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Document 1 : trois obstacles économiques Ensuite, les économies de l’Europe occidentale sont beaucoup plus fermées au commerce international intra-régional européen, suite aux conséquences de la guerre. A la fin des années 1940, le premier obstacle à l’intégration européenne est constitué par l’état des infrastructures de transport et de communication en Europe qui ont subi un niveau élevé de destruction à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a plus de ligne téléphonique et de système national de chemins de fer en Allemagne, plus de cent gares et 70% des locomotives sont hors d’usage en France comme un tiers des capacités ferroviaires italiennes. Leur reconstruction sera rapide, mais la faiblesse des infrastructures européennes de transports constitue encore un obstacle physique au commerce intra-européen (…). Le deuxième obstacle est d’ordre commercial. Les tarifs douaniers restent extrêmement élevés et supérieurs à 40% en moyenne au sein des grandes économies européennes. Il existe de nombreux systèmes de quotas (…). Les industries nationalisées, plus nombreuses qu’avant-guerre, se retrouvent dans des situations de monopoles ou d’oligopoles nationaux, complètement protégées de la concurrence étrangère. Dans certains secteurs clefs comme l’énergie, l’Etat met en place des systèmes de subventions et de contrôle des prix qui rendent impossible la concurrence étrangère. Derrière ces barrières protectionnistes, on assiste à la recréation des cartels d’avant-guerre dans une série de secteurs de l’industrie lourde comme l’acier ou la chimie. Le troisième obstacle est d’ordre monétaire. Les économies européennes ne disposent plus de réserves de devises étrangères en suffisance et sont obligées de contingenter leurs importations en se concentrant sur les produits indispensables à leur reconstruction. Les gouvernements adoptent alors ce que Milward nomme des politiques néo-mercantiliste où l’on encourage la substitution des importations par le recours à la production nationale pour éviter les sorties de devises étrangères. Ainsi les firmes allemandes situées dans la Ruhr remplacent leurs fournisseurs néerlandais par des entreprises de Hambourg. Source : J.C.Defraigne « Introduction à l’économie européenne », De Boeck, 2014, p.66 Document 2 : un obstacle politique, le rideau de fer (discours de Churchill, 5 mars 1946) L’Europe de la fin des années 1940 (…) est divisée en deux zones d’influence selon les découpages négociés à Yalta entre Churchill, Roosevelt et Staline. Le « bloc soviétique » s’oriente progressivement vers une plus grande autarcie économique avec des économies étatisées ne participant plus que marginalement au commerce international avec les économies capitalistes. (…) Source : J.C.Defraigne « Introduction à l’économie européenne », De Boeck, 2014, p.66 Document 3 : un second obstacle politique, la question de la place de l’Allemagne en Europe Un obstacle majeur à l’intégration économique en Europe est d’ordre politique. Depuis son intégration et son industrialisation à la fin du 19ième siècle, l’économie allemande est devenue le pivot de l’économie continentale européenne. (…) Dès l’après-guerre, les dirigeants politiques et économiques du Bénélux et des pays scandinaves sont conscients de l’importance de leur partenariat commercial avec l’Allemagne en matière de débouchés commerciaux et d’importations de certains produits technologiques allemands. (…) Cependant l’occupation militaire de l’Allemagne (…) remet en question l’insertion de l’économie allemande en Europe occidentale (…). Au sein de l’administration Roosevelt, certains sont convaincus qu’il faut durablement affaiblir l’Allemagne pour empêcher définitivement la réémergence d’un projet d’hégémonie allemande sur l’Europe. (…) A l’instar de la stratégie française établie à Versailles en 1919, le gouvernement français envisage de remplacer l’Allemagne comme première puissance économique de l’Europe continentale *. (…) Aucune avancée significative en matière d’intégration européenne n’émerge dans le chaos économique de l’immédiat après-guerre, chaos renforcé par les rivalités des politiques économiques nationalistes des grandes économies européennes et par les intérêts protectionnistes de certaines industries nationales. en 1947, l’Allemagne continue d’être isolée politiquement et économiquement alors que l’Europe occidentale est encore morcelée par le protectionnisme et reste très fragile sur le plan économique. Source : J.C.Defraigne « Introduction à l’économie européenne », De Boeck, 2014, p.66 * certains hommes politiques défendent l’idée d’une pastoralisation de l’économie allemande, c’est-à-dire la suppression de l’industrie et le développement d’une économie agricole.
Document 5 : la sécurité des Etats-Unis passe par le redressement économique de l’Europe Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les initiatives américaines à l’égard de l’Europe en général et de l’Allemagne en particulier furent relativement décousues et confuses. Balançant entre la volonté de « punir » la puissance vaincue tout en souhaitant faciliter le relèvement économique des pays européens pour mieux se dégager, l’administration américaine manquait d’un « Grand dessein ». C’est seulement au cours de l’hiver 1946-1947, parallèlement à la victoire électorale de l’opposition républicaine au Congrès, que le président démocrate Harry Truman précisera ses options. Jugeant avoir sous-estimé l’état de désorganisation économique de l’Europe, les risques de déstabilisation politique et l’extrême faiblesse de la Grande Bretagne, son administration définira ce qui est resté sous le nom de « doctrine Truman ». L’essentiel tient dans la (…) priorité accordée à l’Europe occidentale et à son redressement économique comme condition de la sécurité américaine. L’instrument privilégié en est un vaste programme d’aide économique annoncé officiellement le 7 juin 1947 par le secrétaire d’Etat G.Marshall. Source : Guillaume Courty et Guillaume Devin « La construction européenne », La découverte, 2010, p.10 Document 6 : amélioration du niveau de vie et endiguement du communisme A partir de la fin de 1946, certains officiels américains se rendent compte de la détérioration du niveau de vie en Allemagne de l’Ouest et de ses effets déstabilisateurs sur le plan social et politique, situation qui pourrait favoriser le renforcement de l’influence communiste. Le général Clay, le gouverneur militaire qui dirige les troupes américaines d’occupation résume ce dilemme : « On ne choisit pas entre devenir communiste à 1500 calories et devenir démocrate convaincu à 1000 calories. Je crois sincèrement que notre niveau de rationnement en Allemagne anéantira non seulement nos objectifs en Europe centrale, mais pavera le chemin vers une Europe communiste ». C’est en réponse à ces évènements que la majorité des cercles dirigeants aux Etats-Unis optent en faveur d’une stratégie pour contrer activement le communisme et l’influence de l’URSS. (…) Le gouvernement américain adopte au milieu de l’année 1947 la doctrine Truman et la politique dite « d’endiguement » du communisme. (…) La doctrine Truman considère explicitement la politique économique comme primordiale dans la stratégie d’endiguement : « Je crois que notre aide doit être essentiellement économique et financière, essentielle à la stabilité économique et à l’ordre politique ». Effectivement, l’aide économique constituera l’outil principal des Etats-Unis pour contrer l’influence de l’URSS en Europe occidentale. Source : J.C.Defraigne « Introduction à l’économie européenne », De Boeck, 2014, p.70 Document 7 : le plan Marshall Les transferts financiers effectués dans le cadre du plan Marshall sont considérables puisqu’ils s’élèvent à 13 milliards de dollars en cinq ans. A cette somme, il convient d’ajouter 9,5 milliards supplémentaires qui seront déboursés dans le cadre d’autres programmes de coopération transatlantique entre 1947 et 1952. (…) Cela constitue sur cinq ans 8,5% du PIB américain et 13,2% du PIB des pays bénéficiaires. (…) Sur le plan de la conjoncture économique, le plan Marshall constitue une politique de relance keynésienne pour faciliter la transition d’une croissance de l’économie tirée par la demande de guerre de l’Etat à une croissance moins soutenue. (…) Dans la stratégie de Truman, l’aide financière américaine destinée à l’Europe vise trois objectifs. Il y a tout d’abord un but de propagande idéologique à court terme. (…) Ensuite, le gouvernement américain considère qu’il est absolument indispensable de renforcer les capacités industrielles des économies de l’Europe occidentale pour que ces pays soient capables de produire suffisamment de matériels militaires en cas d’affrontement avec l’URSS. (…) Mais l’aide américaine est également conçue comme un moyen de créer un modèle de croissance économique qui constituerait un facteur de stabilisation politique à moyen terme pour toute l’Europe occidentale et qui garantirait le maintien d’un fort lien transatlantique. Les Etats-Unis sont convaincus de la nécessité d’éviter le protectionnisme et l’instabilité monétaire de l’entre-deux-guerres qui sont perçus comme des causes majeures de la Seconde guerre mondiale. Source : J.C.Defraigne « Introduction à l’économie européenne », De Boeck, 2014, p.70 Document 8 : la création de l’OECE pour gérer les fonds du plan Marshall L’idée du Plan Marshall accélère le rythme de la reprise en Europe de l’Ouest. Pendant sept ans, de 1947 à 1954, le programme va allouer treize milliards de dollars aux 16 pays qui y participent, soit 29 dollars par habitants en Allemagne de l’Ouest, 33 en Italie, 72 en France, 77 en Angleterre, 104 en Autriche. Les Américains ont insisté pour que cette aide soit gérée par une agence internationale, l’Organisation pour la coopération économique européenne (OECE), qui vise à encourager une planification rationnelle à l’échelle du continent, dans le cadre de ce marché mondial ouvert que les responsables américains appellent de leurs vœux. Leur objectif immédiat est de faire redémarrer rapidement la croissance économique, car ils sont convaincus que la pauvreté fait le lit de la révolution et du communisme. (…) Soucieux d’efficacité et désireux d’empêcher un retour aux frileux nationalismes économiques des années 1930, les Etats-Unis exigent que les fonds de l’aide Marshall ne soient pas directement versés aux différents pays bénéficiaires mais soient répartis par une organisation multinationale intégrée, l’OECE. L’OECE a toutefois un rôle purement consultatif et elle n’est pas habilitée à intervenir dans la politique des pays membres. Source : R.Paxton « L’Europe au 20ième siècle », Taillandier, 2011, p.448 Document 9 : les enjeux de la création de l’OECE (stimuler l’intégration économique européenne) L'organisation européenne qui a ainsi été créée était une structure permanente de coopération économique qui devait fonctionner selon les principes suivants : - promouvoir la coopération entre les pays participants et les programmes nationaux de production pour hâter la reconstruction de l'Europe ; - intensifier les échanges intra-européens en abaissant les droits de douane et autres obstacles au développement des échanges ; - étudier la possibilité de créer une union douanière ou une zone de libre-échange - étudier la possibilité d'une multilatéralisation des paiements ; - instaurer les conditions propres à permettre une meilleure utilisation de la main-d'œuvre ; Initialement, l'OECE comptait 18 participants : Autriche, Belgique, Danemark, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie, Allemagne occidentale (initialement représentée par les zones d'occupation anglaise et américaine réunies -- la Bizone -- et la zone d'occupation française). La zone anglo-américaine du Territoire libre de Trieste a également participé à l'OECE jusqu'à ce qu'elle passe de nouveau sous la souveraineté de l'Italie. Source : site de l’OCDE |
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![]() | «Reinhard Gebhard» : aff. C-55/94, Rec. I, 4165; Europe janvier 1996, n°30, obs. L. Idot | ![]() | «statuts municipaux», puis ces pratiques gagnent le reste de l’Europe par le biais des «grandes foires» |