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B - Quelles sont les tâches effectives qu'ils remplissent ?1 – Machines électorales : rôle principal Les partis qui cherchent à accéder au pouvoir voient leur vie scandée par les élections : hémorragie des adhérents ou hausse d’adhésion selon les résultats aux élections. Certains militants sont plus ou moins actifs à ce sujet. On voit un type de sélection des candidats différent selon les partis. La prééminence du centre est plus grande dans les partis autoritaires, le rôle des militants est plus grand dans les partis de masse de type social-démocrate. L’autonomie des militants est plus grande dans les élections locales, dans les élections nationales l’autonomie des militants est souvent plus restreinte. Elus et militants ont souvent des intérêts contradictoires. Les élus cherchent à se faire réélire et donc cherchent à se faire candidats et à imposer leur point de vu. Ils ont aussi un point de vue sur les candidats dans d’autres circonscriptions et favorisent ceux qui ont des chances d’être élus. Les militants favorisent ceux qui ont montré plus de militantisme. Aujourd’hui il y a un blues du militant, surtout dans les partis riches, car pour les élections nationales le marketing électoral (organisation de sondages, de campagnes), l’importance des techniques vont dans le sens d’une désappropriation des campagnes électorales des militants. 2 – Arènes de débat et de socialisation Ils peuvent porter sur les programmes, la doctrine, l’idéologie pour les partis éloignés du pouvoir. Aujourd’hui le débat d’idées s’étiole dans la majorité des partis. Ceci car les grands débats idéologiques et politiques se passent ailleurs : dans les médias et mobilisent les figures à forte notoriété parfois en porte-à-faux avec leur propre parti. Mais aussi, car les partis qui alternent au gouvernement savent que les contraintes qui pèsent sur eux son si fortes que mettre en place des programmes trop précis n’a plus de sens aujourd’hui. Ils ont peu de marge de manœuvre. On consulte plus les experts que des militants. On débat surtout sur les tactiques électorales. Ils sont des agents de socialisation :
Séance 7 Les élites sociales Catégories dirigeantes qui constituent les élites sociales : Il y en a 5 :
Des travaux influents aux Etats-Unis dans les années 60 : approche pluraliste du pouvoir, recoupent ces catégories de Aaron. Cependant il laisse une place restreinte aux leaders d’opinions. Le pouvoir des intellectuels est plus grand dans des pays comme la France que en GB ou Scandinavie. Là où les catégories dirigeantes sont fortement unifiées et liées (régime soviétique par exemple) il y a les bases d’un régime autoritaire voire totalitaire. En démocratie, les élites dirigeantes sont plurielles et diversifiées et donnent une marge de manœuvre au peuple. Il y a un problème des élites par rapport à la démocratie politique . Est-ce que la présence d’élites limite le jeu démocratique ? La classe politique c'est l’ensemble des détenteurs de mandats législatifs et leurs opposants. Mais certains ne sont pas des dirigeants politiques, mais entrent dans cette catégorie. La classe politique est plus large que les dirigeants politiques. Ce sont les responsables de ministères, dirigeants de grandes commissions, dirigeants de l’opposition s’ils ont un rôle influent sur la majorité gouvernante. Les responsables des grandes directions d’administrations centrales en font également partie. Les conseils proches des dirigeants, qui agissent dans la discrétion mais jouent un rôle politique, entrent également dans cette catégorie. On parle d’eurosphère, dirigeants politiques au niveau européen. Elle est faite de 3 niveaux :
I – le problème des élites en démocratieC'est une question à caractère idéologique prédominant. Cela renvoie aux représentations que l’on se fait d’un gouvernement idéal. Les élites sont l’ensemble des catégories de populations qui exercent un pouvoir stable d’influence ou de décision dans la sphère économique, culturelle (échange de moyens de communication) ou politique (pouvoir et violence légitime). S’il existe des élites stables et cohérentes est-ce que la démocratie conserve un sens ? est-ce que la démocratie politique fait émerger des nouvelles élites ou modifie la structure des élites sociales. C'est une question fin XIX et début XX. Tocqueville est anxieux face à la démocratie :il craint que sa logique égalitaire détruise les élites. Il y a un mouvement pour faire un travail de régénération des élites : population indispensable au bon fonctionnement d’une République éclairée et modérée. C'est l’opinion de Boutmy. L’élitisme Républicain en France est l’idée selon laquelle grâce à l’école émergent de nouvelles élites fondées sur le mérite et non la naissance. Un débat sur l’élitisme et la démo se développe. Bourdieu s’interroge sur la reproduction des élites via l’école. A – la démocratie est illusoire par l’existence d’élites sociales stables 1 – les catégories élitistes du début du XX Morca (1896, éléments de science politique) analyse le régime parlementaire italien. C'est un parlementarisme oligarchique. Dans l’Etat représentatif moderne quel que soit le résultat des élections se sont les même catégories sociales qui restent en place. Le Suffrage lui paraît une supercherie. Les dirigeants politiques sont des marionnettes qui font des promesses qu'ils ne peuvent tenir, sont démagogues et ne s’alignent que sur les catégories dirigeantes. Pareto : économiste et sociologue. Il insiste sur l’importance de la distinction entre élites qui dirigent, et masse populaire. Ceci reflète les inégalités sociales permanentes et les renforce. Cliniquement parlant, c'est inévitable. Il considère que les élites sont au pouvoir car ont de meilleures capacités matérielles, intellectuelles, d’influence mais insiste également sur l’hérédité sociale. Il pense que pour assurer à long terme la stabilité d’un régime il faut des modes de circulation des élites, elles doivent se renouveler à la marge. Burnham : (1941 : l’ère des organisateurs). Il s’interroge sur le fonctionnement du capitalisme (Etats-Unis) et du socialisme (URSS de Staline). Il a été militant trotskiste qui met l’accent sur la bureaucratisation du régime stalinien. Lui, considère que le capitalisme et le socialisme vont converger car dans les pays capitalistes le pouvoir appartient à des directeurs experts alors que celui des actionnaires diminue (croit-il) et dans le régime socialiste la classe politique est dépossédée de son pouvoir par la bureaucratie montante. Les modalités institutionnelles de ces 2 systèmes politiques a moins d’importance que la montée de la techno (savoir rare et stratégiquement indispensable) bureaucratie (contrôle des chaînes d’information). Il a eu raison si on donne une grande extension à la notion de technocratie (privée) ou tort dans la mesure où un système s’est effondré et que depuis 20 ans on a une logique de réappropriation des entreprises par les grands actionnaires. Thèses de la domination de classe : scepticisme sur la démocratie réaliste (Marx, Engel). L’Etat (pouvoir politique) est en dernière instance le reflet des intérêts des couches sociales dominantes et exploiteuses. Il met en avant le pouvoir idéologique et sociologique. (Bourdieu). Les libertés démocratiques sont purement formelles. Eléments empiriques : stabilité dans le temps des élites sociales et dirigeantes. Cette thèse met en évidence une longévité du personnel politique en situation routinière. Il y a alternance mais il est difficile d’être mort politiquement. A la tête des syndicats et grandes associations il y a une forte longévité des dirigeants. Au niveau des élites sociales il y a également une tendance à une forte stabilité même s’il y a une reproduction élargie aujourd’hui. Exemple : la France : quand il y a un radical changement de régime politique (Vichy : juillet 1940 puis 1944) le personnel politique est radicalement transformé (1945) et apparaissent de nouvelles élites politiques (en raison des éligibilités pour les collaborationnistes et ceux ayant voté les pleins pouvoirs pour Pétain). Mais, à Vichy les hommes politiques sont nombreux à venir de la III République (Laval par exemple). Les ruptures sont pratiquement inexistantes en économie et culture. Il y a eu pourtant des nationalisations d’entreprises et les dirigeants sont restés en place même si ça n’a pas été le cas des managers. Allemagne : chute du nazisme en 1945 et absorption de la RDA en 1991. le personnel politique est radicalement transformé en 1945. Les élites économiques, sociales, culturelles ne changent pas en revanche. En RDA, le personnel politique a survécu en partie et a réussi à s’intégrer au jeu démocratique de la RFA élargie. En revanche les élites économiques sont évincées du pouvoir. B – élitisme est une manière d’enrichir la démocratie Mallheim : la démocratie politique est enrichie par la montée en puissance des élites culturelles. Elles sont très diversifiées d’origines et quant à leurs points de vue idéologiques et politiques. Il pense que le statut d’intellectuel donne une position d’indépendance par rapport aux logiques économiques et sociales lourdes. Ainsi, ils défendent des points de vue et se font les interprètes efficaces des intérêts des diverses classes sociales. Bourdieu critique cette thèse : il y a des logiques de position liées au statut d’intellectuel et crée des contraintes sur leurs capacités à analyser la réalité sociale. Ecole pluraliste : elle met l’accent sur le fait que les élites dirigent mais elles sont pluralistes et plurielles, ont des intérêts antagonistes et le fait que le pouvoir doit être partagé entre élites économiques (variantes nationales et par branches) et sociales, donne du sens au suffrage universel. Le peuple arbitre entre des coalitions d’élites. Le pouvoir est toujours l’expression d’une coalition de coalitions. Le peuple face à celles-ci exerce un pouvoir. La démocratie retrouve du sens ainsi. Au fond, il est difficile d’arbitrer entre la thèse de la pluralité des élites ou de leur grande homogénéité. Lorsque l’on est proche de ces élites on peut être fasciné par leur diversité, de l’extérieur c'est les ressemblances qui attirent l’œil en premier. II - Mode de recrutement sociologique des dirigeants politiquesDans quelle mesure les dirigeants politiques élus au suffrage universel sont liés à des élites sociales ou imparfaitement ? En quoi sont-il le reflet du macrocosme social ? A - Origine socio-professionnelleTendance générale : il y a des catégories déclinantes et d’autres montantes. Jusqu’à la fin du XIX l’aristocratie en GB, Allemagne, France, manifeste une présence forte dans l’appareil gouvernemental et aux Parlements. Elles sont en déclin à partir en France de la chute de Mac Mahon et les militaires cèdent beaucoup de terrain alors qu'ils étaient bien représentés dans les Parlements et cabinets ministériels. En Allemagne c'est après 1918 que ce déclin a lieu. La représentation visible des grands patrons dans les Parlements diminue très vite. Il n’y ont pas un grand intérêt et peuvent être encombrant au gouvernement aujourd’hui contrairement au XIX. Début XX – années 50, on voit une surreprésentation des professions libérales dans les pays démocratiques : avocats, médecins (souvent associés au fait d’être proche des gens – scène politique se modifie ici – et d’avoir une formation scientifique et s’associent à l’idée de progrès). Jusqu’à 40 % des députés sont avocats en 1889. 45% des ministres jusqu’en 1914 ! Souvent ces avocats ne plaidaient pas, c'était un statut social. Un intermède, où ouvriers et employés ont été représentés, a lieu dans les années 1910 : GB (labour) et années 1930. En France et Italie, c'est grâce au parti communiste. Aujourd’hui, dans les assemblées, le poids des enseignants est important (34% en 1981 en France). La haute fonction publique est également largement représentée en France (dans d’autres pays elle l’est beaucoup moins). Au gouvernement sur 17 premiers ministres seulement 3 ne sont pas issus de ce milieu. L’ENA est également surreprésentée. En Angleterre elle est très peu représentée car il y a incompatibilité entre cette fonction et la fonction politique. En Italie et Belgique, la haute fonction publique est très politisée mais elle n’a pas un prestige aussi fort qu’en France. Dans beaucoup de pays la formation juridique est le sésame pour l’accès aux fonctions gouvernementales (Allemagne, Autriche, pays Scandinaves). B - Représentation des femmesDes statistiques sont difficiles à obtenir. Il y a une grande diversité en ce qui concerne la représentation des femmes au Parlement. Les pays Scandinaves montrent les plus fortes représentations. Les plus faibles sont le RU et la France. En ce qui concerne les partis politiques, ce sont les verts qui montrent une meilleure participation des femmes. C- InterprétationsLa proximité aux élites sociales joue un rôle relatif en ce qui concerne les chances d’accéder à la catégorie de dirigeants politiques. Ce lien est relativement lâche. Comment expliquer les sous et surreprésentations ? Miltrath étudie cette question. La probabilité d’accès à la classe politique est plus grande si l’on a des savoir faire professionnel proches des savoir faire politique (métiers juridiques, de communication, formation qui donne accès à des techniques d’influence sur la population). Cela peut expliquer la grande part de haut fonctionnaires en France, le fait que beaucoup d’avocats sont dans la classe politique. Il dit aussi que les risques encourus (haut fonctionnaire en GB ou en France) ne sont pas les mêmes selon les pays. Ils jouent sur la représentation plus ou moins grande de certaines classes de la population. Les facilités professionnelles jouent également. La qualité du premier métier enfin. Les partis extrêmes ont plus de difficulté à recruter dans certaines catégories (dans les hauts fonctionnaires qui risquent pour leur carrière, les commerçants pour leur clientèle…). En ce qui concerne les femmes : pourquoi est-ce un problème ? comment expliquer les piètres performances de la France, Italie ou Grèce. La non représentation puis sous représentation des femmes devient un problème car la société et l’idée que l’on se fait de la scène politique a changé. Dans les pays scandinaves faire de la politique n’a pas le même sens. En France faire de la politique reste noble que lorsqu’il s’agit de quelques ministères. La haute politique est liée à la conception selon laquelle la politique est le gouvernement de la force continué selon d’autres moyens mais plus la logique de l’Etat providence s’impose et plus son lien avec la première vision donnée se renforce plus les pays sont avancés sur cette voie. Le retard de la France vient du fait que le système de rectification des inégalités est fondé sur l’égalité et plus il résiste à ce système. L’idéal républicain et de la citoyenneté universaliste repose sur des idées justes aux effets pervers. L’idéal républicain refuse les différences fondées sur les origines… et empêche l’étude du statut des français d’origine étrangère … qui mettrait en évidence des disparité majeures (blablablabla là il meuble ). On se prive de la possibilité de lutter contre les inégalités. Ceci a un lien avec la mobilisation des femmes pour une meilleure participation. Certaines soutiennent la parité et les quotas (ils enferment dans une catégorie, peuvent être humiliants – idée d’aide). En France on met en avant la loi sur la parité : les partis doivent présenter des candidatures sur une base paritaire et subir une amputation de la dotation publique s’il présentent une inégalité de représentation (c'est le cas de la majorité d’entre eux). Cette logique fait exception à l’idée universaliste de l’égalité. Des femmes s’élèvent contre cette loi. Cette représentation est-elle importante ? l’origine socio-professionnelle importe dans la mesure où des députés qui ont suivi la même formation que leurs partenaires économiques, dirigeants d’entreprise… favorise une compréhension commune alors qu'il est plus dur de se comprendre lorsque les origines sont différentes (mouai suis pas super convaincue). Les politiques sont enfermés dans des rôles et la surcharge de rôles est plus importante au sommet. L’origine est donc peu importante. Ce qui est important est la légitimation de la représentation politique. Certaines surreprésentations sont légitimes (experts compétents) mais il est justifié de favoriser un haut niveau d’éducation des milieux défavorisés pour leur permettre d’accéder au niveau des élites. Cette image de réussite permet de lutter contre les préjugés et le sentiment d’infériorité identitaire. Séance 8 Le travail politique C'est un travail spécialisé qui demande un savoir faire professionnel qui s’apprend en situation mais aussi sous la direction d’un mentor qui a une expérience certaine. S’il y a métier politique cela veut dire qu'il y a professionnalisation. Weber fait la distinction entre vivre de et pour la politique. Cela suppose un statut, juridicisé notamment avec les protections, libertés légales, l’immunité (à ne pas confondre avec les incompatibilités). La question de la rémunération des représentants politiques est également importante. Elle a été longuement agitée à la fin du XIX : on débat sur la question de savoir s’il faut que les hommes politiques aient un haut niveau de rémunération pour les protéger de la tentation comme la corruption active ou bien s’il est normal que les représentants du peuple s’enrichissent à l’élection, au suffrage universel (cette crainte est surtout le fait des partis de gauche) se coupant ainsi des représentés. Cependant on impose la rémunération : même les partis de gauche pensent qu'il est important d’avoir des indemnités (à reverser au parti). Aujourd’hui la légitimation de ces rémunérations vient du fait qu’exercer un métier politique est coûteux : frais de représentation, cotisations, … Il y a un enjeu symbolique : le niveau de rémunération vous situe dans l’échelle sociale. Or, les représentants du peuple sont sensés être placés haut dans l’échelle sociale. Les parlementaires européens ont des difficultés, ils sont rémunérés selon leur pays d’origine malgré le fait qu'ils font le même métier. Professionnalisation veut aussi dire carrière. On distingue deux profils de carrière :
Gardons à l’esprit qu’un professionnel de la politique est constamment confronté à des conflits. Ce peut être des conflits d’intérêt, d’aspiration, d’analyse ; entre adversaires mais aussi entre amis. Les conflits au sein d’un même parti peuvent être du aux clivages centre/périphérie… I – Travail sur des conflits réels,mise en œuvre de processus de décision. |