Antoine Prost «Avant de savoir, nous étions tous nuls»








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Conférence nationale sur l’évaluation scolaire

11 et 12 décembre 2014
Apprendre c’est commencer par ne pas savoir » Antoine Prost

« Avant de savoir, nous étions tous nuls »

« L’évaluation doit faire en sorte que les élèves, quel que soit leur niveau, ait envie de progresser » Etienne Klein, président du jury

Florence Robine, directrice générale de la DGESCO
L’évaluation est un sujet éminemment sensible qui occupe le cœur de la relation pédagogique avec les élèves et les parents.

C’est un sujet pédagogique mais également social car il est au cœur de la construction de l’élève comme futur adulte, professionnel et futur citoyen.

La loi sur la refondation de l’école l’impose : « les modalités de la notation des élèves doivent évoluer ». L’école doit donner du temps à l’élève pour que les apprentissages se fassent en confiance. L’évaluation doit être positive (la souffrance est contre productive), elle doit être simple (pour que tous les enseignants puissent s’en emparer) et lisible pour l’élève et les parents.
Antoine Prost, historien de l’éducation :

« Je suis frappé par l’extrême appauvrissement des procédures d’évaluation : on ne voit que la note, elle est le seul souci de l’élève, du professeur et des parents. »

 La note telle qu’elle existe aujourd’hui est descendue progressivement des grandes écoles d’ingénieurs -où il y avait une nécessité de classement - vers l’enseignement secondaire et primaire. Or, l’objectif de l’école est de donner des fondamentaux à la totalité de la population : elle doit armer l’ensemble d’une génération pour relever les défis de l’existence. 

La note est perverse car elle est faite pour les élèves qui savent et non pour ceux qui apprennent. Tenir compte des erreurs dans les processus d’apprentissage est immoral et absurde, car apprendre, c’est corriger ses erreurs.

La note tue l’apprentissage. Il faut que l’enseignant distingue les devoirs d’apprentissage de ceux d’évaluation.

Le pire : donner des devoirs d’évaluation sans avoir fait faire de devoirs d’apprentissage (ex : 2 devoirs/trimestre !) : on n’a pas le droit de faire payer aux élèves le prix de notre irresponsabilité.
Apprendre ou classer : la question est sociétale et politique. Beaucoup de personnes sont attachées à l’évaluation. Or l’évaluation est un classement.

Agnès Florin, professeur des universités:
Il y a une articulation forte entre la performance scolaire, l’estime de soi et la motivation de l’élève : L’expérience de la réussite agit sur la motivation et le comportement. Elle impacte le développement personnel et la capacité à se projeter dans l’avenir.
L’évaluation fait partie de l’acte d’enseigner et de l’aide aux apprentissages pour que l’élève sache ce qu’il doit faire et le maître, ce qu’il doit enseigner à chacun de ses élèves. Changer l’évaluation, c’est changer les pratiques. Le débat n’est pas sur l’évaluation mais sur « comment aider les élèves à mieux apprendre ».
Les élèves perçoivent très tôt les évaluations même implicites, dès la maternelle. En GSM, ils savent qui sont les meilleurs et les moins bons. Or les enfants sont, très tôt, très sensibles aux évaluations. Les jugements d’enseignants touchent l’enfant et pas seulement l’élève. L’effet du jugement est plus important que la seule réussite. Or, une bonne estime de soi amène à plus d’efficacité. Les élèves à faible estime de soi ont peur d’essayer et renoncent. Les mauvaises notes les découragent, ils se mettent en retrait des apprentissages. De façon générale, les enquêtes internationales PISA ont montré que les enfants de notre système éducatif ne répondaient pas par peur de se tromper, par peur des mauvaises notes. L’élève vaut, en tant que personne, la note de sa copie.
Le bien être à l’école : 67% des élèves ont peur d’avoir une mauvaise note
Qu’est-ce qu’une évaluation efficace ?

=> Ne pas parler de « fautes » mais d’erreurs. Et l’apprentissage est le droit à l’erreur : se tromper est un élément du processus d’apprentissage
=> Il est important de faire de l’éducation comparée : dans d’autres systèmes, la valeur d’une personne n’est pas seulement sur le diplôme mais sur les savoirs faire et les compétences
=> Aujourd’hui, l’éducation nationale est sur une culture disciplinaire scolaire qui trouve ses limites.

Le système est rigide, très centralisateur, (les programmes sont détaillés jusqu’à l’extrême) mais il est trop libéral sur l’évaluation.

Ce sont les parents (sur les TSA par exemple) et des enseignants novateurs qui le font bouger ;

=> Il n’y a pas beaucoup de formation des enseignants sur l’évaluation et la science du comportement : ils doivent être sensibilisés à l’impact des jugements explicites et implicites que l’on porte sur les élèves.
=> Culture de la co-éducation :

Les activités péri-éducatives, pour la plupart d’entre elles, sont des compétences du socle . Elles doivent être reconnues par les enseignants et leur évaluation doit être partageable.
=> Evaluation par contrat de confiance :

Son point fort : Rendre les élèves actifs dans la séquence d’évaluation

les séances de révision avec des fiches de réussite co-construites avec les élèves(ce que je dois apprendre, les ressources à utiliser, comment s’entrainer) + séance de questions-réponses .
André Antibi, président du mouvement contre la constante macabre

et pour l’évaluation par contrat de confiance
 Le débat sur « notes ou pas notes » est stérile. Ce que l’on trouve dans les classes est de la sélection et non de l’évaluation. La résistance vient des familles et des bons élèves.

Il faut distinguer l’évaluation formative (en cours d’apprentissage) de l’évaluation sommative. « On critique l’évaluation par contrat de confiance « vous ne faites que de la restitution et vous ne confrontez pas les élèves aux difficultés »alors que les difficultés doivent être vécues en phase d’apprentissage et avec l’accompagnement du maître. Avec l’EPCC, les élèves travaillent plus et ont de meilleurs résultats aux évaluations nationales. Les élèves savent aussi que s’ils échouent, c’est parce qu’ils n’ont pas travaillé »
La note est un indicateur puissant de comparaison entre élèves
Pour une évaluation positive

Marie Cécile Mezon, principale et Cécile-Clotild Ziegler, enseignante
Tous les enseignants sont volontaires et travaillent en équipe pour une cohérence des pratiques.

L’évaluation est formative : par compétence, selon une échelle descriptive, leviers pour faciliter les apprentissages »

L’évaluation est dédramatisée ; elle est continue et diversifiée (« évaluation à la volée), différenciée et adaptée

L’évaluation est valorisante : la classe est organisée en îlot : chaque îlot construit sa compétence, les élèves réfléchissent entre eux à ce qu’ils ont compris, ils pratiquent beaucoup le tutorat entre élèves
Si des besoins sont constatés : remédiation spécifique
Il y a un référentiel unique par matière et niveau. Il n’y a plus de bulletins classiques mais des appréciations détaillées , + compétences sociales transversales

En 3ème, ils passent des épreuves communes sommatives pour valider la fin de séquence du collège.

Evaluation, orientation et affectation
Mehdi Cherfi, CSAIO
Construction du processus individuel d’élaboration du processus d’orientation

  • Il est fondamental de « se connaître soi-même » = l’élève doit pouvoir prendre conscience de ses potentialités dans toutes leurs diversités. Or, la notation ne renseigne en rien sur ses potentialités ni ses goûts, valeurs, aspirations…)

  • -Il faut être capable de se projeter positivement dans l’avenir : cela renvoie à l’estime de soi et de la façon dont on construit une image positive et différenciée

  • L’élève (et sa famille !) doit être capable de gérer l’ incertitude de l’orientation : il faut qu’il est confiance en lui et en les autres. L’entourage institutionnel, notamment au sein des classes, joue ce rôle d’étayage de confiance en soi. Le manque d’estime de soi se traduit par 3 attitudes caractéristiques (le refus d’entrer dans une démarche de projet, le repli passif, laissant faire l’institution sans se rendre acteur de son projet le projet totalement irréaliste qui restaure narcissiquement l’image que l’élève a de lui mais sans cohérence avec ses capacités)



Le conseil de classe
Les avis sont basés sur une notation considérée comme prédictive de la réussite de l’élève dans le prochain cycle. On fait jouer à l’évaluation un rôle pronostic de l’évaluation, alors que jusque là, elles n’étaient que formatives ou sommatives.

Il faut donc enrichir la vision que les enseignants ont de leurs élèves en introduisant d’autres critères. Ainsi, le livret expérimental de compétences permet d’enregistrer les compétences attendues dans le cadre scolaire mais aussi hors cadre (engagement citoyen…) il est donc plus valide du point de vue du pronostic et des attendus sociaux qui seront demandés aux jeunes)
L’affectation 

Elle consiste à attribuer des places à des élèves dans des formations et le système est régulé par les notes qui sont considérées comme le critère le plus méritocratique et qui bénéficient d’une très forte acceptabilité sociale. Tout est donc focalisé autour de ce classement au sein du système éducatif.

La compétition sociale rejaillit sur notre système scolaire, lui même hiérarchiquement filiarisé. Il y a au sein du système éducatif une compétition pour accéder aux filières qui offrent les meilleures chances d’accès aux places sociales les plus enviées.
Il faut donc introduire d’autres éléments (les compétences) dans la régulation.

Mais, comment identifier les compétences ? Comment sont-elles mises en lien avec les cursus d’études envisagées ? Comment discriminer entre les élèves pour assurer la régulation ? Si tout le monde a acquis la compétence, il n’y a plus de discrimination possible et tout le monde a, a priori, les mêmes droits à entrer dans telle ou telle formation.
Pierre Ferracci, chef d’entreprise et président du CNEE
« Un pur produit de l’école française » :Les jeunes sont le produit de la culture scolaire

Les jeunes entrant dans le marché du travail ont peur de poser des questions car ont ils ont peur d’être jugés. L’école doit enseigner le savoir-faire et l’auto-évaluation, apprendre aux jeunes à identifier ce qu’ils ne savent pas faire (et apprendre à chercher l’information et se former).

Les contenus et formes d’enseignement ne favorisent pas ces attendus sociaux qui sont importants (à part les TPE)

Le système éducatif doit prendre conscience de la culture professionnelle et de l’entreprise. Aujourd’hui, elle est souvent caricaturée comme le lieu de l’individu, de la compétition individuelle et des égoïsmes. Pourtant elle est, et sera encore plus, le lieu de la performance collective : pour lutter sur le marché de demain il faut miser sur l’intelligence collective. Les attentes des recruteurs : Avoir un esprit d’initiative, être capable de penser et mener à bien un projet, des personnes autonomes, qui savent travailler en équipe, créatives et audacieuses.


Jean-Marc Monteil, professeur au CNAM
L’évaluation est un sujet complexe et interroge les objectifs pédagogiques et le système éducatif.
Il faut évaluer pour comparer un objectif défini par l’enseignant et atteint par les élèves. Note= indicateur

Si l’objectif n’est pas atteint, le pré requis n’est pas maitrisé. Dès lors, il faut une reprise pédagogique qui se fait selon des modalités différentes et ré-évaluer l’élève.
Les outils pour évaluer :

-Les échelles d’intervalle(1 à 20, 1sur 4…), les échelles d’ordre (A à E) 

elles s’équivalent car toutes transposables
Les biais

L’évaluation est biologique : le processus de comparaison social est un processus permanent ; et l’espace scolaire est un espace de comparaison organisé.

Attention à la psychologisation dans le conseil de classe où on s’accorde sur des traits de personnalité « esprit vif » plutôt que des éléments objectifs (« il maitrise bien tel…, moin bien telle compétence… »)
L’intrusion du numérique change complètement la hiérarchie des savoirs et compétences. Le rapport à l’information et son traitement change car elle est accessible d’un simple clic. La mémoire s’externalise.

Demain, on mesurera la capacité à hiérarchiser les informations disponibles.
Apprendre à apprendre est d’une exigence absolue.

Les innovateurs n’ont pas à se justifier de faire baisser le niveau d’exigence. CE sont ceux qui se contentent de mettre une note qui n’ont pas d’exigence.

"- Pourquoi venez-vous en classe ? ai-je demandé à des cinquièmes.

- Pour avoir des notes m'a t-on répondu.

- Et pourquoi des notes? ai-je répliqué.

- Pour faire des bulletins, ont-ils dit en cœur"



L’évaluation à l’école élémentaire

Stéphane RESPAUD,

Inspecteur de l’Éducation nationale

Virginie BORDOT,

Enseignante, académie de Toulouse



Les enseignants enseignent pour que l’élève apprenne

«  Le nouveau cycle CM1-CM2-6eme : conseil de liaison école-collège permet la co-construction des compétences et leur évaluation »

Méthodologie :

1. L’équipe travaille ensemble pour identifier ensemble les pré-requis nécessaires

2. Les nouvelles compétences sont notées dans le cahier de l’élève « Dans cette séquence, nous allons apprendre à...nous allons apprendre que... De quoi aurons-nous besoin (savoirs, outils) ? Nous aurons besoin de... »
3. On assure un temps d’apprentissage suffisant : Parcours d’apprentissages adaptés!

même compétence visée et mêmes tâches proposées mais quantités et difficultés variables, aménagements et étayages spécifiques.
4. On fait participer l’élève : il s’auto positionne, choisit son degré d’exigence (parcours d’apprentissages différenciés).  « J’apprends à ... je m’entraîne à ... je m’auto- évalue ». Pour certains élèves, la quantité de séances d’entraînement varie en fonction de leurs besoins.

- Premier temps d’auto-positionnement : « Je sais... », phase d’exercices préparatoires à l’évaluation.

- Nouvel auto-positionnement et aide méthodologique
5. Évaluer de manière souple et cohérente avec ce qui a été enseigné. Les tâches sont du même type que celles des situations proposées lors de la phase préparatoire.

Les différentes compétences sont appréciées distinctement au sein d’un même domaine d’apprentissage.

Un score de réussite est traduit en degré d’acquisition.



6. Bilan de séquence : visuel permettant à l’élève et sa famille de voir ses progrès : les élèves renseignent une fiche individuelle de suivi des acquis. L’évaluation devient moteur de progrès et de motivation.
7. Le score de réussite est traduit en degré d’acquisition des connaissances

8. Une évaluation différenciée est proposée aux élèves à besoins particuliers.

9. Remédiation avec les APC (activités pédagogiques complémentaires)

L’enseignant offre des parcours avec des degrés d’exigence variables (et ressources supplémentaires) pour une même compétence pour les élèves à besoins spécifiques


Perceptionś des élèves, au cycle 2

• Les élèves intègrent petit à petit la démarche dans leur cahier du jour.

• Ils apprécient de remplir eux-mêmes le tableau d’acquisition des compétences : c’est valorisant. « C’est comme si c’était nous la maîtresse »

• Ils trouvent que « C’est bien de pouvoir comparer avant et après »

• Mais ils se trompent parfois « je ne sais pas toujours dire si je sais le faire ou pas »



Perceptions des élèves, au cycle 3

• Les élèves se saisissent de plus en plus du contrat de confiance qui leur est proposé.

• « C’est bien car ce sont les mêmes consignes à l’évaluation qu’en classe »

• « Il n’y a pas de piège, et si on a réussi les exercices préparatoires, on réussit toujours l’évaluation »

• « Souvent je crois que je n’ai pas acquis la compétence alors que si ».

• « C’est bien de pouvoir refaire une évaluation qui n’a pas été réussie et de pouvoir s’inscrire en APC pour la préparer »



Perceptions des parents

• Ils demandent souvent comment aider leur enfant.

• Dès le CE1, les maîtresses leur expliquent qu’ils peuvent essayer de refaire avec eux les exercices du cahier intitulés « exercices préparatoires à l’évaluation », mais qu’il n’est surtout pas nécessaire de chercher ailleurs des exercices supplémentaires.

• Les parents notent que les enfants ne sont pas stressés par les évaluations, qui sont régulières et déjà préparées en classe.

• Ils ne demandent pas les moyennes, les notes et aucun classement.

• Les remarques concernent plus la préparation de l’évaluation à la maison : « Il me dit qu’il l’a déjà fait en classe... » Cela questionne les parents qui souhaitent faire travailler leurs enfants à la maison.



Perceptions des enseignants, la démarche :

Facilite leur travail de préparation de séquence.

Replace les potentialités des élèves au cœur du processus d’apprentissage

Dédramatise le statut de l’erreur qui fait partie du processus

Permet la différenciation et la gestion des élèves à besoins particuliers

Permet de passer d’une évaluation subie à une évaluation choisie

Améliore la réussite des élèves



 

 



 

Faut-il faire évoluer les notations ?

Pierre MERLE, Professeur des Universités


1 - Les notes : mesure précise ? ou en partie aléatoire ?

«Ce n'est pas une bonne idée de supprimer les notes (...).C'est absolument indispensable d'avoir des points de repère (...). Casser le thermomètre ne sert absolument à rien. » Un ancien ministre de l’Education nationale, octobre 2012.
La docimologie, une science ?

Principe des recherches depuis 1930 Principaux résultats
Expérience de multi-correction menée sur 100 copies du baccalauréat (session 1930) (Laugier et Weinberg, 1936)(six correcteurs pour chaque discipline)

Écart maximum

Français : 6 et 7

Anglais 4

Mathématiques : 4

Philosophie : 5 et 7

Physique : 4



 

2 - La note : mesure précise ? ou socialement biaisée ?

1 - Les biais globaux de notation :

- Ordre de correction des copies - Loi de Posthumus (influence des 1eres copies corrigées, inclination à noter selon la courbe de Gausse )

- Effet du type de l’établissement – (nombre d’élèves des classes : plus la classe est nombreuse plus les notes sont sévères)...



2 – Les biais individuels de notation

- Biais sociaux (milieu socio-éducatif, genre…) ont été confirmés par les recherches en psychologie et en sociologie



3 - Les notes : source de motivation ? ou source d’échec ?

- Effet des notes pour les meilleurs élèves : plus motivés par leur classement plutôt que ce qu’ils ont appris)

- Effet des notes sur les comportements a-scolaires : la triche se développe

- Effet des notes sur le bien-être scolaire : l’école française est caractérisée par l’anxiété scolaire

- Effet des notes sur les apprentissages des « élèves faibles » : résignation, démotivation, rejet de l’école



Proportion de collégiens se considérant « faibles » ou « forts » selon la discipline (en %) (n = 3356). Cela a à voir avec le statut des disciplines : Plus elles sont « nobles », plus les élèves se considèrent faibles (maths, français) , plus elles sont ‘relax », plus ils se considèrent bons

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4 - Les notes : nécessaires aux élèves qui « ont besoin de se situer » ?

- Quels élèves souhaitent « se situer » ? les forts et les parents d’élèves dont les enfants marchent bien

- Effet fort des notes sur les relations entre pairs. Les affinités électives se construisent beaucoup sur les notes dès le primaire. Le jugement scolaire devient un jugement des personnes et une stigmatisation défavorable au vivre-ensemble

- Effets des logiciels scolaires, tels que PRONOTE ou SCONET qui confortent l’obsession scolaire des parents et des élèves.

Nous sommes dans un système orwelien où la note est la valeur cardinale de l‘élève.



5 – Les notes : utiles pour habituer les élèves à la compétition ?

- Effet de la compétition scolaire sur les modalités de travail en classe : c’est l’autonomie et le travail collaboratif qui sont demandés dans la vie professionnelle. Les vaincus de la compétition scolaire précoce ont un coût humain, économique et social
Quelles nouvelles modalités d’évaluation des élèves ?

-Lesystème des lettres:A B C D E

-Lesystème allemand:1 2 3 4 5 6

- Le système finlandais :

0/10 9 8 7 6 5 4/10

Une évaluation par compétences et par couleur : - Vert / Orange / Rouge

- Vert / Jaune / Orange / Rouge

- ?? / Vert / Jaune / Orange / Rouge



La cohérence des changements

- Une évaluation par compétences et par couleur - Liaison primaire – collège

- Mise en place du socle

- Suppression du redoublement

- Les autres réformes

 

Caractéristiques d’une évaluation au service des apprentissages

1 - Préserver l’anonymat social et scolaire de l’élève

2 - Préférer une évaluation formative à une évaluation sommative

3 - Intégrer l’évaluation dans le processus d’apprentissage

4 - Supprimer les « comparaisons sociales forcées »

5 - Fonder l’évaluation sur des compétences et connaissances standardisées

6 - Construire une synergie entre les évaluations des élèves et celles des établissements
Etienne Klein , président du jury

L’évaluation est un sujet complexe et passionnel. Et il faut refuser les simplifications et la démagogie en donnant l’impression que les enseignants font mal leur travail. Nul n’est omniscient .

Le système de l’éducation national est très inertiel. Il y a un fantasme quantique dans l’évaluation.

Il est important d’introduire la science du comportement dans la formation initiale et continue

Les erreurs sont le combustible de l’apprentissage. « A l’origine, on était tous nuls ».

Il ne faut pas créer d’échec artificiel , ne pas faire de prédestination, sorte d’«ontologisation » où l’élève vaut la note de sa copie.

L’évaluation doit faire en sorte que les élèves, quel que soit leur niveau aient envie de progresser.

La bienveillance n’est pas une perte d’exigence mais il refuse de reprendre l’expression pour éviter les caricatures et simplifications.

Quelques propositions simples avancées par la FAPEE:

- Mettre la réussite des élèves au cœur du projet de l’établissement
- Semestrialiser les enseignements: passer de 3 à 2 conseils de classe. 
- Proposer un syllabus (référentiel du cours, modalités d'évaluation, date des contrôles)
- Mettre en place une évaluation par contrat de confiance qui ne requiert aucun moyen supplémentaire
- Faire un 1er bilan avec l'équipe pédagogique, l'élève et ses parents, avant les vacances de Toussaint. Rappeler  les compétences et connaissances à acquérir, le positionnement de l’élève et les marges de progrès.

- Valoriser dans le bulletin trimestriel les compétences transversales (autonomie, capacité à s’auto-évaluer, travail en équipe, engagement citoyen ). Evaluer en équipe les compétences transversales: Intégrer les animateurs des associations et activités péri-éducatives.


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