télécharger 18.85 Kb.
|
![]() Zatopek N°5 – Janvier 2008 Jamais sans mon chien Par Cédric Mané Beaucoup de coureurs à pied s'entraînent avec leur chien. Des passionnés en ont même fait un sport: le canicross. Arf ! Pourquoi courir? Posez la question autour de vous. Vous entendrez des tas d’explications différentes: pour le plaisir, pour garder la forme, pour maigrir, pour gagner le grille-pain offert comme prime à l'arrivée... Parfois, la réponse est encore plus insolite: "pour mon chien!" Eh oui. Les maîtres savent bien l'importance que leur animal de compagnie accorde à la promenade quotidienne. Alors, quitte à prendre l'air, autant joindre l'utile à l'agréable et enfiler ses chaussures de jogging. Le chien auquel on reproche souvent de n'être bon qu'à se vautrer, perdre ses poils et terroriser les facteurs joue alors un formidable rôle d'incitant. A l'heure du "personal coaching", nous souhaitions rendre hommage à ces fidèles partenaires d'entraînement: toujours d'attaque! Le plus fidèle entraîneur de l'homme Le canicross est né en France il y a une vingtaine d'années sur le modèle du mushing (courses de chiens de traîneaux). L'exercice se veut physique autant que technique, entre le cross et le dressage. Son principe est simple. On court avec son compagnon sur des chemins balisés, longs de 2 à 10 kilomètres, entrecoupés de barrières forestières, parsemés de racines et de toboggans naturels. Le maître est équipé d'une ceinture ou d'un harnais prolongé d'un gros élastique qui le relie à son chien. Le règlement stipule que l'animal doit toujours être devant. Et pas question de lui botter le train, les organisateurs sont très vigilants sur son bon traitement. En compétition, un carnet de santé sera obligatoirement contrôlé par un vétérinaire. Dans les rencontres les plus importantes, on pratique même des contrôles antidopage! Il est donc interdit de frapper ou de doper son chien. En revanche on peut l'encourager de la voix. Chaque équipage s'invente son propre dialecte et, le jour de l'épreuve, les échos de toutes ces injonctions résonnent curieusement dans la forêt. Parfois, l'osmose atteint ses limites. Cela donne lieu à des situations cocasses. Il arrive ainsi qu'un attelage semble avoir gagné la course, lorsque le chien, peu conscient des enjeux de la lutte, décide de s'arrêter en plein effort pour assouvir ses besoins. Dans ce cas-là, le maître n'a d'autre choix que d'attendre en regardant les autres concurrents le doubler. Quoique, pas toujours… Des chiens qui s'apprécient auraient tendance à s'arrêter en même temps que le premier, histoire de se renifler un peu et de faire plus ample connaissance! Dans ces situations où les règles canines de cordialité exaspèrent les humains, c'est le chien qui ralentit le coureur. Notez qu'en général, c'est plutôt l'inverse qui se produit. "Le chien court sur un tempo plus élevé que nous", explique Philippe, 40 ans, un des spécialistes de la discipline. "Grâce à lui, je me suis vu faire des pointes à 25 km/h en descente." Avantage de la méthode: on durcit les entraînements et on se renforce musculairement. Attention toutefois! Une glissade et une chute sont vite arrivées lorsqu'on est enchaîné ainsi l'un à l'autre. Surtout si on est épuisé. Alors, si vraiment cela va trop vite, il reste une variante un peu plus paisible, appelée Bike-jöring, cani-VTT ou canicyclocross, qui consiste à attacher son chien à l'avant de son vélo. Pendant que l'un court, l'autre pédale. Un peu moins fatiguant pour l'homme, un peu plus pour l'animal qui développe ainsi ses qualités foncières. Attrape-moi si tu peux Certains athlètes ont carrément intégré la discipline à leur préparation. Lors de ses entraînements en nature, Robin, spécialiste sur le 800 mètres, emmène toujours Stella et Sarah, deux femelles croisées doberman et dogue allemand. "Au début, je les prenais pour qu'elles se dérouillent les pattes. A présent, elles sont devenues de véritables partenaires. Ce sont elles qui me poussent dans des séances intensives de 5 à 6 kilomètres avec des accélérations. J'atteins alors des vitesses auxquelles je ne pourrais jamais prétendre seul. Puis les rôles s'inversent. Il faut trouver l'équilibre entre les moments où le chien va trop vite et ceux où il faut le relancer." Cette complémentarité ne s'improvise pas. Des entraînements sont proposés par des clubs d'éducation canine. Il faut compter une à deux années pour former une équipe homogène. Certaines races sont reconnues pour être de bons partenaires de canicross: le husky, le braque, le greyster, le border collie, le beauceron, le doberman, le malinois ou encore le dogue allemand. "On demande à son chien des qualités athlétiques, d'endurance et de vélocité, mais aussi d'avoir de la cervelle", explique Jean-Baptiste Boudron, organisateur de courses. "Qu'il ne s'attaque pas aux autres chiens qui auraient le malheur d'approcher son maître de trop près, qu'il ne démarre pas comme un fou pour rester scotché à la première côte, qu'il s'économise pour tenir la distance. Des qualités de coureur de fond, finalement." Car l'animal aussi réalise une performance. Est-ce à dire que les grands échalas canins un peu hautains raflent toutes les palmes? Eh non, les plus efficaces ne sont pas toujours les plus imposants! Au milieu de ces gros chiens à la puissante musculature, on remarque un petit jack russel court sur pattes qui affiche une forme étonnante. "C'est un champion", nous explique son maître. "Une vraie pile à qui il faut ses vingt kilomètres hebdomadaires pour se sentir bien." Evidemment, sa morphologie n'en fait pas un bon tracteur, mais de l'avis de tous, c'est un excellent compétiteur. De toute façon, le physique n'est pas tout. A des aptitudes liées à la performance athlétique, s'ajoute un aspect psychologique: le chien, c'est le copain, celui à qui on parle dans ces longs moments de solitude que sont les entraînements. Pour Catherine, une mère de famille qui court pour le plaisir, l'arrivée de ce jack russel dans la famille a même coïncidé avec ses débuts dans le jogging. "Avant, je n'avais jamais fait de sport, je n'en voyais pas l'intérêt." Philippe confirme: "A chaque sortie, je fais mes 10 à 20 kilomètres. Je m'ennuie quand je suis sans lui, il y a comme un vide." Encore une fois, c'est le compagnon à quatre pattes qui donne le coup de collier! Puis l'inverse se produit. La vitesse de vieillissement de l'animal dépasse celle de l'homme et le chien qui, quelques années auparavant bondissait de joie quand on faisait mine de chercher ses chaussures, prétend désormais le désintéressement ou, connaissant le caractère obstiné du maître, file se cacher derrière un meuble ou le canapé du salon pour qu'on ne lui force pas la patte. On insistera un peu, pour la forme. Et puis il faut se rendre à l'évidence. Les chiens sont comme les hommes. Un jour, ils prennent leur retraite! Le calendrier complet des compétitions et rassemblements, les contacts des clubs locaux et des informations pratiques sont disponibles sur Internet: http://www.fslc-canicross.net http://www.cani-cross.be Tintin ou la vie sans Milou L'univers du canicross rassemble des personnages étonnants. C'est le cas de Jean-Pierre Talbot (64 ans) célèbre pour avoir interprété au cinéma le personnage de Tintin dans les années 60. Il a tourné deux épisodes, Tintin et le mystère de la Toison d'Or et Tintin et les oranges bleues. "J'étais moniteur de sport sur la plage d'Ostende quand j'ai rencontré l'équipe du casting. Ils ont trouvé que j'avais la tête de l'emploi et la condition physique qu'il fallait. Jouer Tintin, croyez-moi, ce n'est pas une sinécure. Il n'a pas l'air bien grand ni costaud, mais Hergé le faisait courir dans tous les sens, son petit reporter du XXe siècle. Les scénaristes du film n'avaient pas non plus l'intention de le ménager. Je peux en témoigner!" A l'heure où Steven Spielberg envisage de donner une suite aux aventures de Tintin au cinéma, sera-t-il réembauché? "Eh non. Dans la vraie vie, on vieillit", s'amuse-t-il. "Ce n'est pas comme dans la bande dessinée." Après avoir héroïquement résolu de nombreuses énigmes, Jean-Pierre Talbot s'est lancé dans une longue carrière d'instituteur. Aujourd'hui retraité, il s'adonne à la course à pied. On le voit régulièrement sur des marathons et des canicross. On demande alors à faire connaissance avec son chien: forcément un fox à poil dur, comme Milou. Mais il nous présente un greyster à poil gris qui semble tout à fait désolé de nous décevoir. "Vous savez, c'est un bon coureur", le console son maître. "Bien dans sa tête. En vitesse moyenne, je monte de 10 à 12 km/h. Le problème c'est qu'il va trop vite! Je suis obligé de le freiner et on m'a dit: 'si tu le ralentis trop, tu vas en faire un trotteur, alors que c'est un coureur!' Donc pour lui permettre de donner toute sa puissance, je fais un tour à vélo tous les jours avec lui." Et cela marche! La preuve: le duo s'est classé deuxième au Championnat d'Europe catégorie "+ de 50 ans". MERCI MON CHIEN ! Vitesse Quel gain de vitesse peut-on réaliser grâce au chien? Sur un parcours classique de 6 kilomètres, les meilleurs canicrosseurs atteignent 22 km/h. Pour un équipage moyen, on a évalué le gain en performance à environ 20%. On estime qu'un bon coureur gagnera de 3 à 5 km/h grâce au chien. Tout ceci dépend de la cohésion du duo coureur-chien: le crosseur belge Philippe Wéry se souvient avoir couru avec son chien un 10.000 mètres en 28 minutes, alors qu'il bouclait la distance en plus de 34 minutes sans son compagnon. Ce jour-là, il avait tenu tête à un athlète bien plus affûté que lui dans les compétitions solitaires. Mais beaucoup moins en canicross. Merci mon chien! Championnats Ils permettent de se faire une idée des chronos réalisés par les spécialistes de la discipline sachant que les terrains ne sont pas exactement les mêmes à chaque épreuve. Il n'y a donc pas vraiment de records nationaux et internationaux à ce jour. Aux derniers championnats d'Europe à Völklingen en Allemagne qui se sont déroulés au début du mois d'octobre 2007, le Tchèque Jaroslav Jakubasek l'a emporté avec des chronos de 7'22 sur le premier parcours long de 2,5 kilomètres et 14'22 pour celui de 5,3 kilomètres. Chez les femmes, la victoire est revenue à sa compatriote Sona Klikarova avec des temps de 8'10 et 15'48 sur les mêmes tracés. Equipement Une ceinture rembourrée (25 euros) ou mieux, un baudrier au niveau du bassin de préférence pour le coureur (50 euros), un harnais pour le chien (25 euros). Et une laisse élastique de un à deux mètres de long (15 euros). Ce matériel spécifique ne se trouve pas facilement dans le commerce, il faut s'adresser aux clubs dont on trouve les contacts sur les sites Internet de la fédération européenne ou française |
![]() | «l’expérience extracorporelle» (eec) ou «le plan astral» ont perdu complètement leur auréole mystique, puisque leurs bases réelles... | ![]() | |
![]() | ![]() | «Je lui ai dit: tu veux te conduire comme un chien, et bien tu vas te baisser et marcher comme un chien» a-t-il expliqué à la police,... | |
![]() | «Je lui ai dit: tu veux te conduire comme un chien, et bien tu vas te baisser et marcher comme un chien» a-t-il expliqué à la police,... | ![]() | ... |
![]() | «Les élèves, témoigne une enseignante, ont apprécié ce travail qu'ils ont mené en groupe et en autonomie pour ce qui concerne le... | ![]() | «accueillir», c’est-à-dire de réunir deux classes en une ou d’autoriser les sauts de classe, se cachent derrière leur petit doigt.... |
![]() | ... | ![]() | «ansej», ce dernier offre beaucoup d’avantages qui permettent aux jeunes âgés de 19 à 40 ans d’investir et de se mettre à l’abri... |