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D) Victoire de la guilde du commerce? La fin de la période à votre programme est marquée par l’élection de Ronald Reagan, personnalité archi-médiatique et "télégénique", mais aussi homme âgé, paresseux, peu cultivé et dépourvu d'idées propres: plus qu'un homme politique, Reagan était une image de synthèse où l'Amérique était invitée à se refléter — dans la lignée d'un Eisenhower, mais de manière encore bien plus caricaturale, car entre-temps la culture médiatique s'était radicalisée. Les médias, et ce qu’ils véhiculent de significations à travers la publicité, les séries, les informations, etc., donnent une image stéréotypée du mode de vie idéal: les photographies qui se substituent au monde pour en graver l’image, les films qui, tout en élargissant l’univers imaginaire du public, travaillent sa perception du monde, impriment en lui leurs mythes (conservateurs ou contestataires). Dans les années 1970, ils paraissaient si puissants que rien ne semblait se faire contre eux ou même en dépit d’eux. Le Watergate, les présidences de Ford et de Carter l’ont assez prouvé (voyez au chapitre 4). Or, la puissance des médias est une puissance culturelle, mais d'une culture dont il est fait commerce. La donnée fondamentale de cette puissance de la culture, c’est avant tout la place qu’elle a conquise dans l’économie américaine: faire l’historique de la culture aux États-Unis en taisant les bénéfices colossaux qu’elle rapporte serait une absurdité. Les conglomérats, les networks, les groupes comme Time Warner, prouvent par leur dynamisme sa force et son impact. Du fait de ce succès, la culture américaine ne fait pas de démarcation stricte entre auteur à succès et magnat de la finance. De Randolph Hearst (dans les années 1920) à Walt Disney (dans les années 1930 à 1960), en passant par Ted Turner (le fondateur de C.N.N., dans les années 1980 et 1990), l’Amérique a accordé à la culture une place fondamentale, et on ne sait trop si le mot "place" désigne ici un espace ou un lieu d'activité boursière. La culture américaine des soap-operas aux séries, est marquée par la recherche de l’efficacité. Ainsi, peu à peu (surtout depuis l’apparition du câble, puis de la diffusion par satellite dès 1978), les sondages d’opinion devinrent l’élément directeur de la production télévisuelle: ils permirent de diversifier l’offre et rendirent la concurrence encore plus acharnée,. Peu à peu, ces pratiques permirent de consacrer certaines formules, de toucher toujours plus efficacement le public, mais aussi de transformer ce qui n’eût pu n’être que de bons succès en véritables références culturelles: voyez la manière dont le succès de Walt Disney fut encore accru par des programmes télévisuels comme Winnie l’Ourson, ou la création (au début des années 1980) de la chaîne Disney Channel. Parallèlement, les différents genres pousuivirent leur évolution. Le cinéma accueillit de géniaux indépendants comme l’ancien acteur John Cassavetes (né en 1929), qui tourna Husbands (1970) et Faces (1975); tandis que Woody Allen (né en 1935), qui tourna Annie Hall en 1977 et Manhattan en 1979, donna au cinéma américain la profondeur d'un Bergman, en même temps qu’il contribua à faire entrer l'humour juif new-yorkais dans la culture américaine. Stanley Kubrick (1928-1999) s’illustra dans tous les genres: Lolita (1962) adaptait à l'écran le roman de Nabokov, paru en 1956, puis ce furent Barry Lindon (1975) et Shinning (1979). Kubrick illustre parfaitement la manière dont les formules américaines, du film de guerre au film d’horreur, s’échappèrent peu à peu des carcans parfois simplistes d’Hollywood pour donner naissance à de véritables œuvres. Un autre bon exemple en est Francis Ford Coppola (né en 1939), avec le Parrain, tourné en 1972, et Apocalypse Now en 1977. Ce dernier film lança la grande tradition des films américains sur le Vietnam qui commentèrent par l'image une guerre vécue par les images et perdue par les images, créant ainsi au cinéma un équivalent tout à fait captivant des intertextualités littéraires. Martin Scorsese (né en 1942) tourna Mean Street (1973), Ragging Bull (1979) et Taxi Driver (1976); il illustra aussi d’anciennes formules américaines, comme celle de la comédie musicale et du backstage dans New-York, New-York (1977). On peut citer encore David Lynch (né en 1946) qui tourna Elephant Man en 1980, ou encore Michael Cimino (né en 1943). Il est frappant de voir que ces grands noms du cinéma sacrifièrent tous à un moment ou à un autre à des formules; ils y puisèrent sans doute leur virtuosité technique tout comme leur popularité. De même, les arts plastiques connurent une renaissance à travers les "environnements" ou les sculptures vivantes de Christo (né en Bulgarie en 1935), qui venaient reposer sans cesse la question de la frontière entre l’art et la réalité, ce qui dans une société surconsommatrice de médias et de signification ne pouvait être ni innocent ni inintéressant. La littérature s’enrichit aussi de nouveaux auteurs comme John Irving (né en 1942), qui publia en 1978 Le monde selon Garp, ou Philippe Roth (né en 1933), qui publia en 1974 My Life as a Man; tandis que Vladimir Nabokov donnait de nouvelles œuvres comme Ada ou l’ardeur (1969). La veine des best-sellers ne donnait guère de signe d'épuisement, à travers ses formules propres: le livre de conseils personnels (The Joy of Sex d’Alex Comfort, 1973), la romance (Love Story d’Erich Segal, 1970) ou l’horreur (Dead Zone de Stephen King, né en 1947, est sorti en 1979). L’ensemble illustre la coexistence, propre aux États-Unis, entre la culture de création et la culture de consommation. En somme, la culture aux États-Unis en 1980, c’est un ensemble d’éléments de signification sans cesse étendus, retravaillés, repris, entrés totalement dans la conscience et l’inconscience collectives, encore plus intégrateurs qu'une langue ou une "identité" nationale toujours difficile à définir. Ce qui fait la cohésion de la société américaine, c'est qu’on a pleuré au même épisode de Dallas, qu’on lit U.S.A. Today, qu’on préfère le même acteur. Le sport en est un autre exemple. Un peuple capable de faire résonner les cloches de toute une ville, comme ce fut le cas à Boston en 1975, parce que l’équipe locale de baseball avait accédé au titre suprême, un peuple qui fait de cosmonautes sur gazon des héros et qui peut donner ses meilleurs scores d’audience à une épreuve de sport, en l’occurrence chaque année depuis 1978 le superbowl (le championnat national de baseball), ne peut pas tout à fait manquer de poésie. Le sport aux États-Unis est devenu un fait de culture: il a entraîné de la création cinématographique, comme Le Meilleur (sorti en 1981, avec Robert Redford), transporté dans le domaine du sport le phénomène des stars comme le quarterback Karl Malone, ou (avec des connexions politiques complexes et révélatrices évoquées au chapitre 4), le boxeur Mohammed Ali. C’est un fait révélateur de la position des États-Unis à l’égard de leur culture et du sens, qu'il ne s’y agit jamais de chercher une signification, mais toujours de faire éclore des formes. La culture aux États-Unis est consommée, mais aussi et comme peut-être rarement dans l’Histoire, travaillée par des créateurs qui sans mépriser la quotidienneté et l’efficacité, en étendent et en affinent considérablement le domaine de sens. Elle est l’activité par essence du citoyen américain, si du moins on accepte de penser comme culture tout ce qui touche les modes d’expression et de signification se présentant comme tels à une époque et à un endroit donnés. En 1980, la culture américaine était une culture qui avait rassemblé derrière elle une nation entière en lui permettant néanmoins, depuis les années 1960, de se définir par choix et non plus par consensus — et en accordant infiniment plus d'importance aux minorités. On était bien en présence d'une culture américaine (et non pas mondiale), au sens où on voyait s’y révéler une identité propre à la cité américaine: cité formée sur la diversité, la différence, elle ne peut avoir d’expression que diverse, introuvable. En tant que cité, les États-Unis possèdent cette particularité de n’avoir pas voulu se définir par une identité normée, mais d'avoir laissé cette identité se définir peu à peu sur la base de la reconnaissance de chaque individu,, élection après élection, œuvre après œuvre, époque après époque. Culture explosée, culture méprisée, mais culture libérée, la culture aux États-Unis de 1945 à 1980 a été véritablement américaine au sens où elle a avancé du même pas que la société où elle s’est élaborée, qu’elle a su en porter les rêves, les sottises, les extases, la superficialité, la profondeur. Parce qu’elle devait se vendre, sans doute, elle n’a rien écarté, rien méprisé. Un coup d’œil rétrospectif sur cette période nous fait nous émerveiller de sa richesse, peut-être aussi parce que ces pages nous rappellent trop de souvenirs, à nous Français, pour ne pas concerner aussi notre identité. Une culture forte est une culture qui a su passer de l’actualité des débats qu’elle traite, de la nation ou de la langue dans laquelle elle s’est constituée, à l’universel. Il est à craindre qu'un jour l’étude de la culture américaine succède à la diversité de la culture américaine, qu’on vienne à y préférer, à l’éclatement des formules et leur apothéose en genres, la cohérence d’un discours, d’une définition identitaire — c’est déjà un peu le cas avec le "politiquement correct". Mais en attendant, il est rare qu’un pays se montre à la hauteur de ses rêves, et, au moins dans le domaine de la culture, l’Amérique a été ce qu’elle avait rêvé être. 1Ce fut en 1954 que le manager Ray Kroc (1902-1984), une célébrité dans toutes les écoles de gestion, racheta la marque et le droit de commercialiser le savoir-faire du prospère restaurant que les frères Maurice et Richard McDonald avaient ouvert en 1940 à San Bernardino, dans la banlieue de Los Angeles, pour les travailleurs de l'industrie de plus en plus condamnés par la suburbanisation de l'Amérique à prendre loin de chez eux leur repas de milieu de journée; ce restaurant se caractérisait déjà par une organisation toute taylorienne du travail (une offre réduite et standardisée, des prix défiant toute concurrence, de la vaisselle jetable pour économiser la plonge, pas de serveurs, et une spécialisation poussée du personnel), ainsi que par des cuisines visibles depuis la salle, gage d'une obligation de qualité et d'hygiène, et par une attention toute spéciale portée aux désirs des enfants, de plus en plus influents en ces années de baby-boom et d'idéologie "jeuniste" (le rock'n'roll venait d'apparaître). Kroc transforma rapidement cette affaire familiale en une entreprise implantée dans toute l'Amérique, par le biais de franchises accompagnées d'un drastique cahier des charges destiné à ce que les clients fussent sûrs de retrouver partout le même goût et la même qualité (le premier magasin franchisé ouvrit en 1955 à Des Plaines, près de Chicago — c'est aujourd'hui un musée). La première "université du hamburger", destinée à standardiser la formation du personnel, ouvrit en 1961. L'expansion à l'étranger commença en 1967; début 2.000, il y avait vingt-sept mille maquedaux, implantés dans cent vingt pays. L'ouverture d'un McDonald's à Moscou, en 1988, fut l'un des signes les plus éclatants du déclin du socialisme réel! 1Voyez le cours sur la France, au chapitre 16 — la référence est à une déclaration de Georges Marchais, secrétaire général du P.C.F. dans les années 1970, sur l'U.R.S.S. 2Thème repris en 2002 par l'essayiste américain Robert Kagan: l'Amérique, par sa puissance économique et militaire, se paie des sacrifices consentis pour la défense de la démocratie, tandis que ses alliés européens vivent à ses crochets, ce qui leur premet d'entretenir de dispendieux systèmes de protection sociale. 1Voyez le cours de Relations internationales, à la fiche E2. 1Note sur la naissance d'Internet (pour ceux que cela intéresse — évidemment, ce n'est pas au programme): le besoin de relier entre eux des ordinateurs est apparu dans les années 1960, pour des raisons militaires (liées notamment à la couverture radar du territoire américain) et commerciales (l'essor des transports aériens et les problèmes complexes de gestion qu'il entraînait, tant de l'espace aérien que des réservations de sièges). Avec les menaces croissantes d'une attaque nucléaire sur les centres vitaux de la défense américaine, concentrés sur la côte est, se développa l'idée d'une commmunication en réseau, non hiérarchisée, passant par des relais. Ainsi, en cas de destruction de Washington, les relais de province continueraient à fonctionner… Les différentes recherches menées dans les années 1960 aboutirent, en septembre 1969, à la connexion d'une série d'ordinateurs universitaires en un premier réseau, Arpanet, qui permettait d'échanger des messages électroniques, de transférer des fichiers et de se connecter à distance avec un ordinateur. D'autres équipes américaines lancèrent d'autres réseaux, notamment des réseaux qui fonctionnait par ondes radio, au début des années 1970, toujours avec la collaboration active des militaires, tandis qu'avec un peu de retard les Britanniques et les Français se lançaient dans l'aventure (sur le projet français, qui aboutit au Minitel en 1982, voyez le cours sur la France, au chapitre 18). Bref, la menace se profilait d'une prolifération incontrôlée de réseaux non compatibles entre eux; mais dès 1972, les Américains lancèrent un comité pour faire face à ce problème. Tandis que la France faisait cavalier seul en choisissant sa propre norme, Transpac, qui jouit un moment d'une certaine avance grâce au poids institutionnel des P.T.T. (l'ancêtre de France Télécom), mais plafonna technologiquement au début des années 1980, les Américains s'entendaient progressivement sur la norme T.C.P./I.P., qui se révéla rapidement plus souple et plus évolutive, adaptée notamment à des connexions progressives, au coup par coup, aux frais des nouveaux venus, et qui permit d'interconnecter progressivement la plupart des réseaux déjà existants. En 1983, Arpanet se rallia à la norme T.C.P./I.P., qui disposait désormais de la "force de frappe" de l'armée et des universités américaines. Enfin, en 1989 apparut, au C.E.R.N. (le laboratoire européen de physique des particules), le World Wide Web (la Toile), un ensemble de liaisons à très haut débit destinées à connecter à haute vitesse les ordinateurs européens aux ordinateurs américains, qui "décolla" véritablement avec l'invention du premier navigateur de recherche en 1993, et s'est progressivement identifié à Internet. 1Voyez l'architecture dans la partie sur la culture, plus bas. 1D'après un pachydermesque et passionnant exposé de Julien Capron. 2Chol, pour être précis. 1Ce fut pour annoncer l'attaque japonaise qu'eut lieu la toute première interruption des programmes par un "flash". 2 Ce film narre la résistance héroïque de l’Angleterre à l’Invincible Armada, avec l’arrière-pensée d’encourager les prêts américains aux Britanniques en guerre. 1Voyez une note à ce propos dans le cours sur l'Allemagne, au chapitre 4. 1Rappelons aussi la course aux cervaux nazis entre les États-Unis et l'U.R.S.S., en 1945 — l'Amérique récupéra notamment Werner von Braun, le père des missiles (1912-1977). 2 Les conditions matérielles y font beaucoup: elles créent un véritable "cercle vertueux", attirant des chercheurs dont le prestige en attire d'autres. Pour de nombreux chercheurs, intellectuels et artistes, elles sont l'indice que la culture et la recherche sont bien mieux considérées aux États-Unis qu'en Europe, contrairement à ce qu'assure la vulgate anti-yankee. On conseille même de nos jours aux étudiants de philosophie médiévale d'aller faire leurs recherches aux États-Unis, parce que les fonds y sont plus accessibles et plus abondants qu'en Europe! L'une de mes amies, soviétologue, préfère travailler en Californie qu'à Moscou pour des raisons semblables: pas de tracasseries bureaucratiques, pas de fonds d'archives fermés du jour au lendemain pour des raisons politiques ou sans raison particulière (les Américains ont microfilmé l'ensemble des archives soviétiques ouvertes aux chercheurs, même celles qui ne l'ont été que quelques mois au début des années 1990); des structures pour occuper ses enfants… Et, en revanche, un sérieux extrême qui fait que les séminaires sont infiniment plus animés qu'en France: pas de tradition du respect des mandarins gâteux ou inefficaces! 1 En effet la norme V.H.F. ne permet que douze canaux locaux, alors que la transmission U.H.F. en permet cinquante-six. Le choix de la commission fut influencé par la R.C.A. et N.B.C. qui, ayant déjà développé des programmes pour cette norme, l’imposèrent au détriment de la proposition de C.B.S. Il fallut attendre 1971 et la libéralisation du câble, puis la télévision par satellite dès 1975, pour voir le nombre de chaînes captées par un même récepteur croître exponentiellement. 1Après les années 1900, marquées par l'extraordinaire Little Nemo de Windsor Mc Cay (1867-1934). 2, Terry et les Pirates a paru entre 1938 et 1945; puis une autre série, Steve Canyon, a pris le relais. Il s'agit d'histoires assez classiques (de pirates chinois dans la première série, d'aviateurs dans la seconde), mais avec un dessin extrêmement innovateur, très proche du cinéma de cette génération que Caniff a passablement influencé. 3Popeye narre le quotidien du sous-prolétariat américain de la grande crise, un univers sordide et sans issue traité par le biais d'un humour assassin. Le personnage du marin vantard est apparu en 1930, dans une série préexistante qu'il a rapidement "phagocytée". Tout aussi noire et tout aussi impressionnante, d'un point de vue social, est la série Dick Tracy de Chester GOuld, parue à partir de 1937. 4Cette bande géniale, qui n'a jamais eu un gros succès, date de 1910, mais la période la plus délirante est celle des années 1920—1930. Il s'agit d'une œuvre très littéraire, voire passablement cérébrale, qui reprend et subvertit des schémas éternels de la littérature animalière (le chien, le chat, la souris — mais la souris est méchante et martyrise le chat, lequel — laquelle plus exactement — est amoureuse du chien!); l'histoire est à peu près toujours la même — la souris jette des briques sur le chat et le chien, qui est flic, la met en prison. L'ensemble est très angoissant (et annonce l'absurde à la Ionesco); le décor western est épuré, quasiment abstrait — et parfois carrément flanqué de rideaux de théâtre! Le langage aussi est très innovateur, ce qui pose de gros problèmes de lecture en V.O. 1Roman de Margaredt Mitchell, porté à l'écran en 1939. 1 Parallèlement à ce mouvement on constate une volonté de compiler, d'enregistrer les expressions de cette partie de la culture américaine, à travers notamment la country music: ainsi dans les recueils de chansons de John et Allan Lomax, dont la publication s’étira de 1941 à 1960. 1En tant que genre, on peut les définir par le fait que le lecteur cherche à y retrouver toujours la même écriture, les mêmes péripéries, la même vision du monde, le même sens. Cet archétype de la formule ne pouvait être qu'une invention américaine. 2Science qui a pour but d'étudier le comportement de l'homme par le biais de ce qui l'influence et le détermine — behaviour signifie "comportement". En littérature, école tendant limiter la perception romanesque d'un personnage à ses actes: Hemingway en est un bon représentant. 1J'en ai marre de définir des trucs indéfinissables — cherchez des images sur Internet. 2N.B. Les opinions qui s'expriment dans cette sous-partie sont celles de J. Capron! Ce passage fait largement doublon avec un passage du chapitre 4; la diversité étant toujours source d'enrichissement, comme l'enseigne entre autres l'Histoire de l'Amérique, je laisse les deux. 1L'obsession récurrente des images subliminales en est un bon indice. 2Un certain nombre d'ouvrage cités ici datent d'avant les années 1960 — c'est que leur influence a mis du temps à s'imposer. Je privilégie la temporalité des évolutions idéologiques de la majorité par rapport à celle des avant-gardes. 1 Voyez aussi le cours sur la France, au chapitre 16. L'idée essentielle de McLuhan était que dans le monde moderne, civilisation de la communication, c'est l'évolution des technologies de la communication qui détermine celle des messages: « le médium est le message », selon le titre archi-célèbre d'un autre ouvrage paru en 1968; tandis que la communication de masse transforme le monde en un "village global". Analyses typiques d'une époque de fascination télévisuelle où, effectivement, la télévision était un spectacle en soi, indépendamment de ce qu'elle donnait à voir… De manière plus détaillée, pour McLuhan, les médias qu’une société utilise dans le processus de communication déterminent la personnalité de base et le comportement de l’homme qui vit au sein de cette société (est médium toute extension de l’homme: livres, vêtements, automobiles; l’homme emprunte ces médias pour prolonger ses sens). La transformation de l’instrument de communication entraîne une révolution dans le processus de perception et dans la nature humaine elle-même. Dans le développement du processus de communication, on peut distinguer trois étapes: le stade primitif de la société sans écriture, dans lequel l’usage de la parole fait prédominer l’ouïe; la "galaxie Gutenberg", c'est-à-dire les sociétés où la domination de l’imprimé multiplie les informations visuelles mais parcellise l’information et la nature humaine (ce qui entraîne le travail à la chaîne, le nationalisme en politique, etc.); la "galaxie Marconi" ou ère des médias électroniques, qui propose un message simplifié mais global et reconstitue la famille humaine en une seule "tribu mondiale". 1Authentique — ceci n'est pas une exagération! 1 Le format des chansons des années 1950 était inférieur à trois minutes. 1Cette affaire a fait jurisprudence. Sullivan, chef de la police de Montgomery, saisit la Cour suprême contre le New York Times, sous le motif que le journal utilisait sans cesse pour désigner les habitants du Sud favorables à la ségrégations le pronom personnel « ils » de façon abusive et simplificatrice. Le juge Brennan argua du premier amendement de la Constitution pour justifier la rhétorique et les dérapages verbaux des protestataires lors de débats cruciaux, car le sel de cet affaire est que ce « ils » était peu employé par le New York Times mais surtout par les responsables de la contestation noire dans les interviews. Le motif juridique qui permit de donner raison au quotidien fut l’absence de preuve quant à la préméditation de la diffamation. 2 Cette expression insupportable par sa récurrence, "rêve américain", semble renvoyer en grande partie à l’ensemble sémiotico-culturo-économique des représentations de l’Amérique des années 1950. 3Le film avec Jack Nicholson (né en 1937) date de 1975. Jean-Pierre Minaudier. Lycée La Bruyère, Versailles, |
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