Comment boudon explique t'il les inegalites de reussite scolaire?








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COMMENT BOUDON EXPLIQUE T'IL LES INEGALITES DE REUSSITE SCOLAIRE?

1) Biographie de Boudon :
Raymond Boudon est un sociologue Français né le 27 janvier 1937. Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, Raymond Boudon est agrégé de philosophie en 1958. Il commence sa carrière d’enseignant comme maître de conférences à la faculté des lettres de Bordeaux en 1964. Nommé à la Sorbonne en 1967, il est actuellement professeur à l’Université Paris IV-Sorbonne. Il a été directeur du Centre d’Etudes Sociologiques de 1969 à 1972 puis du Groupe d’études des méthodes de l’analyse sociologique jusqu’en 1998.

Traduit dans de nombreuses langues c’est un sociologue reconnu non seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis, au Brésil et en Asie. Il est membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques) depuis 1990, de l’American Academy of Arts and Sciences, de l’Académie des sciences humaines de Saint Pétersbourg et de la British Academy.

2) Les inégalités de réussite scolaire selon Boudon.

Tout d’abord, une inégalité est un défaut d'égalité. C'est une différence (physique, sociale, économique, symbolique ou culturelle) qui se traduit par un avantage ou un désavantage dans les relations sociales et qui s'exprime, par exemple, dans une ou plusieurs des dimensions sociale, économique, culturelle ou encore politique de la vie en société.

Selon Boudon, représentant le plus connu dans le domaine de la sociologie de l'éducation, les inégalités de réussite scolaire sont le résultat de stratégies familiales différentes. En effet Boudon montre que les familles peuvent avoir des stratégies qui expliquent les différences d'orientation et de réussite scolaire. Raymond Boudon va comparer la famille ouvrière et la famille aisée. En effet par exemple, une famille ouvrière peut « se contenter » de souhaiter pour ses enfants des études à bac + 2 dans la mesure où le diplôme obtenu pas les enfants sera supérieur à celui obtenu par les parents, donc ce qui permettra à l’enfant de monter dans l’échelle social mais sans que le sacrifice faits pour la poursuite des études ne soient trop lourd pour la famille. Il y a donc une sorte de calcul coût/avantage de la part de la famille qui permet de conclure que ce niveau de diplôme est satisfaisant et suffisant. De plus, pour Boudon les parents de classe aisée vont mener une stratégie de même type qui sera censée faire progresser leurs enfants le plus loin possible dans la hiérarchie sociale. Mais comme le niveau social des parents est déjà élevés, ils ne se satisferont pas comme dans la famille ouvrière d’un diplôme du niveau bac +2 mais plutôt bac+5 voir plus. De même, ils pousseront leurs enfants dans les cursus les plus sélectif (c'est-à-dire dans un parcours professionnel qui résulte d’un choix effectué selon plusieurs critères), sachant bien que tous les diplômes de haut niveau ne permettent pas d’accéder aux meilleurs emplois et qu’il faut donc bien choisir la filière et le type de formation. Ainsi, il peut y avoir de la part des parents une stratégie résidentielle : en effet il se demande dans quel quartier habiter pour que mes enfants aillent dans tel lycée réputé ? Il peut y avoir aussi une stratégie dans le choix des langues vivantes et des options. L’objectif de cette stratégie c’est que l’enfant se retrouve dans l’une des «  meilleure » classe. Ces inégalités sont différentes selon les familles parce que les intérêts ne sont pas les mêmes et débouchent sur des résultats scolaires différents. Pour Boudon les acteurs (famille, élèves, enseignants) ont la possibilité de mener des stratégies personnelles, qui expliquent en partie les inégalités.

Pour résumer, selon Boudon l’école est caractérisée par tout un ensemble de bifurcation (choix de la langue, des options au collège, seconde à option, choix des filières en première, choix post-bac : fac ou grandes écoles). Or, à chaque point de bifurcation, existent des stratégies individuelles, fonction de l'origine sociale. En effet, les élèves (et leur famille) comparent les coûts et avantages de leurs choix à chaque décision. Ainsi, un élève issu d'un milieu modeste choisira plus facilement de s'arrêter au bac (c'est déjà une réussite par rapport aux parents = faible coût d'arrêt des études) alors qu'un élève issu d'un milieu aisé s'arrêtera rarement au niveau bac (coût psychologique trop important de l'arrêt des études).Ainsi, les inégalités scolaires et donc sociales s'expliquent par les actions, les stratégies individuelles des familles dans le système scolaire.

3) Opposition avec Bourdieu.

En effet, l’explication de Boudon est différente de celle de Pierre Bourdieu (sociologue français). Comme nous l’avons vu pour Raymond Boudon l’école est neutre dans les inégalités alors que pour Pierre Bourdieu, l’école est au centre de ces inégalités : elle n’est pas neutre. C’est elle qui favorise cette reproduction des inégalités. Les familles transmettent à leurs enfants un capital culturel que l’école valorise, car les savoirs être et faire de la classe dominante sont aussi ceux exigés par l’école (culture libre, langage, mode de raisonnement). L’école en privilégiant des qualités comme l’expression orale et écrite montre que la possession d’une culture extra-scolaire est conforme à la culture dominante. C’est pour cela que les enfants de la classe dominée (classe ouvrière) connaissent des problèmes d’acculturation (difficultés pour assimiler une autres culture).

En effet, on peut donc dire que selon Bourdieu, plus le niveau culturel de la famille est élevé et plus l’enfant aura de chances de réussir à l’école car c’est le capital culturel qui est valorisé à l’école. Autrement dit, pour lui, le système d’éducation s’adresse à des enfants qui ont au départ un capital culturel qui va leur permettre de se diriger avec aisance dans le milieu scolaire et de transformer un capital en diplômes. Au contraire, les classes populaires ont un héritage culturel qui s’oppose dans ses valeurs (force physique, habileté manuelle…), dans son langage (populaire, familier…) à la culture valorisée par l’école et pour laquelle ils doivent faire un plus grand effort d’apprentissage.

4) Exercice.

a) - Mais il ne suffit pas d'énoncer le fait de l'inégalité devant l'école, il faut décrire les mécanismes objectifs qui déterminent l'élimination continue des enfants des classes les plus défavorisées. Il semble en effet que l'explication sociologique puisse rendre raison complètement des inégalités de réussite que l'on impute le plus souvent à des inégalités de dons. L'action du privilège culturel n'est aperçue, la plupart du temps, que sous ses espèces les plus grossières, recommandations ou relations, aide dans le travail scolaire, ou enseignement supplémentaire, information sur l'enseignement et les débouchés. En fait, chaque famille transmet aux enfants par des voies indirectes plutôt que directes un certain capital culturel et un certain ethos, système de valeurs implicites et profondément intériorisées, qui contribue à définir entre autres choses les attitudes à l'égard du capital culturel et à l'égard de l'institution scolaire.

( Source : P.Bourdieu, La transmission de l'héritage culturel, Minuit 1966 )

       b) - R.Boudon met l'accent sur l'individu, son action et ses choix. Les individus sont des acteurs qui cherchent à rentabiliser au mieux leur investissement scolaire en choisissant la combinaison "coût-risque-bénéfice" la plus utile. Les faits d'ensemble constatés en matière d'éducation, les choix des filières, la réussite, l'augmentation de la scolarisation..., résultent de l'agrégation de multiples décisions individuelles au sein de l'espace social défini par l'école. Les motivations des individus, leurs attentes et leurs décisions sont distinctes suivant la catégorie sociale. Par exemple, l'ambition des milieux aisés se fonde sur deux convictions : l'importance déterminante des réussites scolaires pour obtenir une position sociale élevée et la multiplicité des remèdes pour aider les élèves. Dans les milieux populaires, l'obstacle n'est pas le coût des formations, mais plutôt l'idée que la scolarisation n'est pas toujours utile. Ainsi financer une formation de coiffeuse paraît rentable puisque c'est un métier.

( Source : C.Rebière, Les inégalités dans le système scolaire, Ecoflash n° 75, janvier 1993 )

  1. Questions :

Q1 - Quelle explication donne-t-on couramment à la réussite scolaire d'un individu ?

Q2 - Comment P.Bourdieu explique-t-il la réussite scolaire inégale selon les milieux sociaux ?

Q3 - Quels sont les apports d'une famille aux enfants qui peuvent favoriser leur réussite scolaire ?

Q5 - Dans quel courant théorique se situe P.Bourdieu ? Justifiez votre réponse

Q6 - Comment R.Boudon explique-t-il la réussite scolaire inégale selon les milieux sociaux ? )

Q6 - Dans quel courant théorique se situe R.Boudon ? Justifiez votre réponse

5) Correction des Questions :

Q1 - Lorsqu’un élève obtient de très bons résultats, on ( les professeurs, l’administration, ses camarades ) évoque souvent ses capacités intellectuelles ( il est “doué”, il est “intelligent”, il a un “esprit de synthèse”, il a “une excellente mémoire”...), qui renvoient à la nature de l’individu, ou on évoque son travail ( c’est un “travailleur”, c’est un “bosseur”, il est “sérieux”...), qui renvoient à la psychologie de l’individu.

Q2 - Pierre Bourdieu refuse cette naturalisation de la réussite scolaire. Ce sont les inégalités culturelles de départ qui sont responsables des inégalités scolaires. En effet, les familles transmettent à leurs enfants, par le biais de la socialisation, un certain volume de capital culturel composé de connaissances, de valeurs, d'attitudes vis à vis de la culture ( lire des livres avec gourmandise ou mépriser la culture, aller dans des musées ou à Disneyland, suivre des expositions ou une course cycliste...) qui seront valorisés ou rejetés par l'Ecole. Les cadres, étant diplômés, peuvent transmettre plus facilement les connaissances culturelles qui seront sanctionnées positivement par l’école.

Q3 - Outre la transmission de connaissances et de pratiques culturelles adaptées à l’école, les milieux favorisés ont recours aux aides directes financières ( cours privé de rattrapage, leçons particulières...) et sociales ( choix du meilleur établissement, information sur les débouchés...).

Q4 - La réussite scolaire n'est donc pas le fruit de l'action individuelle de l'élève mais de sa position sociale. Elle s'impose à lui de façon extérieure et contraignante comme le pensait Durkheim. Un enfant de cadre doit réussir scolairement sinon il risque de déchoir et on lui donne tous les atouts pour réussir ( connaissances, moyens, ambitions...). Le tout social l’emporte sur les volontés individuelles              

Q5 - Raymond Boudon fait jouer les stratégies individuelles des acteurs, qui sont rationnels en finalité, et, qui font un calcul entre le coût des études et les avantages que le diplôme peut leur rapporter en matière de revenus et de position sociale. Pour les enfants de milieux populaires, le coût est élevé non seulement en termes économiques mais aussi en termes psychologiques  ( il faut qu'ils abandonnent en partie leur culture pour s'adapter à celle de l'Ecole ) et l'ascension sociale est incertaine. Ils sont moins motivés pour réussir à l'Ecole. Pour les enfants de milieux aisés, le coût est relativement plus faible alors que les perspectives de succès sont prometteuses. Ils sont donc motivés pour réussir.

Q6 - Boudon cherche à comprendre les motivations des acteurs ( sociologie compréhensive ). Il suppose que les élèves et les parents sont rationnels en finalité, même si cette rationalité peut être limitée ( ils n’ont pas toutes les informations sur le système scolaire ). Leur comportement est donc le résultat d’un calcul et la somme des comportements donnent l’inégale prolongation des études selon le milieu social.



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