Sociologie politique Séance 1 Introduction à la sociologie politique








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B – Interrogations liées à ces rôles



1 – Le politique et l’expert
Expert : détenteur d’un savoir spécialisé, suffisamment rare pour être difficilement substituable. Cela donne donc du pouvoir. Ce peut être des juristes, économistes, sociologues…

Il y a un dilemme démocratique : le politique qui s’aligne sur la décision des experts ne démissionne-t-il pas de son rôle de représentant. L’inverse induit le risque du populisme et de la démagogie. Selon un sondage de la SOFRES, les experts seraient plus « crus » que les politiques. Les ministres techniciens sont toujours les premières victimes en cas de crise politique. Est-ce donc la meilleure solution ? On peut aussi faire que le politique se construise une image ou devienne expert. C'est l’exemple de Mendès-France, Rocard. Le lien entre image politique et expert est très efficace. Or, un politique ne peut être expert sur toutes les questions, il faut donc prendre ceci avec précaution. C'est l’idée d’expert, de compétence qui compte donc ici.

L’homme politique est quelqu’un qui sait, dans un dossier, sentir les risques Politiques encourus du fait de telle ou telle position alors que l’expert à une rationalité logique qui lui dicte une autre position. Il faut donc savoir identifier les mines et risques d’un dossier. Il doit aussi être capables de prendre en charge les attentes rationnelles comme irrationnelles de ses électeurs. Il doit donc travailler sur la communication pour faire passer ce qui normalement ne passe pas ou faire tomber les dispositions litigieuses. Le rôle du politique sous ce rapport est donc important : c'est assurer l’emballage du produit, assurer une opération séduction. Tout ceci n’étant pas le rôle des experts.
2 – Influence de la personnalité des dirigeants
La vie politique est surmédiatisée et bien des apparitions, débats politiques se font sur les plateaux de télé plus k’au parlement. Ceci peut nous conduire à surestimer le rôle des personnes dans le déroulement d’une vie politique, des processus décisionnels. Il y a donc une attente du rôle des personnes. Le désir d’accéder aux responsabilités politiques est lié à un style psychologique. La politique c'est le conflit, il faut savoir les vivre. Il faut savoir donner son temps pour cela. Cette vie est insécurisante, il faut donc continuellement convaincre. On peut voir 5 pôles de motivation pour les hommes politiques à suivre cette vie :

  • Besoin de prestige et de notoriété

  • Soucis de travailler sur des programmes concrets

  • Besoin de convivialité et de soutien

  • Désir de mettre en œuvre des convictions morales

  • Goût du calcul, plaisir de l’intrigue, l’amour de monter des coups (rien que ça !)

Tout cela influence le fonctionnement du système.

Importance des personnalités individuelles dans le cours de la vie politique, des processus décisionnel, dans l’histoire :

  • Dans le court terme et le microsocial : le poids de la personnalité est important voire décisif.

  • Dans le long terme et le macrosocial : le poids de la personnalité et minime.

En certains domaines privilégiant le secret (par exemple militaire) et en temps de crise grave les effets de la personnalité sont forts. La communauté qui dirige restreint, s’entoure de frontières infranchissables et de ce fait les mécanismes d’ordre psychologiques autour du leader sont décisifs et aboutissent à des biais énormes dans l’analyse des situations. Exemple : la crise Irakienne et Bush.

Il y a des situations où il y a un équilibre précaire entre les forces sociopolitiques qui poussent à une ou une autre décision. Alors, le rôle de la personnalité, du style politique redevient prééminent.

Enfin, dans nos sociétés, plus elles sont différenciées, globalisées, plus le poids spécifique de l’instance politique diminue.


II - Travail de communication et de transaction



Séance 9

Pouvoir et contrôle social
Toute forme de vivant est caractérisé par l’échange, c'est le cas dans le monde social : les êtres humains sont des systèmes d’échanges. Les êtres collectifs n’existent que dans notre imaginaire et renvoient à des systèmes d’échanges. De quelle natures sont-ils ? Ce sont des informations (explicites ou implicites), du pouvoir qui sont échangés. Ns sommes tous pris dans des systèmes institutionnels plus ou moins réglés. Nous sommes aussi dans des systèmes d’influences subies, acceptées ou recherchées. Le pouvoir échangé peut être d’injonction ou bien d’influence. Il y a des théories relatives au pouvoir qui s’intitulent théories de l’échange et ont été formalisées dans les années 50-60. Comment mesurer l’intensité d’un pouvoir ? C'est l’inégalité de l’échange qui le permet. On le comprend dans des transactions commerciales : achat cher ou non (position de faiblesse ou de force) ; dans l’économie du don. La problématique de l’acteur, de celui qui peut agir, est ici ce qui nous intéresse.
I – Définition de Max Weber du pouvoir (économie et société, 1922)
A - Toute chance de faire triompher sa propre volonté
Deux familles d’approche du pouvoir : l’une réticente et l’autre distanciée qui correspond à l’Etat des sciences sociales actuelles.
1 – le pouvoir : atteinte aux libertés d’autrui

Benjamin Constant (la liberté des modernes : libéraux de l’époque de la restauration, et des anciens : les grecs, liberté de participer à l’élaboration de la loi voire d’adopter les lois). Il préfère la liberté des modernes, la liberté autonomie, soustraite à tout empiètement du pouvoir politique. Le consentement annule-t-il la sujétion ?

La théorie démocratique du consentement à l’exercice du pouvoir : le consentement direct ou indirect à la loi annule la sujétion. Effectivement, le Suffrage Universel s’est généralisé dans les démocraties modernes car plus l’Etat intervient dans la société et plus il multiplie les directives et plus il faut apprivoiser les réactions hostiles aux lois modernes qui ne favorisent pas tous les individus. Il faut faciliter l’obéissance à la loi en disant vous l’avez voulu par l’intermédiaire de vos représentants. Le jugement sur le caractère oppressif d’une loi ne dépend pas seulement de son contenu. Les dispositions pénales pouvaient être très sévères dans les dictatures (comme celles du prolétariat) mais vues comme non oppressives par certains. En revanche, le fait qu’une loi soit votée par les représentants peut annuler l’impression d’oppression donnée par une loi. Aujourd’hui les groupes sociaux les mieux organisés cherchent à participer à l’élaboration de la loi d’une manière moins abstraite et généraliste qu’en votant pour des représentants. C'est le cas des mobilisations protestataires qui éclatent pour obliger le gouvernement à négocier, intégrer leurs vues dans le projet gouvernemental. On voit la poussée d’un sentiment anti-européen lorsque certaines directives semblent léser les intérêts de certains groupes. C'est donc lorsque les lois ne font pas l’objet d’un consentement (exemple : des chasseurs). Le Parlement européen n’a pas encore suffisamment de pouvoir.

La distinction en ce qui concerne les actes juridiques entre contrats et actes unilatéraux doit être faite. Les actes unilatéraux sont valides, sans consentement juridique. Cette distinction est majeure. Même dans le cadre des contrats (commerciaux par exemple) l’une des parties peut être plus ou moins sous l’emprise d’un pouvoir : dépendance économique, inégalité financière, dépendance d’un savoir d’expert. On peut donc conclure des contrats sous contrainte. C'est encore plus évident durant des conventions internationales. Ce n’est pas le caractère vertueux du débat qui conduit à l’unanimité. A l’inverse, les directives européennes qui prennent la forme juridique de l’acte unilatéral sont en fait la formalisation d’accords passés avec des groupes d’intérêt d’une part et des gouvernements des Etats d’autre part. On retrouve la notion d’être gouverné par contrat, ce qui est de plus en plus fréquent.
2 – cause de comportement

C'est aussi une famille d’approche de la notion de pouvoir : comportement d’action ou d’abstention. Citons Robert Dahle : « A a du pouvoir sur B dans la mesure où il obtient de B une action Y que celui-ci n’aurait pas effectuée ». Joffre dans son ordre du jour du 2 septembre 1914 demande aux soldats de se faire tuer plutôt que de reculer. Cette situation illustre la définition précédemment citée. L’objectif de l’auteur est de mesurer l’intensité du pouvoir : l’écart entre l’action effectuée et celle qui l’aurait été sans l’action de A. svt les gouvernant préfèrent surfer sur la vague des oppositions et légiférer dans le sens des rapports de forces : ils exercent donc un pouvoir faible voire nul. C'est le cas dans les situations complexes des dirigeants politiques, syndicaux : la direction suit la base. Par exemple : si les dirigeants signent un accord que les partisans réprouvent ils le réprouveront eux-mêmes par la suite. Il y a exercice du pouvoir à partir du moment où il y a conflit d’intérêt entre A qui l’exerce et B qui le subit.

L’existence de lois qui interdisent signale l’existence de désirs censurés. On retrouve la théorie du ticket gratuit : obliger les citoyens à payer l’impôt car ils y ont intérêt collectivement en ce qu'il financera des équipements routiers, infrastructures… mais individuellement ils n’y ont pas intérêt puisque ces biens étant collectifs ils en bénéficieront de toute manière. Le conflit d’intérêt peut donc se faire entre intérêt collectif et individuel.
B - Levier du pouvoir : peu importe ce sur quoi repose cette chance de faire triompher sa volonté
L’individu fait triompher sa propre volonté, même contre des résistances, peu importe ce sur quoi repose cette chance. Constamment les journalistes, historiens, observateurs politiques étudient les moyens mis en œuvre par un gouvernant pour exercer son pouvoir dans des situations particulières. On ne s’attachera donc pas à cela ici mais à une analyse.
1 – Capital politique ou ressource politique ?

Ce sont deux modes de lecture du même problème : les leviers de pouvoir de A pour faire triompher sa volonté sur B.

Le capital politique fait parti du vocabulaire de Bourdieux. Il produit une théorie qui est le symétrique de l’analyse économique de Marx. Pour ce dernier il y a des détenteurs d’un capital économique qui leur permet d’extorquer des plus values au travailleur : c'est l’exploitation économique. On voit deux familles de classes antagoniques : exploiteurs et exploités. Bourdieux pense qu’une approche strictement économique n’est pas suffisante. Des dirigeants politiques mobilisent des ressources pas seulement économiques. La source de pouvoir vient donc d’ailleurs. Il voit aussi qu’une large par du prolétariat adhère aux idée de la bourgeoisie. C'est la domination idéologique. Il parle des détenteurs du capital social qui exercent une domination idéologique sur les autres catégories de population. Les différentes familles de capital sont : culturel (manières, savoirs, goûts, mœurs), social (réseaux relationnels qui permettent d’accéder à des positions d’influence), politique (culturel ou social mais utilisé sur le terrain politique : charisme,notoriété, accès aux médias…). Il parle pour toutes ces formes de capital symbolique, c'est-à-dire non économique : c'est la légitimité. On peut signaler le lien avec l’auteur américain Putnam qui lui met l’accent sur la maîtrise des réseaux.

Une autre grille de lecture utilise la théorie de mobilisation des ressources politiques. M. Crosier, F. Chazel ont cette théorie. Ces ressources sont les ressources financières utilisables dans la sphère politique, la capacité distributive (maîtrise d’emplois), le contrôle d’information (art de la légalité, avoir le droit pour soi), la légitimité (pouvoir être identifié à des croyances réputées partagées : un dirigeant soucieux des droits de l’homme, de la sécurité des citoyens), la force (recours à la violence d’Etat (légale) ou la capacité à mettre à mal l’ordre public (manifestations) : minorités par exemple). On retrouve la distinction entre légitimité traditionnelle (croyances qui vont de soi, naturalisées), légale rationnelle (disposer de la légalité et de la coercition) et charismatique (notoriété, popularité, capacité à communiquer). On peut aussi parler du charisme d’institution qui confère au détenteur du mandat un charisme minimum (c'est le cas du président aux Etats-Unis).

Ces 2 approches diffèrent en ce que les ressources politiques existent en situation, elles ne sont pas données. La notion de Bourdieux donne l’impression qu'il existe un stock acquis de manière permanente et valable dans toues les situations.
2 – Pouvoir d’injonction vs. Pouvoir d’influence

Le pouvoir d’injonction c'est celui qui s’exprime dans la relation hiérarchique, donc juridique. Il n’est pas nécessairement juridique cependant. On peut parler d’injonction de fait : dans certaines situations des individus exigent d’autres individus un comportement que ceux qui le subissent n’auraient pas opéré dans cela. Le pouvoir d’injonction se situe dans une alternative : A obtient de B l’action Y, il ne se passe rien ; ou B refuse l’action Y et se voit donc sanctionné : privation d’un bien, d’une liberté, de la vie. Mais pour voir effective cette menace de sanction où la sanction elle-même il faut une garantie d’exécution : c'est le recours à la coercition à laquelle tout acte juridique est lié.

Le pouvoir d’influence c'est l’absence de recours éventuel à la coercition. Il repose sur l’alternative : A demande à B l’action Y. Si B refuse il ne se passe rien, s’il accepte il a une récompense : octroi d’un emploi, somme d’argent… légalement ou non. Donner une information supplémentaire : la persuasion, est une autre forme de ce pouvoir. Ainsi le destinataire modifie son calcul coût avantage. Exemple : on peut être arrêté à un barrage de police et le gendarme dit « n’y allez pas, il y a un incendie de forêt plus loin », cette information modifie ma perception de l’itinéraire le plus rapide pour conduire à mon but. On peut définir la manipulation comme la persuasion clandestine : on ne sait pas d’où émane l’information.



II – Notion de contrôle social
L’exercice du pouvoir entre n personnes en situation concrète est conditionné par une structure, une situation socialement construite (analogie du jeu d’échec). Le contrôle social est un système de contraintes non rapportables à des acteurs intensionnels, précis ; qui conditionne l’utilisation intensionnelle du pouvoir.
A – 2 théories relatives au contrôle social
1 – Théorie du champ social : Bourdieux

cf. quelques propriétés des champs dans questions de sociologies et réponses.

Donnons une définition : un champ social est un espace structuré de positions (ou de postes) dont les propriétés dépendent de leurs positions dans ces espaces et qui peuvent être analysés indépendamment des caractéristiques de leurs occupants. Cet espace structuré peut être la France, une famille, un village, un amphi, un parti politique. Dans cet espace délimité il y a des positions différentes.

Un champ se définie par rapport à des enjeux donc : exemple dans l’amphi c'est la transmission du savoir, dans un parti politique c'est l’accomplissement électoral. Dans ce champ il y a des gens proches des enjeux ou au contraire dans des positions périphériques (intérêt proche des élections, centrale, ou comme observateur).

Tous les agents ne disposent pas du même statut, ressources, compétences pour se faire entendre.

De ces deux caractéristiques découlent des logiques de situation c'est-à-dire que selon que l’on a une position centrale dans le champ on se comporte différemment de ci l’on a une position périphérique. Les comportements des individus dépendent moins de leur psychologie que des rôles qu'ils assument. A la limite, ils sont, dans cette logique, interchangeables.

Dans un champ social il y a des compétitions et rivalités pour l’accès aux enjeux, la réussite en fonction de ceux-ci ; mais aussi des convergences et consensus sur les règles du jeu. Tous les agents ont intérêt à la pérennité du champ.
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