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C’est la Forme qui peut rendre compte de l’Histoire (ex : au 20ème, on a utilisé de nombreuses formes différentes). Le roman interprète l’évènement et rend compte de l’enchainement de ces évènements (d’ailleurs, l’enchainement est déjà une interprétation). L’art littéraire établit donc des liens pour obtenir du sens, une certaine interprétation de l’Histoire. Par exemple, au 19ème, on a beaucoup eu des romans historiques rendant compte de l’époque des carolingiens. Cela s’explique par la Restauration (retour de la monarchie, avec l’idée qu’il y a toujours eu des rois). On revisite l’Histoire passée en fonction des évènements présents. Même si les romans ne sont pas tout à fait exacts sur la période qu’ils revisitent, cela ne les empêche pas de bien retranscrire la réalité contemporaine de leur écriture et de refléter les impératifs et les exigences (philo, politique, éthique etc) du temps de l’auteur. Ex : Ivanhoé, Walter Scott, qui retranscrit le conflit saxons/normands pour rendre compte de son époque et de ce qui s’y passe (de même pour la condition des juifs). En conclusion, le contenu du Roman Historique est une interprétation du passé pour rendre compte du présent, en établissant des parallèles entre les deux époques. • Cours n°3 : I/ La superposition des couches dans les romans (= plusieurs niveaux de lecture) Le roman, au 20e, peut rendre compte de l’époque contemporaine en invitant le lecteur à y découvrir le mythe qui se cache par-dessous. Cependant, on peut aisément avoir l’inverse (le mythe servant alors à rendre compte de la réalité). Par exemple, Thomas Man va raconter la vie d’un allemand, le lecteur étant invité à faire le parallèle avec l’histoire de Faust. De même pour Joseph et ses frères où, sous la période antique, le lecteur est invité à y voir une réalité contemporaine (ici, en l’occurrence, cela a pour but de réfléchir sur un bon chef d’état, qui doit bien agir pour éviter les catastrophes). Cette œuvre a aussi une résonnance avec les années 30 (famine), ainsi qu’avec cette recherche d’un rédempteur (Hitler). L’auteur a recours à deux figures anciennes pour arriver à l’Allemagne de son époque. On a donc deux niveaux de lecture que le lecteur doit déceler. A quoi sert cette méthode ? A cacher ? A montrer autrement ? On peut évoquer la question de la répétitivité (Nietzsche « l’éternel retour »), avec des parallèles entre les deux époques = l’Histoire se répète, l’humanité est condamnée à ne pas en sortir ? Les auteurs ne sont pas d’accord avec cette vision pessimiste et ce fatalisme : ils sont engagés politiquement et incitent au point de vue critique sur l’Histoire. II/ Des récits de désordre Ils ont pour matière l’Histoire, mais ils la représentent d’une manière totalement chaotique, sans qu’il n’y ait forcément de chronologie. C’est le cas pour la Route des Flandres, de Claude Simon, où l’on passe d’une époque à une autre (parfois à l’intérieur même d’une phrase !). Ce livre rend compte de l’expérience de la révolution pour éclairer la débâcle de 40. C’est au lecteur de saisir ce désordre et d’en faire quelque chose de censé. C’est comme si l’œuvre dialoguait avec lui. Le lecteur doit alors retrouver l’ordre des enchainements, s’approprier l’Histoire et lire les deux niveaux). Les œuvres qui, sous un vernis contemporain, reprennent des récits mythiques. Ulysse, de James Joyce (1922), a fait pas mal de bruit lorsqu’il a été publié. De par son titre, c’est un roman qui « promet » un certain contenu (le mythe est connu, donc on s’attend à retrouver un peu ce que raconte Homère dans l’Odyssée). Or, ce n’est pas du tout le cas puisque le livre raconte une journée de deux hommes de 1904, à Dublin. L’intertexte Homérique n’est pas visible, mais il a été caché durant de nombreuses générations. Les allusions sont alors à décrypter. Mais, pourquoi faire appel à un texte aussi reculé dans le temps ? Qu’est-ce-que ça apporte ? Ne court-on pas le risque de déréaliser la chose ? Là, on atteinte à la réalité, puisque l’on passe du particulier (la journée de deux hommes) à quelque chose de beaucoup plus général (le mythe et ses exploits). On sait que le mythe est un récit qui ne met pas l’accent sur le rationnel ou sur le vraisemblable. Il est réalisé pour aborder des thématiques qu’on ne peut pas expliquer (ex : la création du Monde), il est là pour répondre à ces questions laissées en suspens (ex : le mythe de Perséphone qui explique le cycle des saisons ; Osiris et sa reformation qui palie à l’angoisse de la mort). Pour les puristes, le mythe est tiré de la culture orale, tandis que d’autres voient du mythe partout (dès que c’est reconnaissable, comme Dom Juan ou Œdipe). Exemple du texte de John Barth : On a des allusions à Cassandre (l’auteur ne nomme pas les personnages et suppose qu’ils sont connus de ses lecteurs), à Philomène, puis à un personnage christique et enfin à la reine de Saba/Salomon. Cependant, c’est une représentation inversée car Salomon, d’ordinaire considéré comme un roi emprunt à une grande sagesse, projette de tuer la reine de Saba. Le texte est centré sur la difficulté à communiquer, ce qui est confirmé par la langue imaginaire du 5ème paragraphe (ponctuation et intonation, mais c’est tout). On peut alors représenter un mythe ancien, pour ensuite le modifier. De même, on peut faire appel à plusieurs mythes, pourvu qu’ils aient une convergence. Le mythe devient alors une contrainte, un code, pour essayer de faire passer qqch qu’il est difficile de faire passer autrement. Ici, on s’aperçoit que chaque paragraphe a ses intonations au même endroit et qu’il s’agit en fait du Notre Père en anglais, transformé dès lors en matrice rythmique. C’est donc une forme travaillée et c’est en cela qu’il se rapproche du poème. Le Notre Père est un texte très connu, surtout à la période de Barth (plus ânonné par les enfants, d’ailleurs, qui ne comprennent pas forcément le sens). Cependant, c’est un peu ambigu, dans la mesure où le recours au texte sacré peut engendrer de fausses interprétations. Si c’est un homme, Trimo Levi C’est un texte plus polémique. Il s’agit du chapitre 11, lorsque le personnage Pikolo, doit aller chercher de la nourriture dans une cuisine. Pour lui, c’est l’occasion de ne pas travailler, si bien qu’il va prendre l’un des plus longs chemins pour y accéder. Levi accompagne ce personnage, puis se met à citer la Divine Comédie de Dante, qui elle-même cite Ulysse (donc Homère). Levi raconte alors que la témérité d’Ulysse est punie (il voulait repartir à l’aventure). La mort des amants adultères
Le Romand du Châtelain de Coucy et de la Dame de Fayel date de la fin du XIIIe siècle, c'est le premier roman d'un auteur en langue d'oïl, JAKEMéS qui se consacre à l'existence supposée d'un poète historique, Le Châtelain de Coucy, ainsi que la mise en recueil de ses œuvres ( bien qu'incomplète ).
Le roman marque l'acte de naissance de la passion de Coucy pour la dame de Fayel jusqu'à se mort pour elle. C'est un récit fictif.
JAKEMéS suit des modèles d'écriture comme les vidas et les razos ( littérature occitane ) mais s'en affranchit par l'ampleur de son œuvre ( plus de 8000 vers ) et son recours à de multiple sources d'inspiration. Comme par exemple : La légende du cœur mangé : < l'amour courtois adultère où l'amant meurt et son coeur et donnée à manger à l'amante, ce qui entraine sa mort.
< des vies petit récit avec objet de narration la vie du troubadour.
Remarque : Postérité de cette légende : ( réécrit au XIXe siècle par STENDHAEL dans des vies et Le rouge et le noir. Mais cette légende se propagera surtout en Italie. )
Joufroy de POITIER s'inspire de Guillaume IX d'Acquitaine ( troubadour historique ) mais sans lien explicite ( citation lyrique ) Pendant la seconde moitié du XIII : les amours du poètes influencent deux œuvres étrangères majeures :
Frauendienst du « Minnesänger » Ulrich von LICHTENSTEIN ( 1255 ). Le héros est, ici, l'amant et le poète, et l'auteur et le narrateur.
La vita nueva de DANTE ( 1292 – 1295 ). Où le roman est écrit à la première personne et raconte son amour pour Béatrice. Cependant, le roman se concentre plus sur les commentaires sur ses poésies que sur le récit en lui-même. On y trouve la légende du cœur mangé bien que dessinée de manière onirique.
< fin, ou parfait, subtil. C'est le plus haut degré de perfection. Au XIXe siècle on adopte appellation d' « amour courtois ».
Le roman de JAKEMéS a fait l'objet d'une réécriture en prose au Xve siècle. Cependant l'adaptation a modifié la portée lyrique de l'œuvre. Comment le romancier s'approprie-t-il la poésie du trouvère ? Notamment par le procédé de la citation, mais aussi par l'image de la fin'amor avec ses motifs, ses images clés, ses métaphores mis dans la narration. Quelle image de l'amour l'auteur véhicule-t-il ? Le roman est différent de Chrétien de Troyes. Ceux-ci appartiennent aux légendes arthurienne ( matière de Bretagne : les légendes féériques que la merveille / les merveilles ) À partir du XIIIe siècle le roman réaliste fait son apparition et concerne un temps réaliste sans merveille. Il se veut reflet du monde réel et cumule les effets de réels. Quelle image de la fin'amor ? Comment cet idéal va être interprété sans merveille ?Est-ce une mise à l'épreuve de cet idéal ? Question de l'adultère : Comment est-il représenté ? Est-il légitimé et contesté ? Dans un contexte religieux, poétique et social sévère où l'église au XIIIe tente d'imposer l'institution du mariage dans l'aristocratie et le respect de celui-ci et de son caractère indissoluble. Question de l'adultère de la part de la femme : Quel regarde sur la pensée de l'aristocratie masculine de l'époque ? Cela relève d'une réalité historique : la fidélité de la femme permet l'assurance de fidélité au lignage et à l'héritage et donc la légitimité de la descendance. Exemples : Lanceot ou le chevalier de la charrette ( Chrétien de Troyes ) où l'adultère est différent des autres car il a lieu dans un couple marié. D'où l'hypothèse que Chrétien était pour l'institution du mariage. Il est dit forcé par la mécène ( Marie de Champagne → jugements d'amour où elle défendait l'adultère. ) Tristan et Iseult : deux textes principaux : Béroul : un fragment ( milieu de l'histoire ) Thomas : un fragment ( fin de l'histoire ) → redécouverts au XIXe siècle. Cependant une grande partie a été perdue ( normalement toute l'histoire de la naissance jusqu'à la mort ) Bien que l'histoire est bien connue mais peu de manuscrits ont été conservés. Sûrement dû à la résistance devant cet amour adultère assez transgressif. Il a été réécrit en prose au XIIIe siècle et celui-ci a bien été conservé dû à la lumière du Lancelot où l'adultère y est perçu positivement comme force bénéfique pour les amants de la société. Mais dans ces romans la question de la descendance n'est pas posée jusqu'à la fin du Moyen-Âge bien que la question existe bien.
Le romancier ( JAKEMéS ) cherche à s'identifier au héros de fiction / figure mythique d'amour courtois qu'est devenu à cause du romancier le trouvère historique ( Coucy ). Est-ce un double rêve ? 1° : idéal partagé de la passion jusqu'à la mort 2° : célébrité littéraire acquise.
La seule vérité qu'il nous livre sur l'existence de COUCY est l'existence de ses poèmes. ( qui sont également conservés dans des chansonniers et autres romans ). Ils deviennent la nourriture du roman par les insertion lyrique qu'utilise JAKEMéS. Elle a été premièrement faite par Jean RENART dans Le Roman de la Rose et dans Le romans de Guillaume de Dole ainsi que dans les razos occitanes.
Les chansons dite de COUCY ne sont pas toute de lui dans le roman. ( pas certain ). Exemples : Le virelai (vs. 7563 – 7607 ). Est-il l'oeuvre de JAKEMéS ? Deux éléments le montrent : L'absence de celui-ici dans les chansonnier et la forme poétique inconnu à l'époque de COUCY ( le virelai n'apparait qu'à la fin du XIIIe siècle )
JAKEMéS se dit poète et veut s'inscrire dans al lignée de COUCY. Il aurait écrit le dernier poème et des discours lyriques ( formes détachées du roman ) Exemples :
Influence du Tristan en prose ? Il s'agit surtout d'une ingestion littéraire où l'héritage de COUCY est détourné au profit du romancier pour asseoir sa propre notoriété littéraire avec : le virelai, le congé et donc le roman tout entier.
La mort des amants est cruelle et sublime pour frapper les consciences et l'imagination. La légende du cœur mangé est également un thème que le poète s'approprie. La trame romanesque signe la renaissance des poèmes de COUCY : Il a un rôle important dans la diffusion des poèmes de COUCY et son immortalisation : L'histoire romanesque est transmise de la fin du Moyen-Âge au XIXe siècle. Exemple : édition du roman par Georges-Adrien CRAPELET ( 1829 ) qui entraine l'édition des poèmes par France MICHEL ( 1830 ).
C'est un romancier inconnu. Nous savons qu'il s'agit de son premier roman. C'est un trouvère amoureux de sa dame pour laquelle il écrit son roman. Son anonymat suit la convention de l'époque ( bien qu'il dise son prénom ). JAKEMéS est le diminutif de Jacques dans le nord de la France. Tout porte à croire que l'auteur vient du nord de la France car la graphie y est différente mais aussi il montre des connaissances précises du Nord de la France ( du Henaut et du Vermandoie ). Il aurait écrit après 1285 car il s'approprie des vers d'un autre texte : Récit du tournoi de Chauvency ( tournoi historique en Lorraine en 1285 ).
Sa dame est mise en scène. C'est la mise en scène de la persona comme dans :
Il essaye de lui prouver ses talents littéraires pour la séduire en utilisant de la poésie courtoise. L'écriture romanesque nait de cet amour et confirme le lien qu'établissent les trouvères de l'époque entre aimer et chanter. Il ne s'agit pas de son mécène mais bien de sa Dame. L'horizon rêvée de la chanson courtoise a pour but de rendre sa Dame consentante et éblouie comme la figure exemplaire de la Dame de Fayel. La dame de JAKEMéS doit donc l'imiter. La figue du châtelain, quant à elle, est un idéal d'autoportrait de l'épilogue et prologue. Les vrais amants sont Coucy et Fayel. Dans l'épilogue il fait l'éloge des amants parfaits et passionnés et pour servir l'amour et demander les faveurs de sa Dame.
Il inscrit son prénom par un stratagème ( L'acrostiche ) ( vs. 8249 : « engien » )et imite donc RENART comme dans le Roman de la Rose qui inscrit son nom sous forme d'anagramme Est-ce pour la postérité ? Est-ce un signe d'humilité ? Cela relève toutefois une réticence à révéler leur identité et contraste avec les innombrables mentions de l'autre : le trouvère historique célèbre.
Une vingtaine de ses poèmes ont été gardée dans des chansonniers ( avec leur musique ). C'est un trouvère de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle. C'est même l'un des plus célèbre au XIIIe siècle avec Gace BRULé ( de Champagne ) ( duquel JAKEMéS s'approprie une de ses poésies ). COUCY vient de Picardie et appartient à la moyenne aristocratie. ( Châtelain du Château de COUCY pour des Seigneurs. Les De COUCY est un lignage puissant du Nord de la France ). Le Château de Coucy est impressionnant au XIIIe siècle. Il y a eu plusieurs châtelains de Coucy à cette époque. → Gui de THOUROTTE était trouvère et a participé aux différentes croisades ( la IIIe et la Ive ). On suppose donc qu'il s'agisse de celui-ci. IIIe croisade : Richard Cœur de lion. 1187 : reprise de Jérusalem par Saladin → pas de reconquête de Jérusalem mais consolidation. Ive croisade : croisade détournée vers Constantinople ( 1204 ) où la ville est mise à sac et est faite prise. Gui de THOUROTTE meurt pendant le trajet de la Ive croisade ( de maladie ) et était opposé au détournement vers Constantinople. Dans le roman c'est une image idéalisé de la croisade et est plus représentative de la IIIe.
Un roman médiéval est par opposition au latin un texte écrit en français jusqu'au Xve siècle. Un roman est donc un récit ou un texte en langue vernaculaire. C'est un choix de l'auteur comme le choix de la traduction de l'adaptation ou de la compilation. Le sens moderne qu'est donné au roman est un texte en prose racontant un récit fictif et s'oppose au poème écrit en vers. Au XIIe siècle tout texte narratif s'écrit en vers. Au XIIIe, la prose devient gage de sérieux et de vérité. Elle s'impose pour les récits narratifs comme par exemple les chroniques de la Ive croisade. Mais les romans en vers sont encore très présents. À cette époque, donc, étaient appelés romans : les chroniques, es textes religieux, les textes didactiques, les bestiaires, les lapidaires... Ou même Les laies de Marie de FRANCE ( < celtique : chanson du XIIe siècle : récits bref d'aventures amoureuses et féériques. Peu à peu se crée le genre romanesque.
L' « œuvre » est appelée « dit » par l'auteur dans son prologue. Le dit est un genre littéraire qui se développe au XIIIe siècle. C'est un ensemble de textes au contenu divers regrouper dans la vocation à une diffusion sans chant ni musique. Ils contiennent aussi l'insistance du « j e » du narrateur-auteur qui impose son point de vue, ses connaissances, ses valeurs et sa propre expérience. Exemple : RUTEBEUF : Poèmes de l'infortune. Le roman de Coucy n'appartient pas au dit mais JAKEMéS anticipe l'évolution de ce genre. Au XIVe siècle apparaît le dit amoureux. Le dit amoureux est autobiographique et raconte une aventure personnelle du poète et enchâsse dans sa trame des poèmes composés par l'auteur. Exemple : dit de Guillaume de MACHAUT in Vois dit. L'insertion lyrique ( < Roman de la Rose et Guillaume de Doles de Jean RENART ) est exploitée dans les dits du XIIIe mais avec une distinction dans le cas du roman de JAKEMéS, en effet dans celui l'auteur n'est pas le poète-personnage. Il s'agit juste d'un parallèle entre COUCY ( trouvère historique ) et JAKEMéS qui est lui même poète et amoureux. Cela repose donc sur un rapport spéculaire du rapprochement de ces deux personnes. Il franchit donc une étape vers les dits personnelles / amoureux du XIVe siècle.
Avec la prose apparaissent les textes allégoriques ( = se fonde sur plusieurs niveaux de sens impliquant différentes lectures ) dans le même modèle que l'exégèse biblique ( = commentaire sur la Bible ) qui était déjà une méthode de lecture/écriture latine qui est transposé en langue française d'abord aux textes religieuses puis profanes. Le romand de la rose est un exemple de texte allégorique. Il est écrit en deux parties. La première est de Guillaume DE LORRIS et est écrite en 1220. Il s'agit d'un récit de rêve amoureux sous forme d'allégorie qui est la quête de la rose. Elle reste cependant inachevée mais sera continuée jusqu'à son terme par Jean DE MEUNG en 1270. DE MEUNG trahit toutefois la pensée de LORRIS. En effet, DE MEUNG appartient à une tradition savante et en continuant le Roman de la rose, il inscrit sa volonté d'établir un savoir encyclopédique des connaissances de son époque. Il le trahit un seconde fois en tenant un discours misogyne.
À partir du XIIIe siècle le roman réaliste fait son apparition et concerne un temps réaliste sans merveille. Il se veut reflet du monde réel et cumule les effets de réels. C'est le choix de la réalité, bien que le monde décrit est idéalisé. Exemple : L'initiateur du roman réaliste : Jean RENART ( initiateur du roman à citation lyrique )
La trame de l'histoire est réaliste, s'inscrivant dans l'aristocratie moyenne représentée dans leur vie quotidienne avec des scènes concrètes. C'est toujours hiérarchisé mais bien différent des romans arthuriens ( un roi, une reine, une court royale ).
La poésie des troubadours et des trouvères au XIIe siècle est une poésie lyrique, au sens propre du terme, c'est à dire, chanté et mis en musique. Le poète est donc chanteur. Exemple : Un grand poète du XIVe siècle : Guillaume de MACHAUT. Ce lien ( chant – poésie ) se retrouve-t-il dans le roman ?
La poésie apparaît d'abord dans le sud de la France ( troubadours ) en langue d'Oc, puis elle est diffusée dans les années 1160 dans le nord de la France ( langue d'Oïl : les trouvères ) et promut par Aliénor d'AQUITAINE. Le plus ancien, et premier trouvère, est Chrétien de TROYES qui s'est ensuite consacré au roman. Ils sont le créateur de l'amour courtois ( la fin'amor ) et reflètent la courtoisie au sens large du terme. Cet idéal amoureux est d'abord apparut dans le Sud de la France car la vie de court y était plus développé et ils y étaient plus libres et affranchis de l'autorité de l'église.
Elle vient de l'idéal de la vie à la court, une vie plus raffiné, plus riche, telle qu'elle apparaît au XIIe siècle. C'est à dire l'élégance physique, la politesse, l'éloquence … Mais c'est aussi un amour parfait, un idéal littéraire. Elle présente une inégalité sociale entre l'amant et la Dame, la dame ayant un rang social supérieur à son amant et est présentée comme la suzeraine de son amant. Le service amoureux se calque sur le service de sa Dame. Cela implique que la Dame est déjà mariée et est l'épouse du seigneur du poète. C'est un amour fondamentalement adultère. Il y a donc une glorification de l'amour adultère à une époque où les valeurs chrétiennes assurent un contrôle fort sur les consciences. À partir du XIIe – XIIIe siècle elle impose l'institution du mariage. Cette conception de l'amour repose aussi sur une sacralisation apparente de la femme ( dans un discours exclusivement masculin ) et du sentiment amoureux. L'adultère est valorisé et est présenté comme sublime. C'est une sorte de religion du sentiment amoureux. La Dame est célébrée pour sa beauté et toutes les autres qualités possibles de prêter à une femme. Les poètes présentent leur amour comme un choix. L'amour se justifie par les qualités de la dame. Cela se différencie de l'amour de Tristan et Iseult ( où le philtre rend Tristan et Iseult amoureux, cela aliène les êtres et les rend complétement amoureux mais ici c'est un libre choix, il n'y a pas cette vision négative de l'amour-aliénation ). L'amour est représenté comme une vertu individuelle. Les bienfaits de cet amour est un perfectionnement intérieur en l'écartant de tous les vices, éthique, et aussi poétique car pour les trouvères aimer c'est chanter, c'est la source de leur inspiration. Plus ils aiment et respectent ce code de la fin'amor mieux ils chantent. C'est la source de la poésie parfaite, celle qui chante l'essence de cette amour. C'est aussi une poésie qui ne raconte rien : il n'y a aucune dimension narrative, anecdotique ou autobiographique. Bien sûr cette idéale va se développer et varier dans le romans et les différentes catégories de romans.
Il repose sur l'expression des sentiments de manière subjective et donc originale ( propre à un individu particulier. ) La poésie des troubadours et des trouvères est bien une poésie à la première personne. Mais c'est une poésie abstraite car très formelle, et codifiée / ritualisée avec les mêmes motifs, les mêmes images... Il s'agit de reprendre cette codification en la faisant varier. Le jeu qui y apparaît est donc impersonnelle mais aussi universelle.
C'est le retour du printemps et le renouveau de la nature. Le retour de la saison coïncide avec la naissance de leur sentiment ( fleurs, nature, oiseau qui est le double du poète ). Certains le contestent et le retournent ( avec des strophes hivernales par exemple )
Le service à la dame et les épreuves qu'elle lui fait passer et aussi la recherche de « la merci » de celle-ci et ses faveurs ou « guerredon » ( contre-don ). Ce n'est pas un amour platonique, au contraire. Il repose sur une célébration du désir sexuel. Mais l'union avec la Dame est toujours envisagée dans un futur dans la poésie. Elle devient l'horizon du texte et est toujours difficile à atteindre. C'est aussi très souvent une poésie narcissique : l'amant semble persuadé que sa Dame va céder par le discours qui lui tend. La Dame sera toujours consentante mais après la mise à l'épreuve de l'amant et le temps de l'écriture. Exemples : Troubadour :
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