Pourquoi l’afrique reste en retard pour son developpement?








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RAISONS SOCIO-ECONOMIQUES

30- Pour que l’Afrique s’engage dans une voie de développement véritable, original, durable, digne…


Nous sommes de plus en plus convaincus que le développement est une question de prise de conscience de son état d’insatisfaction pour un engagement réel à mettre en valeur les ressources (matérielles et immatérielles) disponibles dans son environnement. Et c’est pourquoi nous définissons le développement comme : le résultat, réparti dans le temps, d’un processus plus ou moins long, positif de changement d’abord humain ensuite culturel, social, économique, politique, environnemental… qui s’effectue progressivement par la mise en valeur de façon judicieuse des ressources locales en l’occurrence l’homme prioritairement, la nature avec tout son contenu et parfois aussi par l’apport extérieur de ressources (technique, technologique, humaine, culturelle, financière, etc.) pour le mieux-être de l’homme et de l’environnement. Loin d’être anthropophage, le développement doit être anthropocentré et original pour être durable. Nous ne croyons plus que l’injection de fonds par le Nord développe l’Afrique car la prédisposition mentale, morale, culturelle et de dignité humaine qui fonde le bon usage de l’argent ou de l’aide, pour le bonheur collectif, fait défaut au niveau d’un grand nombre d’acteurs africains et de ce fait nous croyons que les financements amusent et semblent distraire l’Afrique, un continent de tous les paradoxes, très riche mais en proie à une précarité grandissante et qui s’enlise dans une philosophie d’attentisme. Il revient aux Africains d’inventer leur voie de succès en opérant un choix raisonnable avec toutes les ruptures dans la déconstruction et la reconstruction à tous les niveaux. En matière de développement, nous devons cesser le mimétisme, l’attentisme pour nous engager résolument dans une voie véritable de progrès avec nos moyens et éventuellement avec des crédits rationnellement utilisés pour réaliser ensemble le rêve de l'émergence imminente de l'Afrique. En réalité nous avons tout pour notre développement, il ne manque qu’une seule chose, nous-mêmes dans l’action c’est-à-dire la volonté agissante au plan continental. Je propose une simple stratégie : avec un milliard de population, si la moitié de notre population cotise par individu 50 francs par jour donc 1400F par mois, nous constituerons mensuellement un fonds de développement de sept cent milliards (700 000 000 000) Fcfa, en un an nous aurons huit mille quatre cent milliards (8400 000 000 000) Cfa. En dix ans nous constituerons quatre vingt quatre mille milliards (84 000 000 000 000) Fcfa. Ce fonds sera consacré à créer de l’emploi pour la jeunesse en mettant en place des industries de transformation de nos ressources par région. Notre premier marché sera l’Afrique, la sensibilisation à consommer notre propre production et à produire nos besoins sera une réalité africaine. En quelques années, nous étonnerons le monde entier par notre décollage. Le levier pour le développement est nous-mêmes. Nous devons nous poser une question : comment le développement industriel des pays avancés s’est-il réalisé ? Ne nous leurrons pas, le développement industriel suppose l’œuvre conjuguée de quatre acteurs : les inventeurs qui partent d’une idée pour construire un objet nouveau, utile, de valeur marchande, d’application industrielle et qui obtiennent des brevets. Ensuite il y a les entrepreneurs qui achètent des licences des inventions pour se lancer dans la reproduction industrielle. Mais il faut les bailleurs de fonds qui financent ces entrepreneurs. Enfin il y a l’Etat de par sa volonté politique ambitionne le développement et crée la synergie entre ces acteurs et favorise l’émergence industrielle de la nation. C’est tout le secret du développement industriel que nous venons de résumer. Mais arrêtons pour réfléchir à quelques questions : Qui invente quoi en Afrique ? Où sont nos brevets d’invention ? Quel est l’Etat africain qui incarne le rêve de développement industriel et qui s’y engage réellement ? Où sont nos entrepreneurs qui ont acheté des licences chez des inventeurs africains ? Quelles sont les banques qui financent le développement industriel en Afrique ? L’équation est claire : Développement industriel = Etat (inventeurs*entrepreneurs*bailleurs). Dans cette équation, un facteur qui s’annule, annule le résultat. Nous pouvons y déduire la principale cause de notre retard en matière de l’émergence industrielle. Le rêve ne sera possible que quand nous nous mettrons ensemble en constituant les Etats-Unis d’Afrique. Le plus grand facteur ou le plus grand obstacle au développement d’une nation est la volonté politique de ses leaders. Le gouvernement des Etats-Unis d’Afrique aura comme souci majeur le développement, et ce sera le début de la fin de la précarité. Dans notre engagement pour le développement, nous n’agirons plus en naviguant à vue, nous nous doterons d’une théorie de notre développement émanée de notre intelligence.

31- Pour définir, adopter et pratiquer enfin une théorie adéquate de développement en Afrique.


L’Afrique a toujours navigué à vue en matière de développement, jusqu’à ce jour nous sommes dans un chantier sans plan et chacun construit comme il entend et où il veut : en Afrique, développement = désordre, perte énorme, comédie trompeuse et bien organisée. Le développement en Afrique est caractérisé par le désordre, l’absence de méthodologie, de stratégie et se termine par absence de résultats tangibles et utiles. En matière du développement, l’Afrique est un champ d’éléphants blancs : les projets de développement se mangent et le résultat est du verbiage avec quelques constructions précaires. Les bailleurs poursuivent les fonds pour qu’une bonne partie retourne au Nord et les Africains complices de cette comédie internationale, s’en mettent suffisamment à la poche pour produire des paperasses, les réels impacts des projets. Le développement est synonyme de la désolation car on s’entend pour tromper l’Afrique qui en a vraiment besoin mais qui vit en otage pour son progrès. Par ailleurs l’Afrique est un terrain d’essai des plans et des théories conçus ailleurs, nous affirmons tous les jours par nos pratiques une flagrante incapacité de concevoir et de pratiquer une théorie adaptée à nos réalités. Et ce déficit méthodologique et organisationnel est ce qui justifie notre régulier retour à la case de départ. Le terrain du développement en Afrique est celui de toutes les contradictions et de tous les paradoxes et cela nécessite que le développement soit repensé en Afrique.
Il faut repenser le développement en Afrique


  1. L’Afrique sera-t-elle toujours le champ d’essai de toutes les théories ?


La réponse est non. L’Afrique est perçue par l’Occident comme un terrain vierge où des théories, élaborées au Nord, peuvent être essayées et depuis toujours l’Afrique passe de théorie en théorie pour son développement. Pouvons-nous enfin opérer un choix ?


  1. Quelle théorie choisir ?

Aucune ! La revue SH ("sciences humaines" n° 23 décembre 1992) rapporte que l’histoire montre que « les pays qui s’en sont le mieux sortis ‘Corée du Sud, Mexique, etc.) ont puisé dans les arsenaux sans se soucier des modèles doctrinaux. En revanche, les Etats qui ont appliqué des modèles purs l’ont cher payé (la Chine, la Tanzanie, etc.). Il faut donc puiser dans toutes les théories et n’en retenir aucune de façon exclusive ». Mais une question se pose, l’Afrique n’est-elle pas capable d’inventer son modèle de développement ?


  1. La théorie africaine de développement.

La responsabilité première des Africains pour leur développement doit les pousser à la conception d’une théorie pratique, dynamique, stratégique du développement qui doit être déclinée en actions non pas sans douleur mais avec la détermination, l’abnégation, la probité, la culture de l’excellence, en mettant en valeur ce qui est vendable dans notre culture plurielle, nos ressources, ... et en mettant en veilleuse tout élément considéré à juste titre comme pesanteur handicapant le développement. Ainsi, le fait de naviguer à vue qui nous fait toujours revenir à la case de départ cessera. Mais avant d’accoucher une telle théorie prenant en compte des réalités utiles, il faut procéder à une analyse réelle et bien réfléchie du champ de développement en Afrique pour l’extirper des grands obstacles anthropiques, obstacles que nous aborderons un peu plus loin. Mais en attendant, nous pouvons proposer une stratégie pour hâter le développement.
4- Une proposition pour hâter le développement de l’Afrique

Dès qu’on parle du développement en Afrique, on pense d’abord à l’argent, ce qui est juste, mais face à la question comment et où chercher cet argent, on assiste à la flagrante démission des Africains car on dit nous solliciterons nos bailleurs qui sont nos partenaires au développement. Pour l’Africain, il faut attendre l’aide des autres pour amorcer le développement. Cela est fondamentalement faux et c’est cette conception qui continue d’enliser l’Afrique. Nous devons nous demander sincèrement qui a aidé les autres à se développer ? La réponse est simple : personne sinon eux-mêmes. En dix ans l’Afrique peut étonner le monde de par son niveau de développement. Nous sommes un milliard environ d’Africains, si la moitié de notre population cotise un minimum de 10 FCFA par jour, en un mois nous réunirons cent cinquante milliards (150000000000) Francs CFA. Une telle cotisation faite en cinq ans constituera un fonds d’un montant de 9 mille milliards. Ce fonds sera consacré à des crédits sans intérêt en direction des jeunes et des femmes de la moitié des pays africains, puis cinq ans après le même montant sera constitué pour le reste des pays africains. La cotisation va continuer et le recouvrement des crédits fera en sorte que le fonds africain pour son développement sera une réalité. Nous pouvons multiplier la cotisation journalière par 2, ou 3, voire 10 au maximum. Notre développement sera lancé avec une très grande pulsion et cela sans aucune assistance extérieure. Tout cela dépend de la volonté politique des Etats africains. Et pour hâter la possibilité de réaliser pareil rêve, il faut que les Etats-Unis d’Afrique soient constitués et que l’unité des peuples favorise une solidarité organique au plan continental. L’Afrique sera l’espace fécond pour la mise en valeur de ses ressources naturelles.


32- Pour mettre en valeur enfin les ressources de notre chère patrie, l’Afrique.


L’Afrique est l’espace au monde où d’innombrables richesses existent mais ne sont guère valorisées, au contraire elles sont gaspillées et surtout pillées en partie. Des ressources humaines aux naturelles, c’est du gaspillage, du gâchis pur et simple. Jusqu’à preuve de contraire, l’Afrique est la plus grande réserve au monde, des sous sol au ciel, dorment d’immenses richesses que personne n’a pris le temps d’évaluer. Une grave myopie et une surdité absolue caractérisent l’Afrique sur sa capacité de voir ses richesses et d’entendre résonner la masse bruyante et assourdissante de son trésor. Pillées dans le passé par les colonisateurs, ravagées continuellement pendant des conflits, savamment drainées vers l’extérieur dans des partenariats économiques déséquilibrés, les multiples et multiformes richesses africaines souffrent simplement d’un bon programme d’identification, d’évaluations quantitatives et qualitatives et de projets de valorisations judicieuses et organisées. Notre grande faiblesse est l’absence d’un gouvernement continental ayant une politique de valorisation de nos ressources. C’est malheureux, nous regretterons amèrement plus tard car ceux qui meurent de pauvreté, de misère et des maladies pouvaient continuer à vivre si l’Afrique avait l’intelligence de s’organiser pour créer des conditions idoines au plan socio-économique. C’est dommage !

Avec un milliard de peuple, l’Afrique unie peut beaucoup de choses et de grandes choses. Ce qui affaiblit ce continent, nous le répétons, c’est sa désunion, c’est un continent émietté, divisé sans aucun respect des ethnies et des cultures. La ressource humaine de l’Afrique n’est malheureusement pas utilisée efficacement et tant que nous resterons divisés nous ne réussirons jamais le combat du développement. Si la Chine fait trembler les grandes puissances aujourd’hui, c’est surtout à cause de son progrès économique qui résulte de la mise en valeur de sa ressource humaine, si la Chine était divisée comme l’Afrique, elle serait à la case de départ comme nous.

Dans le prochain espace des Etats-Unis d’Afrique, le gouvernement continental, convoquera une réunion des experts africains pour bâtir un programme sérieux de développement prenant en compte la valorisation rationnelle de nos ressources, et ce sera le grand départ. Les ressources humaines seront valorisées à l’optimum, notre jeunesse n’ira plus se noyer à la porte de l’Europe et nous ferons trembler les puissants du monde. Osons inventer notre avenir pour la fondation d’une seule patrie dans laquelle les citoyens s’investiront avec ardeur et dynamisme. Un terme définitif sera mis aux pillages en Afrique.

33- Pour mettre fin au pillage des ressources humaines, naturelles… de l’Afrique.


Juste avant son départ de la présidence, le président français Jacques CHIRAC a écrit un livre dans lequel il a fait une déclaration que je qualifie d’aveu. « Dans cet ouvrage, le président aborde, pour la critiquer violemment, la colonisation. Evoquant les Africains, il assure qu'"après leur avoir volé leur culture, on leur a volé leurs ressources, leurs matières premières en se servant de leur main-d’œuvre locale. On leur a tout piqué et on a répété qu'ils n'étaient bons à rien. Maintenant, c'est la dernière étape : on leur pique leurs intelligences en leur distribuant des bourses, et on persiste à dire de ceux qui restent : ces Nègres ne sont décidément bons à rien" »33. La fracassante révélation de CHIRAC est une réalité sur laquelle l’Afrique est muselée et reste démissionnaire. Le verbe employé est précis " voler ", et qu’est-ce que le colonisateur a volé : notre culture34, nos ressources, nos matières premières en se servant de nous-mêmes. Ensuite le deuxième verbe utilisé est " piquer" et on nous a piqué quoi ? Tout. Ensuite on nous a répété que nous ne sommes bons à rien. Et enfin on nous pique présentement notre intelligence par la distribution des bourses et on persiste à dire à ceux qui restent que « ces Nègres ne sont décidément bons à rien ». S’il y avait une conscience collective africaine, l’Afrique aurait réagi spontanément à la suite de ces déclarations écrites, mais un silence plat demeure depuis seize mois35 après ces affirmations de CHIRAC. De ma part, je remercie très sincèrement l’ex Président CHIRAC pour son aveu public et lui dis que les choses vont changer au plan continental et cette tragédie va connaître bientôt son terme. Jusqu’à quand l’Afrique restera un champ de pillage pour l’Occident ? Nos ressources sont pillées, volées tous les jours avec notre propre complicité. Qui sommes-nous en réalité si nous laissons cette situation perdurer ? Des foyers de guerres ou des rebellions existent en Afrique pour l’organisation du pillage des biens de l’Afrique. C’est de la honte qu’un continent aussi riche reste mendiant pour survivre. Par nos faits, nous acceptons que nous ne sommes bons à rien si nous laissons les choses demeurer dans cet état encore longtemps. Sommes-nous morts dans notre conscience ? Nous devons opérer des choix responsables, mettre fin au pillage de l’Afrique et la meilleure manière de s’approprier de l’Afrique, c’est de créer simplement les Etats-Unis d’Afrique, espace politique dans lequel nous serons forts pour bouter les pilleurs et les voleurs dehors. La richesse de l’Afrique ne profite pas à l’Afrique, elle nourrit les autres et les filles et les fils africains crèvent de faim et des maladies tous les jours. C’est une situation déplorable. Nous devons hâter la mise en place de la nouvelle patrie pour abolir le drainage des biens africains vers ailleurs qui a commencé depuis la rencontre avec l’Occident, il y a plus de 500 ans. Nous sommes désormais majeurs pour prendre cette décision responsable. Si nous mettons un terme à ce pillage et si nous nous engageons pour la valorisation de nos ressources, nous ne serons plus des consommateurs insatiables des plats des autres.

34- Pour cesser d’être un peuple consommateur insatiable.


L’Afrique n’est qu’un continent consommateur des produits des autres aux plans alimentaire, médicamenteux, idéologique, politique, culturel, etc. Dans un passé récent, un grand fils d’Afrique disait « produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons ». L‘Afrique est un grand marché pour les autres, un milliard de peuple qui semble être condamné à n’être que consommateur des plats des autres. Non ! Cela suffit, nous devons être producteurs sur tous les plans, tant que l’Afrique ne devient pas productrice, elle restera dépendante et ne créera jamais de valeur ajoutée. En devenant une seule nation, les Etats africains se disposeront d’une force productrice puissante et formidable d’une part et d’autre part d’un marché très important. Mais cela exige un changement de mentalité au niveau du peuple pour réussir cette gigantesque entreprise.

Pour l’Africain, tout ce qui vient de l’extérieur est meilleur que ce qui est produit localement. Au Bénin des producteurs de riz ont dû écrire sur leur sac de riz « riz thaïlandais » pour vider leur stock en une semaine alors que la marque « riz produit au Bénin » faisait fuir les acheteurs. C’est une mentalité anti-développementale, humiliante, décevante, l’Afrique n’a pas foi en elle-même, elle n’a foi qu’aux autres, ses oreilles ne s’ouvrent qu’à la bouche des autres. Toute l’Afrique est programmée pour regarder à l’extérieur et à attendre, et c’est là, la force qui nous tourne en rond. Brisons cette chaîne et déprogrammons les mentalités pour rentrer dans une autre dynamique de progrès. Il faut que les Africains croient à l’Afrique. C’est pourquoi c’est encore une belle occasion pour éprouver la foi des Africains en eux-mêmes. Les uns vont penser que nous ne pouvons pas nous organiser, d’autres vont penser que nous ne sommes pas suffisamment intelligents pour fonder cette patrie que nous ne serons pas à la hauteur de cette œuvre tout comme si les fondateurs des Etats-Unis d’Amérique étaient des surhommes. La mentalité est toujours que les autres peuvent mais nous ne pouvons pas. Non ! Nous le pouvons si notre volonté est suffisamment forte et bien ambitieuse.

Nous consommons sur tous les plans les produits des autres, ce qui est très écœurant est l’alimentaire, le textile, le médicament, etc. Ces points déjà développés dans d’autres raisons, je focalise mon analyse sur l’alimentaire et le textile qui constituent les besoins quotidiens des peuples africains. Ce qui me semble très honteux est que les armées de nos Etats ne sont pas habillées de notre coton transformé, tout s’importe. Ensuite nos très nombreux élèves ne s’habillent pas en textile tissé avec notre coton. Nous abandonnons notre grand marché pour la consommation de notre coton transformé pour nous attaquer à l’OMC pour accuser les pays riches de subventionner leur coton pour nous faire tomber. Belle occasion alors ! Transformons nos cotons en tissus avec des technologies de pointe et nous n’aurons rien à envier aux autres. Soyons intelligents, nous vendons dix kilos de notre coton à 2000 Fcfa au maximum, ces dix kilos devenus tissus hollandais nous reviennent à 80000 Fcfa la pièce. Comment un continent entier peut se comporter de cette manière ? Pire une bonne partie de l’aliment de tous les jours nous vient de l’extérieur. La densité de la population africaine est très faible, d’où l’existence d’une superficie cultivable impressionnante, mais nous sommes dans la démission, aucune mécanisation de l’agriculture, aucune politique agricole durable etc. Qui sommes-nous et où allons-nous en nous comportant de cette manière? La réponse est simple : rien et nulle part. Mais pour être nous-mêmes et pour devenir un peuple épanoui et développé, nous nous mettrons simplement ensemble pour nous affirmer en devenant les Etats-Unis d’Afrique. Alors nous cesserons d’être le continent perpétuellement assisté.

35- Pour que l’Afrique cesse d’être un continent d’éternel assisté.


Le développement tel que perçu et vécu dans le contexte africain ne garantit pas des changements durables pouvant favoriser l’émergence du continent. La mentalité selon laquelle le développement s’importe trahit même le sens du concept. On croit que l’exhibition de notre pauvreté méritera une attention et une préoccupation particulières du monde développé qui exportera le développement chez nous. Non ! Soutiendra l’éminent historien burkinabé KI-ZERBO selon qui « On ne développe pas, on se développe »36. Le développement a été jusque là compris et continue malheureusement encore aujourd’hui de l’être selon une logique qu’on pourrait appeler « assistancialiste ». Toute l’Afrique se plaît à tendre la main et attendre. L’Afrique est une chaîne de mains tendues, nous le rappelons, les fils tendent les mains aux parents, les parents à l’Etat, l’Etat aux bailleurs. C’est simplement humiliant. La comédie internationale organisée tant au Nord qu’au Sud, nous amuse : de prétendues ONG se créent par centaine par jour pour tendre la main, c’est le refus flagrant d’oser s’engager pour le développement. Le fléau s’appelle  l’assistanat. Cette logique est dénoncée comme on le sait par Jean-Pierre OLIVIER de SARDAN37 comme une entrave majeure au développement de l’Afrique. Les yeux africains sont tous rivés sur l’Occident, le messie. KI-ZERBO dénonce ce comportement en disant avec humour que tant qu’on dort sur la natte d’autrui, on dort en fait par terre. L’Afrique est le continent le plus assisté au monde, elle se montre incapable et pleure pour obtenir l’assistance. Dans cette logique d’attentisme et de mendicité organisée en profession, l’Afrique se ridiculise tous les jours en exhibant ses problèmes sur la scène internationale. Ce qui est tragique et paradoxal est que l’Afrique n’utilise même pas les fruits de sa mendicité pour produire de la richesse, l’aide est souvent détournée, c’est l’autre fléau : l’accaparement.

36- Pour que l’Afrique cesse d’être un continent d’accaparement


Chez nous en Afrique, un autre grand frein au développement se rend visible à travers l’accaparement38 voire le détournement des aides à des fins privées, partisanes et égoïstes. Une mentalité s’est développée quasiment à tous les niveaux de la société africaine, selon laquelle « le développement se mange ». Pour des élites du plus haut niveau de l’Etat jusqu’aux paysans dans la campagne la plus reculée, l’argent du « Blanc » est perçu comme un cadeau voire un gâteau que l’on doit se partager au lieu de le faire fructifier au profit de l’ensemble de la société. Ce système pernicieux est tellement développé que le « per-diem » occupe maintenant une ligne budgétaire dans les projets, et il est devenu une condition sans laquelle le paysan ne prend plus part aux œuvres de développement de son milieu. Le chef du projet non plus n’exécutera pas le programme s’il n’est pas assuré de se réserver la part du lion. On peut, dans un tel contexte, se poser des questions sur notre conscience de la situation difficile, dramatique, sur notre détermination et volonté de nous en sortir, de consentir quelques sacrifices pour obtenir la fin de la misère dans laquelle nous sommes plongés. A quand la fin de cette idéologie pernicieuse qui a pris place en Afrique, qui nous installe dans un mépris total de la morale et fait de nous des hommes et des femmes sans honneur et sans dignité ? L’argent est devenu une finalité de notre vie, il s’acquiert par tous les moyens. Une question importante se pose : un plan Marshall peut-il développer l’Afrique ? On peut en douter, car il faut un changement préalable de mentalité qui remet l’argent à sa place de simple moyen pour lequel il faut d’abord un but commun et une certaine dose de moralité pour mettre le bien commun au-dessus de tout. Selon S. Smith, «…Quant au plan Marshall, les principaux bénéficiaires aux sorties de la deuxième guerre mondiale – l’Allemagne et la France – n’ont reçu d’aides qu’à hauteur de 2,5 % de leurs PNB. En revanche, pour 1996, les Etats subsahariens – exceptés le Nigéria et l’Afrique du Sud – ont reçu en moyenne, l’équivalent de 12,3% de leur PIB sous forme d’aides. Ils ne se sont pas développés pour autant. Ce qui n’a d’ailleurs rien d’étonnant : les pays européens se sont relevés après la guerre après la main tendue américaine ; n’ayant jamais atteint un niveau d’organisation sociale de formation de leur main d’œuvre et de productivité qui fondent le développement, et qu’aucune forme de crédit ne saurait compenser, les pays africains, eux, tendent la main faute de pouvoir gagner leur vie autrement – et ils le feront tant qu’ils ne seront pas obligés d’améliorer leurs sorts par leurs propres efforts. ... Entre 1990 et 1995, l’aide extérieure à l’Afrique subsaharienne représentait plus de 50% des recettes et même 71% des investissements des gouvernements bénéficiaires »39. De tels propos devraient nous faire réfléchir et trouver les moyens de compter sur nos propres forces. L’Afrique ne peut pas compter sur quelqu’un d’autre pour sortir de la précarité et l’historien burkinabé a raison quand il sous-entend que tant que nous dormons sur la natte des autres, nous dormons en fait par terre. L’autonomie est à conquérir dans les meilleurs délais. Il est temps de devenir majeur, de mûrir sur plusieurs plans et d’oser assumer notre destin pour le transformer en situation favorable à nos projets. Mais dans ce dynamisme de changement panafricain, nous devons nous arrêter un instant pour reconsidérer les dommages causés par l’entreprise esclavagiste, le pillage des biens africains et surtout de la traite négrière pour réclamer justice.

37- Pour exiger de la communauté internationale et de l’Occident en particulier la reconnaissance de l’entreprise esclavagiste, du pillage des biens africains et surtout de la traite négrière comme un crime contre l’humanité et de réclamer le dédommagement conséquent pour l’intérêt du développement de l’Afrique. Un fonds pour le développement de l’Afrique sera créé et alimenté par ces payements.



La déclaration de CHIRAC que nous avons rapportée dans la raison 33 justifie très clairement la présente raison qui est d’exiger, de la communauté internationale et de l’Occident en particulier, la reconnaissance de l’entreprise esclavagiste, du pillage des biens africains et surtout de la traite négrière comme un crime contre l’humanité et de réclamer le dédommagement conséquent pour l’intérêt du développement de l’Afrique. Il n’y a pas un agent causal de dommage aussi important que les suites de la rencontre de l’Afrique avec l’Occident. Une telle proposition sonne mal aux oreilles de certains africains vidés de leur conscience légitime de dignes fils africains. Le plus grand coup de poignard qui a bouleversé l’évolution de l’Afrique est la pénétration occidentale avec ses logiques d’esclavages, de pillage, de traite négrière, de colonisation, etc. Tous ces actes ne sont positifs en rien. Des Africains qui ont osé le dire ont été assassinés, mais de leur centre naissent et naîtront d’autres qui l’affirmeront sans ambages. L’Afrique est bien dans l’histoire, c’est étonnant et injuste de penser le contraire. Les forces qui ont troublé notre passé existent encore mais il nous revient de nous organiser pour opposer un refus à toute ingérence dans nos affaires. L’heure a sonné pour non pas déterrer la hache de guerre du passé, mais pour revendiquer la reconnaissance de certains actes du passé comme un crime contre l’humanité et d’en réclamer le dédommagement conséquent. Constituons les Etats-Unis d’Afrique pour exiger unanimement cette reconnaissance et faire payer les dommages en monnaies sonnantes pour constituer un fonds pour le développement de l’Afrique avec ces payements. Nous ne saurons être extrêmes dans notre revendication, c’est un acte responsable que l’Afrique doit solennellement poser, signifier ce crime à la conscience collective de l’Occident, cette injustice du passé et favoriser le transfert de fonds conséquent pour investir dans le développement de l’Afrique. L’Afrique se réconciliera avec l’Occident, avec elle-même, et elle pardonnera le mal poignant qu’on lui a fait, elle se pardonnera car cette plaie demeure entre ethnies en Afrique. Cette reconnaissance sera la fin de l’ancienne histoire Occident-Afrique, et nous nous engagerons dans une nouvelle ère de relation d’égal à égal. La jeunesse africaine connaîtra que l’Afrique n’est pas une terre de désolation, elle est un espace vital et vivifiant où chacun peut vivre aussi aisé qu’en Occident.

38- Pour que l’Afrique cesse d’être une terre de désolation pour sa jeunesse


En juillet 2007, 4700 jeunes africains ont embarqué pour l’Europe depuis janvier 2007. Hier c’était l’Européen qui venait acheter les bras valides pour l’économie de la traîte négrière mais voici un paradoxe aujourd’hui, la jeunesse africaine se bat corps et âme, pour franchir les frontières des anciens maîtres afin de s’offrir volontairement et gracieusement en esclaves pour travailler au noir en Europe, quel paradoxe ! Quelle indignité ! Quel abominable spectacle !
L’Afrique est arrivée à un point où elle constitue un espace de désolation pour son peuple, elle se vide de sa vie. Elle n’inspire plus confiance à sa jeunesse, ses bras valides, ses cerveaux n’ont plus foi en elle, la seule solution est de fuir cet espace d’insécurité de tout genre pour tenter l’eldorado en direction de l’Europe.
Quelle désolation ! Non les choses ne doivent pas être comme cela ! Pendant mes études je disais aux camarades curieux qui imaginaient mon éventuel attachement à l’Europe que mon Afrique est gorgée de richesses et chaque peuple africain dort sur des mines, mais qu’il y a un aveuglement continental au point où la très riche Afrique souffre de la seule et redoutable cause de la pauvreté : l’ignorance de ce qui doit faire son progrès. Nous devons pouvoir enfin, en devenant les Etats-Unis d’Afrique, évaluer les potentialités africaines en matière de diverses ressources et leur mise en valeur créera d’emploi pour toute la jeunesse africaine au point où, nous offrirons des opportunités pour des chômeurs d’autres continents. Ce rêve ne se réalisera que quand nous devenons une seule nation, les Etats-Unis d’Afrique, c’est notre destin commun, réalisons-le. Le nouvel espace panafricain sera un lieu de compétition de toute nature pour les Africains, des prix seront posés dans divers domaines pour susciter un esprit de plus en plus compétitif et inventif.

39- Pour créer un prix africain pour le développement, pour l’invention, pour la paix, etc.


Pour accélérer le développement et favoriser l’émergence d’un contexte continental de la paix, du développement, d’invention... en Afrique, il faut simplement créer :

  • Un prix africain pour le développement ;

  • Un prix africain pour la paix ;

  • Des prix africains pour l’invention (Prix dans le domaine de la santé, de l’agriculture, de l’entreprise, etc.).

Chaque année des Africains seront honorés et primés dans chaque domaine : développement, environnement, santé, invention dans tous les domaines. La recherche de la paix et celle de l’excellence dans tous les domaines seront lancées et l’Afrique sera l’espace des compétitions dans tous les domaines. Nos universités seront de véritables laboratoires où des inventions se feront chaque jour. Nos industries achèteront des licences pour produire pour le marché africain. Nous serons étonnés du pas galopant que nous ferons dans le développement et dans la paix. Si nous pouvons agir de la sorte, nous constituerons la force interne qui sera la réponse efficace contre les effets néfastes de la mondialisation dont l’avènement a scellé notre sort, la précarisation de l’Afrique. Face au rouleau compresseur que constitue ce phénomène de mondialisation, créant un fossé grandissant entre pauvres et riches, quelles nouvelles adaptations opérer pour naviguer vers un avenir meilleur malgré les courants contraires ?

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«élevé» par le docteur itard. IL ne parlait pas, n’était pas socialisé. Itard n’arrivera pas à le récupérer : socialisation perturbée...

Pourquoi l’afrique reste en retard pour son developpement? iconDescription
«Technology Leadership» recherche 1 stagiaire pour son Centre de Recherche et Développement basé à Méru

Pourquoi l’afrique reste en retard pour son developpement? iconAnnexe 1: Comment fonctionne un adoucisseur d’eau domestique ? Pourquoi adoucir l’eau ?
«douce» si son degré hydrotimétrique est inférieur à 12; elle est dite «dure» si son °th est supérieur à 12








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