 CRIIRAD Commission de Recherche
et d’Information Indépendantes
sur la Radioactivité
Document CRIIRAD – 1/9 11-2003 – 3H - Castanier Comment déterminer si une montre contient du tritium ?
A. Introduction
Des consommateurs contaminés à leur insu Introduire des substances radioactives dans un objet de notre environnement quotidien n’a rien d’anodin. On pourrait donc s’attendre à ce que les normes et règlements rendent obligatoire la signalisation des produits concernés : une signalisation obligatoire et sans ambiguïté pour le consommateur. Malheureusement, il n’en est rien : c’est au consommateur de défendre son droit à l’information, à lui de mener son enquête pour déterminer si la montre qu’il a achetée, ou qu’il veut acheter, contient ou non du tritium. Comme nous l’avons expliqué au cours de notre conférence de presse du 2 octobre dernier, le tritium est une forme radioactive de l’hydrogène dont la particularité est de diffuser à travers la plupart des matériaux. Le tritium qui est utilisé dans les montres pour faire briller les aiguilles et index des cadrans n’est pas confiné dans le boîtier : il se disperse dans l’atmosphère (et peut donc être respiré) et diffuse également à travers la peau, au niveau du poignet, provoquant une contamination générale de l’organisme de celui qui la porte. Les fabricants et les autorités ont délivré des autorisations arguant que les risques étaient très faibles, voire insignifiants. Outre le fait que la question est controversée, que la radiotoxicité du tritium est certainement très sous-évaluée et que l’appréciation du risque est de toute façon subjective, nous considérons qu’il n’est pas admissible que le consommateur puisse acheter un produit qui va le contaminer (et le cas échéant contaminer l’embryon, le fœtus ou le nourrisson) sans en être correctement informé. Malheureusement les réticences sont très fortes. En effet, comme nous l’ont dit avec sincérité et cynisme certains industriels : en matière de radioactivité, l’information du consommateur équivaut à la mort du produit.
Un guide pour vos recherches Depuis notre conférence de presse du 2 octobre dernier, nous avons reçu de très nombreux courriers nous demandant si tel ou tel produit contenait du tritium ou encore si nous pouvions publier une liste des modèles concernés afin de pouvoir acheter sans crainte. Il nous est malheureusement impossible de répondre de façon exhaustive : les coûts de recherche et d’analyse seraient prohibitifs. Cependant, comme nous ne pouvions laisser nos correspondants dans l’incertitude, nous avons choisi de rédiger un document qui permettre à chacun de répondre à la question particulière qui le préoccupe. Le texte est un peu long mais vous pouvez effectuer une lecture plus rapide en ignorant les paragraphes en retrait qui ne donnent que des précisions ou des exemples.
Le présent document constitue une première version. Nous espérons que vous nous enverrez vos questions, vos critiques mais aussi le résultat de vos recherches,, ce qui nous permettra de l’améliorer et de l’enrichir des expériences de chacun. Vous pouvez nous joindre par courriel (contact@criirad.com) par courrier (CRIIRAD 471 av. Victor Hugo 26000 VALENCE) ou par fax (04 75 81 26 48). Merci d’avance de votre participation !
Doc CRIIRAD – Castanier – 3H – 11-2003 - p. 2/9
B. Les conseils de la CRIIRAD 1. Les indications portées sur la montre
La signalisation de l’objet (en l’occurrence le marquage du cadran) n’est ni obligatoire, ni claire. Les normes (ISO et NF) stipulent que le marquage n’est obligatoire que pour les « instruments spéciaux », c’est-à-dire les instruments de mesure du temps spécialisés, ceux qui exigent les plus grandes quantités de tritium. Pour la majorité des montres au tritium, le marquage est facultatif.
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