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Qu’est-ce que le Hatha yoga ? Un peu d’histoire Le Hatha-yoga est une forme particulière de yoga qui a été codifiée en Inde grâce aux « yoga sûtra de Patanjali » (IIe s. av. J.-C. ?), avant d'atteindre l’Occident, entre les deux grandes guerres mondiales du XXe siècle. Patanjali, dans ses Yoga Sûtra, énumère huit membres du Yoga (ashtānga) à savoir : yama, niyama, āsana (les postures), prāṇāyāma (contrôle du souffle vital), pratyāhāra (rétractation intérieure des sens), dhāraṇa (concentration), dhyāna (méditation), (contemplation préparant la libération spirituelle). En France, la première école de hatha-yoga fut fondée en 1945, à Paris, par le professeur de philosophie et journaliste Félix Guyot (1880-1960) qui écrivit, sous le pseudonyme de Constant Kerneïz, de nombreux ouvrages concernant l'hindouisme et le yoga, rassemblés en une somme nommée Collection Hatha-Yoga. Lexique : « Haṭha » est un mot de la langue sanskrite que l’on peut analyser, de manière ésotérique en deux sens symboliques : « de Ha = Soleil, Tha = Lune » pour signifier que le Haṭha Yoga essaye d'équilibrer le corps et l'esprit par des exercices physiques (« asana »), le contrôle du souffle vital (« pranayama »), la relaxation (« shavasana ») et la méditation (« dhyâna »). La Pratique du Hatha Yoga : Les postures (asanas) : Les séances de yoga s'articulent autour d'un certain nombre de postures organisées selon les niveaux des participants et l'objectif de la séance. La respiration peut être rythmée au sein des postures ou concentrée pendant un temps privilégié. La séance se termine généralement par un moment de relaxation. Ces trois constituants peuvent être disposés de manière très différente selon les écoles, le moment de la journée, l'âge et l'attente des participants. Toute posture que le corps peut adopter sera du yoga tant que l’intensité respectera le contentement qui ressortira de cette pratique. La non-violence envers son propre corps, l’humilité, sont des principes qui évitent de confondre yoga et acrobatie. Les postures peuvent être statiques. Quand elles sont dynamiques, elles peuvent se pratiquer selon un enchaînement précis, souvent selon un ordre respiratoire particulier. Elles peuvent s'enchaîner en séquences quasi chorégraphiques telle la Salutation au Soleil. Les postures ont un impact : - En termes d’étirement, ce qui favorise un assouplissement musculaire et soulage les douleurs issues des tensions ; - En termes de massage des organes internes, par compression et décompression successives ; - En termes de concentration et d’une certaine connaissance de soi, pour pouvoir contracter les muscles nécessaires à l’architecture de la posture ou au contraire détendre ceux qui s’y opposent. La respiration (prānayāma) : Les quatre phases de base de la respiration sont explorées : l'inspiration, la rétention poumons pleins, l'expiration et la rétention poumons vides. Différents exercices mettent l’accent sur : - une ou plusieurs de ces quatre phases, - la vitesse et le rythme d'exécution lent, soit rapide, - une narine seule ou deux narines alternées ou deux narines ensemble, - une production ou une absence de son, - une durée compatible avec les capacités du pratiquant. Ces techniques permettent le développement de la concentration en diminuant la dispersion mentale, et lorsqu'une base de recueillement suffisante a été établie, le corps et l'esprit peuvent acquérir une vigueur et une vitalité nouvelle, d’où son appellation de « Yoga de l’Energie » Elles favorisent aussi l'aptitude à supporter les stress par la prise de conscience du rythme irrégulier de la respiration, pour la ramener vers un rythme plus lent. La relaxation (shavasana) : - Cette phase, qui conclut généralement la séance, s’accomplit en position assise ou allongée, et vise l’éclosion d’un sentiment de paix. Elle s’accompagne d’une respiration lente et profonde, de suggestions, ou de sons très doux. - elle prépare à la méditation La méditation La concentration posturale ou respiratoire va inclure des aspects divers comme la vitesse, l'adresse et la coordination. Du point de vue du yoga, persévérer dans la stabilité posturale, favorise la concentration et à la longue favorise une stabilité psychologique. La pratique régulière des asanas et du pranayama déployée dans une ambiance tranquille et sans compétition, conduit à un moment de silence, d'arrêt des perturbations du mental. CONCLUSION : Progressivement cette attention s'intègre à tous les instants de la vie, même dans les plus petits événements. Le devoir quotidien perd de sa pesanteur, en permettant l'ouverture au discernement et à l'humilité. L’exécution des divers mouvements et positions nécessite une complète présence au geste ainsi qu'un patient engagement afin de coordonner tous les éléments qui y sont mis en jeu. Dans le Hatha-Yoga il est dit que le corps est un laboratoire où peuvent être vécus en direct les réussites comme les échecs. Cette recherche pragmatique se doit de rester constamment avertie des abîmes d'orgueil que représentent les prouesses corporelles. L'orgueil est effectivement en totale contradiction avec les objectifs d'humilité et d'harmonie que la tradition du yoga a tracés depuis des millénaires. À un niveau intermédiaire, le pratiquant persévérant commence une connaissance de soi où progressivement vont apparaître les habitudes qui entretenaient des pensées ou des attitudes négatives. Au fil des années de pratique, la concentration perd de son caractère volontariste pour devenir attention sans intention. Dans son aspect purement physique, le Hatha-Yoga ne diffère que peu d'un entraînement physique ou sportif. La coordination avec la respiration : Respecter l’ordre d’un enchaînement de postures nécessite d'entraîner sa concentration, et incite le pratiquant à s’interroger sur la logique du fonctionnement de la mécanique corporelle. Classiquement la coordination de la respiration avec les mouvements et positions reste dans la logique de la plupart des sports : l'inspiration accompagne les mouvements et positions en ouvertures, et l'expiration les mouvements ou position en fermeture L'assouplissement : Comme d'autres formes d’entraînements physiques, la pratique régulière du Haṭha-Yoga permet de conserver ou de récupérer une capacité d'amplitude dans les mouvements. La souplesse est très différente d'une personne à l'autre, et peut varier sur une même personne d'un jour à l'autre, ce qu’il faut respecter avec bienveillance. Le renforcement musculaire : Une fois passée la période de la petite enfance (4-5 ans), le mode de vie actuel n'entretient plus suffisamment la musculature, qui tend à s'affaiblir. Il y a donc un entretien à mettre en place favorisé par le travail postural. Deux sortes de contractions peuvent être mises en jeu : - Les contractions dynamiques : Pendant les mouvements, des contractions musculaires entraînent ou freinent les mouvements.. L'attention permet de relâcher ces mêmes extenseurs pour permettre la descente en douceur. - Les contractions statiques : Une fois qu'une position a été prise il n'y a plus de mouvement et son maintien demande une contraction musculaire sélective. Si des muscles non indispensables au maintien de la position ont été sollicités, la posture manque de grâce et devient épuisante. Maintenir la posture tout en prêtant attention à ce qui ce passe dans le corps va permettre d'affiner et d'ajuster le geste en libérant des tensions inutiles. Bibliographie Textes fondateurs Svâtmârâma, Hathayoga-Pradîpikâ (XVe s. ?), trad. Mi Tara, Fayard, 2007. - Swami Sivananda Radha, Hatha Yoga: The Hidden Language, Secrets and Metaphors, Editions Timeless Books (May 1, 2006), ISBN 1-932018-13-1. Études sur le Haṭha Yoga - Lionel Coudron Mieux vivre par le yoga, Paris, J'ai lu, 1997 - André van Lysebeth Pranayama, la dynamique du souffle, Paris, Flammarion, 1971 - Eva Ruchpaul Hatha-Yoga, Paris, éditions Denoël, 1965 - Clara Truchot Hatha-Yoga : Les Torsions vertébrales, santé et souplesse du dos, Paris, Courrier du Livre 1998 - Yvonne Millerand Guide pratique de Hatha-Yoga, Paris, Calmann-Lévy, 2° éd., 1988 - André van Lysebeth J'apprends le Yoga, Ma séance de Yoga ,… Ed. Flammarion |
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