103 Peut-être est-ce là l’explication de l’excès de dopamine constaté dans les psychoses par la neurologie : les « Psychotiques » sont des gens en travail permanent de reconstruction intellectuelle du monde. Ce sont des sportifs acharnés de la recherche d’un sens, dont l’évidence ne se présente pas pour eux du côté de l’amour.
104De façon imagée, on pourrait traduire cette longue phrase en une autre : "comment un cow boy se prenant pour John Searle pourrait-il abattre définitivement les "bad guys" portant le masque de Derrida ?"
105 F. De Waal, La politique du Chimpanzé, op. cit.
106Il a été montré que des mâles adultes tueurs d’enfants se rencontraient davantage dans des groupes où les mâles sont pratiquement assurés de ne pas être les pères (étude sur l’entelle langur Hanuman en Inde, par P.N. Newton, 1988, et observations directes de S.M. Mohnot, étude sur le cercopithèque à queue rouge d’Ouganda par T. Struhsaker, observations d’infanticides et de cannibalisme chez les chimpanzés de Gombé par David Bygott ou Jane Goodall ), ce qui, par contraste, laisse supposer qu’il existe un certain “sentiment paternel”, non fondé sur la certitude, mais soit sur le "sentiment" inspiré par les phéromones, soit indirectement, sur la proximité sexuelle des femelles “protégées” et par extension, de leur progéniture. Ce lien affectif affiliatif “flou” peut suffire à intéresser une femelle à se montrer relativement fidèle à un mâle protecteur "altruiste". A l’inverse la fréquence de rapports sexuels avec des mâles pouvant menacer les enfants, peut être une stratégie de diversion. Pour combiner les deux démarches opposées (obtenir des enfants d’un mâle dominant, calmer l’agressivité des autres), se distinguent peut-être des périodes de fécondité (perceptibles par les seuls mâles dominants “habitués”) et des périodes de séduction non féconde (réservées aux jeunes mâles “périphériques”). En tout cas, il semble que malgré une sexualité “débridée”, (chez les bonobos et macaques à longue queue) ce soit néanmoins du mâle dominant que sont la plupart des petits (J.R de Ruiter, JARAM Van Hoff, W. Scheffrahn, « Social and genetic aspects of paternity in wild long-tailed macaques », Behaviour, n° 129, pp 203-225, 1994). Le “choix” de la monogamie semble pouvoir découler de plusieurs situations originelles différentes, la restriction des possibles pour la femelle et le mâle étant compensée par une série d’avantages mutuels. Alors la tendance aux groupements par sexe, mais aussi celle des hiérarchies masculines ou féminines, se trouvent diminuées.
107 On relira à ce propos les belles pages de Serge Moscovici, qui osa, il y a une trentaine d’années, repenser le langage à partir du groupe d’interactions (La société contre nature, op cit. Essai sur l'histoire humaine de la nature, Flammarion, Paris,1977. Hommes domestiques, hommes sauvages, UGE 10/18, 1974.). En revanche, il se refusa à en reconnaître l’effet de rupture et « d’égarement », peut-être par souci de ménager une conception optimiste de l’histoire.
108Voir les travaux de Jan Aram Van Hoof . “Vivre en groupe, entre contraintes sociales, sexuelles et écologiques.”, Chap V, In Le propre de l’homme, op. cit, pp. 199-241.
109 Shirley C. Strum, op. cit.
110 Gilles Gagné, « L’unité d’un système de l’environnement : son caractère inédit dans la nature et dans la culture. », in Denis Duclos (Dir.) : Pourquoi tardons-nous tant à devenir écologistes ? , L’Harmattan, Paris, 2007, pp. 135-140.
111 Sans pour autant procéder au renversement nietzschéen de toutes les valeurs , dont nous savons, avec l’expérience psychanalytique, que, loin de défendre la vie contre la pensée, il théorise la vie dans des termes universalisants, en miroir parfait de ceux de la métaphysique qu’il critique.
112 Cette idée n’est pas éloignée de l’intuition de Peter Sloterdijk (dans son livre sur les sphères – Bulles, Fayard/Pauvert, Paris 2002) s’appuyant à son tour sur les deux devises de l’Académie de Platon : « nul n’entre ici qui n’est géomètre. » Et : « nul n’entre ici qui ne peut être amoureux. » S’y renvoient en effet l’intime et le questionnement intellectuel sur le global, tels que nous en supposons ici une origine anthropologique radicale.
113 Rappelons ici que" l'ens" c'est simplement la chose en latin, mais distincte de la "causa" et de la "res" qui sont des notions plus juridiques que philosophiques. La "causa" (origine de "chose") nous donne encore directement son sens "d'affaire à défendre", tandis que "res" renvoie par exemple au "bien" ou à son absence dans "res nullius".
114 Ce que peut-être l'un de ses porte-parole les plus décidés, le philosophe Michel Meyer n’a pas vraiment envisagé (dans son travail sur la problématologie).