Contribution à l’histoire d’Unix chez Bull René J. Chevance©








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SM90 et la SEMS



Bull avait acquis la licence de la SM90, machine développée par le CNET. Les équipes d’Echirolles étaient en charge de ce projet. Les caractéristiques majeures de cette architecture peuvent se résumer de la façon suivante :


  • Architecture organisée autour d’un bus propriétaire, le SM Bus, initialement 16 bits et ensuite étendu à 32 bits ;

  • Cartes intelligentes (toutes, sauf la mémoire) de format double Europe et appelées unités ;

  • Deux types d’unités :

    • Unités de traitement capables de dialoguer sur le bus ;

    • Unités d’échange dont le fonctionnement est asservi à celui des unités de traitement : outre l’initialisation et la fin des opérations d’entrée-sortie, les unités de traitement ont la responsabilité du mouvement des données entre les mémoires locales des unités d’échange et la mémoire ;

  • Plusieurs types d’unités de traitement étaient prévues : Motorola, National (et Intel ?). L’axe principal des développements étant toutefois la famille Motorola. Ceci était, d’une certaine façon, lié à l’accord de seconde source de Motorola avec Thomson (accord qui ne se matérialisa pas pour la famille 32 bits).

  • Module de maintenance et de surveillance (MMS), carte intelligente interfaçant avec le terminal asynchrone « console » et capable de connexion à distance.


Bien que n’ayant pas été impliqué dans cet accord de licence, il m’a semblé qu’il y a eu une certaine ambiguïté autour de la SM90 : la direction de Bull pensait avoir acquis la licence d’un produit alors qu’il ne s’agissait que d’un prototype. Le travail d’industrialisation fut plus long que prévu. Le développement de la version 32 bits du bus et des cartes associées intervint aussi dans ce retard. J’ajouterai, sans toutefois avoir d’éléments concrets à mettre en avant, que le fait d’imposer un matériel sous licence (et qui plus est un prototype) à une équipe qui espérait réaliser son propre système (cf. le projet briques) n’est pas un facteur très motivant.

Bull SEMS était dirigé par Georges Grunberg, Jean Hélein était en charge de la stratégie, Yves Thorn était responsable de la ligne de produits SPS9 (produit Ridge que nous évoquerons ci-après), Claude Camozzi était responsable de la ligne SPS7 (le nom de baptême de la SM90 chez Bull) et Jean-Claude Chupin était le directeur technique.

Nous eûmes de nombreux contacts avec la SEMS car le désir de la direction de Bull de faire converger rapidement TG2 et SPS7 était grand. Michel Véran, qui avait à ce moment le rôle d’architecte, était notre contact privilégié. Le développement majeur en cours était la version 32 bits sur base 68020.

Entre fin 1984 et début 1985, la décision fut prise d’arrêter le développement TG2 en cours et d’exploiter la base SPS7. L’adaptation du SPS7 à nos besoins consista, pour l’essentiel, à développer un packaging spécifique. En effet, le packaging d’origine SEMS était une servante de taille importante (capacité à accueillir 20 cartes), beaucoup de câbles et de nappes pour la connexion entre les cartes et les prises ou périphériques et surtout accès par les côtés. Ce dernier point n’était pas compatible avec les objectifs cluster. En effet, il était classique, à cette époque, de juxtaposer les servantes composant un cluster et les accès ne peuvent donc se faire que par l’avant ou l’arrière des servantes. Nous avons donc repris les concepts développés pour le projet de TG2 « Transac »: accès par l’avant ou l’arrière, absence de câbles et de nappes, périphériques magnétiques SCSI conditionnés « à la CRU ». Ces principes de packaging ont d’ailleurs été repris sur la NCL.

Les adaptations pour TRIX ont été décrites dans le paragraphe consacré à ce projet.

Guerson Essayag, au sein de la ligne de produits Bull Transac, était responsable de TG2.

L’une des différences entre le produit SPS7 32 bits (le SPS7/300 alias SPS7/7x) et le produit TG2 (Questar 700) se situait dans le domaine des communications. Afin de capitaliser sur les développements faits par Bull sur le Questar 400, Claude Boulle, Directeur technique de Bull Transac, avait poussé une solution à base d’un contrôleur fondé sur Intel 286 et fonctionnant sous CTOS. Nous avons déjà eu l’occasion de commenter ce choix.

Il convient aussi de rappeler l’opposition farouche à TCP/IP : « le transport ISO28 allait balayer cette hérésie technique qu’était TCP/IP » clamaient les thuriféraires du modèle ISO29. TCP/IP s’est imposé et a été un superbe exemple de la standardisation faite par le produit plutôt que par un comité.

Il convient aussi de noter l’opposition de l’establishment d’obédience ISO aux terminaux asynchrones et de militer pour leur remplacement par des terminaux en « mode bloc » (tels les terminaux VIP de Bull ou 3270 d’IBM). Or, Unix n’était adapté qu’aux terminaux asynchrones et la prise en compte de terminaux modes bloc était loin d’être évidente. J’ai eu l’occasion, dans le Groupe Alcatel, de me servir d’un terminal 3270 pour accéder à Unix, c’était particulièrement pénible et édifiant …. Lorsque l’on veut faire dans le standard, c’est tout ou rien !

Pour illustrer cette opposition à TCP/IP et ses conséquences, on peut rappeler le long et douloureux portage de PCI-Locus, dont Bull Transac avait acquis une licence. Ce produit, qui permettait d’interfacer des PC et Unix, se devait, comme tout « bon » produit Bull, de remplacer sa communication native TCP/IP par ISO et sur un avatar réseau StarLAN dont Bull Transac avait fait un cheval de bataille (un Ethernet du pauvre à 1 Mbits qui n’eut aucun succès). Après avoir constaté des performances désastreuses avec le transport ISO classe 4 (imprudemment baptisé « Turbo » lors du démarrage du développement !), on a fini par se rabattre sur du TCP/IP au dessus d’Ethernet.

L’annonce conjointe, en 1986, du SPS7/300 et du Questar 70030 fut un grand moment : deux produits très similaires présentés au même moment avec quelques différences histoire de perdre encore un peu plus les commerciaux, les journalistes et les clients.

Compte tenu de l’orientation scientifique et technique du SPS7/300, TCP/IP était proposé. Sous forme de boutade, je disais que la différence entre les deux produits trouvait à la jonction incompatible de deux fonctionnalités : pas possible d’avoir COBOL (Questar 700) et TCP/IP (SPS7/300) sur la même machine !

La convergence entre les deux lignes de produits fut favorisée par le regroupement de SEMS et de Transac sous une direction commune (Georges Grunberg) et une direction technique commune (Claude Boulle)31. Le regroupement des lignes de produits sous la direction d’un nouvel arrivant dans le Groupe : Bruno Fontaine (mars 1987), acheva cette convergence (Yves Thorn et Claude Camozzi dépendant de Bruno Fontaine).

Il convient de mentionner aussi le DPX1000, une station de travail 68020 développée par le GIPSI. Le GIPSI était dirigé par Jean-François Abramatic et avait développé un prototype baptisé LEWS (Low End Work Station). Le système était fondé sur une grande carte intégrant la majorité des fonctions. Ceci était favorable au prix de revient mais pas à l’évolution ( un changement de modèle de processeur imposait de revoir la conception de la carte). L’industrialisation du produit prit beaucoup de retard32.
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