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JOSE SEREBRIER Un chef d'orchestre et compositeur à l'aube du XXIème siècle Collection Univers Musical JOSE SEREBRIER Un chef d'orchestre et compositeur à l’aube du XXIème siècle Propos et textes recueillis, traduits et annotés, discographie complète. Michel Faure L’Harmatan L’Harmatan Inc. 5-7, rue de l’Ecole Polytechnique 55, rue Saint-Jacques 75005 Paris – FRANCE Montréal (Qc) –CANADAH2Y1K9 A Marie-France, à Elisabeth, Stéphanie, Eric, à Carole, à Lara, et bien sûr à José, sans qui rien ne serait. Un grand merci à Laurent et Manuela Allouche (Midi Productions) pour leur compréhension et leur aide plus que précieuses, à Paul Myers, Richard Freed et Marie Presswell qui ont bien voulu relire le manuscrit, ainsi qu’à Robert Matthew-Walker pour sa collaboration à la discographie . « Ceux qui nous font des reproches ne savent pas tout ce qu’il y a dans la nature d’artiste, et pourquoi nous imposer des devoirs semblables aux leurs ? Nous ne leur imposons pas les nôtres ». Paul GAUGUIN « Je ne peux pas imaginer que quelqu'un puisse diriger, sans avoir, en son for intérieur, une nature de compositeur ». José SEREBRIER Avant-propos J'ai fait la connaissance de José Serebrier à l'issue d'un concert, donné au Corum (Palais des Congrès) de Montpellier, le premier janvier 1994, par son épouse, la soprano américaine Carole Farley. Accompagnée par l’Orchestre National Philharmonique de la capitale régionale (Languedoc-Roussillon), placé sous la baguette d'Hubert Soudant, elle y avait chanté, de belle manière, des airs de Grieg, Bernstein, Lehar, Cole Porter et Emmerich Kalman. Le conventionnel meltingpot musical des Festivités du Nouvel An, de plus en plus prisé par les rescapés des agapes de la Saint-Sylvestre. Comme celui de Vienne, cocktail straussien télévisé, ce concert se déroulait de douze à quatorze heures, le temps de recouvrer un appétit, mis à rude épreuve la veille. Dans le brouhaha de la réception qui suivit, nous fûmes présentés l'un à l'autre par René Koering. Une sympathie, réciproque, s'affirma aussitôt, qui se cimenta en amitié au fil du temps. Nous nous rencontrâmes de nouveau lorsque José vint soutenir Carole pour la création (à l'Opéra-Comédie de Montpellier) de la satire opératique de Koering Marie de Montpellier dans laquelle elle tenait le rôle du compositeur. Nous ne nous revîmes plus pendant un an. Je lui écrivis cependant, le sollicitant de me parler de sa vie et de sa carrière, l'accablant de questions, lui proposant, tout de go, car j'étais sûr qu'il y avait là un matériau plus que suffisant, d'écrire un livre sur lui. Je reçus alors, venant d'Angleterre ou des Etats-Unis, un nombre impressionnant de documents, photos, programmes, disques, en sus de lettres et dialogues téléphoniques, dont la gentillesse et la saveur (Et dans saveur, il y a savoir ! disait Roland Barthes) me touchèrent profondément. Journaliste professionnel, j'étais peu habitué à une telle spontanéité, à de si grandioses largesses, à une confiance aussi totale. Naquit alors un dialogue transocéanique ou channelien qui se poursuit toujours. De ce fructueux échange et de la qualité des textes et documents reçus, est donc né, inéluctablement, l'ouvrage qui suit. J'ai revu plusieurs fois José. En concert, avec le violoniste Pierre Amoyal, dans un programme alliant Tartini, Schumann et Schoenberg, avec le pianiste Fazil Say (Gershwin, Tchaïkovsky) ou seul, pour un menu des plus alléchants (Copland, Glière, Ginastera, Bizet, Falla, Wolf-Ferrari, Dvořák…), en privé pour des moments de bonheur inoubliables. José est un de ces hommes qui appellent irrépressiblement l'amitié. On ne peut lui résister. Tant sa personnalité, au demeurant intellectuellement complexe et subtile, séduit d'emblée parce que sans emphase, sans ostentation aucune, pétrie de sincérité et de naturel. Certains pourraient y voir de la naïveté, pour ma part, j'y décèle la force de l'innocence. Violoniste, compositeur, orchestrateur et chef d'orchestre, c'est un personnage multiple, haut en couleurs et séduisant, dont la culture artistique, immensément ressentie est tournée vers les autres, avec passion. Une passion toute slave comme le répertoire qu'il affectionne. La tour d'ivoire n'est point son domicile et il n'a cure des mondanités, des affectations parfois, hélas, si rentables. Totalement ancré dans son temps, il en exprime, parfois avec violence ( Poema Elegíaco , Partita , Concerto pour violon ) les peurs, les aliénations, les contradictions mortelles, mais aussi les exaltations et les tumultueuses ivresses. Ce petit livre, je l'ai voulu témoignage sur un artiste, un musicien, un homme, que j'aime et que j'admire, dont l'indéfectible amitié et l'infinie patience me sont précieuses. Soucieux de ne point trahir par l'exégèse ou l'approximation ce qu'il a à dire, je lui ai laissé la parole, corpus essentiel de l'ouvrage. Ecoutons-la. Michel Faure « Ce qu'il possédait et savait, dépassait de très loin l'objet de sa quête, car il portait en lui la musique, il portait en lui l'amour ». (Bruno Walter : « Mahler ») « Je crois que la terre engendre une poésie musicale, qui est tonale de par la nature même de ses sources. Je crois que ces sources donnent naissance à une phonologie de la musique, qui se développe à partir de l'universel connu sous le nom de série harmonique ». « Et que finalement, tous ces idiomes peuvent fusionner en un langage assez universel pour être compris par toute l'humanité. Et que les différences expressives entre ces idiomes dépendent en définitive de la dignité et de la passion de la voix créatrice individuelle ». (Léonard Bernstein : « La question sans réponse ») Première Partie Itinéraire d'un Enfant Surdoué Ce chapitre, comme les suivants, est la transcription d'interviews successifs effectués par courrier, fax ou téléphone en 1998 et 1999. Il m'a semblé opportun, pour tout dire judicieusement pratique, de limiter le nombre de questions et de ne donner que la mise en forme des réponses liées entre elles dans un ordre chronologique (qui n'existait point, forcément, au départ), ces réponses s'avérant suffisamment claires, précises et explicites. M.Faure 1. Comment s'est déroulée votre enfance, et à quelle occasion avez-vous découvert la musique ? Contrairement à certains de mes collègues, la musique ne fit pas partie de ma petite enfance. Et je ne pense pas que nous ayons jamais possédé le moindre tourne-disque (78 tours à l'époque) à la maison. Jusqu'à neuf ans, je n'ai eu que les jeux et les activités sportives des enfants de mon âge. A ceci près que je voulais devenir écrivain. Mes précoces ambitions littéraires suscitèrent la fureur de mon père, qui était, lui, un écrivain frustré. Il occupait son moindre temps libre à concocter romans et nouvelles et accumulait des montagnes de manuscrits dont aucun ne fut publié. Il voulait certainement m'éviter cette angoisse castratrice. Mais, à l'évidence, j'avais l'imagination fertile, un esprit sans cesse en éveil, et un penchant artistique qui ne demandait qu'à s'épanouir. Deux événements déclenchèrent mon goût pour la musique. J'avais tout juste neuf ans, et j'écoutais le petit poste radio de notre cuisine, lorsque je fus littéralement transporté ! C'était pour moi une découverte incroyable. Une révélation presque divine ! Aussi loin que remontaient mes souvenirs, c'était la première fois que j'accordais attention et intérêt à une œuvre musicale. Certes, j'avais déjà assisté à des concerts scolaires, mais qui m'avaient laissé indifférent. La musique que je venais d'entendre m'avait bouleversé. Et je n'ai aucun complexe à avouer que ce qui devait transformer ma vie à tout jamais était l'ouverture 1812, souvent si décriée (1). C'est de ce jour que date ma profonde affinité avec la musique slave. J'étais, définitivement, passionné ! L'autre événement, concomitant, fut l'œuvre de Cupidon : je tombai, en effet, éperdument amoureux d'une petite fille de mon âge, camarade d'école, qui, elle, n'avait d'yeux, à mon grand regret, que pour un godelureau, de surcroît violoniste, devant qui elle se pâmait à chaque fois qu'il se produisait, notamment lors des fêtes scolaires. Je décidai, sur-le-champ, d'apprendre moi aussi, à jouer de cet instrument. Je demandai alors à mon jeune rival le nom et l'adresse de son professeur, chez qui je me rendis illico presto ! Il me vendit un violon, que je payai avec mes maigres économies. Le jour de ma première leçon, les chauffeurs d'autobus se mirent en grève. Il faut dire qu'à cette époque, Montevideo était victime de grèves répétitives. Nullement découragé, galvanisé par mon ambition, je fis huit miles aller et huit miles retour (2) pour recevoir cette première initiation violonistique. La nuit était tombée lorsque je revins à la maison, mon violon flambant neuf sous le bras. Je dus affronter un père furieux et mort d'inquiétude. La punition qu'il m'infligea fut la pire concevable : pas de violon pendant un mois ! Mis à part cet incident, difficile à avaler et traumatisant, mes parents ne découragèrent jamais ma volonté d'apprendre le violon. Leur encouragement se borna, cependant, à payer les leçons. Contrairement à mes ambitions littéraires, mes prétentions musicales ne semblèrent pas inquiéter ou troubler mon père le moins du monde. Vraisemblablement parce qu'il ne réalisait pas du tout de quoi il s'agissait et où cela pouvait mener, ni des difficultés inhérentes à cette vocation. Pour ma première leçon, je composai une petite pièce pour violon solo: aujourd'hui encore, je me demande comment j'ai réussi, n'ayant alors aucune connaissance musicale réelle ! Mon professeur n'en fut ni réjoui, ni impressionné. C'était un musicien populaire de tango. Souvent, il donnait l'occasion à ses jeunes élèves de jouer dans son orchestre lors de soirées dansantes. Quelques semaines plus tard, je me trouvais, à mon tour, jouant dans son ensemble, en compagnie d'étudiants ou de musiciens professionnels adultes. C'était la première fois que je me produisais en public et je fus payé. Je ne compris pas tout de suite pourquoi. Comment pouvait-on, pensais-je, être payé pour s'amuser autant ? De temps à autre, je passais, mon étui à violon bien en évidence, devant la demeure de la petite fille, inspiratrice involontaire de ma nouvelle orientation. Je me souviens d'elle, arrivant en courant sur le seuil de la porte, de son regard intrigué, tandis qu'infatigable, j'allais et venais, sans oser l'aborder… Puis, pendant quelque temps, nous vécûmes une folle passion ! Il y avait à peine six mois que je prenais des leçons quand, sans autre apprentissage musical d'aucune sorte, je commençai la composition d'une Sonate pour violon solo. Non seulement mon savoir théorique et harmonique était embryonnaire, mais je n'avais en vérité aucune idée réelle de quelque forme musicale existante ! Je laissai tomber les cours du professeur de tango et accomplis un pas décisif en m'adressant au plus prestigieux des enseignants de violon disponible : Jascha Fidlon. Fidlon était un personnage de légende. Il exhibait, avec ostentation, une photographie prise en Russie qui le montrait en compagnie de Leopold Auer (3) et de Jascha Heifetz (4), lequel était son cadet de cinq ans. Il affirmait, non sans fierté, qu'Auer l'avait souvent prié de faire travailler le jeune Heifetz. Il avait fini, néanmoins, par jouer dans un orchestre. Et quand cet orchestre fit, dans les années quarante, une tournée en Amérique du Sud, il demanda l'asile politique à l'Uruguay, qui était, en ces temps de deuxième guerre mondiale, un havre de paix pour les réfugiés, notamment d'origine juive. Fidlon fut engagé par l’Orchestre Symphonique du SODRE (5), le seul du pays, et demanda à être intégré au dernier rang des seconds violons de façon à être libre de faire ce qu'il voulait si un concerto, nécessitant peu de cordes, était programmé. J'ai gardé l'image d'un homme sombre, maussade. C'était pourtant un formidable professeur, qui forma une remarquable école de violonistes, dont beaucoup devinrent des solistes mondialement connus. Je n'étais, en aucune manière, prêt à travailler avec lui, et rétrospectivement, je crois, je suis sûr, qu'il dut faire preuve d'une infinie patience pour faire travailler un débutant, s'exerçant sur un tout petit instrument. C'est un de ses élèves, Israel Chorberg, un ami de ma sœur Raquel, qui avait suggéré à ma famille de me faire étudier avec Fidlon. Plus tard, Chorberg devint l'un des musiciens « free-lance » les plus renommés de New York et interpréta plusieurs fois, en récital, ma Sonate. Solide technicien, pédagogue d'une compétence rare, Fidlon ne m'encouragea nullement quand je vins à ses cours avec mes nouvelles compositions. Il ne trouvait pas raisonnable qu'un gamin de neuf ans composât de la musique avant même d'en connaître les plus élémentaires rudiments. La facilité avec laquelle je progressais dut le déconcerter. Je fis le moins d'exercices possible, gammes et arpèges journaliers n'étant guère à mon goût. Ma famille restait en dehors de tout ça et n'exerçait sur moi aucune pression. Seule ma crainte que Fidlon ne pique une de ses formidables colères m'empêchait de partir. De plus, comme il ne s'intéressait nullement à mes compositions, je les gardai par-devers moi. J'osai bientôt de modestes essais orchestraux. N'ayant jamais reçu le moindre cours là-dessus, je me procurai une édition, en espagnol, du Traité de Rimsky-Korsakov (6) que je dévorai avec passion. Je demandai à l'école municipale de musique de pouvoir suivre des études d'harmonie avec Vicente Ascone (7). Ce dernier, comme Fidlon, avait trouvé en Uruguay son paradis. Il avait quitté son Italie natale pour devenir l'un des incontournables de la vie musicale uruguayenne. Directeur de la seule école officielle publique de musique, c'était un homme d'un grand charme et d'un enseignement plus que convenable qui me guida très habilement, dans les arcanes du Traité d'harmonie de Dubois. Il ne cessait de me rappeler que Wagner avait assimilé toute l'harmonie en six mois. Piqué au vif, je décidai de battre ce record ! Dans cette même école, je continuai à travailler le violon sous la férule de Juan Fabbri, premier violon super soliste du SODRE. Cette école, comme toutes celles du pays, du primaire à l'université, était entièrement gratuite. Je fis donc mes adieux à ce cher Monsieur Fidlon. Quand Fabbri prit sa retraite, il fut remplacé par le nouveau premier violon du SODRE, à mon sens l'un des meilleurs instrumentistes ayant jamais œuvré en Amérique Latine : Miguel Pritsch. Un gentleman : modeste, adorable, et doté d'un sens aigu de l'humour. C'est lui qui m'encouragea à terminer ma Sonate afin de pouvoir la créer. Ce qu'il fit, avec succès, qu'il enregistra pour la Radio Nationale et joua par la suite régulièrement. Je la lui dédiai, en remerciement de sa confiance et de son aide. J’avais à l’époque douze ans. 2. Qui étaient vos parents, d'où venaient-ils et que faisaient-ils ? Mes parents se sont rencontrés sur le bateau qui les menait d'Europe en Amérique du Sud. Ils se sont mariés en arrivant à Montevideo six jours plus tard. Ma mère, Frieda Wasser, était née dans un Shtetl (8) de Pologne, appelé Beltz, en 1902 (elle est décédée à Miami, Floride, en 1985). Beltz n'existe plus aujourd'hui ou a changé de nom. A dix-huit ans, elle alla en Hongrie où elle passa quelques années avant d'émigrer en Uruguay avec sa mère, son frère et ses deux sœurs. C'était une femme profondément religieuse, respectueuse à la lettre des obligations cacher (9). Elle allait régulièrement à la synagogue et entrait en prière chaque fois que cela lui semblait opportun. Mon père, lui, disait à qui voulait l'entendre, qu'il était athée. Néanmoins, il respecta toujours les convictions de ma mère. Il avait vu le jour dans une famille juive de Kiev (Ukraine) en 1900 (il est mort à Montevideo en 1966), huitième génération qui descendait directement de Baal Shem Tov (10), fondateur du Hassidisme. La plupart de ses relations était dans le milieu religieux. Et pas des moindres. Mais lui s'insurgeait depuis toujours contre ce qui lui semblait dogmatique, et qu'il trouvait dangereux. La majeure partie de sa famille s'était installée à Philadelphie, mais il avait préféré l'Uruguay, alors très accueillant pour les émigrants européens, fuyant le communisme et l'anti-sémitisme grandissant qui aboutira à la Shoah (11). Nous étions en 1929. Ma sœur aînée Raquel naquit en 1932 et moi en 1938 (le 3 décembre). Notre nom de famille a toujours été Serebrier, et ce, depuis des lustres. C'est un nom russe, dérivé de Serebro, qui signifie argent. Serebriakov (ou Serebriakoff) doit être le nom de lointains parents, dont par exemple, le pianiste Pavel Serebriakov, doyen du Conservatoire de Saint-Petersbourg. David, mon père, avait d'abord suivi sa sœur aînée à Philadelphie. Cette dernière se maria et eut une nombreuse famille. Le cercle familial philadelphien était très vaste. Et l'est toujours. Les hommes sont mandataires, juristes d'affaires et presque tous possèdent leur propre cabinet. Mon père, qui avait fait des études d'ingénieur, préféra s'installer en Uruguay où il fonda une société industrielle, spécialisée dans le traitement et la commercialisation de l'huile de tournesol et de ses dérivés. Son cousin, qui portait les mêmes nom et prénom que lui, émigra en Israel et devint David Caspi (ce qui signifie argent en Hébreu, équivalent donc du russe Serebrier). Je l'ai rencontré, lors de ma première tournée en Israel, en 1963. C'était un grand Homme. Un architecte renommé et admiré qui avait pris une part active à la reconstruction de la vieille cité de Jaffa. Les affaires de mon père prospérèrent quelques temps. Mais le marché finit par s'effondrer. Il perdit de l'argent et dut changer de profession. Il ouvrit une boutique d'habits, objets et bibelots de luxe. A aucun moment, il ne songea à quitter l'Uruguay. Il aimait ce pays. Ma sœur Raquel devint dentiste. Elle travailla longtemps pour l'Institut National de la Santé à Maryland, se consacrant essentiellement à la recherche odontologique. Elle a épousé le sculpteur uruguayen Alfredo Halegua. Ils vivent aujourd'hui à Washington. |
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![]() | ![]() | «alors, tu as fini par la trouver, la planche !…». Le grand-père, devant son air passablement ahuri, commence alors à lui expliquer... |