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Interventions psy en clinique de la DOULEUR I. CONGRES SFD
Approches psychologiques du mal de dos : Ecole du dos ? Autres réponses ? I. Salamum, E. Opovhen, M.C. Defontaine-Catteau, A. Violon, P. Rosatti, F. Boureau
Chronicisation de la douleur et rôle du traumatisme dans les accidents de travail. M.C. Defontaine-Catteau Douleurs chroniques post-traumatiques et logique traumatique. M. Papageorgiou, M.T. Gatt La sinistrose. P. Rosatti Revue de la littérature : notions d’accident et de traumatisme. J. Grisart Clinique psychologique des douleurs hemicorporelles d’origine centrale. MC Defontaine-catteau, Ph. Armignies, E. Boucly, B. Veys, S. Blond
Choc événementiel et douleur. E. Ferragut Avoir mal à l’autre. Le lieu de la douleur. Daniel Sibony
Prise en charge rééducative globale des lombosciatalgies post-chirurgicales chroniques. B. Veys, I. Wanquet, M.C. Defontaine-Catteau, Ph. Armignies, E. Boucly, O. Duneton, N. Buisset, S. Blond, J.L. Christiaens Axe vertébral, symbolique corporelle et douleur. E. Ferragut Troubles de la sexualité chez les lombalgiques et les lombosciatalgiques opérés. M.C. Defontaine-Catteau, J.M. Rigot, S. Blond Les lombosciatialgies chroniques post opératoires. G. BURLOUX
Constat de nos ignorances. A. Gauvain-Piquard, Unité de psychiatrie et d’oncopsychologie, institut Gustave Roussy, Villejuif. Recherche en psychiatrie. L’expérience de la fédération française de Psychiatrie. Dr Jean-Michel Thurin
Douleur et psychiatrie : une épidémiologie en souffrance. Jean Luc Roelandt (Armentières) et Rachet Bocher ( Nantes)
Dialogue autour des douleurs somatiques et psychogènes. G. Ostermann-J.D. Nasio Le syndrome douloureux chronique à la lumière de l’histoire familiale. M. Vannotti Douleurs d’archives. J. Cooren (Lille) Douleurs et mémoire : une dimension psychanalytique. G. Burloux
Aspects psychiatriques de la plainte douloureuse chronique du sujet âgé M. Dousse Gestion du handicap et de la douleur chronique : approche psychologique B. Soulier Groupe « Psy-douleur » de la SOFRED Traumatisme et douleur « Approche psychosociale du traumatisme » M. DOUSSE « Le médecin, le traumatisme et la douleur » C. Dupuich « Les traumatismes de la vie » S. Chabee-Simper Un commentaire de psychiatre sur les échelles d’évaluation. M. Dousse
Céphalées et traumatismes crâniens. P. Henry, Bordeaux. Douleurs post-traumatiques et relation soignant-soigné. Eric Serra(Uf psychologie de la douleur-CH- Abbeville ; consultation douleur-CHU-Amiens), Mani Sahebjam(Service psychiatrie (Dr Serra) CH Abbeville) Décompensations post-traumatiques (y compris douloureuses). Stratégies préventives. E. Ferragut, Unité foncftionnelle de Psychopathologie de la douleur-CETD-Hôpital Saint Eloi-CHU- Montpellier. Prise en charge cognitivo-comportementale d’un syndrome douloureux chronique suite à un accident du travail. J.L. Monestes (UFR de psychologie, laboratoire URECA,UPRES, Université de Lille3, Villeneuve d’Ascq et UF psychologie de la douleur (Dr Serra)-CH Abbeville), E. Serra (UF psychologie de la douleur (Dr Serra)-CH Abbeville), J.C. Darcheville (UFR de psychologie, laboratoire URECA,UPRES, Université de Lille3, Villeneuve d’Ascq) Douleur et répétition. M.C. Defontaine-Catteau, CETD-Hôpital Roger Salengro, Lille. Autisme et douleur de l’enfant. Dr Sylvie Tordjman, Pédopsychiatre, PH, Fondation Vallée, Université Paris-Sud, directeur du contrat de recherche sur l’autisme. Qui souffre de quoi ? Avoir de la douleur- de l’émotion à la parole. Dr Jacques Ascher, psychanalyste (SPP), service d’hématologie adulte du CHRU de Lille (Prs F. Bauters et J.P. Jouet) Et si le soin infirmier était psychothérapeutique ? M.C. Defontaine-Catteau Description d’un programme cognitif et comportemental dans un centre de traitement de la douleur. Irène Hughes Richardson Analyse comportementale, peur de bouger/(re)apparition du mal et réhabilitation comportementale en cas de douleur chronique du bas duu dos. Dr Joan W, S Vlaeyden (lié avec le Département de psychologie médicale, clinique et expérimental de l’université de Maastricht (Pays bas) et l’Institut de recherche et de rehabilitation (IRV) à Hoensbroek (Pays-Bas)
Différences hommes/femmes dans les attentes envers un centre de la douleur. C. Cedraschi, V. Piguet, AF Allaz, J. Desmeules, M. Kondo, P. Dayer, CETD, Genève. Rôle des événements traumatiques dans le processus d’invalidation lors de syndrome douloureux chronique. . C. Cedraschi, V. Piguet, AF Allaz, J. Desmeules, M. Kondo, P. Dayer, CETD, Genève.
Retentissement psychologique des douleurs neurogènes. M.C. Defontaine-Catteau, Lille
La douleur dans un centre de brulés. M. Stephant, Clamart Peau et masochisme. JL Pedinielli, Aix-en-Provence Douleur et enveloppes psychiques. Christian Guerin, Montpellier.
Efficacité comparée de l’hypnose et de la relaxation sur la douleur articulaire. M.C. Gay, P. Philippot, O. Luminet
Plaintes douloureuses et psychopathologie. Concepts de base M.C. Defontaine-Catteau, M. DOUSSE, E.SERRA II. CONGRES SFETD
Décodage de la plainte douloureuse chronique : les dimensions psychologiques Anne-Françoise ALLAZ, Hôpitaux Universitaire de Genève (Suisse) Chronicité douloureuse et processus de répétition Marie-Claude DEFONTAINE-CATTEAU, CETD, Hôpital Roger Salengro, Lille
Douleur, souffrances, cancer et groupes de parole R. Fresco, A. Salimpour, Société Française de Psycho-oncologie, Association Psychologie et Cancers, FNCLCC, Paris 13è
L’anamnèse : le temps de la mémoire (ou lorsqu’une douleur en cache une autre) DEMICK, Toulouse La prise en compte de la dimension fantasmatique chez les soignants de l’installation de pompes PCA pour des patients en phase palliative B. Guinot-Nadal, N. Wary, F. Burbaud, B. Devalois, UMSP CHU Dupuytren, Limoges Contribution à l’étude psychopathologique des céphalées psychogènes I. Fennira, M. Abdelmoula, S. Zarrouk, M. Haddad-Triqui, Hôpital La Rabta, CETD, TUNIS Faire face à la douleur chronique : stratégies de coping spécifiques ou méta-stratégies ? S. Irachabal, M. Laffitau, C. Creach’C, F. Radat, P. Henry, Université Victor Ségalen Bordeaux 2- Laboratoire de Pyschologie, Bordeaux. Intérêt de la médiation culturelle chez des patients migrants douloureux chroniques (recherche en cours) S. Bouznah, A. Margot-Duclot, C. Lewertowsky, JB. Thiebaut, Fondation Rothschild-CETD- Paris 19è « Aïe ! ça fait mal ! » : De la plainte à la chronicisation de la douleur. M.C. Mignon, Noisy le Roi Résistances des soignants à l’utilisation de l’EVA : attitudes et mécanismes psychiques mis en jeu
II. CONGRES SFETD CONGRES 2002 : Lyon « Consultations de la douleur : bilan et perspectives » SETD
Le patient douloureux chronique et son thérapeute. Quelles attentes, quelles représentations, quelles demandes ? Christine CEDRASCHI, psychologue clinicienne, (CETD, Hôpital Universitaire, Genève) Articulation soma/psyché : vécu du patient et points de rencontre entre les thérapeutes. Silla CONSOLI, Psychiatre, (HEGP, Paris)
Un psychothérapeute dans une consultation douleur : Pourquoi ? Comment ? Pour qui ? Françoise RADAT, Psychiatre,( Unité de Traitement Des Douloureux Chroniques, Hôpital Pellegrin, Bordeaux)
Douleur et psychologie. Anne Françoise ALLAZ, (Genève)
L’extinction de l’émotion : une vulnérabilité à la psychopathologie. Roland JOUVENT, (CNRS UMR 7593, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) Douleur, émotion et communication. Jacques Cosnier,( Université Lumière, Lyon) Influence des processus émotionnels automatiques sur la perception de la douleur. Léon PLAGHKI, (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Université Catholique de Louvain, Bruxelles).
L’adolescente accouchant sous X en l’absence d’autorisation parentale et son droit à l’analgésie de convenance. Sophie MARINOPOULOS, Psychologue (CHU de Nantes) et Jean Claude DUCLOY,( Wattignies)
Psychothérapies à médiation corporelle- relaxation- sophrologie- hypnose Louis DUPONT, (Paris), Catherine LEJOSNE, (Lille), Pascal PICARD, (Clermont Ferrand), Eliane FERRAGUT, (Montpellier), Anita VIOLON, (Bruxelles).
Influence d’un médecin psychiatre sur la prise en charge de douleurs rhumatologiques CANTAGREL N., LESTRADE C., CONSTANTIN A. (Hôpital Rangueil, Toulouse) L’hypno-analgésie : un remaniement de la composante affective de la douleur ? FAUXPOINT J. et KELLER P. (Unité C.H.E.R., Clinique de l’Hypnose, Bordeaux), BIOY A. et NEGRE I. (CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre) De la nécessaire collaboration entre psychologue et somaticien dans le champ de la douleur chronique ADAM V. (CRLCC Alexis Vautrin, Vandoeuvre Les Nancy), MELINE S. (Hôpital Belle-Isle, Metz) Le symptôme douloureux chronique comme réactivation après-coup d’un vécu traumatique non élaboré pendant l’enfance. A propos du syndrome de la Belle au Bois BROCQ H., PEDEUTOUR P., ROSSET M.J., RIOU S., MILLETRE-BERNARDIN M., MACHER P., MEMRAN N. (CHU, Nice) Essai de protocolisation de la prise en charge psychologique des patients BIOY A., NEGRE I (CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre) Modalités cognitives d’adaptation et prises en charge des douleurs chroniques PARIS P., POINDESSOUS J.L., MARCON C., ZERBINI E., GRANGE C. (Hôpital Général de Dreux) CONGRES 2003 : Paris La Villette « Douleurs provoquées iatrogènes, aspects fondamentaux et perspectives cliniques »
Serban IONESCU, psychiatre et psychologue, (Universités Paris 8 et René Descartes, Paris 5) Parler du discours médical et de sa relation avec la douleur m’amène à envisager, dans une perspective plus large, les relations des mots avec la douleur. Évoquer, tout d’abord les mots que nous utilisons pour exprimer la douleur. À ce sujet, Philippe Brenot (1992) parlait de la présence, sur la palette de nos plaintes, d’une " myriade de touches de douleur " qui témoignent de la complexité de la douleur. Il s’agit de tous ces mots symptômes (parfois pathognomoniques), qui ont été repris dans les outils de mesure du vécu de la nociception. Il y a, ensuite, les mots que nous utilisons – associés au regard, à la mimique, au toucher, à la caresse – pour diminuer, pour apaiser la douleur… non seulement celle de l’âme, celle de la souffrance psychique, mais aussi celle du corps. L’idée que la qualité de la communication entre le soignant et le patient est un facteur essentiel dans la réussite de la thérapie constitue un véritable postulat, fortement ancré dans l’opinion tout aussi bien des professionnels de la santé que du public. Ce statut de postulat, ainsi que des difficultés méthodologiques expliquent la rareté des recherches destinées à évaluer les effets des styles de communication soignant-patient sur la santé du patient et à identifier les caractéristiques d’une excellente communication. Ce type de recherche est d’autant plus important que Stewart (1995) note, dans une revue des recherches disponibles, des dysfonctionnements dans la communication médecin-patient : 50% des problèmes psychosociaux et psychiatriques sont omis, les médecins interrompent leurs patients lorsque ceux-ci décrivent leurs problèmes (en moyenne après 18 secondes), les patients sont insatisfaits de l’information donnée par les médecins, etc. Dans le domaine de la douleur, deux recherches (pas très récentes !) peuvent être citées. La première concerne la communication au cours de l’anamnèse. Le Groupe d’études sur le mal de tête de l’université Western Ontario (1984) a réalisé, sur 235 patients qui s’adressaient à leur médecin de famille, une étude prospective qui a duré une année. Des analyses multivariées permettant de contrôler 15 variables cliniques importantes ont montré que les patients qui rapportaient, un an après, la résolution de leur problème médical étaient 3,4 fois plus nombreux à dire qu’ils avaient perçu comme " complète " la discussion avec le médecin à propos de leur mal de tête. La seconde recherche concerne la communication au cours de la discussion du plan de traitement. Au cours de cette recherche, Egbert et al. (1964) étudient 57 patients hospitalisés en vue d’une chirurgie abdominale. Lors d’une rencontre préopératoire et de plusieurs rencontres postopératoires, l’anesthésiste offrait aux patients des informations concernant le traitement et la convalescence, notamment sur la douleur postopératoire et son contrôle. Comparativement au groupe témoin, les patients ayant bénéficié de ce type de communication présentaient des niveaux plus bas de douleur (évalués en aveugle et de manière subjective), utilisaient moins d’antalgiques et étaient hospitalisés moins longtemps. La relation médeci patient (et la communication impliquée dans cette relation) nécessitent un réexamen lorsqu’il s’agit de patients présentant des symptômes physiques en l’absence de pathologies physiques décelables, ce qui peut être le cas pour des patients avec des douleurs chroniques. Actuellement trois modèles d’interaction médecin-patient existent. Selon ces modèles, la consultation peut être considérée comme la réunion : (1) d’un " novice " (le patient) avec un " expert " (le médecin); (2) de partenaires ou d’égaux ou (3) d’un " consommateur " qui cherche des services (le patient) avec un "fournisseur de services " (le médecin). Ces trois modèles correspondent à trois types d’interaction caractérisées comme du paternalisme, de la mutualité et du consumérisme. Ils ne répondent pas aux besoins des patients présentant des symptôme physiques en l’absence de pathologies physiques décelables et un nouveau modèle est à concevoir pour ces cas. Selon Salmon (2000), ce modèle devrait tenir compte d’une série d’éléments spécifiques à cette situation, comme : - l’autorité et l’expertise des patients ; - les motifs de la recherche d’aide auprès du médecin (soutien, explication et possibilité de se sentir rassuré) ; - l’influence exercée par le patient sur le médecin et la contre-influence que tente d’exercer le médecin (négociation d’une décision de prise en charge en l’absence de pathologies physiques). Envisageons, maintenant, les mots qui font mal. Au plan psychopathologique, c’est une questio que l’intérêt de plus en plus grand pour la maltraitance a fait mieux connaître. La violence psychologique (ou l’abus émotionnel) implique une violence verbale qui s’exprime par des mots qui insultent, humilient, dénigrent, rejettent. L’enfant peut, aussi, y être soumis indirectement, en assistant à des échanges violents entre ses parents. Bien que le comportement des patients puisse être influencé négativement par les attentes que les étiquettes et le langage créent, les descripteurs psychiatriques peuvent ancrer le comportement des patients, légitimer leur état et assurer l’accès au traitement. Ceci peut conduire à un "accord socialement sanctionné " que seul le thérapeute peut vraiment "comprendre " le patient et améliorer sa souffrance. Les symptômes iatrogènes peuvent conférer aux patients et aux thérapeutes des bénéfices secondaires qui peuvent perpétuer les effets négatifs mentionnés. Étant en détresse, les patients reçoivent de l’attention et en étiquetant et traitant cette détresse, les psychothérapeutes se sentent utiles, nécessaires. Des recherches menées au cours des dernières années laissent entrevoir l’existence de structures cérébrales impliquées dans les réactions aux mots. Ainsi, dans une publication récente, Crosson et al. (2002) mettent en évidence – à l’aide de l’imagerie fonctionnelle à résonance magnétique – l’implication du cortex du lobe frontal antérieur gauche et de ses connexions avec les aires associatives paralimbiques, dans le traitement sémantique des mots à connotation émotionnelle. La compréhension des effets positifs et négatifs de la communication médecin-patient peut être facilitée par l’utilisation des résultats des recherches sur les effets placebo et nocebo. L’effet placebo, reconnu comme présent dans le traitement de la douleur est, généralement, plus fort lorsqu’il s’agit de patients anxieux, lorsqu’on perçoit le médecin comme ayant une grande expérience, lorsque le patient et le médecin croient que le traitement est puissant, lorsque le traitement est impressionnant et cher (Turner et al., 1994). Les effets indésirables sont, quant à eux, en relation avec différents facteurs parmi lesquels figurent l’information reçue, les attentes négatives, la suggestion, le fait d’avoir présenté des effets indésirables avec d’autres traitements antérieurs, des caractéristiques psychologiques comme l’anxiété, la dépression et la tendance à somatise (Barski et al., 2002). La communication médecin patient peut jouer un rôle important dans l’activation, la mise en jeu des facteurs mentionnés. L’étude des facteurs iatrogènes dans la douleur chronique commence à mettre en évidence le rôle des mots, dans la communication soignant-patient (Kouyanou et al., 1997; 1998). On peut noter le rôle de l’information insuffisante concernant, par exemple, les prescriptions de médicaments, l’indication du repos ou les résultats des examens médicaux. Aux conseils simplistes, aux explications non argumentées, s’ajoute le fait d’insinuer ou de traiter les patients comme si " la douleur était dans leur tête » Certains patients se sont vu dire, directement ou indirectement, par les médecins traitants qu’ils " n’avaient rien ", que leur douleur était " imaginaire ". Dans l’étude de Kouyanou et al. (1997), 25% des patients ont rapporté qu’au moins un médecin a contesté directement leur douleur. Pour ces auteurs, les médecins doivent être sensibles aux croyances des patients lorsque aucune cause immédiate de leur douleur chronique ne peut être décelée. Les croyances concernant la douleur découlent de la théorie du patient concernant sa douleur et témoignent du sens que le patient lui attribue. Ces croyances jouent un rôle important dans la perception de la douleur et dans la manière dont le patient répond au traitement. Les patients qui présentent une douleur médicalement inexplicable obtiennent des scores plus élevés à la sous-échelle de Williams et Thorn. Comparativement aux patients qui croient que leur douleur est compréhensible et de courte durée, les patients qui croient que leur douleur est durable et de nature mystérieuse utilisent moins les stratégies cognitives pour faire face (la ré interprétation de la sensation douloureuse, par exemple), sont plus souvent catastrophés par ce qu’ils vivent et évaluent moins souvent comme efficaces les stratégies qu’ils utilisent pour le contrôle et la diminution de la douleur. L’indication découlant de ces recherches de tenir compte de ce que le patient perçoit, vit et croit, me fait penser à ce qu’écrivait Marc-Antoine Petit dans " Le discours sur la douleur ", publié à Lyon, en 1799 : " La douleur, ne l’appréciez jamais par ce qu’elle vous paraît être mais par ce que le malade semble souffrir ".
Carl Von BAYER, Psychologue, Université de Saskatchewan, Saskatoon, Canada Carl L. von Baeyer, PhD ,Tammy Marche, PhD(University of Saskatchewan, Saskatoon, Canada), Karen Salmon, PhD (University of New South Wales, Sydney, Australia), Chantal Wood-Pillette (Hôpital Robert Debré, Paris) 1. Introduction - Nous allons aborder brièvement le développement de la mémoire dès l'enfance et ses racines au niveau de la sensibilisation physiologique. Nous examinerons les conséquences des souvenirs de douleur des enfants sur les soins médicaux ultérieurs ainsi que les méthodes utilisées pour questionner les enfants sur ce dont ils se rappellent. Des études récentes ont montré qu'il est possible de modifier les souvenirs d'interventions douloureuses des enfants dans le but de rendre les interventions douloureuses à venir moins stressantes. Nous proposerons des recommandations pour la pratique clinique. La littérature sur la douleur et la mémoire a été précédemment passée en revue (Laurent, 2001; Ornstein, Manning, & Pelphrey, 1999). Chez l'enfant, des études sur la mémoire de la douleur et de la détresse ont été réalisées lors de restaurations dentaires, de circoncision, d’admission aux Urgences, d'injections de vaccins, de ponctions veineuses, de ponctions lombaires, de ponctions médullaires, de sutures et d'urétrographies permictionnelles. 2. Mémoire implicite (non verbale) - Depuis les années 80, de nombreux arguments tendent à montrer que les capacités sensorielles, liées aux capacités de perception et au développement cognitif du nourrisson et du jeune enfant sont plus élevées que ce que l'on pensait auparavant. On sait maintenant que les nouveau-nés montrent une mémoire implicite (non verbale) pour les événements douloureux et non douloureux ressentis dans les premiers jours de la vie, et même in utéro. Cette forme de mémoire est observée dans les dérèglements du comportement et du fonctionnement physiologique plutôt que dans l'évocation verbale. 3. Sensibilisation - Des stimuli douloureux répétés entraînent une sensibilisation à la fois périphérique et centrale. Au niveau physiologique, cela signifie une diminution du seuil de détection du toucher et d'autres sensations, une augmentation de l'amplitude du retrait ou de la réponse au stress, et une augmentation de la zone dépendant de neurones sensoriels individuels. Au niveau comportemental, la sensibilisation s'observe dans un retrait plus exacerbé et dans une détresse comportementale plus forte en réponse aux stimuli douloureux ou stressants. Au niveau cognitif, la sensibilisation s'observe dans l'augmentation de la vigilance envers les stimuli potentiellement menaçants et dans l'augmentation de la mémoire des concepts et des détails associés à la douleur. 4. Conséquences de la mémoire de la douleur chez l'enfant - Un exemple frappant de mémoire précoce est présentée dans les travaux de Taddio et collègues (Taddio, Katz, Ilersich, & Koren, 1997). Ceux-ci ont comparé la réponse aux vaccinations à l'âge de 4 à 6 mois dans trois groupes de bébés garçons : un groupe qui avait été circoncis peu de temps après la naissance avec une analgésie (EMLA), un groupe qui avait été circoncis sans analgésie et un groupe qui n'avait pas été circoncis. La réponse à la douleur de l'injection était plus forte dans le groupe circoncis sans analgésie. Notez que cette observation a été effectuée quatre à six mois après la circoncision. D'autres exemples frappants seront fournis. On pense, en général, que les expériences douloureuses précoces prédisposent les personnes à craindre et à éviter de recevoir des soins médicaux ultérieurs ou même à développer une phobie des interventions telles que les piqûres. Il existe des arguments qui soutiennent cette position. Des études ont montré une plus forte détresse et une docilité moindre chez les enfants qui avaient plus souvent fait l'expérience de la douleur lors d'interventions précédentes. Certaines études suggèrent également que la somatisation chez l'adulte peut être due à des expériences douloureuses pendant l'enfance, mais d'autres explications peuvent être données sur les résultats de ces études rétrospectives. 5. Différences individuelles - Les différences individuelles en matière de réponse à la douleur et des conséquences de souvenirs de douleur sont nombreuses. Le tempérament et l'anxiété notamment ont été étudiés. Certains enfants ont ce que l'on appelle un tempérament sensible à la douleur, ce qui signifie qu'ils ont un seuil de douleur bas probablement inné ou qu'ils réagissent fortement à des stimuli qui pour d'autres sont mineurs. De plus, des individus extrêmement anxieux se souviennent des événements passés comme étant plus douloureux que ceux qu'ils avaient rapportés à l'époque des faits ; et ils se rappellent également leur propre anticipation de la douleur mieux que la douleur qu'ils avaient réellement rapportée pour des interventions douloureuses antérieures. 6. Questions posées aux enfants - En découvrant ce dont les enfants se rappellent de leurs expériences douloureuses précédentes, le type de questions posées fait une grosse différence. Les questions fermées (oui-non) ont tendance à entraîner des réponses moins précises. Un entretien efficace avec des jeunes enfants suppose l'utilisation de questions ouvertes, de dessins et d'outils concrets. 7. Prévention - Comment les effets indésirables de souvenirs de douleur peuvent-ils être évités ? L'approche la plus évidente est d'avoir recours à une analgésie et une anesthésie appropriée avant toute intervention médicale douloureuse. Weisman a montré que les enfants qui, dès la première fois, avaient reçu une analgésie efficace pour des interventions répétées d'oncologie continuaient à montrer une détresse faible, tandis que ceux qui avaient reçu un placebo pour la première intervention montraient une détresse plus grande même s'ils reçoivent une analgésie morphinique efficace pour les interventions ultérieures (Weisman, Bernstein, & Schechter, 1998). Il existe également des études sur les tentatives pour modifier les souvenirs. On a pensé que les médicaments entraînant une amnésie tels que le midazolam permettaient aux enfants d'oublier leur expérience douloureuse, et donc d'empêcher les effets indésirables des souvenirs de douleur. Toutefois, des arguments récents suggèrent que le midazolam altère le souvenir explicite et conscient, tout en n'ayant aucun effet sur la mémoire implicite non verbale. En d'autres termes, l'utilisation de médicaments amnésiants sans analgésiques pourrait éliminer le souvenir de ce qui a été fait et le souvenir des efforts de "coping" (faire face ou gestion) de l'enfant, sans modifier la " mémoire du corps " ou la sensibilisation physiologique produite par l'intervention. Des expériences ont été réalisées sur les effets de la conversation avec les enfants pendant ou immédiatement après une intervention, qui permettait de mettre l'accent sur leurs efforts coping positifs plutôt que sur leur souffrance et permettait de fournir des informations précises. Une de ces études sur les ponctions lombaires (PL) a montré que la réévaluation verbale de la dernière PL engendrait des autoévaluations de moins de détresse, une réponse au stress avec une libération de cortisol moindre et une détresse comportementale moindre lors de la PL suivante (Chen, Zeltzer, Craske, & Katz, 1999). 8. Conclusion - Au risque de sur interpréter les résultats de ces données, nous pouvons proposer quelques conclusions pratiques. (a) Lorsqu'ils traitent les enfants, les cliniciens ne doivent pas oublier de tenir compte du fait que l'enfant va garder un souvenir de cette expérience. Les bébés et les enfants sont affectés à long terme par une douleur modérée à forte. Il est important de soulager la douleur non seulement à ce moment-là mais aussi dans le but de prévenir la détresse future et le refus des soins médicaux. (b) Si un enfant manifeste un refus ou de la crainte vis à vis d'une intervention, il peut être utile de savoir ce que l'enfant se rappelle de ses précédents contacts ou relations avec les soignants. Un souvenir exceptionnellement négatif d'une expérience antérieure peut nécessiter des mesures de prévention agressive contre la douleur et un traitement de la peur la prochaine fois que l'on doit traiter l’enfant. (c) Il faut préparer les enfants à vivre des expériences douloureuses en leur donnant des informations précises sur ce qui va leur arriver et comment ils peuvent faire face à la situation. (d) En discutant des expériences antérieures avec les enfants, les questions ouvertes de type qui ?, quoi ? et comment ?, engendrent plus de souvenirs précis que les questions fermées (oui-non). (e). Après une intervention douloureuse, on peut discuter de celle-ci avec l'enfant, en insistant sur les aspects positifs tels que le coping et la coopération. Ceci pourrait donner lieu à des souvenirs meilleurs et à des attentes plus positives chez l'enfant, la prochaine fois qu'il devra subir une intervention douloureuse. |
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