Jean levantal – 5, rue Coq Héron. 75001 Paris – Tél / Fax 01. 42. 36. 96. 89








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LA PRISON





  1. Probablement dénoncé, par Maria Stéfanaci, dame de compagnie…mais aussi quelque peu indicatrice de police, en laquelle il avait cru voir une compagne possible, Loutreuil est arrêté et enfermé du 4 au 21 mars à la prison du Carmine.

  2. Taxé de désertion et d'espionnage, considéré comme étant sans domicile et sans moyens d’existence, il est transféré de Naples à Vintimille le 23 mars et livré à la police française le jour suivant..

  3. Conduit à Marseille, il est incarcéré pour insoumission au fort Saint Nicolas, où le branle des cloches - le bourdon de l’abbaye de Saint Victor est tout proche - sera pendant des mois tout ce qu’il perçoit de la ville : – une de mes rares consolations, écrit-il ; peut-être en pensant à Verlaine…

  4. Il rédige, au cours de ses premières semaines de détention, un important mémoire en vue de sa défense, dont il communique le projet à son amie Marthe Lepeytre, en y joignant, sous l’appellation de Table objective d’actualisations artistiques, un essai de présentation sous forme de tableau synoptique de ses recherches en Sardaigne.

  5. Défendu par Maître Dominique Stéfani, Maurice est transféré deux mois plus tard à l’Hôpital militaire, en vue d’y subir un examen mental, demandé par son avocat, à l’instigation de son frère.

Il sera maintenu rue de Lodi, du 26 mai au 6 novembre, sans autre distraction que d’y voir parfois des  types d’Arlésiennes très belles  venir visiter les malades qu’il est requis de prendre pour modèles : – Le médecin me fait faire des dessins pour lui (têtes de détenus irresponsables) – mais je ne sais si je pourrai accepter ce qu'il proposera de faire de moi.

Craignant l’inaction, il avait fait passer le 8 mai précédent à Claudio Castellucho - matériel d’artiste - rue de la Grande Chaumière, une lettre et un mandat de 10 f., pour se faire envoyer de quoi à dessiner. – Cela me fera passer le temps – peut-être utilement, écrivait-il alors à son frère.

  1. Ses lettres sont à l’époque largement alimentées par les commentaires que suscitent ses lectures : “ La salute del pensiero ” (de Antonino Anile), et “ Un uomo finito ” (de Giovanni Papini), rapportés d’Italie ; “  l’Emile ” (de J.J. Rousseau) ; “ Au-dessus de la Mêlée ” (de R. Rolland) ; “ les Ballades Françaises ” (de Paul Fort) ; “ Les Soirs ”, (de Verhaeren), prêtés par une infirmière de l’hôpital, peu avant que la mort accidentelle du poète, ami de Masson, lui soit connue.

  2. Bien que le prisonnier en soit privé, la musique - même futuriste - conserve toute sa place dans la réflexion, poursuivie pendant son incarcération, qui le conduira à chercher à élaborer au moyen d’une peinture directe ce qu’il définira plus tard comme la construction de la sensibilité.

  3. Convaincu qu’il n’y a d’important que ce qui augmente le champs de nos sensations, il se range aux propos du peintre Luigi Russolo, (l’inventeur des concerts bruitistes), affirmant qu’un compositeur doit avant tout “ frapper l’oreille ” de façon à permettre à l'esprit de reconnaître des concordances simultanées qui lui avaient échappé auparavant – que c'est par l’ouïe seule que cet état d'esprit peut pénétrer – que c'est donc à l’ouïe directement que le musicien doit s'adresser par des timbres et des accords nouveaux.

Et bien naturellement Loutreuil conclut : – Il doit en être de même pour le peintre – il faut avant tout frapper l’œil par la recherche de concordances nouvelles pour les sens – et ainsi arriver à transporter toujours une plus grande part d'inconscient dans le conscient.

  1. Deux mois de silence au cours de son séjour à l’hôpital, - mis par le médecin sur le compte d’une légère dépression attribuable à la détention  - inquiètent les siens à la fin de l’été.

A son frère, il révélera plus tard à ce sujet : – Je ne t'ai jamais bien expliqué ce qui s’était passé à l’hôpital : au moment où je suis resté sans donner de nouvelles, je pensais sérieusement à une évasion, que je préparais petit à petit et que je désirais opérer seul…

  1. Après avoir dû être ramené de force au Fort Saint-Nicolas, Maurice attendra jusqu'au 12 décembre l'ordonnance de non-lieu et, 3 jours plus tard, la levée d’écrou, qui lui rendront la liberté, son irresponsabilité ayant été retenue, sur la base du rapport du docteur Abel Blanchard, précisant qu'"une simulation n'est même pas à envisager ", et concluant à un cas de “ folie raisonnante à type social ” ; une formule dont Masson a raconté plus tard que André Breton l’adorait et disait à son sujet “ quel beau titre pour un recueil de vers ! ”.

  2. Pendant ces longs mois d'incarcération totalement perdus pour sa peinture (à part quelques dessins de prisonniers ou des  portraits-croquis  à 1f. faits à son retour au Fort Saint-Nicolas), Loutreuil passera par des états d'exaltation intellectuelle, obsédé par l’idée de savoir ce que l'Art peut réaliser, suivis de moments de profonde dépression.

  3. Sa volonté de n'agir que selon sa pensée, en choisissant au besoin la mort, devant le Conseil de Guerre, plutôt que le reniement de ses idées, n'en aura pour autant jamais été affaiblie, comme l’a confirmé plus tard le docteur Blanchard : “ – Il était de mon devoir de tâcher de connaître Loutreuil le plus possible. Je le plaçai devant le dilemme suivant : que ferez-vous si le jour de votre comparution devant le Conseil de guerre on vous met dans l’obligation de choisir entre la mort et votre doctrine ? ”

“ Loutreuil n’avait jamais dû se poser la question, tant il était convaincu que la liberté individuelle est chose intangible. Pour la première fois l’image de la mort se dressait manifestement devant ses yeux ; il devint pâle, sa bouche eut comme un rictus ; je vis et je sentis qu’il tremblait devant l’idée présente de la mort, que cette idée lui était horrible. Il eut un moment assez long d’hésitation, puis d’un ton calme et réfléchi : “ Je choisirais la mort. ”.

  1. A peine libre, Maurice décide de s’éloigner : – J’ai trop besoin de pousser et d’avancer mon travail pour pouvoir retourner dans la famille comme je le désirerais. – J’ai résolu de partir pour Tunis. – Mon état d’esprit, eu égard aux événements, m’oblige en quelque sorte à partir à l’extérieur où j’étais et d’où il était inutile de me ramener.

  2. Dans l’attente à Marseille du sauf-conduit nécessaire à son voyage, il séjourne 25 rue des Petites Maries, dans un hôtel proche de la gare, et passe le soir de Noël dans la famille de Marthe Lepeytre, auprès de laquelle il renoue avec la peinture, et dont il apprécie le talent de musicienne, notamment dans l’interprétation d’œuvres de César Franck, Vincent d'Indy, Richard Wagner.




  1. SECOND DEPART



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