR LES AUTEURS DE VIOLENCES CONJUGALES……….À la base de la violence il y a une crise existentielle profonde qui pousse l’auteur à considérer la femme « comme rien » Version intégrale de l’intervention de Victoria Mizrahi, à la journée régionale de Lyon en juin 2010, dont la synthèse est parue dans Différences 120, septembre 2010 ![]() LE PROFIL DE L’HOMME VIOLENT Il s’agit souvent d’individus qui n’acceptent pas la « résistance » du réel, c’est-à-dire le fait que parfois la réalité s’oppose à leur désir, que parfois les autres ne répondent pas exactement à leurs demandes. Ce qui les amène à vouloir forcer ce qui résiste, à vouloir plier ceux ou celles qui leur opposent un refus. Si l’on analyse le cas particulier des violences sexuelles envers les femmes, l’on se rend compte que les violeurs forcent leurs victimes à se plier à leurs exigences, sans prendre en compte leur refus. Ce qui devient possible à partir du moment où l’autre n’est plus pris en compte comme autre, et qu’il n’est donc plus reconnu comme un être humain digne de respect : son « non » devient un « oui », car la seule chose qui compte est la volonté de celui qui exerce la violence. Les hommes violents sont souvent des individus qui n’arrivent pas à s’inscrire dans le monde et dans la société de façon satisfaisante : A la base de leur violence il y a une crise existentielle profonde qui les pousse à considérer les autres, et notamment les femmes, comme « rien », Et peut-être aussi parce qu’eux-mêmes n’arrivent pas à donner beaucoup de valeur à leur vie, Ils n’arrivent pas non plus à obtenir une considération adéquate de la part des autres (et notamment des femmes). La violence, de ce point de vue, apparaît comme le seul recours possible, comme le seul moyen pour s’imposer, en montrant ainsi à la société qu’il y a au moins les victimes de leur violence qui ont dû se plier à leur volonté et leur puissance. Les violences conjugales sont tout d’abord à définir comme un passage à l’acte violent dans une sphère privée. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit de violences exercées par l’homme sur sa conjointe. Mais nous avons aussi des femmes violentes, sujet que j’aborderai, plus loin, dans mon intervention Comme de nombreux comportements humains, il convient de penser ce phénomène en dynamique complexe psycho-sociale. Cela permet d’appréhender cette problématique dans son ensemble et non de la simplifier en ne s’intéressant qu’à une partie, ce qui biaise sa compréhension. Les sphères psychologiques et sociologiques influencent nos comportements. Cependant, nous ne pouvons résumer et expliquer un passage à l’acte violent sur une conjointe uniquement en se référant au social ou au psychologique. Prenons l’exemple des violences conjugales exercées sous emprise de l’alcool. Il s'agit d'un désinhibiteur et il modifie donc le comportement. Dans le cas du passage à l’acte violent, cela explique donc le libre recours à des pulsions qui ne sont plus censurées, mais qui étaient déjà présentes dans les traits de personnalité « border-line » (paranoïa, besoin de contrôle, sentiment de persécution, projection de ses angoisses sur la partenaire etc.). L’alcool ne produit donc pas de comportement violent. Toutefois, cette « croyance populaire » déresponsabilise les hommes qui ont été violents alors qu’ils avaient bu. Le paradigme psychologique (modèle de référence) peut appréhender, expliquer ces troubles de la personnalité (voire, dans certains cas, de psychopathologie) et étudier l’origine de ceux-ci par l’histoire de vie de la personne (maltraitance pendant l’enfance, identification à l’agresseur, faible estime de soi etc.). Il faut garder à l’esprit que comprendre n’est pas légitimer. Ce travail de compréhension nous sert cependant à mieux traiter le problème. Par exemple : les violences récurrentes sous alcoolisation démontrent souvent un sentiment fort d’impuissance (réelle ou fantasmée), d’estime de soi basse souvent accompagnée d’impuissance sexuelle, d’éjaculation précoce ou d’anéjaculation et d’incapacité physique due à une absorption régulière d’alcool. Les violences sont alors une tentative de reprendre un certain contrôle car l’identité masculine est défaillante. Souvent, ces personnes tentent d’imposer leur autorité auprès de leur femme et cette impuissance (réelle ou fantasmée) peut également conduire à un comportement paranoïaque de persécution ou d’infidélité de leur femme, soupçon de tromperie, Le fait que les hommes violents sont des individus qui n’ont probablement pas pu développer chez eux ce que Freud appelle la « compassion.» Pour Freud, la compassion est l’une des « digues psychiques » qui structurent la subjectivité des individus, une « digue » qui s’oppose à la « cruauté.» Or, les hommes violents sont des individus qui, en général, n’ont pas de compassion vis-à-vis des autres, et notamment des femmes. Car les femmes, à leurs yeux, sont souvent des « choses », des « objets » dont on peut disposer complètement. Non seulement la femme n’est pas reconnue comme une semblable, comme une présence qui demande d’être respectée en tant que sujet, mais elle n’est pas non plus reconnue comme un être sensible : elle n’est plus un « autrui » qui peut contester le pouvoir et la violence des hommes. Chercher à opposer à cette violence une autre forme de violence qui réduit les coupables en « objets » contre lesquels exercer une forme de vengeance ne peut contribuer qu’à l’affirmation du principe selon lequel il y a des individus qui n’ont pas droit au respect que tout être humain mérite en tant qu’être humain. Enfin, les violences s’exercent également dans un contexte social. Le passage à l’acte sera favorisé, car non censuré, voire justifié par des préceptes religieux, la culture patriarcale, l’absorption d’alcool ou de substances psycho-addictives etc.
La domination masculine encore prégnante dans notre société permet de minimiser, voire de légitimer, la portée de tels actes, ce qui engendre une certaine tolérance à leur égard. Bien que la justice traite de plus en plus sévèrement ces délits, il semble que l’opinion publique ne soit pas encore « au clair » sur cette thématique. En effet, que penser des nombreuses réactions après les violences extrêmes commises par un chanteur célèbre dont la victime est décédée ? De même, la légitimation populaire des actes de violences d’un joueur de football insulté par un autre joueur démontre que la société n’est pas encore prête à instaurer une politique de « tolérance zéro » en matière de violences physiques. Dans un sondage récent, il apparaît qu’une majorité de Français, et de Françaises cautionne ce comportement violent suite à une atteinte à « l’honneur. »
Comment la décision de justice peut-elle alors être comprise dans ce contexte dissonant ? Très peu de membres des différents groupes de paroles correspondent au « cliché de l’homme violent », personnage brutal qui frappe dès qu’il est en colère.
Aucun facteur pris isolément ne peut expliquer ce phénomène. De plus, les hommes violents ne se ressemblent pas :
Il est important de ne pas faire de simplification, nous pouvons toutefois affirmer que les auteurs de violences conjugales présentent des troubles de personnalité plus ou moins profonds.
L’autre est responsable de tout ce qui dysfonctionne, ce qui est amplifié lorsqu’il s’agit de l’autre intime. Ce type de personnalité est illustré par le perfectionnisme, ainsi qu’une vision très rigide des rôles de sexe.
L’appartenance à une communauté religieuse et/ou la culture d’origine peuvent justifier de tels actes et servir de prétexte à des violences si la femme enfreint les règles. Si on fait référence à la Bible : « la femme a été créée pour l’homme » ce qui permet aux hommes de justifier toute autorité sur les femmes. Il est difficile de bouleverser le schéma des relations hommes-femmes chez ces individus qui ne font aucune demande thérapeutique.
L’angoisse s’exprime alors autrement
Quelles images ont-ils eues de leurs mères ???
Une faible estime de soi est fréquemment observée chez les auteurs de violences conjugales.
Dans ce cas, l’individu utilise la violence pour se rassurer.
Par exemple : un couple alternait entre l’amour fusionnel et le mépris. Il vivait dans une relation à l’autre en clivant entre le bon objet et le mauvais objet. : Amour et violence, violence et amour
Nous avons déjà observé cela :
rôles.
« Je ne suis pas un homme qui tape sa femme. J’avais bu. Sans alcool, je ne l’aurais jamais frappée. Ce n’était pas moi ».
Le fait de mettre des mots sur ce mode de « penser » les relations humaines l’a encouragé à s’investir dans sa psychothérapie.
Seuls les hommes dont les compagnes ont porté plainte peuvent être orientés vers le dispositif socio-judicaire de prévention de la récidive des violences conjugales. On sait qu’un très grand nombre de victimes ne font pas la démarche d’alerter la justice. Les violences faites aux femmes par leur partenaire constituent un grave problème social qui doit être mieux reconnu afin de lever ce qui reste encore aujourd’hui un tabou. |
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