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Sous la direction de Sandrine Marziani (professeur documentaliste) et de Sylvie Snauwaert (professeur de philosophie) Ce travail a d’abord fait l’objet de deux séances de travail en CDI, la fiche a été établie avec la collaboration des élèves de la classe dont le nom figure en bas de leur participation. FICHE ORDRE ET DESORDRE Φ LA FETE Φ TL1 DEUX CAS :
La fête des fous : était célébrée le jour de Noël le 25 décembre, ou le jour de l'An ou de l'Épiphanie. On élisait, dans les églises cathédrales, un évêque ou un pape des fous. Cérémonie parodique où toutes les valeurs étaient inversées. Le carnaval : Il vient de l'italien carnevale ou carnevalo. Il a pour origine carnelevare, un mot latin formé de carne « viande » et levare « enlever ». Il signifie donc littéralement « entrée en carême ». Période de fête qui précède le carême. ![]() ![]() Document 2. Extrait d’un article de Maurice Lever, magazine l’Histoire n°31, pp. 83-85 En vous appuyant sur l’article et la gravure, cherchez les caractéristiques de cette fête. Analyse du tableau : Ce tableau représente le combat entre carnaval et carême, deux personnages allégoriques, représentant respectivement le temps de la fête, de la joie, de l’abondance de nourriture et d’alcool ; et le temps du jeune qui précède dans la tradition chrétienne la semaine sainte et la mort de Jésus. Les deux personnages sont reconnaissables au premier plan. Ils sont tout les deux au-devant de deux cortèges, poussés sur des chariots. Carnaval se tient du côté gauche sur un tonneau de vin ou de bière. Il est gras et tient dans sa main une broche avec un poulet. Avec tous ces attributs il représente l’abondance du carnaval (tant bien par la nourriture que par la boisson) et le relâchement des règles religieuses qui encadraient au Moyen âge de façon très stricte toute l’existence des populations européennes. En effet le Carnaval était instauré comme un moment de défoulement nécessaire dans cette société stricte et l’occasion de faire bombance avant le temps austère du carême. Contre Carnaval nous pouvons voir Carême qui est reconnaissable par sa maigreur et son teint blafard. Il est habillé de façon très austère avec une robe de couleur grise et un voile blanc, au contraire de Carnaval vêtu de rouge et de bleu, couleurs vives de la fête. Il représente l’austérité du jeûne qui s’annonce. Il se bat contre carnaval avec un une perche sur laquelle nous pouvons voir deux poissons. Ces poissons s’opposent au poulet de la broche de Carnaval. En effet le poisson était manger lors du carême car c’est une chaire maigre, au contraire du poulet qui est gras et qui est mangé lors des grandes occasions. Derrière ces deux figures qui se réunissent au bas du tableau, deux cortèges bien distincts se forment. Il y a le cortège de carnaval dans lequel nous pouvons distinguer des personnages costumés et masqués, et un musicien apportant avec eux la joie de la musique et le rire. Il y a aussi une taverne, lieu de l’ivresse où une foule de personnages s’agglutine. Nous pouvons voir à l’entrer de la taverne deux tonneaux de vin. Sur la place un peu plus au centre du tableau, deux personnages semblent jouer, agenouillés par terre comme des enfants jouant dans un ruisseau. Il y a donc toutes les caractéristiques de la fête dans ce cortège : Alcool, Nourriture en abondance, jeux, travestissement et musique. Mais ce cortège de la fête semble être repoussé par une file de clercs qui sortent de l’église derrière Carême. Il y a une seconde file qui sort de l’église plus en haut du tableau. Ils sont reconnaissables à leurs vêtements sombres et leur capuche qui cache leur visage. Ils se dispersent dans la ville pour imposer un retour à l’ordre après la fête. D’ailleurs se retour à l’ordre semble s’être déjà propagé dans une partie de la ville car au bord du puis au centre du tableau, nous pouvons voir des poissonnières découper du poisson, signe comme nous l’avons dit plus en haut, des règles alimentaires du carême. Le combat semble donc être perdu d’avance pour Carnaval dont le règne n’est censé durer que quelques jours avant le retour à une vie austère, encadrée par les règles religieuses. ![]() ![]() ![]() ![]() Etabli par Ilana Bismuth et Thomas Grillon Analyse de l’article : Au Moyen-âge, le Carnaval et la Fête des Fous sont deux fêtes qui rompent avec les règles établies par la religion et la société. En tant que rupture, la fête est limitée dans le temps, c’est une rupture temporaire avec le mode de vie et les codes habituels. Cependant la fête a elle-même des codes institués à l’opposé de l’ordre de la société. La fête se caractérise par la débauche, une ivresse générale et une abondance de nourriture comme si l’excès était une condition nécessaire au bon déroulement de la fête. La joie y domine, comme imposée, et l’on y parodie les usages et coutumes religieux. Cette fête pourrait être vue comme blasphématoire (« On l’introduisait dans le chœur en dansant et en chantant des refrains obscènes » ; « affublés de travestissements grotesques, ils se livraient, sur les lieux mêmes du culte, aux plus furieuses débauches ») mais elle est autorisée et même instituée par l’ordre social pour maintenir le respect d’un ordre très strict et enrayer une quelconque rébellion en « contenant [la violence] à l’intérieur de l’espace ludique ». Même si la fête semble être d’un désordre et d’une liberté les plus totaux, il s’agit en fait d’un évènement institué dont l’ordre est tacite. Elle permet le maintien de l’ordre dans la société. Etabli par Lilou Héas et Susan Filoche-Rommé
Après lecture des textes et des articles, complétez le tableau suivant : CONTRE LA REPRESENTATION THEATRALE LA FETE REPUBICAINE ET POPULAIRE « Qu’on ne pense pas, surtout, faire un pareil établissement par manière d’essai, sauf à l’abolir quand on en sentira les inconvénients : car ces inconvénients ne se détruisent pas avec le théâtre qui les produit, ils restent quand leur cause est ôtée, et, dès qu’on commence à les sentir, ils sont irrémédiables. Nos mœurs altérées, nos goûts changés ne se rétabliront pas comme ils se seront corrompus ; nos plaisirs mêmes, nos innocents plaisirs auront perdu leurs charmes ; le spectacle nous en aura dégoûtés pour toujours. L’oisiveté devenue nécessaire, les vides du temps que nous ne saurons plus remplir, nous rendront à charge à nous-mêmes ; les comédiens en partant nous laisseront l’ennui pour arrhes de leur retour ; il nous forcera bientôt à les rappeler ou à faire pis. Nous aurons mal fait d’établir la comédie, nous ferons mal de la laisser subsister, nous ferons mal de la détruire : après la première faute, nous n’aurons plus que le choix de nos maux. Quoi ! ne faut-il donc aucun spectacle dans une République ? Au contraire, il en faut beaucoup. C’est dans les Républiques qu’ils sont nés, c’est dans leur sein qu’on les voit briller avec un véritable air de fête. À quels peuples convient-il mieux de s’assembler souvent et de former entre eux les doux liens du plaisir et de la joie, qu’à ceux qui ont tant de raisons de s’aimer et de rester à jamais unis ? Nous avons déjà plusieurs de ces fêtes publiques ; ayons-en, davantage encore, je n’en serai que plus charmé. Mais n’adoptons point ces spectacles exclusifs qui renferment tristement un petit nombre de gens dans un antre obscur ; qui les tiennent craintifs et immobiles dans le silence et l’inaction ; qui n’offrent aux yeux que cloisons, que pointes de fer, que soldats, qu’affligeantes images de la servitude et de l’inégalité. Non, peuples heureux, ce ne sont pas là vos fêtes ! C’est en plein air, c’est sous le ciel qu’il faut vous rassembler et vous livrer au doux sentiment de votre bonheur. [...] Mais quels seront enfin les objets de ces Spectacles ? Qu’y montrera-t-on ? Rien, si l’on veut. Avec la liberté, partout où règne l’affluence, le bien-être y règne aussi. Plantez au milieu d’une place un piquet couronné de fleurs, rassemblez-y le peuple, et vous aurez une fête. Faites mieux encore : donnez les spectateurs en spectacle ; rendez-les acteurs eux-mêmes ; faites que chacun se voie et s’aime dans les autres, afin que tous en soient mieux unis. » Jean-Jacques Rousseau Lettre à d'Alembert sur les spectacles, 1758 UNE FETE POPULAIRE A SAINT GERVAIS « Je me souviens d'avoir été frappé dans mon enfance d'un spectacle assez simple, et dont pourtant l'impression m'est toujours restée, malgré le temps et la diversité des objets. Le régiment de saint Gervais avait fait l'exercice, et selon la coutume, on avait soupé par compagnies; la plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent après le souper dans la place de Saint-Gervais et se mirent à danser tous ensemble, officiers et soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient monté les tambours, les fifres et ceux qui portaient les flambeaux. Une danse de gens égayés par un long repas semblerait n' offrir rien d'intéressant à voir; cependant, l'accord de cinq ou six cent hommes en uniforme se tenant par la main, et formant une longue bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèces d'évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des tambours, l'éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir, tout cela formait une sensation très vive qu'on ne pouvait supporter de sang-froid. Il était tard, les femmes étaient couchées, toutes se relevèrent. Bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs. Elles ne purent tenir très longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent; les maitresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfants mêmes éveillés par le bruit accoururent demi-vêtus entre les pères et les mères. La danse fut suspendue; ce furent qu'embrassades, ris, santés, caresses. Il résultat de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que, dans l'allégresse universelle, on éprouve assez naturellement au milieu de ce qui nous est cher. Mon père, en m'embrassant, fut saisi d'un tressaillement que je crois sentir et partager encore. Jean-Jacques, me disait-il, aime ton pays, vois-tu ces bons Genevois, ils sont tous amis, ils sont tous frères; la joie et la concorde régnaient au milieu d'eux. Tu es genevois; tu verras un jour d'autres peuples; mais quand tu voyagerais autant que ton père, tu ne trouveras jamais leur pareil. On voulut recommencer la danse, il n'y eu plus moyen: on ne savait plus ce qu'on faisait, toutes les têtes étaient tournées d'une ivresse plus douce que celle du vin. Après avoir resté quelques temps à rire et à causer sur place, il fallut se séparer, chacun se retira paisiblement avec sa famille; et voilà comment ces aimables et prudentes femmes ramenèrent leur mari, non pas en troublant leurs plaisirs, mais en allant les partager. Je sens bien que ce spectacle, dont je fus si touché, serait resté sans attrait pour mille autres: il faut avoir les yeux pour le voir, et un cœur pour le sentir. Non, il n'y a de pure joie que la joie publique, et les vrais sentiments de la nature ne règnent que sur le peuple. Ah, dignité, fille de l'orgueil et mère de l'ennui, jamais tes tristes esclaves eurent-ils un pareil moment en leur vie? » Jean-Jacques Rousseau Lettre à d'Alembert sur les spectacles, 1758, note Se servir d’un commentateur, soulignez ce qui est important dans le commentaire ![]() Contre l’isolement des représentations théâtrales, la communion de la fête populaire
Tableau établi par Sonia Bekthi et Hadasha Akouaté Synthèse : Quel sens donner à la fête selon Rousseau ? La communauté politique est instituée, elle dépend de la volonté de chacun de s’intégrer dans la communauté que constitue le peuple. Il y a bien une décision politique mais elle ne suffit pas, car le contrat social doit être ancré dans le cœur des citoyens. Il faut que chacun se sente comme la partie d’un tout. La fête instituée ou mieux spontanée permet à la communauté de vivre son unité et par là de la renforcer. Établi par Marilou Thirache et Océane Rasse ANALYSE DE LA NOTION DE FETE Etymologie : du latin jour de fête. A Rome, le calendrier était divisé en jours « festi », les jours de repos consacrés aux dieux, et jours « fasti » pendant lesquels il était permis de vaquer aux affaires publiques. Mots de la même famille : festif, festin, festoyer, fêtard... Définition : Petit Robert: Solennité, ensemble de réjouissances de caractère commémoratif ou simple réjouissance publique. A partir des cas étudiés et des articles suivants, procédez à l’analyse de la notion. ![]() Nature : -Spontanée ou instituée -Inscrite dans un temps limité, le temps de la fête rompt avec le cours du temps, instaure un présent -Libérée des conventions, mais aussi des nécessités de la production et du travail. Selon l’expression de Mircea Eliade « la fête injurie l’économie » -Période de ruptures et de transgression: Transgresser, c’est enfreindre une loi, une règle, une norme. C’est se mettre en marge de la normalité. Entre temps ordinaire et « temps »originel : la fête marque un retour au temps originel, mythique et, par-là, la reprise du passé dans le présent. Le moment de la fête est vécu comme sacré et hors du temps. Entre l’intérieur et l’extérieur de la communauté. La fête atteste périodiquement de l’unité de la communauté, qui peut alors admettre de nouveaux membres. Entre monde réel et imaginaire : la fête sert aussi à créer un monde nouveau, par ses costumes, ses personnages, ses légendes qui violent les lois de la vie réelle, comme dans le cas du Carnaval. Entre monde divin et monde humain. Entre sacré et profane La fête favorise l’immersion de l’âme humaine dans une réalité qui la transcende. Entre le monde des vivants et des morts, comme Halloween. La fête permet donc de réconcilier des forces contraires. Ainsi, elle traduit une recherche par la communauté d’un équilibre entre ses membres -Acte qui engage une communauté tout entière, on ne fait pas la fête tout seule ! -Transgressive, la fête est donc une sorte d'anéantissement périodique de la société -Démonstrative ou exubérante, suppose la joie Établi par Julien Armand Ordre et désordre de la fête : Ce qui caractérise la fête c'est aussi le désordre qu'elle génère. En effet, les règles et les interdits disparaissent. Ainsi les codes sociaux dont le respect ou encore la politesse passent à la trappe. Les plus puissants deviennent ceux que l'on parodie, les pauvres se déguisent en riches et on se livre à toute sorte d'excès. Ainsi au Moyen-Age, les jours de carnaval les prêtres proféraient des injures dans les églises. Les interdits sexuels aussi sont abolis et la fête devient un lieu de "débauche". MAIS ce désordre s'inscrit bien dans un ordre. En effet, il permet de faire sortir, d'expulser les pulsions, les désirs comprimés dans l'inconscient par les règles sociales. Ainsi paradoxalement la fête sert à maintenir un ordre dans la vie des individus, c'est un temps donné, précis ayant un début et une fin et dont les individus qui y participent ont conscience. La fête est strictement réglementée. Établi par Orphée Nado Fonctions de la fête : La fête qui implique la communauté dans sa totalité peut être considérée comme « un fait social total » Expression introduite par Mauss dans essai sur le don, qui désigne un fait social engageant toutes les dimensions de la vie sociale : « dans ces phénomènes sociaux « totaux » comme nous proposons de les appeler, s’expriment à la fois et d’un coup toutes sortes d’institutions : religieuses, juridiques, et morales-et celles-ci politiques et familiales en même temps :économiques-et celles-ci supposant des formes particulières de la production et de la consommation, ou plutôt de la prestation et de la distribution ;sans compter les phénomènes esthétiques auxquels aboutissent ces faits et les phénomènes morphologiques que manifestent ces institutions » «Ce qui tient une société ensemble, c’est le tenir ensemble de son monde de significations » Cornelius Castoriadis, L’institution Imaginaire de la Société, Seuil, 1975 Quelles sont les fonctions assignables à la fête ? Au niveau de la communauté et au niveau individuel ? La fête est un fait social total, symbolique de la représentation de la société. Tout d'abord, au niveau de la communauté, on peut dire que la fête a une fonction sociale. En effet, cette dernière renforce le lien social: elle créée des liens sociaux avec autrui (tout le monde y participe, on peut citer par exemple Lettre à d'Alembert sur les spectacles, 1758 par Jean-Jacques Rousseau). On peut également dire que la fête réalise la socialisation entre individus : « Elle est tout simplement et dans le miracle de sa pure présence, elle réalise le passage de la socialisation ». Néanmoins, toujours au niveau de la communauté, la fête a une fonction politique: effectivement, on peut dire que les États veillent à instituer les fêtes (fêtes nationales, comme le 14 Juillet, par exemple). À partir de cela, on suppose que la fonction politique renforce strictement la communauté politique. Ensuite, la fête a une fonction individuelle. En effet, un individu, lors d'une fête, est membre d'une totalité (la totalité ici peut signifier «la foule», c'est-à-dire le nombre total de personne participant à la fête) : celle-ci lui permet donc de se libérer. Aussi, la fête permet de trouver une identité dans la différence caractéristique de la conscience de soi. Établi par Marie- Laurence Claude et Clarisse Rénia Faisons-nous encore vraiment la fête ? Extrait de Loïc Joffredo : “ Les éternels retours” ![]() Bibliographie : Roger Caillois, L' homme et le sacré, Éd. Gallimard, 1938. Loïc Joffredo : “ Les éternels retours” consultable sur le site www.cndp.frlRevueTDC/sóm766.asp Jean-Jacques Rousseau Lettre à d'Alembert sur les spectacles, 1758, note Eric Zernic, l’esprit de corps : autour d’une note de Rousseau, CSH Jean Starobinski, l’invention de la liberté, 1700-1789, « la fête iconoclaste », ed Skira, coll. « art et histoire »,1964 Cornelius Castoriadis, L’institution Imaginaire de la Société, Seuil, 1975 Marcel Mauss, essai sur le don, |
![]() | «Javel dose». Sur l’étiquette du produit on voit les deux pictogrammes suivants | ![]() | «défi pour la terre», la charte de l’environnement, l’exposition de l’Education Nationale sur «le développement durable, pourquoi... |
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