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A Bordeaux, "Tempête" sous un crâneUn petit bateau avance dans la tempête, son ombre, bien plus grande que lui, voyageant dansante et floue sur le mur du théâtre. Fracas, éclats, éclairs. Cris, naufrage. Un vieil homme en pyjama et lunettes d'aveugle abrité sous un grand parapluie noir, un petit être à face et couleur de lune. C'est par cette image magnifique, et dans ce climat étrange, que commence La Tempête, de Shakespeare, créée par Dominique Pitoiset dans son Théâtre du Port de la Lune, à Bordeaux. Une étrangeté dont ne se départira pas cette mise en scène, qui situe La Tempête entre Fin de partie, de Samuel Beckett et L'Ile du docteur Moreau, de H. G. Wells. II faut dire qu'elle est bien mystérieuse et ensorcelante, cette pièce, la dernière de Shakespeare, écrite en 1611, cinq ans avant sa mort. Pièce testamentaire et vertigineuse, qui semble receler en elle tous les sortilèges du théâtre, elle est l'une de celles qui, dans le répertoire, permettent le plus au metteur en scène de déployer l'étendue de son talent et de sa vision. Car l'île du vieux mage Prospero, sur laquelle il a échoué avec sa fille Miranda après avoir été dépossédé de son titre de duc de Milan, est surtout habitée par les ombres, les esprits, les elfes, les gnomes et autres créatures immatérielles et surnaturelles : qui sont-elles, et qu'en faire, dans l'art concret du théâtre ? L'île du docteur Pitoiset est un antre de savant fou, avec des caisses de bois posées sur le sable. Prospero, aveugle, lit ses livres en braille, son manteau magique est une robe de chambre avachie, et sa baguette le bâton sur lequel il s'appuie. De ses caisses vont sortir les accessoires et les personnages de son théâtre intime, qui va se déployer sous nos yeux dans le climat fantastique du songe ou du cauchemar : les nobles usurpateurs, échoués sur l'île, sont ainsi de grandes poupées actionnées par des manipulateurs en noir, qui parlent en allemand. Caliban est un comédien de petite taille noir, et les truculents Trinculo et Stephano, des personnages directement issus de la commedia dell'arte : tous trois parlent en italien. Ce jeu fascinant avec divers niveaux de théâtre n'est pas seulement séduisant pour le spectateur : il éclaire La Tempête sous une lumière particulière, qui fait des créatures de l'île, qu'il s'agisse du génial Ariel, l'esprit de l'air (joué par la fantastique Houda Ben Kamla, une comédienne tunisienne et lilliputienne), ou des nobles, des créatures n'existant que dans le cerveau de Prospero : fantômes du passé, ombres de l'inconscient. "Nous sommes de l'étoffe dont les rêves sont faits, et notre petite vie est entourée par un sommeil", dira le vieux mage. » Très noir, très plastiqueC'est comme si le metteur en scène examinait sous sa loupe de savant naturaliste la fin de toutes nos utopies. Et pourtant, il les recrée sur scène, ces utopies, en jouant sa Tempête en quatre langues, en mêlant les genres, en faisant se côtoyer théâtre d'art et spectacle populaire. La partie n'est peut-être pas totalement finie. Ce n'est pas le moindre des beaux paradoxes de cette Tempête très cosa mentale. Tempête sous un crâne. Fabienne Darge (Le Monde, extrait de l'article A Bordeaux, Tempête sous un crâne, 14/01/2006) Une esthétique remarquable « Une mention spéciale revient à Kattrin Michel, créatrice des poupées manipulées par six artistes allemandes très talentueuses. Ces poupées, figurant le roi de Naples et sa cour, sont tellement naturalistes que l'on doute un moment que ce ne soient de vrais hommes « un peu petits », puisque ce parti a lui aussi été pris. Quant à la manipulation, elle est d'une finesse, d'une précision et d'une justesse remarquables. Les deux amis italiens Trinculo et Stefano, véritables bouffons, offrent eux aussi de savoureux moments de jeu, tout à fait sur un autre code - celui de la farce, explicitement inclus dans l'écriture de Shakespeare. La bande-son elle-même devient un personnage à part entière au fur et à mesure de la représentation. La musique de Vivaldi résonne à plusieurs reprises jusqu'à s'identifier aux spectateurs, qui se retrouvent eux aussi en pleine lumière. Les idées ne manquaient donc pas à Dominique Pitoiset qui s'est donné les moyens de les réaliser. » A.E (Le Petit Bleu, extrait de l'article Prospero perdu dans la Tempête, 08/02/2006) La TempêtedeShakespeare« La Tempête » ou la mise en scène de la magie |
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