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Chapitre 1 : Croissance, capital et progrès technique
La première partie de ce chapitre vise à expliquer l’origine en analysant les principaux facteurs en cause : le capital, le travail et la productivité du travail. La productivité du travail dépend elle-même de trois déterminants majeurs : l’organisation du travail, le progrès technique et l’investissement. Ces trois facteurs seront étudiés par rapport à leur contribution à la hausse de la productivité du travail et non entant que tels, car chacun des facteurs fera l’objet d’une analyse particulière. Nous verrons également comment les théoriciens de la croissance ont intégré ces facteurs dans l’explication de la croissance. L’analyse de la croissance sera complétée par la prise en compte des différents acteurs qui interviennent dans le processus de croissance et d’innovation. Nous montrerons plus particulièrement le rôle de l’initiative individuelle dans le processus de production, mais aussi de l’action de l’Etat ainsi que de l’influence du contexte socioculturel. Cette première partie s’achèvera sur la finalité de la croissance. La deuxième partie a pour objectif de souligner le rôle majeur de l’investissement dans les mécanismes qui engendrent la croissance. Nous rappellerons les différents types et formes d’investissement ainsi que les moyens de le financer. Il s’agira ensuite de comprendre la décision individuelle d’investissement, en insistant sur sa dimension temporelle et en introduisant les notions de rendement anticipé et d’actualisation. Nous analyserons les rôles de la demande anticipée, de la réduction des coûts de production, du taux d’intérêt et du coût des différentes formes de financement. Nous analyserons le processus de destruction créatrice, dans sa dimension économique de disparition apparition de biens ou services et de secteurs d’activité ainsi que les liens entre investissement, progrès technique et obsolescence économique. Nous terminerons cette deuxième partie sous l’angle du changement social en insistant sur les rapports entre les phénomènes économiques, politiques et sociaux dont l’interaction détermine la dynamique du développement.
Document : « La croissance de l’économie française depuis 1950 » (Les Cahiers Français n° 323)
Des Classiques aux nouvelles théories de la croissance. Doc9 (Nathan TES) ; doc25 p73 et doc26 p74
Fiches 4, 5 et 6 du cahier de TP ; doc17 p69 au doc24 p73 ; doc27 p74 au doc29 p75
Doc31 et doc32 (Hachette TES) ; Doc38 et doc39 (Hatier TES)
L’explication de la croissance passe l’étude des facteurs de production (K, L) et de l’efficacité de leur combinaison productive appréciée par la productivité. La combinaison productive dépend de la nature de la production (biens ou services) et de l’état de la technique. La proportion de chacun des facteurs de production est donc variable selon la production. Lorsqu’une production peut être obtenue en utilisant différentes combinaisons productives, le choix s’effectuera selon deux critères principaux :
Une entreprise recherche des gains de productivité afin d’accroître son profit. Elle contribue à la croissance de la production, soit en produisant davantage elle-même, soit en économisant des facteurs de production – souvent le travail – qui seront alors disponibles pour augmenter la production d’autres entreprises. La croissance de la production résulte donc soit d’une augmentation des facteurs de production soit d’une amélioration de leur efficacité, sous l’effet du progrès technique par exemple. Lorsque le PIB croît proportionnellement à la hausse de la quantité de facteurs de production utilisée, la croissance est dite extensive. Les rendements d’échelle sont alors constants puisque l’échelle de la production n’a pas d’effet sur son efficacité. Lorsque le PIB augmente plus rapidement que la quantité de facteurs de production, la croissance est dite intensive. Les rendements d’échelle sont alors croissants, la croissance économique repose principalement sur les gains de productivité c'est-à-dire une plus grande efficacité des facteurs de production. ! Ne pas confondre croissance externe et croissance intensive avec croissance externe et croissance interne.
La quantité de travail effectivement utilisée est mesurée par la population active occupée. Si celle-ci augmente, il est logique que la production augmente, toutes choses égales par ailleurs. Cependant, l’augmentation de la population active n’est pas suffisante pour entraîner une hausse du volume du travail disponible dans l’économie car il dépend aussi de la durée du travail effective pour chaque actif. Volume annuel de travail = niveau de l’emploi x durée annuelle du travail La diminution de la durée annuelle du travail est très nette depuis la fin du 19ème siècle : en France, elle est passée en un siècle de 3000 à 1600 heures par an (de 1896 à 1996). Le passage aux 35 heures a accentué cette tendance. Il serait aussi intéressant de tenir compte de la durée de la vie active d’un individu et prendre en compte le taux d’activité. Il est aussi possible d’augmenter la production sans changer la quantité de travail utilisée, à condition d’améliorer l’efficacité du travail c'est-à-dire la productivité du travail. Rappels : La productivité est un indicateur du progrès technique mis en œuvre dans une entreprise ou un pays. Pour une entreprise, la quantité produite sera mesurée soit par la VAB – la productivité sera alors exprimée en « valeur » – soit en quantités physiques – la productivité sera alors « physique » – La quantité de travail utilisée sera exprimée soit par le nombre de travailleurs – productivité par tête – soit par le nombre d’heures de travail nécessaire pour fabriquer un produit – productivité horaire – La croissance économique à long terme ne s’explique donc pas par une hausse de la quantité de travail, mais par sa plus grande efficacité : ainsi la productivité horaire du travail a été multipliée par 16 en un siècle (de 1896 à 1996).
Tout d’abord, il faut bien distinguer la division sociale du travail de la division technique du travail. Ce paragraphe portera sur la division technique du travail, mais sans étudier les différentes formes d’organisation du travail dans la mesure où celles-ci feront l’objet d’un chapitre. La division sociale du travail est un concept sociologique développé par Emile Durkheim (1858 – 1917) et elle correspond à la répartition des tâches en grandes fonctions au sein d’une société qui se développe (politique, économique, culturel, social, religieux, militaire). La division technique du travail est un concept développé par Adam Smith (1723 – 1790) dans son ouvrage « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations » écrit en 1776. Elle correspond à la répartition entre plusieurs travailleurs des différentes phases de fabrication d’un produit. Cette division vise à accroître le rendement par actif, l’efficacité du facteur du travail. Sa démonstration repose sur un exemple devenu très célèbre : la manufacture d’épingles. Un travailleur peut faire une épingle tout seul mais il ne fabriquera que bien peu d’épingles dans la journée (maximum 20). En revanche, en divisant la production en 18 opérations distinctes, on arrivera à fabriquer des milliers d’épingles par jour. La division technique du travail a donc permis d’augmenter la productivité du travail. Ces effets positifs s’expliquent ainsi :
ment. On pourra utiliser chaque travailleur dans la tâche pour laquelle il est plus « compétent », « doué ».
nécessaire pour changer de tâche.
La division du travail va donc inciter les scientifiques à inventer des machines capables d’effectuer les tâches les plus simples. La division technique du travail est donc en relation avec l’accumulation du capital et le progrès technique. Elle permet donc des gains de productivité, de produire en plus grande quantité dans le même temps et de contribuer à la croissance économique.
L’investissement – l’augmentation du stock de capital – est indispensable à la croissance dans la mesure où il permet d’augmenter le volume du facteur capital utilisé pour la production mais aussi d’accroître la productivité. La définition du capital peut être plus ou moins large selon que l’on considère le capital fixe c'est-à-dire le stock de biens durables nécessaires à la production, que l’on intègre ou non les consommations intermédiaires, ou que l’on considère les ressources naturelles comme facteur de production distinct ou non du capital. A long terme, l’augmentation du capital fixe est indispensable pour produire davantage :
tion (investissements de productivité) Depuis le 19ème siècle, le volume de capital par travailleur ou intensité capitalistique a fortement augmenté : la croissance économique nécessite toujours davantage de capital, donc d’investissement.
Le progrès technique est une notion très large car il s’applique à l’ensemble des innovations entraî- nant une amélioration des moyens de production mais aussi des méthodes de production, de l’organisation du travail ou des marchés. Dans tous les cas, le progrès technique améliore la productivité globale des facteurs c'est-à-dire le rapport entre la production et le volume total des facteurs de production utilisé. Il est souvent en amont des investissements, qui viennent le mettre en œuvre. Au 20ème siècle, le progrès technique joue un rôle essentiel dans la croissance économique. Durant les trente Glorieuses, le progrès technique explique une large partie de la croissance. En 1972, une étude est menée par Jean-Jacques Carré, Paul Dubois et Edmond Malinvaud (« La croissance française ») pour expliquer la croissance française. Ils montrent que si la croissance s’expliquait par la seule hausse des facteurs de production, alors elle aurait été de 1% et non de 5% en moyenne. L’étude du progrès technique sera approfondie dans le deuxième paragraphe.
Les pays développés ont connu une croissance très rapide notamment de 1960 à 1973 puis un ralen- tissement après 1973. Cette croissance a été permise par :
tité de travail a augmenté et la qualification du travail s’est améliorée.
FBCF joue un grand rôle dans la croissance économique.
des facteurs de production (K, L), c’est ce que l’on appelle traditionnellement le « résidu », ce qui reste inexpliqué. Ce résidu correspond à une partie importante de la croissance économique. Les économistes attribuent ce résidu au progrès technique qui, comme nous l’avons vu, permet à la combinaison du travail et du capital d’être de plus en plus efficace. En améliorant les machines ou les procédés de fabrication, en élevant la qualification des travailleurs, le progrès technique contribue à la hausse de la productivité du travail et ainsi d’éviter la loi des rendements décroissants. Etude du document extrait des « Cahiers français » n° 323 « Croissance et innovation » : La croissance de l’économie française depuis 1950. |
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