Lien entre roman et histoire








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Enonciation du poème VIII ?

But : essayer de se convaincre que l’amour est un fléau contre lequel il faut lutter. Catulle s’adresse à lui en parlant d’une « âme faible ». Par rapport aux Annales ou aux Furius Bibaculus, auteur latin ayant écrit une épopée sur la Guerre des Gaules…

Catulle se parle à lui-même en se donnant son propre nom d’auteur, dans une langue imitant la simplicité.

La répétition donne l’illusion de simplicité et est créatrice de l’effet pathétique qui se détache de ce poème.

L’art de la contradiction.

Contamination de l’essai et du discours.
Enonciation à la deuxième personne. Le « je » et le « tu » forme une même personne, ce qui nous met du côté d’une âme divisée – la partie qui déteste essaye de convaincre la partie qui aime, Raison et Amour ? Non, Haine et Amour, même si la Raison est du côté de la Haine -. « amie » et « putain » sont une unique et même personne.

Deuxième particularité : l’énonciation est changeante au sein du poème. Lesbie n’est jamais nommée mais exprimée par l’usage de la troisième personne dans la première partie, et par celui de la deuxième dans la deuxième partie.

A partir du vers 12, le « tu » change de référent, passe à Lesbie, et du coup, Catulle devient une troisième personne. Il y a un retour sur le dernier vers à la deuxième personne pour qualifier Catulle.

Il y a donc trois mouvements :

  • V.1-11

  • v.12-18

  • v.19

Quelle est la fonction de la parole poétique ? La parole doit avoir une fonction de guérison par le raisonnement.

Succès ou échec de la parole ?

La répétition en fin de vers de « tiens ferme », à la rime. Répétition, mais en même temps, variation. A chaque fois, ils sont à des moments clefs de l’articulation de l’énonciation (fin du premier mouvement/début du deuxième mouvement/fin du troisième mouvement).

Roland Barthes, dans Le fragment d’un discours amoureux, explique que ce qui caractérise la parole amoureuse, c’est le ressassement. « Jadis brillaient pour toi des astres limpides » « Vraiment, brillaient pour toi des astres limpides » image lumineuse des jours heureux, attribuable à l’amant qui ne peut se détacher de sa nostalgie.

« tiens ferme » : valeur de fermeté par opposition à la passion. Impératif de raison.

La variation dans les trois « tiens ferme » ?

  • Impératif

  • Indicatif – énonciation d’un fait

  • Impératif – qui dément l’impératif du milieu.

Démenti de la fermeté. Travail stylistique de la langue exprimant la difficulté d’abandonner l’amour. D’où l’apparence de simplicité. Essaye d’épouser au plus près les infimes variations de l’âme.

Opposition entre récit et discours. Discours : du maintenant, de l’ici. Récit : censé être mobilisé pour épauler le discours, mais il y a concurrence entre les deux. Récit : éléments imagés convoqués. Une parole qui se reprend elle-même (« Mais c’est fini »). Parole = effet contre-productif.

Dans la deuxième section, la parole évolue vers une parole de plus en plus évocatrice (faire attention à l’abstrait/concret). Entonnoir. A qui => disparition du pronom de la deuxième personne. A force, Catulle finit par s’interroger lui-même – ambigu. Approche physique. « mordiller quelles lèvres ? »

  • La critique littéraire a pu y voir alternativement émotion ou dérision. Le pathos est construit, mais pour autant l’humour et l’auto-ironie contribue à créer cet effet d’amertume désespérée. Sentiment très subtil.

  1. Poème XI

Le poème XI exploite toutes les dimensions de l’amour pour Lesbie – passion, tendresse passée, haine dite sous forme d’obscénité – et pourtant, il n’est pas indépendant d’une conscience de la littérature : il y a un jeu entre littérature et expression de la passion. Peut-on le qualifier de billet d’insulte d’ordre poétique ?

Aurélius et Furius sont deux poètes qui ont critiqué les poèmes des baisers – poésie frivole et ludique -. Catulle leur répond dans le poème XVI, et on trouve des échos de leurs passes d’armes dans celui-ci, qui étonne d’emblée par ses variations de ton…

On peut décomposer le poème en trois mouvements :

  • Le premier, épique, avec la thématique des conquêtes

  • Le deuxième, de l’ordre de l’insulte et de l’invective – obscène

  • Le troisième, qui revient à une poésie sentimentale – comparaison de l’amour et de la fleur.

Le poète déclare la fin de son amour. Lesbie est décrite comme ayant une forme de pouvoir sur les hommes, qui sont féminisés (« pouffiasses » au vers 17), des prostituées. Lesbie, doté d’un appétit sexuel énorme a un rôle actif dans un renversement des rôles habituels.

L’image de la fleur touchée est une image traditionnelle pour signifier la perte de la virginité – la jeune fille en passe de se marier et dépucelée par son maire -. On retrouve cela dans le poème LXII de Catulle, un chant nuptial où les jeunes filles expriment leur crainte de ne plus plaire à leur époux une fois touchée – comparaison de la fleur et de la charrue. D’où l’intratextualité du texte.

  • L’image gagne en nouveauté, en originalité, et donc en force : l’écart entre les deux emplois met en valeur les appétits sexuels de Lesbie – par contraste avec l’image de la virginité.


Sur le motif épique et l’énumération des différents lieux :

  • Catulle évoque des campagnes militaires qui ont eu lieu en 55 avant Jésus-Christ – César qui franchit le Rhin pour aller en Bretagne, Crassus qui va combattre les Parthes, Gavinius qui remet Ptolémée sur le trône d’Egypte -.

  • Les Parthes : expédition militaire fréquente qui finit toujours par des désastres.

  • Exploits de César – franchissant les « Alpes », le « Rhin gaulois », combattant les « Bretons ».

  • « Les monuments d’un César illustre » : l’épopée faite ici en elle-même est monument.


Problème : la demande faite à Aurélius et Furius considérant que, sur le plan poétique, ils sont des adversaires de Catulle, mais qui sont présentés comme des adjuvants pour des conquêtes. Autre contradiction : l’éloge de César – Catulle, fervent ennemi du général.

Hypothèse 1 : La loyauté exhibée permet, par opposition, de davantage mettre en lumière la déloyauté de Lesbie.

Hypothèse 2 : Cette amitié est ironique. Ironie qui permet de véhiculer le mépris pour Lesbie : il s’agit de prendre des personnes méprisées pour messagers du mépris pour le destinataire.

Hypothèse 3 : Hypothèse métalittéraire. S’ajoute à l’Hypothèse 2 – complémentarité. Aurélius et Furius : de Furius nous possédons des informations. Marcus Furius Bibaculus, un poète dont des témoignages disent qu’il avait écrit une épopée historique, les Pragmatia Belli GalliciLes Hauts faits de la Guerre des Gaules -, donc dans la tradition d’Ennius. Notamment, on y retrouve le passage des Alpes dans un passage grandiloquent – tempête de neige vomie par Jupiter => ridicule, moqué par les néotheroï ( ?) -.
[Digression : Polémique littéraire

Cf : Horace, Satire I, 10.

Poète augustéen (suit les poetae novi). Horace se met dans le sillage de Catulle en se revendiquant de Callimaque

  • Auteur hellénistique du IIIème siècle avant Jésus-Christ, lui-même engagé dans une polémique littéraire contre certains de ses adversaires, ayant écrit les AitiaLes causes, poème étiologique qui raconte les origines de certains rituelles. Dans son prologue, il se défend contre les attaques dont il est la cause. Il compare les poèmes de mauvaise facture à l’Euphrate, puissant mais boueux.

Horace récupère la polémique de ses prédécesseurs en s’opposant à Lucilius, fondateur du genre de la satire (dans le sillon duquel il se situe, deux siècles après) et en reprenant l’image de Callimaque.

Dans cet extrait, il cite tous les grands auteurs de son temps : Fundanius, Pollion, Virgile. Chacun d’entre eux excelle dans son genre, il lui reste donc uniquement la satire comme champ d’exploration. Dans ce genre, Il accorde aux mieux à Lucilius de respecter les règles du style – bon mètre, mauvais contenu -.

  • Une critique de la quantité au dépend de la qualité : si Lucilius n’avait pas écrit au IIIème siècle avant Jésus-Christ, il aurait dû corriger son œuvre à l’époque contemporaine.


La première phrase est une allusion à Furius – Alpinius, référence aux Alpes sur lesquels il a écrit (Jupiter vomissant une tempête de neige). Dans son épopée, Furius reprend l’épisode du Rhin, Horace le récupère pour en faire une métaphore de l’écriture de Furius.

  • On retrouve la même ironie chez Catulle.

Ironie par rapport à la parodie d’un style épique grandiloquent écrit à la manière du IIIème siècle, ironie sur « l’illustre César », ironie crée à partir du contraste entre cette esthétique et la sienne.

  • En écrivant avec brièveté, on peut attendre l’émotion. Posture métapoétique.


« Qu’elle en tienne cent enlacés à l’heure ». Cf : Charybde et Scylla. Scylla monstre avait un très grand nombre de chiens au niveau de l’aine. On retrouve ici cette figure monstrueuse d’une femme qui dévore les hommes avec son vagin.

  • Travail sur la métaphore implicite.

L’allusion à l’épopée passe aussi par la description d’un monstre à cent bras (topos de Gygès aux cents bras).

On trouve un contraste entre l’avant-dernière strophe et la dernière. La métaphore de la fleur coupée pourrait être mièvre mais trouve toute sa force dans le contraste avec l’obscène qui précède et qui la transforme en une note de tristesse mélancolique. Cet homme capable de conquêtes est un amant qui peut être détruit.

  • Réflexion sur le signifiant/signifié.




  1. Poème XXIX

Ce poème est une attaque indirecte contre César au travers d’un de ses proches, à la tête d’une immense fortune, Mamurra, qui avait fait avec lui la conquête de la Gaule. Il était le praefectus fabrus de César, responsable du génie militaire, de première importance puisque la conquête de César a été rendue possible par les progrès de l’ingénierie.

Catulle applique à Mamurra un jeu de mots : Mentula, le pénis (traduit par Verge dans les poèmes). Il lui fait le même reproche qu’à Lesbie : un appétit sans borne, ici des richesses.

Le destinataire du poème est « Roulure-Romulus » : César. Tous ceux qui ont pris de l’importance à Rome se sont fait appeler « le deuxième Romulus » - le refondateur de Rome, César n’y fait pas exception, mais Catulle le désigne ici comme un dépravé.

  • Un rapprochement est fait entre les richesses et le sexe. Mentalua : la Verge de César. Catulle s’attaque aux conquêtes de César, faite pour satisfaire les appétits de Mamurra, sa Verge, donc ses propres appétits sexuels.

On trouve un élargissement à la fin, une apostrophe à César et Pompée, qui sont désignés par l’antiphrase « Beau-père et gendre » (Pompée est marié à Julie). Le fait de les appeler ainsi donne une dimension de lutte intra-familiale à la guerre civile, une dimension tragique.

  • « Roulure-Romulus » : Romulus est l’assassin de Rémus. Rome est très marquée par le traumatisme de la guerre civile (sujet de la tragédie Les Sept contre Thèbes d’Eschyle) frères contre frères,.

  • Au cœur de Rome, le fratricide, cf : son propre mythe fondateur. César est un nouveau Romulus, il refonde Rome et tue son frère.

Cette dimension mythologique donne de l’ampleur au poème.
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