télécharger 20.86 Kb.
|
Article paru dans la "Revue d'Alsace", en 1888, et concernant l'une des publications (posthume) de Marie-Bernard BERNHARD : "Recherches sur l'Histoire de la ville de Ribeauvillé", par Marie-Bernard BERNHARD, publiées sous les auspices du Conseil municipal, avec le concours de X. Mossmann, archiviste de la ville de Colmar. - Eug. Barth, libraire-éditeur à Colmar. 1888. - 1 vol. in-8° de XIV - 384 pages. L'auteur des matériaux qui composent de volume est issu de l'une des plus anciennes familles de Ribeauvillé. Il y est né le 8 juin 1809 et est mort à Haguenau le 27 novembre 1884. Dans le cours de sa vie, il se livra à des recherches concernant l'histoire de sa ville natale et à chaque découverte, soit dans les archives, soit dans les livres, il consacrait une rédaction sobre et lucide. Combien d'années s'est-il livré à l'exercice de cette méthode d'investigations pour former l'ensemble des matériaux qu'il se proposait, sans doute, d'utiliser pour écrire l'histoire de sa ville ? c'est ce que le lecteur devinera peut-être en lisant "l'avertissement" biographique placé en tête de l'ouvrage. Bernhard étant mort avant d'avoir donné à ses matériaux la dernière forme qu'il concevait, la municipalité de Ribauvillé a fait ce qui était utile pour entrer en possession des manuscrits préparés; puis elle a pourvu aux moyens de publication. Elle en a confié le soin à notre estimé collaborateur, M. X. Mossmann. La Revue d'Alsace est heureuse de leur adresser ses félicitations, qui sont certainement partagées par tous les amis de notre histoire locale. Bien que la plupart des pages aient la consistance d'une rédaction définitive, il n'en ressort pas moins que la soudure d'ensemble est absente et que l'auteur s'en réservait le soin. En la présentant telle quelle, M. Mossmann a respecté l'oeuvre de Bernhard, et il a bien fait. Mais en somme elle n'a que la valeur d'une chronique bien jalonnée et susceptible d'être considérablement augmentée. Quatre pages ont suffi à Bernhard pour tracer le cadre général de l'histoire de la ville et de ses seigneurs depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution, c'est-à-dire depuis l'alpha jusqu'à l'oméga historiques. C'est donc dans ce cadre que viennent se ranger, selon l'ordre chronologique, les notices résumant, avec beaucoup de clarté, les faits sur lesquels l'attention de l'auteur s'est arrêtée dans le cours de ses recherches. Il va sans dire que le chroniqueur ne remonte pas au-delà des temps historiques. Il s'y tient rigoureusement confiné. Après les Schweighaeuser et de Golbéry, il s'occupe cependant, un moment, des mégalithes qui couronnent les Vosges depuis le Hohnac jusqu'à Bergzabern. Pour lui, ce ne sont que des délimitations seigneuriales du moyen âge. Ainsi en est-il spécialement des murs du Toennichel au-dessus de Ribauvillé. De quelques monnaies trouvées au ban de Ribauvillé, dont une en or - métal toujours remarqué et apprécié - Bernhard ose à peine conclure que la gorge de la vallée fut habitée aux temps gallo-romains. Il semble que sur ce point il aurait pu être plus affirmatif, alors qu'il avait sous la main une preuve aussi concluante que la mosaïque de Bergheim, dont il ne dit mot et dont un coin repose encore intact sous la terre de la propriété riveraine de celle où elle fut découverte. Un autre fait - celui-là au moins appartient aux temps préhistoriques - est signalé par M. Bernhard. Il s'agit de la source d'eau thermale que la tradition persiste à attribuer au canton dit Kastel. Bernhard résume ce qu'en ont dit Schoepflin, Grandidier et Irenicus. Il n'a rien découvert aux archives concernant cette source. "Pour en retrouver des vestiges, on a fouillé sans succès, dit-il, le sol où elle arrivait au jour." - Il nous souvient cependant que l'ancien maire, M. Saltzmann, demeurait convaincu du contraire. De la fosse qu'il fit ouvrir en face du Kastel, au-dessous de la route qui conduit à Bergheim, au canton dit Weyer, pour y concentrer une eau de source à laquelle se mêlait inévitablement les eaux de superficie, s'échappaient constamment, du plafond de la fosse, de grandes bulles d'air qui venaient éclater à la surface de la nappe. L'examen physique de l'air provenant de ces bulles fut sans résultat; ce qui n'empêcha point l'ancien maire - et nous étions de son avis - de demeurer convaincu que l'échappement incessant était dû à l'action d'une chaleur souterraine produite par l'eau thermale perdue et qui avait trouvé, dans une couche sousjacente, un écoulement plus facile qu'à l'endroit où la tradition continue à fixer l'écoulement primitif. Le phénomène n'a sans doute, pas cessé de se manifester, si toutefois la fosse existe encore. Poussant plus loin nos conjectures, nous pensions que le sol dans lequel la fosse était ouverte pouvait être le résultat de l'envasement séculaire d'un petit lac, d'un marais dont le limon pouvait cacher des vestiges de constructions remontant tout au moins aux temps gallo-romains, consacrés par la tradition. La question des temps préhistoriques n'avait alors pas encore acquis son droit de bourgeoisie en Alsace et il ne s'agissait, entre le maire et nous, que de conseiller quelques fouilles à certains propriétaires complaisants de ce sol, divisé en nombreuses parcelles de culture maraîchère. Nous n'en sommes plus là aujourd'hui, et c'est pour cette raison que nous jugeons à propos de consigner ici ce souvenir à l'occasion de l'assertion négative exprimée par M. Bernhard. Mais nous voici aux temps historiques et les documents écrits ou imprimés deviendront de plus en plus abondants pour le travailleur, pour le curieux. Bon gré ou malgré, c'est toujours à Schoepflin qu'il faut recourir pour se renseigner. C'est à lui que notre chroniqueur demande des informations sur l'époque où Ribauvillé apparaît pour la première fois dans les titres. Ce n'est qu'à la fin du VIIIè siècle qu'il en est fait mention dans une charte d'un comte du Sundgau déchiffrée et publiée en fac-simile par le maître. Tel est le début de la chronique proprement dite. Elle sera poursuivie jusqu'à la fin d'après cette méthode, en interrogeant, cela va de soi, dans le cours de la compilation, toutes les chartes se rapportant au même sujet que d'autres diplomatistes auront mises au jour et en y ajoutant ce que l'on a soi-même découvert de nouveau dans les archives publiques. La part de Bernhard y est importante car, outre ses propres découvertes, il apporte à l'oeuvre une grande lucidité d'interprétation des documents qu'il devait consulter. Il y a même, en beaucoup de cas, une impartialité et une modération auxquelles on pouvait craindre qu'il ne restât pas fidèle, eu égard au caractère mystique que son biographe, M. Mossmann, met en relief dans l'avertissement-préface. Il est certain que le travail offre bien des lacunes, en ce que toutes pièces connues dans lesquelles Ribauvillé est en cause, à un titre quelconque, ne sont pas utilisées. Dans la Diplomatica seule de Schoepflin, nous en avons relevé cent deux, embrassant la période de 1219 à 1679, concernant les dynastes de l'intéressante cité. Les monuments de l'évêché de Bâle, de Trouillat-Vautrey, en fournissent aussi un certain nombre que Bernhard n'a pas utilisé parce que, pensons-nous, son esprit était absorbé par des préoccupations d'un ordre différent. Telle qu'on la présente après sa mort, son oeuvre est très louable et l'on ne peut que remercier, au nom des lettres alsaciennes, ceux qui ont prit part à l'édition. Une remarque est nécessaire à l'égard des illustrations que l'on y a jointes. Sans parler du portrait de Bernhard, deux ou trois sont à peu près acceptables; et encore aurait-il convenu d'indiquer la source, ce qui eût été honnête et facile, comme, par exemple, la vue cavalière de la ville, prise à Mathieu Mérian. Quant à celles qui se rapportent au trésor seigneurial, nous n'y reconnaissons aucun des objets qu'elles ont la prétention de représenter. Nous nous trompons peut-être, mais nous croyons que lon a cédé à des considérations personnelles qu'il aurait fallu écarter. Et puis - pourquoi ne pas le dire ? - il nous semble que des prétentions comme celles auxquelles de nouveaux venus se livrent en matière artistique et littéraire, ne devraient pas entrer dans nos moeurs alsaciennes. Le trésor de Ribauvillé est vraiment illustré dans la Revue d'Alsace, année 1872, pages 80, 81, 82, 83, 84, 85 et 86, par M. Charles Goutzwiller, artiste de goût et littérateur distingué. La grande coupe de la famille royale de Munich - Ribaupierre est elle-même décrite avec une correction qui défie la science en auss et en us - de faire mieux et même aussi bien. Il n'a a qu'à se reporter à la page 250 et suivantes de la Revue, même année, pour en être convaincu. D'un autre côté, n'est-il pas regrettable - puisqu'on tenait à illustrer le volume - que l'on se soit abstenu d'ajouter une seule planche reproduisant les diverses armoiries adoptées par les Ribaupierre dans le cours du moyen âge ? Elles ont un sens historique répondant au travail ébauché par Bernhard. Actuellement la ville a adopté - ce qui est bien - les armes primitives de ses anciens seigneurs : d'argent à trois écussons de gueules, deux et un; Baquol-Ristelhuber y ajoutent une dextrochère de carnation (en pal) vêtue d'azur. Grandidier donne une armoirie plus compliquée, répondant aux fiefs dont les seigneurs étaient investis : écartelé au 1er et au 4è (pour Rapolstein) d'argent à trois écussons de gueules, deux et un; au 2è (pour Hohnach) d'argent à trois têtes et cols d'aigle arrachés de sable et au 3è (pour Géroldseck) d'argent au lion rampant de gueules, consonné et compassé d'or, l'écu billeté d'azur; la gravure d'Aubry, de 1667, presque illisible, même à la loupe, dans la reproduction photogravée, en donne deux autres, dans lesquelles on reconnaît difficilement l'une écartelée au 1er et au 4è le lion de Géroldseck, au 2è et au 3è les aigles du Hohnac et brochant sur le tout l'écusson des Ribaupierre; puis une seconde armoirie (pour Dusenbach) aux armes d'un évêque de Bâle dont les Ribaupierre tenaient les fiefs. Celle-ci était probablement, avec l'image de la vierge miraculeuse, le blason du roi des fifres de l'Alsace. Si Bernhard eût vécu quand on a édité son oeuvre, il eût approuvé M. Mossmann d'avoir ouvertement rompu avec l'usage d'écrire Ribeauvillé, au lieu de RIBAUVILLE, qui est conforme à l'enseignement de l'école des chartes et qui doit désormais être admis dans l'orthographe française pour désigner la ville des RIBAUPIERRE. Enfin on a joint à l'édition de la chronique deux notices du même auteur concernant deux sujets sur lesquels on n'était pas non plus dépourvu de notions. Il s'agit du pèlerinage de Notre-Dame de Dusenbach, près de Ribauvillé, et de la confrérie des musiciens de l'Alsace constituant un fief dont la "royauté" appartenait aux seigneurs de Ribaupierre. La première a paru dans la Revue catholique d'Alsace (année 1859), la seconde a été éditée à Paris en 1844. Ces deux notices sont le complément du codex que l'on a eu la louable attention de consacrer à la mémoire de notre très honorable compatriote. La Revue d'Alsace se fait un devoir de s'associer à cette attention. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - |
![]() | «non finie». «Sans doute le plus mauvais de tous les projets est peut-être celui qu’on a adopté (2)», confie l’un d’eux au soir de... | ![]() | «Dans beaucoup d’installations, les ventilateurs travaillent à la vitesse nominale fixe. Des registres ou des inclineurs font varier... |
![]() | ![]() | «La foi est une relation personnelle avec le Seigneur», explique sœur Marie-Laetita, la plus jeune des religieuses cloîtrées, aussi... | |
![]() | «dans une revue de trente-trois études empiriques qu’il y a un manque de pertinence de l’âge comme variable de segmentation» | ![]() | «J’ai failli ramasser hier une feuille morte collée sur un sillon mais IL m’eut fallu emporter dans ma chambre le sillon entier pour... |
![]() | ![]() | «postmortem» m’éloigne de l’essence même de ses œuvres, qui est une matière à vivre et non à raconter. Une expérience, forcément... | |
![]() | «source premiere du droit», les codes, les publications parues dans les Journaux Officiels, textes religieux,La Jurisprudence La... | ![]() | «recensement» vient du terme latin «recensere» qui signifie «passer en revue». Le recensement canadien est un sondage d’envergure... |