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Absence de sol des Juifs ? contre enracinement des Allemands ? Je vous cite : D’une manière générale, il semble qu’on puisse transférer sur la „juiverie mondiale“ le contraire de tout ce que Heidegger cherchait à sauver – l’„attachement au sol“, la „patrie“, le „propre“, la „terre“, les „dieux“, la „poésie“, etc. (…) Si certains des éléments du récit de l’histoire de l’être devaient jouer apriori un rôle déterminant, si par exemple rien d’autre n’incombait à l’„américanisme“ que „l’aménagement de l’inessence de la machination“, si donc „tout ce qui fait horreur“ reposait „dans l’américanisme“, justement parce que l’„américanisme“ est absolument incapable de tout „commencement“, parce qu’il ne connaît pas „l’origine“, parce qu’il est une branche de l’Angleterre affairiste, alors l’histoire de l’être n’est pas elle-même antisémite ?!13 „Enraciné“ (Bodenständig) apparaît 3 fois dans les Réflexions VII-XI, 2 fois dans les Réflexions XII-XV – jamais en rapport avec les Allemands, mais 1 fois dans les Réflexions XII-XV en rapport explicite avec l’esprit russe. Et Heidegger y oppose directement l’esprit russe à celui des Américains et des Anglais. Je cite à nouveau la réflexion dans son intégralité. – On n’a pas l’impression en lisant ces lignes qu’elles ont été écrites dans les années trente, on se sent projeté dans le présent. Ces lignes ne reflètent-elles pas avec une fidélité étonnante la critique dominante depuis le „11 septembre“ dans l’opinion publique européenne, et surtout allemande, portant sur la politique et le mode de vie américain ? L’américanisme est la manifestation historiquement constatable du dépérissement inconditionné des Temps nouveaux dans la désolation. L’esprit russe, avec sa brutalité et sa raideur évidentes, possède en même temps dans sa terre une richesse de sources et de racines qui la prédestine à montrer un jour une certaine évidence mondiale. L’américanisme au contraire se caractérise par une hâte de tout rafler et ramasser d’un coup, ramassement qui revient aussi toujours à déraciner ce qui a été raflé. Le rafflé aussitôt élevé au statut historial de simplement fabricable et devenant par là-même inconditionnel, tout se transforme bien en chose sur laquelle on a prise, mais qui se voit du même coup privée de son origine. L’esprit russe ne tombe pas jusqu’au fond de cette zone métaphysique qu’est la désolation ; car il a en lui, indépendamment du „socialisme“, un pouvoir de commencer qui fait par avance défaut à tout américanisme. L’esprit russe, malgré tout, est trop enraciné et trop hostile à la raison pour être en mesure de prendre en charge la désolation en tant que destinée historiale. Assumer l’oubli de l’être, l’organiser comme tel, trouver la tenue qui l’endure, cela demande une rationalité achevée au dernier degré et calculant tout – ce qu’on peut, à la rigueur, appeler „spiritualité“. Seul cet „esprit“ est à la hauteur de la tâche historiale qu’impose la désolation. Ceux qui ont joué, au sein de cette désolation, le rôle de la servir, c’est ce „peuple de seigneurs“ que sont les Anglais. La nullité métaphysique de leur histoire historiale apparaît maintenant au grand jour. Ils ne cherchent qu’à sauver cette nullité ; tel est leur seul apport à la désolation.14 Heidegger attribue donc un fort enracinement à l’esprit russe (pas au système politique bolchevique!). Je n’ai trouvé aucun passage qui opposerait un enracinement de la germanité à l’absence de sol de la judéité. – il semble que ce soit vous qui inventiez cette opposition ! (j’espère ne pas me tromper ; sinon je vous fait mes excuses !) Mais Heidegger parle dans la Réflexion 4 de ce qui est dénué de sol sous les traits les plus variés et les plus contraires. Revenons de la 4ème des Réflexions VIII à la 38ème des Réflexions XII (en fait rédigée plus tard), et lisons le passage de votre livre qui la concerne : La „juiverie mondiale“ doit lui être apparue comme le groupement d’un peuple qui lui-même dans une concentration extrême ne poursuit pas d’autre but que la dissolution des autres peuples ; une „race“ qui œuvre consciemment à la „déracialisation des peuples“.15 Si le combat de ce qui est dénué de sol a pour enjeu, sous les traits les plus divers et les plus contraires, la pure et simple absence de but, pourquoi supposez-vous alors que le judaïsme mondialisé aurait eu pour but aux yeux de Heidegger de dissoudre les autres peuples ? Son but aurait été l’extermination délibérée de toutes les autres races ? Ne confondez-vous pas ici les Juifs avec les Nationaux-socialistes ? Ce sont pourtant bien ces derniers qui ont explicitement mis en place une politique d’extermination raciale. Les Juifs au contraire – comme le souligne Heidegger – se sont opposés avec la dernière véhémence à l’application illimitée du principe racial c’est-à-dire au racisme. Etre et avoir Je pense que nous devrions considérer comme un tout la 24ème des Réflexions XII dont vous avez extrait la dernière partie, celle qui se rapporte au judaïsme ainsi que de façon explicite à son maître Husserl. Sans cela en effet nous courons le danger de passer à côté de la pensée de Heidegger. Vous associez – dans votre tentative d’aller au cœur dans cette pensée – judaïsme et argent. A mon avis, avec cette interprétation, ce n’est pas dans la pensée de Heidegger que vous atterrissez. L’histoire vraie de l’homme occidental – qu’il séjourne en Europe ou ailleurs est indifférent – s’est lentement avancée jusqu’à occuper une situation où tous les domaines jadis familiers comme „pays natal“, „culture“, „peuple“, mais aussi „État“ et „Église“, et encore „société“ et „communauté“ ne se prêtent plus à être des refuges, vu qu’ils sont eux-mêmes rabaissés au rang de simples cache-misères, sacrifiés à la moindre avancée provoquée par des forces méconnaissables qui ne trahissent leur jeu qu’en ce qu’elles contraignent les gens à s’habituer à une massification toujours plus envahissante, leur „bonheur“ se réduisant à se passer de toute décision et à s’anesthésier grâce à la croyance qu’ils ont toujours davantage de choses en leur possession et en leur jouissance, alors que ce qu’il vaut la peine de posséder devient moindre en quantité tout en perdant sans cesse davantage en teneur. La seule angoisse, nécessairement inauthentique de surcroît, qu’une telle situation autorise encore, c’est la peur que cette manière de vivre puisse soudainement prendre fin avec de nouvelles guerres et qu’on perde tout ; en effet, là où tout se resserre sur ce qui est là-devant considéré comme possession et domination de l’étant, le malheur se réduit à n’être plus que cette situation dans laquelle et par laquelle tout ce qui est là-devant est nécessairement sujet à disparaître. Où pourrait encore naître une once de cette angoisse qui reconnaît que c’est justement la suprématie de l’étant là-devant et le confort de l’absence de décisions, cette poussée à la fois insaisissable et tentaculaire de la prédisposition à cet état, qui est à elle seule non seulement déjà destruction, mais la désolation même, dont le règne à coup de catastrophes guerrières et de guerres catastrophiques ne peut plus être contesté mais seulement attesté. Savoir si, laissée à elle-même, la nature grégaire de l’homme pousse, par la communautarisation, ce dernier à la perfection de son animalité, ou bien si des meutes de tyrans parviendront à lancer des masses maximalement organisées et “prêtes pour l’engagement” vers l’objectif de la totale absence de décision ; savoir donc si une „hiérarchie“, au sein de „l’animal enfin définitivement fixé”16, peut ou non être encore produite par sélection à devenir “surhomme”, cela ne change rien d’essentiel au caractère métaphysique de l’étant en entier. Avec l’audace la plus froide et en se défendant contre tout afflux d’évaluations „morales“ et d’humeur „pessimiste“, le regard pensant doit avoir l’accomplissement de l’historialité métaphysique de l’étant devant et autour de lui, afin que l’air propice aux décisions initiales, cet air pur et clair souffle et enveloppe le questionnement de la méditation. Il faut savoir que la désolation est déjà nettement plus avancée au sein des secteurs de la „culture“ et de „l’industrie culturelle“ que dans le champ de la satisfaction élémentaire des besoins vitaux. Corrélativement s’est développée ici - chez les gardiens impuissants de l’héritage spirituel - une plus haute habileté à renoncer la méditation essentielle. Attirent et s’intensifient dans cette corrélation d’un côté la destitution de tous les domaines d’enracinement au profit de l’arrivée au pouvoir de la fabrication généralisée, et du côté opposé le renoncement de l’humanité de masse à toute prétention à décider et à étalonner. L’élargissement continu de cette corrélation engendre un vide invisible dont la manière d’être en retrait ne peut pas être conçu à partir de la position métaphysique fondamentale encore dominante, d’autant que celle-ci se donne du prestige sous l’apparence de son contraire: comme intégration inconditionnelle de l’homme à la fabrication de l’étant en entier - et ce souvent encore sous couvert de formes historiales de domination auxquelles tout sol a déjà été retiré - par exemple le militarisme actuel pense pouvoir encore se réclamer de „l’esprit prussien“; or sa nature s’est modifiée et il est même déjà quelque chose d’autre que le soldat des ultimes années de la première guerre mondiale - outre que de ce domaine d’action humaine, bien que dans sa dureté intrinsèque il mette face à la mort, des décisions historiales vraiment créatives ne peuvent jamais provenir - mais seulement des formes d’élevage qui ne sont jamais conçues qu’à titre de moyens ; vouloir extrapoler celles-ci jusqu’à la „totalité” revient à faire montre d’une ignorance crasse quant à ce qu’il en est de la pleine essence de l’estre, et de la façon dont il se situe au-delà de toute puissance ou impuissance. Pour la même raison cependant le „pacifisme“ tout comme le „libéralisme“ sont incapables de pénétrer le domaine des décisions essentielles, parce qu’il ne va jamais plus loin que contrer l’esprit guerrier, qu’il soit authentique ou inauthentique. Quant à la temporaire montée en puissance du judaïsme, elle trouve sa raison en ceci que la métaphysique occidentale, surtout lors de son déploiement dans les Temps nouveaux, a été, pour une rationalité et capacité de calcul par ailleurs vide, l’occasion de se propager, et de se procurer par cette voie un abri dans l’„esprit“ sans jamais pouvoir de soi-même s’emparer des secteurs de décision situés en retrait. Plus les décisions et les questions d’avenir se font originelles et initiales et plus inaccessibles elles demeurent à cette „race“. (Ainsi le pas accompli par Husserl en direction de la méthode phénoménologique, en destituant l’explication psychologique et la computation historienne des opinions, reste d’une grande importance - et pourtant il n’arrive nulle part jusqu’aux domaines des décisions essentielles, mais présuppose plutôt partout la tradition historienne de la philosophie. La conséquence nécessaire s’en montre aussitôt dans le ralliement à la philosophie transcendantale néo-kantienne, ce qui rend finalement inévitable le passage à l’hégélianisme au sens formel. Mon „attaque“ contre Husserl n’est pas dirigée seulement contre lui ; elles est du reste inessentielle – l’attaque porte sur le fait de négliger et de manquer la question de l’être, c’est-à-dire sur l’essence de la métaphysique en tant que telle, sur le fond de laquelle la fabrication de l’étant est en capacité de déterminer l’histoire vraie. L’attaque donne son fondement à un instant historial, celui de la plus haute décision entre le primat de l’étant et la fondation de la vérité de l’être).17 Ma réflexion sur la 24ème Réflexion: La thèse de fond de cette réflexion est la suivante: où que nous regardions, partout se propage un déracinement de l’homme marqué par la métaphysique occidentale. Nous pouvons parler d’une dé-spiritualisation croissante - au sens de la disparition complète d’une spiritualité authentique. A la place, la moderne science mathématique de la nature s’impose et occupe de facto l’espace jadis pris par l’esprit c’est-à-dire la spiritualité. La méditation est remplacée par la computation toujours plus exacte. En pensant du point de vue de l’historialité de l’être, Heidegger localise le début de ce déracinement dans Platon et sa théorie des idées. L’être (wesen = être [verbe]) - au sens d’un événement temporel - originellement informe des choses, devint chez Platon “idée” et ainsi l’„essence“ (Wesen = étant [substantif]) - prise dans une forme. Si l’être des choses était auparavant invisible, les essences des choses (les idées) informées sont désormais visibles comme quelque chose d’étant. Elles n’étaient toutefois pas visibles sans médiation, puisqu’elles se trouvaient dans un monde transcendant et donc invisible pour notre vision commune. La métamorphose de l’être sans-forme en „essences“ informées conduisit aussi à ce que le „divin“ devint un „Dieu“ duquel - dans un renversement des relations originelles - émanait désormais le „divin“. Le „divin“ ne fut plus l’origine des „dieux“ mais „Dieu“ devint l’origine du „divin“. Auparavant les „dieux“ sous toutes leurs formes relevaient du destin sans-forme. (Le destin règne sur les „dieux“ et les hommes [destin = estre].) Un autre événement déclencheur de ce retournement fut: le monothéisme de la foi judéo-chrétienne. Le „Dieu-unique“ ne relevait plus des „puissances“ du destin [de l’estre] mais devint lui-même le Tout-puissant. Il était désormais l’origine de toute puissance, celui dont toute puissance émanait. Le „divin“ et le „saint“, je puis les ressentir en moi, un „Saint“, même s’il ne se comporte pas comme tel, je puis le voir, un „Dieu“, je peux me le représenter, c’est-à-dire le voir en esprit, m’en faire une image. La vision eut la priorité sur le sentiment. - Ce fut le premier saut: quitter l’origine, quitter le sans-forme c’est-à-dire l’estre invisible ou non représentable pour se focaliser sur l’étant informé et donc visible ou représentable. Le second saut eut lieu lors du passage aux Temps nouveaux, avec la mathématisation du monde: seul ce qui est mathématiquement pré-visible a une réalité effective. Tout le reste en vérité n’existe pas. S’il y avait auparavant des „dieux“ et des „démons“ dans un monde suprasensible, ils disparurent, n’étant ni prévisibles, ni calculables. Avec eux s’évanouit le monde suprasensible tout entier. Mais disparurent aussi de nos têtes et de nos coeurs le „démonique“, le „divin“ et le „saint“ en eux-mêmes. Rien n’est plus „saint“ pour l’homme moderne. Seul compte et a de la réalité ce qui peut être prouvé scientifiquement. La métaphysique nivelle tout, par quoi ou afin que cela devienne nombrable c’est-à-dire cernable quantitativement. Tout reçoit une uniformité vide, indifférenciée - comme les nombres qui sont bien tous qualitativement semblables. L’homme est assimilé à l’animal (animal rationale), l’animal est traité comme une chose. Les différences sont effacées. Il n’est plus question de qualité mais seulement de quantité. Le premier saut, accompli par Platon avec sa théorie des idées, s’est fait de l’être vers l’avoir. Car nous „avons“ des idées. L’être tombe dans l’oubli. Le second saut, la mathématisation du monde, conduisit à quitter la qualité avec toutes ses propriétés différenciées vers la quantité homogène dans laquelle la seule différence restante est celle du volume et de la grandeur. Il n’est plus question de l’être, avoir est la seule chose qui compte désormais. La question n’est plus de savoir „qui suis-je?“ et „qui sommes-nous?“ mais „qu’est-ce qui m’appartient“, “que pouvons-nous avoir” ? Il s’agit de prendre possession. Posséder, jouir de la possession de - et l’accroître, encore et encore - jusqu’au gigantesque! La possession n’est pas nécessairement matérielle. Elle peut tout aussi bien concerner des „biens spirituels“. On peut dans son domaine „avoir“ le plus grand savoir sans jamais „être“ savant. Mais qu’en est-il des puissances et de celui qui les possède? „Être puissant“ étant à l’origine une caractéristique du destin (estre), à savoir ce qui était inessentiel ; il passa ensuite au „Dieu unique“ qui devint le „Tout-puissant“. Avec la disparition du „Dieu unique“, toute puissance est désormais débridée et libre - prête à être attrapée pour une courte période par n’importe qui et fixée à n’importe quoi. Voilà en abrégé l’évolution de la métaphysique depuis son début chez Platon jusqu’à sa fin chez Nietzsche. Nous continuons dans cette fin et cela pour longtemps. Fabrication, puissance et prise de possession sont déchaînées parce que notre époque - la fin de la métaphysique c’est-à-dire notre conception moderne du monde physico-mathématique - n’autorise plus à proprement parler de lien au „pays natal“, à „culture“, „peuple“, ni à „Etat“, „Eglise“, „société“ et „communauté“. Si les puissants s’en réclament hypocritement, se gargarisent de pays natal, culture, peuple, communauté etc., ce n’est que prétexte pour assurer et accroître leur puissance, vu que les puissants ne sont en fait plus reliés à rien et ne croient plus en rien. «Savoir si, laissée à elle-même, la nature grégaire de l’homme pousse, par la communautarisation, ce dernier à la perfection de son animalité (libéralisme, américanisme), ou bien si des meutes de tyrans parviendront à lancer des masses maximalement organisées et “prêtes pour l’engagement” vers l’objectif de la totale absence de décision (national-socialisme, bolchevisme) ; savoir donc si une „hiérarchie“, au sein de „l’animal enfin définitivement fixé”, peut ou non être encore produite par sélection à devenir „surhomme”, cela ne change rien d’essentiel au caractère métaphysique de l’étant en entier.» Car nous sommes tous prisonniers de notre vision moderne et mathématique du monde à la fin de l’ère métaphysique. Nous sommes une humanité de masse sans racines. Les industriels de la culture qui ont la garde de l’héritage spirituel - dans leur effort pour correspondre à la conception physico-mathématique du monde en vigueur et à la modernité - rechignent en particulier à se livrer à une méditation essentielle. Une décision historiale créatrice ne peut pas plus venir du militarisme - seulement un dressage (de soi et des autres). Et le fait de vouloir étendre le dressage au „total“ montre seulement qu’on ne sait rien de l’ „être en propre“ de l’estre, parce que puissance et impuissance sont l’inessentiel de l’estre et n’ont rien à voir avec l’„être en propre“ de l’estre. C’est pour les mêmes raison que le „pacifisme“ et le „libéralisme“ ne peuvent pas non plus pénétrer le secteur des décisions essentielles, parce qu’ils ne font que contrer le jeu de la guerre. La culture juive n’a pu s’appuyer deux millénaires durant sur aucun Etat. Les Juifs ont dû sans cesse compter avec les persécutions et les expulsions. Ils ont été contraints à cause de leur statut particulier d’apatrides (absence de sol) de se protéger par des moyens autres que ceux de leurs voisins qui pouvaient recourir au militarisme. L’appropriation de la conception moderne du monde physico-mathématique, où rationalité et computation jouent le rôle principal, était un moyen tout indiqué. Mais cette vision du monde astreinte au progrès est très éloignée de l’origine. Elle offre la sécurité exclusivement par l’avoir et empêche la méditation de ce qui a trait à l’essentiel. Toutes les tentatives de se procurer „un abri dans l’„esprit““ en prenant le chemin de la conception moderne du monde physico-mathématique sont vouées à l’échec (ainsi par exemple des efforts déployés par Husserl). L’attaque de Heidegger ne vaut pas que pour la physique moderne mais pour la métaphysique en général. Il est dans l’essence de la métaphysique depuis Platon et sa théorie des idées de se focaliser sur l’étant et sur le fait de posséder et d’avoir, et ainsi d’oublier l’être et „ce qui a trait à l’essentiel“. Comme l’explique Heidegger: „Mon „attaque“ (…) porte sur le fait de négliger et de manquer la question de l’être, c’est-à-dire sur l’essence de la métaphysique en tant que telle sur le fond de laquelle la fabrication de l’étant est en capacité de déterminer l’histoire vraie.“ Car l’homme ne peut jamais détenir ce qui a trait à l’essentiel, il ne peut qu’être essentiel. Voilà la décision-en-propre dont il s’agit toujours chez Heidegger, la décision entre être et avoir. |
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