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CHAp II : mise en œuvre d’un projet de facilitation du voyage lointain en fauteuil roulant A. Démarche : étapes de mon projet de recherche Je reprends ici la structure des étapes proposées dans la pédagogie du projet, pour présenter la démarche que j’ai moi-même appliquée au projet de recherche faisant l’objet de ce mémoire.
Phase de libération des connaissances, des intérêts, des interrogations
En effet, l’élaboration d’un projet constitue déjà une activité riche d’enseignement. Il soulève la question préliminaire de la motivation et le rôle de l’ergothérapeute est ici primordial. De plus, la finalité d’un tel projet est susceptible d’entraîner un changement positif dans l’existence d’une personne réputée « inadaptée ».
Il est clair qu’en l’absence d’informations de base, les personnes n’ayant pas d’expériences de ce genre de voyage ne trouveront rien pour les inciter à se lancer. Pour toutes ces raisons, il est justifié pour l’ergothérapeute de travailler à la facilitation de ce projet.
Les informations que je me propose de recueillir dans ce mémoire porte sur deux aspects :
Tout au long du projet, j’ai enrichi mes sources bibliographiques, pris de nouveaux contacts, rencontrés des personnes ressource, des voyageurs expérimentés, et récolté de nouvelles réponses.
Une fois les informations collectées, je les ai organisées, mises en relation : la plupart se complétaient, certaines étant contradictoires. Dans ce dernier cas, il a été nécessaire de vérifier l’information auprès d’autres sources. Si le doute persistait, il était explicité comme tel dans le texte. Lors de cette confrontation entre mes interrogations et les réponses reçues, il est apparu nécessaire d’adapter le contenu du questionnaire. Il apparaissait en effet que les personnes ne répondaient pas nécessairement à mes questions, ou bien y répondaient de façon trop générale, ce qui ne m’avançait en rien. J’ai donc retravaillé mes questions, en essayant de mieux les focaliser sans être pour autant incitative. De plus, certaines questions ne sont apparues qu’au fur et à mesure de la recherche. Par exemple, je n’ai commencé à recueillir des témoignages sur les intérêts personnels attribués au voyage qu’en deuxième partie de mon travail. Il s’est avéré que demander aux mêmes personnes de répondre une deuxième fois à mes questions a été laborieux. J’ai n’ai donc recueilli qu’une dizaine de réponse et je me suis fondée sur d’autres récits bibliographiques.
Lors de la rédaction, il s’est avéré nécessaire d’insister sur des points dont l’importance n’avait pas été mesurée au premier abord. Les développements sur la motivation, et sur la pédagogie du projet - dont la philosophie est fort semblable à celle de l’ergothérapie - en sont un exemple. Il est aussi apparu nécessaire de resituer l’activité « voyage » dans le contexte de la théorie de l’ergothérapie et d’en déduire le rôle de l’ergothérapeute.
Cette phase est encore à venir ; elle consistera en une présentation de mon projet au sein de l’Institut, avec des retours sans aucun doute enrichissants. Ce travail sera aussi communiqué à des personnes intéressées – à titre personnel ou professionnel - par la problématique des voyages en situation de handicap. Cette communication sera peut-être l’occasion de savoir si ce travail est susceptible de les aider, et quels peuvent en être les prolongements intéressants. Suite à différentes rencontres, il s’avère qu’un développement possible de ce sujet porte sur la problématique de la sensibilisation des professionnels du tourisme à l’intérêt d’un tourisme accessible. Dans certains pays, un tourisme accessible à tous constituerait une plus-value compétitive sur un marché en mal de renouveau. Des initiatives encore naissantes dans ce sens doivent être encouragées et enrichies. L’occasion de concilier des intérêts différents et généralement contradictoires peut donner lieu à une dynamique intéressante où l’ergothérapeute trouverait naturellement sa place. B. Résultats : CONSEILS PRATIQUES pour le VOYAGE en pays lointain en fauteuil roulant Pour partir en voyage dans de bonnes conditions, il est indispensable de bien préparer son affaire sans surestimer ses capacités. Certains particulièrement aventureux partiront sans préparation mais, l’imprévu étant de toute façon toujours au rendez-vous, il est préférable d’avoir, par exemple, recensé préalablement les adresses d’hébergement accessibles (à défaut d’adaptés, rares dans ces pays). En effet, l’hébergement est un point qui suscite beaucoup d’inquiétudes chez les personnes en fauteuil, et nous verrons comment y remédier. D’ores et déjà, un bon moyen de se préparer au mieux aux conditions du pays en question est de prendre contact avec des personnes qui y vivent. Pour cela, l’émission de la RTBF, les « Belges du bout du monde »1 et les Alliances Françaises locales peuvent être d’excellentes sources de contacts et d’informations. Tous les « handitrotteurs » que nous avons rencontrés avaient rapporté d’excellents souvenirs de voyage. Au retour, c’est toujours avec plaisir que l’on se souvient des meilleurs moments, y compris les petites ou grosses angoisses qui se sont finalement bien terminées ! Personne ne nous a dit avoir regretté ses expériences, galères comprises pour les plus audacieux – comme passer un an en mer sur un voilier non adapté - et en apprendre, pour le futur, à savoir respecter ses limites. Tous ont confirmé qu’avec un peu de sens de l’aventure et des bonnes capacités d’adaptation, il est possible de faire face à tous les imprévus. Nous attirons l’attention sur le fait que de nombreuses références dans cette partie proviennent de France pour la simple raison qu’il y existe plus d’associations, de magazines, d’agences et donc d’informations disponibles. Cependant, nombreuses sont celles qui peuvent être appliquées à la Belgique. B.1. l’avion : Reservation et Formalites Il faut savoir qu’il n'existe pas, a priori, de réglementation spécifique concernant l'accessibilité du transport aérien aux personnes en situation de handicap. Ce sont les textes généraux en matière de droit au déplacement pour les personnes handicapées qui s'appliquent, y compris ceux qui prohibent toute pratique discriminatoire. Certains textes - non juridiquement opposables – ont pourtant été signés et peuvent être invoqués pour rappeler certains engagements à valeur d’obligation morale (obligation de moyen et non de résultat). Il faut cependant noter que, quels que soient les textes invoqués, le commandant de bord aura toujours le dernier mot. En France, un Code de Bonne Pratique à bord des avions a été signé le 30 mai 2000 par sept compagnies aériennes (c’est peu, mais Air France est compris) sous les auspices de la Direction de l’Aviation Civile (DGAC). Il porte sur l’accessibilité, le traitement et le service offerts aux personnes handicapées dans les avions. Ces compagnies se sont également engagées à la formation spécifique de leur personnel. Les dispositions les plus importantes se retrouvent dans le corps de ce chapitre (voir texte complet en annexe). La brochure est disponible auprès de la DGAC (voir coordonnées en bibliographie). De même, un « Engagement des compagnies aériennes européennes à l’égard des services aux passagers » a été aussi signé en France, mais n’est pas opposable juridiquement. La DGAC française nous donne ici quelques informations valables en France, mais qui préfigure aussi ce à quoi l’on peut vraisemblablement s’attendre à trouver en Belgique1. |
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