Document pédagogique Une histoire bayonnaise :
autour de L’Oublié ! d’Émile Betsellère

Émile Betsellère (1847-1880), L’Oublié ! , 1872, huile sur toile, 125 x 200 cm, inv. CM 173
Bayonne, musée Bonnat-Helleu, musée des beaux-arts de Bayonne © Bayonne, musée Bonnat-Helleu / cliché : A. Vaquero Sommaire
1. Lecture d’œuvre 2
Commentaire 2
Les symboles du costume de fantassin d’infanterie de ligne 3
Le décor et l’arrière-plan : les indices de son attaque, son sauvetage, indices temporels 4
Le peintre Émile Betsellère et la guerre 5
2. Contextualisation historique 6
L’époque 6
La guerre de 1870, prémices de la Première Guerre mondiale 6
La fin de la guerre de 1870 7
Devenir soldat 7
L’époque, les réalisations de l’empereur Napoléon III (1808-1873) et d’Eugénie au Pays basque, la vie quotidienne sous le Second Empire 8
3. Le mariage de L’Oublié ! 9
Pierre Prospère Théodore Larran et Marie-Thérèse Jacquet 9
Acte de mariage 9
4. Travail de généalogie 10
Notions de descendance, de génération, d’époque, d’arbre généalogique 10
Le mariage de Louise Larran 10
Les enfants de Louise et Jean-Ferdinand Humarau 11
Marcel Édouard Humarau 11
Les petits-enfants de Louise et Jean-Ferdinand Humarau 12
Famille Betous : 12
5. Lecture d’œuvre : Portrait de Louise Humarau par Denis Etcheverry 13
6. Rôle du musée dans l’histoire 14
7. Bilan 14
8. À la fin de l’année 14
Annexe 1 Frise chronologique Annexe 2 Carte de France 15
Annexe 3 Alexandre Cabanel, maître d’Émile Betsellère 16
Acte de naissance de Théodore Larran 17
Actes de naissance de 1832 à 1859 de Saint-Vincent-de-Tyrosse 17
Cote : 4 E 284/5Archives départementales des Landes, 40 025 Mont-de-Marsan http://archivesenligne.landes.org/arkotheque/consult_fonds/fonds_seriel_resu_rech.php?ref_fonds=3 17
Annexe 5 Arbre généalogique de la famille de Théodore Larran 18
Annexe 6 Le peintre Denis Etcheverry et la famille Humarau 19
Dans le hall
Présentation de l’animation : nous allons vous raconter l’histoire d’un homme et de sa famille qui ont compté pour Bayonne. Quelques souvenirs de son histoire sont conservés, et nous avons essayé de les réunir au musée.
1. Lecture d’œuvre
Face à L’Oublié ! d’Émile Betsellère

Commentaire Au centre de la composition se trouve le sujet principal de l’œuvre : un homme, vêtu d’un uniforme et doté d’un équipement caractéristique d’un soldat de la fin du XIXe siècle.
De profil, il est allongé sur le ventre, et soulève le buste en s’appuyant sur ses mains. Son visage, rasé de près, est tourné vers l’horizon et la droite, mais il a les yeux fermés. Aucune blessure n’est visible, mais une tache rouge sur le sol laisse présumer qu’il saigne de l’abdomen. Son visage est éclairé, mais on ne perçoit pas l’origine de la lumière. Son képi est en face de lui, au sol. Il ne porte pas d’arme apparente.
Au premier plan se trouvent des objets éparpillés sur le sol enneigé (de gauche à droite) : un havresac, une trompette, des pierres, un bout de planche en bois, une baïonnette, un fusil Chassepot, et un élément ressemblant à une pelle. À l’arrière-plan, on distingue derrière le soldat un casque à pointe, un sac de soldat, deux chevaux (un debout et un à terre), un canon, ainsi que la cime et le tronc d’un arbre.
Le paysage, sans relief, permet d’apercevoir des éléments très lointains : une ambulance surmontée d’un drapeau blanc et rouge, deux hommes portant un corps, un incendie provoquant une épaisse fumée noire et grise qui s’élève et se confond avec le ciel.
Dans le ciel, la fumée laisse deviner une accalmie et la lumière d’un crépuscule ou une aube. Trois oiseaux noirs planent, probablement des corbeaux.
L’environnement autour du soldat est froid et vide. Il semble seul sur le champ de bataille dévasté.
Cependant, la lumière illuminant son visage est probablement le symbole de l’espoir.
Le peintre ne cherche pas totalement à représenter la réalité, il cherche à donner l’image de la guerre. Il n’a pas de blessure visible, pas de barbe, il se redresse dans un dernier élan d’espoir.
Technique de l’œuvre : il y a une différence entre la technique utilisée pour représenter le soldat et celle de l’environnement. Le soldat est peint de manière classique, la facture est lisse. L’environnement est traité de manière plus libre, probablement au couteau, pour créer un effet de matière donnant l’impression du relief de la neige. L’artiste a même laissé, par endroits, la toile en réserve, c’est-à-dire apparente.
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