T acfarinas Tacfarinas Chef insurrection numide de 17 avant j.c avait servi, comme tant de berbères, dans la l'armée rommaine. Soldats valeureux, il avait forcé l'admiration de ses chefs par soàn courage et son audace. Excédé par les exactions des occupants, finit par prendre en aversion les Romains. IL déserta et , fort de son expérience de soldat, il décida de déclarer la guerre à l'occupant. De nombreux tribus dont celle des musulames répondirent à son appel et Mazippa, le chefs des Maures, mit ses troupes à sa disposition.
Tacfarinas s'attaqua aux romains et aux berbères qui s'etaient mis du côté de l'occupant. Le proconsul Furius Camillus réunit ses troupes et les lança dans la bataille.Tacfarinas subit de lourdes pertes et dut battre en retraite. Il lui fallu du temps pour réunir de nouvelle troupes et les entraîner. Quand elles furent suffissament préparées, il reprit la guerre. IL remporta cette fois-ci un franc succès,décimant une cohorte commandée par Décius. Par la suite , Tacfarinas envoya des embassades à Rome pour proposer la PAIX, en échange de l'indépendance de la Numidie. Tibère refusa l'offre et ordonna au proconsul Blesus, nommé à la place d'Apronius, d'en finir avec l'insurrection. Alors Blesus fit mettre à prix la tete de Tacfarinas. Blesus fut remplacé par un nouveau proconsul, Dolabella, à qui Tibère envoya plusieurs légions. Dolabella, pas plus que ses prédécesseurs ne réussit à mater la rébellion. C'est alors qu'il essaya un procédé que les Romains affectionnaient: corrompre les proches de leur adversaire et les pousser à le livrer. Tacfarinas, trahi par des siens, tomba dans une embuscade près d'auzea( Bordj Hamza). IL mourut, après une bataille sanglante. (24 après J.C).
Tariq ibn Ziyad T ariq ibn Ziyad, ou Ibn Ziyâd (720-pres de Constantine (Algérie)), général berbère musulman, au service des Omeyyades, qui a conquis toute la péninsule ibérique (à l'exception des Asturies) en 711 à la tête de douze mille hommes en majorité berbères hormis un petit nombre de 300 hommes arabes qui avaient accompagné le régiment afin de leur enseigner l'islam. Il était connu pour son grand gabarit, ainsi que pour son génie en matière de guerre.
Il conquit avec l'aide du général arabe Musa la quasi-totalité de l'Hispanie wisigothe en trois ans, après la Bataille de Guadalete - au cours de laquelle périt Rodéric, le dernier roi wisigoth d'Espagne - hormis les royaumes du nord, futurs acteurs de la Reconquista.
À la vue de cette ascension fulgurante, Tarik décida de continuer la conquête jusqu'au siège de Constantinople, mais le Calife omeyyade lui demanda de retourner avec son contingent à Damas. Depuis aucune information n'a été révélée sur Tarik.
Il a donné son nom au détroit de Gibraltar (Jabal al-Tariq « La Montagne de Tariq ») lorsqu'il la franchi avec ses troupes, afin d'affronter l'armée wisigothe de Rodrigue.
La légende dit qu'en arrivant sur la terre espagnole, Tarik fit brûler ses navires et dit à ses hommes :
« Oh gens ! (En s'adressant à l'armée) Où est l'échappatoire ? La mer est derrière vous et l'ennemi est devant vous, et vous n'avez, par Dieu, que la sincérité et la patience. » (Cité par Al-Maqqari)
Lala Fatma n'soumer.

Fadhma N’Summer est l’héroïne de la résistance à l’occupation de la Haute Kabylie par les armées du Maréchal Randon, au cours des années 1850 à 1857.
Lalla Fadhma N Soumer est originaire du village d’Ouerja.
Née vers 1830, elle est, d’après la tradition orale, d’une grande beauté. De souche maraboutique, sa liberté est restreinte. A cette époque, le bigotisme ambiant ne favorise certainement pas les expressions de la séduction et les enthousiasmes juvéniles.
Très tôt, on veut la marier ... Se présentent à elle plusieurs prétendants. Elle n’en accepte aucun. Prise pour folle ou possédée, on l’enferme dans un réduit, certains disent, une semaine, d’autres plus !
A sa sortie du "placard", elle est métamorphosée, d’aucuns diront trauma!
En fait, Dieu lui a révélé sa foi, son esprit est ailleurs. Sa famille ne se rend pas compte immédiatement du changement intervenu en elle et lui serine : "marie-toi, marie-toi !"
C’est sous la pression familiale qu’elle épouse son cousin. Comme seule arme de défense, elle décide de ne pas consommer le mariage. Après 30 jours, la belle-famille et le mari, excédés, la ramène à ses parents. Le village la met en quarantaine ainsi que sa famille.
C’est à cette époque qu’on assiste à une deuxième métamorphose perçue par certains comme une aggravation de son état.
Prise pour folle, on la laisse tranquille. La journée, elle décide d’arpenter la montagne et ne revient qu’au couché du soleil. Elle découvre la "grotte du Macchabée", ainsi nommée par les Français, parce qu’on y a découvert un squelette momifié.
Après quelques temps, elle étonne tout le monde en annonçant sa décision de rejoindre son frère (marabout) exerçant ses talents de cheikh au village de Soumer. Son frère accepte sa présence et elle reste dans son ombre, tout en se mettant à étudier le Coran et l’astrologie ...
L’ayant acceptée, les habitants du village s’habituent à ses "excentricités", lui vouant même un certain respect. Ils apprécient son intelligence et remarquent le talent, équivalent à celui de son frère, en ce qui concerne les prédictions, la résolution des litiges et la capacité d’attirer de favorables augures.
Mais la nuit, elle rêve, elle hallucine ...
Un jour, elle se confie à son frère et, peu de temps après, elle convoque les villageois sur l’agora et leur annonce : "chaque nuit, je vois des hordes farouches qui viennent nous exterminer et nous asservir. Nous devons nous préparer à la guerre !" Prenant ses dires très au sérieux, des émissaires parcourent alors toute la Kabylie pour mobiliser les hommes contre l’envahisseur français qui s’annonce.
On dit que c’est un jour de 1852 que Lla Fatma N’Soumer a reçu cette révélation.
Lalla Fatma N’SOUMER, héroïne du Djurdjura, est née dans un village proche de Ain El Hammam en 1830, quand a commencé l’occupation française. Son vrai nom est Fatma Sid Ahmed. Le surnom "N’Soumer" lui a été donné pour sa piété et sa force et aussi parce qu’elle a vécu dans le village de Soumer.
Le père de Fatma était le chef d’une école coranique qui était liée avec la Zawyia Rahmaniya de Sidi Mohamed Ibn Abderrahmane Abu Qabrein. Très jeune, Fatma a mémorisé le Coran, simplement en écoutant les disciples de son père psalmodier les différentes sourates. Elle a été décrite comme très douée et possédant une mémoire stupéfiante.
A la mort de son père, Fatma a dirigé l’école coranique avec son frère Si Mohand Tayeb. Elle s’occupait principalement des enfants et des pauvres. En plus de sa piété, sa sagesse et son intelligence remarquable, elle acquit une excellente réputation à travers les régions de Kabylie. Fatma avait seulement 16 ans lors de l’occupation de la Kabylie par les soldats français.
La Kabylie fut conquise, non sans violents combats, comme les autres régions. Mais l’insurrection, menée par Fatma, reste une des plus importante grâce à cette noble et brave combattante. Les Français l’ont surnommée "la Jeanne d’Arc du Djurdjura", une comparaison que la pieuse Fatma n’a pas acceptée. Armée d’une foi infaillible, elle s’est jetée dans les batailles sanglantes pour repousser l’ennemi.
En 1854, à Oued Sebaou, Fatma, alors âgée de 24 ans, a donné à l’armée française une leçon de détermination et de courage, bien que celle-ci soit largement supérieur en nombre et matériel) Pendant cette fameuse bataille, menée par Mohamed El Amdjed Ibn Abdelmalek (surnommé Boubaghla), qui n’avait su enlever aux troupes françaises leur avantage, Fatma, à la tête d’une armée de femmes et d’hommes, a vaincu et mené son peuple à la victoire, victoire louangée à travers toute la Kabylie. Des mosquées, zawiyas et écoles coraniques s’élevait de retentissants chants pieux en l’honneur de héroïne du Djurdjura.
Le Général Randon, qui n’accepte pas cette défaite, demande aux habitants d’Azazga de l’aider à trouver la cachette de Fatma N’Soumer "pour en finir avec sa légende et ses méfaits". La réponse faite à son émissaire fut : "Allez près de celui qui vous envoie et dites lui que nos oreilles n’entendent pas ce langage qui nous demande de trahir". A cette réponse, le Général Randon dit : "Puisqu’ils sont restés sourds à nos appels, je vais leur faire entendre le son des cannons".
Fatma N’Soumer ne se rendit pas. Et même, après la prise d’Azazga par Randon et les féroces répressions de ses troupes, elle mobilise la population et livre plusieurs batailles. Elle appelle le peuple à "frapper pour l’Islam, la Patrie et la Liberté. Ce sont nos constantes et elles sont sacrées. Elles ne peuvent être l’objet de concessions ou de marchandages." Sa forte personnalité a eu une grande influence à travers toute la Kabylie, montrant le chemin par le sacrifice et la détermination de la population durant les batailles, spécialement celles d’Icherridene et Tachkrit, où les troupes ennemies subirent de graves défaites. Lors de la dernière victoire kabyle, le 18 juillet 1854, les pertes pour l’ennemi furent lourdes : 800 morts dont 56 officiers et 371 blessés.
Finalement, Randon demande un cesser le feu, accepté par Fatma N’Soumer, une décision stratégique militaire et politique. Elle planifie d’utiliser cette période de cesser le feu pour réorganiser et renforcer ses troupes. Les champs sont labourés et semés, des fabriques d’armes émergent à travers tout le pays. Cependant ce cesser le feu, comme tous les précédents, n’est pas respecté par les Français. Après trois ans, en 1857, les Français ayant aussi réorganisé leur armée, lancent des attaques contre plusieurs grandes villes qu’ils gagnent.
Fatma N’Soumer, après avoir appelé ses guerriers à la liberté, appelle la population pour un ultime effort. Ce fut la façon d’occuper trois positions stratégiquement importantes. Entourée des femmes de la région, Lalla Fatma dirige l’attaque ? Cependant, la bataille fut perdue ...
Cette même année, Fatma est arrêtée et emprisonnée dans les Issers, ensuite à Tablat. Les soldats français dépensent sa fortune, mise à la disposition de la zawiya des disciples de son frère. Sa riche bibliothèque, contenant une mine de travaux scientifiques et religieux, fut complètement détruite.
Lalla Fatma N’Soumer meurt en 1863. L’épreuve de son incarcération, la frustration de n’avoir pu mener son peuple à la victoire et les insultes que celui-ci subit, la submerge, l’affecte et sa santé se détériore. Elle avait seulement 33 ans ...
Si muhand u m'hand S i Mohand Ou M'Hand Ath Hammadouche est né vers 1845 et est mort en 1906 (d'après Boulifa). Si la date de sa mort semble établie, celle de sa naissance est approximative. En effet, l'Etat Civil en Kabylie n'a pas eu d'existence officielle avant 1891. Il naquit donc dans l'ancien village de Chéraïouia où son père Mehand Améziane Ou Hammadouche, originaire de Aguemoun, s'était réfugié pour échapper à une vendetta. Après 1857, le village de Chéraïouia fut rasé et à son emplacement fut édifiée la citadelle de Fort-National (Larbaâ Nath Irathen). L'autorité militaire attribua aux habitants un terrain à 10 Km au nord, près de Tizi-Rached, qui appartenait à une zaouïa.
En fait, la population s'est répartie, pour une faible part sur ce terrain où naquit la nouvelleChéraïouia, mais pour la plupart aux alentours de Fort-National.
Les parents de Si Mohand s'installèrent à Akbou, au lieu-dit Sidi-Khelifa. Son oncle paternel, Cheikh Arezki Ou Hammadouche, maître en droit musulman y avait ouvert une zaouïa où un taleb enseignait le Coran, non seulement aux enfants de la famille mais aussi à tous ceux du village. C'est là que Si Mohand commença ses études avant de rejoindre l'importante zaouïa de Sidi Abderrahmane Illoulen (Michelet). La famille était aisée et l'enfance de Si Mohand heureuse.
En 1871, lors de l'insurrection, la famille s'est engagée aux côtés de Cheikh El Mokrani contre la colonisation de la Kabylie. Le père, Mehand Améziane fut exécuté à Fort-National, l'oncle Arezki déporté en Nouvelle-Calédonie et leurs biens confisqués au profit de l'Etat. La famille ruinée et anéantie se dispersa, la mère se retira dans la nouvelle Chéraïouia avec son jeune fils Méziane et là commença la vie de vagabond de Si Mohand, errant de ville en ville. Son frère aîné Akli s'enfuit à Tunis avec l'essentiel des ressources de la famille.
Si Mohand passa quelque 30 ans d'errance entre la Kabylie et la région de Bône (Annaba) où de nombreux Kabyles travaillaient comme ouvriers agricoles ou comme mineurs. Un autre de ses oncles, Hend N'Aït Saïd , était d'ailleurs installé dans les faubourgs de Bône.
Si Mohand mourrut en 1906 à l'hôpital des Soeurs Blanches de Michelet et fut enterré au sanctuaire de Sidi Saïd Ou Taleb. Jugurtha

Jugurtha (du berbère Yugurthen) est un roi de Numidie né vers 160 av. J.-C., mort vers 104 avant J.-C. Personnalité de valeur, il s'oppose durant sept ans à la puissance romaine, entre 111 et 105.
Jugurtha est le petit-fils du roi numide Massinissa dont le tombeau se trouve à Cirta (actuelle Constantine). Son père est Mastanabal, frère de Micipsa, tandis que sa mère est une esclave concubine. Comme c'est un successeur potentiel (le fils légitime de Mastanabal, Gauda, étant maladif), Micipsa, roi de la Numidie à l'époque, veut se débarrasser de Jugurtha en l'envoyant en Hispanie (Espagne) combattre avec les troupes auxiliaires de l'armée romaine. Jugurtha se montre brave et courageux, et l'armée numide et romaine est victorieuse à Numance. Jugurtha s'est fait beaucoup d'amis à Rome (non seulement grâce a sa valeur mais aussi, quand il le faut, grâce à son argent) et c'est peut-être suite à des pressions par les Romains que Micipsa finit par l'adopter trois ans avant sa mort, ce qui en fera l'un des héritiers du pouvoir: après la mort le royaume est partagé entre les fils Adherbal et Hiempsal et le fils adoptif Jugurtha.
Pour régner seul, Jugurtha élimine ses cousins Hiempsal et Adherbal (qui le haïssent et le méprisent pour son ascendance maternelle). Il utilise la ruse et la corruption pour éviter que Rome ne remette en cause son accession au trône. Au terme d'une longue guerre, il est livré aux Romains par son beau-père Bocchus, roi de Maurétanie en 105. Jugurtha meurt en captivité vers 104.
Le conflit entre Rome et le roi numide nous est surtout connu grâce à La Guerre de Jugurtha «Bellum Jugurthinum» de l'historien romain Salluste.
YUGURTHA Micipsa laissa deux enfants: ADHERBAL et HIEMPSAL. Mais se conformant aux recommandations de son père l'aguellid MASSINISSA, (certains historiens prétendent qu'il s'agissait plutôt des recommandations de Scipion le romain) Micipsa fait de son neveu Yughurta, son héritier exactement au même titre que ses deux autres fils.
Cette conception, inspirée ou non par les romains, répondait en tout cas très bien à leurs desseins qui étaient de semer la discorde entre les amazighs en les divisant entre eux.
En effet, il avait été difficile pour les romains étant donné l'état d'esprit du peuple amazighs et les faibles forces romaines en Afrique d'entreprendre une véritable conquête armée. Ainsi, cette intervention politique permettait des dissensions au sein même du pouvoir amazigh et les romains, pourraient alors implanter aisément leur colonie.
Dès la mise en place du Triumvirat, les romains firent en sorte que les deux frères, Adherbal et Hiempsal s'opposent à leur cousin Yugurtha. Yugurtha, reprenant la politique de son grand-père Massinissa voulait en effet faire admettre à ses cousins la nécessité de limiter l'invasion de colons (commerçants et autres italiens )en imposant aux colons commerçants des limitations dans leurs activités.
Les romains mis au courant, firent des promesses fallacieuses aux deux frères et firent courir le bruit que Yugurtha projetait leur assassina. A l'appui de ces rumeurs, Hiempsal décède assassiné par une colonie italienne. Les romains firent répandre le bruit que Yughurta en était le commanditaire et qu'il souhaite s'emparer su pouvoir. Adherbal souhaite alors venger son frère et s'attaque à Yughurta après avoir rassemblé ses partisans. Mais Yughurta sort vainqueur de cette bataille qui se déroule près de Cirta.
Adherbal déterminé, se rend à Rome et demande l'aide du sénat romain... qui n'attendait que cela. Le royaume est totalement démembré et les deux princes ne trouveront aucun accord concernant les territoires. Yughurta craignant un démembrement définitif du royaume amazigh décide de s'attaquer à tous ceux qui sont complices des colonialistes (chefs provinciaux, commerçants italiens...).
Rome est contre Yughurta qui a alors pour lui le peuple. Adherbal se sentant soutenu par Rome reprend une fois encore les armes contre son cousin, cette fois, le combat sera sanglant et Adherbal succombera devant les portes de la ville de Cirta.
Yughurta décide de procéder à un assainissement complet de la toute la Numidie: les colonialistes sont évacués, les "neutres" sont priés d'évacuer les lieux.
Anecdotes Le nom Jugurtha vient du berbère Yugar'iten (« Il les a surpassés »: en parlant de la taille et de la corpulence). Ce prénom est, à la fin du XXe siècle, très en vogue dans les régions berbérophones de l'Algérie et du Maroc.
Juba II
 Juba ll fut un roi berbère de la Maurétanie (partie occidentale de la Berbérie, à partir de l'actuel Maroc jusqu'à l'actuelle Tunisie). Fils de Juba Ier, né vers 52 av. J.C et mort vers 23 ap. JC, il régna sous la tutelle romaine à partir de sa capitale Caeserea (Césarée, aujourd’hui Cherchell au centre Nord de l’Algérie).
Après la défaite de Juba Ier, César fit une entrée triomphale à Zama. Ce fut dans l'habitation de l'Aguellid défunt (roi berbère) qu'il décida du partage de l'Afrique et du sort de la famille royale. Juba II alors âgé de cinq ans à peine fut envoyé en otage à Rome où il figura, par la suite, au triomphe de César derrière Vercingétorix de Gaule et Arsinoé, sœur de Cléopâtre d'Égypte. Que devinrent les autres membres de la famille de Juba ? Les historiens n'en soufflent mot. Se sont-ils retirés dans les montagnes des Aurès ? Ou dans les villes côtières ? Ont-ils été dispersés par les vainqueurs ? Nul n'en parle à l'époque de Juba II et un mystère semblable couvre nombre de familles berbères en général et celles des aguellids en particulier.
Toujours est-il, que Juba II sera élevé dans une captivité dorée par Octavie, la sœur d'Octave, le futur empereur Auguste. Juba attira l'amitié de son protecteur qui lui offrit des occasions de se distinguer et de s'élever au rang des autres princes. Octave lui accorda le droit de cité romaine et Juba prit alors les noms et prénoms de son protecteur: "GAIUS IULIUS" et les transmit plus tard à ses affranchis, mais il s'abstint de les porter dès qu'il reçut le titre de roi.
Il participa probablement à la campagne d'Orient de 31 à 29 contre Cléopâtre et Marc Antoine, et sûrement à celle d'Espagne de 26 à 25 où Octave apprécia sa fidélité et son adresse. Ce fut au retour de cette campagne qu'il reçut en récompense une partie des États de Bocchus et Bogud en sus de ce qu'il restait du royaume de son père.
A la 6ème année de son règne, en 19 av. J.C, il épousa Cléopâtre Séléné (la gréco-égyptienne), fille de Cléopâtre reine d'Égypte et de Marc Antoine, qui fut élevée avec son frère jumeau Alexandre Hélios par la sœur d'Octave. C'est cette même Octavie, épouse répudiée de Marc Antoine, qui avait élevé Juba II. Cléopâtre Séléné fut couronnée à son tour en raison de son ascendance maternelle et fut officiellement associée au pouvoir sans qu'il y ait toutefois partage territorial d'autorité. Ce territoire, malgré certaines amputations au profit des colonies romaines, s'étendait donc de l'Atlantique à l'Ouest, à l'embouchure de l'Ampsaga (Oued el kebir) à l'Est et comprenait les régions de Sétif au sud ainsi qu'une partie des territoires des Gétules du Sud-Est algérien et tunisien.
Le rétablissement de ce vaste royaume, supérieur en superficie à celui de Massinissa dans ses grands jours, ne constituait pas pour autant un recul dans la politique coloniale romaine. Il marquait seulement une pause. Auguste abandonnait moins à Juba la propriété que l'usufruit de son royaume, disposant des territoires, les divisant, les morcelant à sa guise, sans que le roi numide ne manifestât la moindre résistance, tellement son esprit, par l'éducation qui lui avait été dispensée, était obnubilé par l'obédience à Rome.
Mais il est vrai que son fond berbère ne disparut pas, et Juba II s'intéressa tout de même à ses origines et à l'étude du libyque et du punique, langues de culture de ses ancêtres. Cet intérêt d'ordre culturel ne fut pas accompagné de patriotisme et jamais Juba ne ressentit ce sentiment patriotique pour lequel luttèrent et moururent tant de Numides et de Maures.
En renonçant à l'annexion de la Maurétanie, l'empereur savait ce qu'il faisait: avec Juba II à la tête de ces vastes territoires où se sont enracinés de nombreuses colonies romaines indépendantes du roi, il pouvait, sans crainte, confier l'administration des indigènes à un chef "indigène" qui, plus habilement que des fonctionnaires romains, saurait maintenir la paix. L'Afrique continua donc à pourvoir Rome de ses produits divers en général et agricole en particulier.
Les loisirs que lui laissait l'administration de son royaume, Juba II les consacrait à l'étude et bientôt, il acquit dans les sciences et dans les lettres une grande réputation.
Toujours désireux de connaître ses origines, il fit remonter sa généalogie jusqu'à Hercule qui épousa la Libyenne Tingé (Tendja) veuve d'Antée de la légende grecque.
IL fit construire de nombreux édifices publics, des places ou forums, des théâtres, des thermes, des temples, des jardins publics… Beaucoup de vestiges confirment la grandeur de Juba II qui possédait une grande puissance de travail et d'assimilation (sculpture, architecture…) Son œuvre était d'une grande valeur mais ne fut pas conservée par le temps bien qu'elle ait permis à plusieurs écrivains grecs et latins d'y puiser leur documentation tant elle était riche.
Il expédiait de nombreux copistes dans les capitales du monde civilisé pour lui rapporter les découvertes des penseurs de l'époque, nonobstant cela, il organisa des expéditions chargées de découvrir les sources du Nil et d'étudier l'archipel des Canaries.
Il écrivit un traité sur son pays natal intitulé Libuca; en trois volumes, contenant géographie, histoire naturelle, mythologie, croyances de toutes sortes…
Il laissa des écrits sur les Assyriens, l'Arabie, les plantes, l'histoire romaine… Sans doute était-il dans cette quête de ses origines et voulait-il laisser ce qu'il lui manquait…
Très connu des Grecs et des Romains en tant que savant, artiste, homme de lettres, auteur de plusieurs traités sur les lettres, la peinture, le théâtre, l’histoire, la géographie et la médecine. Il fut à l’origine de la découverte de l’euphorbe (à laquelle il a donné ce nom, qui était celui de son médecin personnel) et son traité sur cette plante inspira, plus tard, plusieurs médecins grecs.
Ses manuscrits furent autant de références pour plusieurs historiens grecs, tels que Tite-Live, Alexandre de Milet, Diodore de Sicile. Plaine qui le citait dans ses livres dit de lui « qu’il était encore plus connu pour son savoir que pour son règne ».
Les Grecs lui érigèrent une statue auprès de la bibliothèque du gymnase de Ptolémée à Pausanias. Son règne fut marqué par son sens de la démocratie et l'attention qu'il eut pour son peuple.
Son épouse Cléopâtre Séléné, n'oublia jamais quant à elle ses origines grecques et égyptiennes, elle obtint de Juba qu'ils soient tous deux ensevelis dans un édifice funéraire semblable aux pyramides d'Égypte.
Ce qui amena le roi à faire construire ce tombeau proche de Tipasa appelé de nos jours (pour des raisons que l'on ignore) "le tombeau de la chrétienne". Il allie le tumulus funéraire berbère à la pyramide égyptienne par sa forme extérieure (forme cylindrique couvrant une base carrée et coiffée d'un cône en gradins).
Son fils et successeur Ptolémée de Maurétanie poursuivit en partie la politique de son père, mais n'hérita pas des vertus de celui-ci.
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