Document c : Bibi Fricotin nouveau Robinson








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Objectif : Etudier comment Vercors utilise les ficelles propres au théâtre pour mettre en scène les tropis.

Support : Vercors, Zoo ou l’Assassin philanthrope, Acte II, tableau 9, l. 1 à 100.
1) Réflexion autour de la spécificité du théâtre comme spectacle, de la complicité intellectuelle instaurée par l’inversion scène/salle.

Cf. citation de « À savoir : le théâtre et son double » p. 155 : « « dans une pièce de théâtre, la partie véritablement et spécifiquement théâtrale du théâtre » est la mise en scène » (citation d’A. Artaud, Le Théâtre et son double, 1938).

 illusion d’espaces inversés (inversion spectateurs / comédiens du tableau 9) rendu possibles grâce aux éléments de mise en scène : architecture du lieu (opposition scène / public), éclairage, décor, musique, costume, jeu des comédiens…
Questions 1 à 6 p. 154

1. Changement de lieu : tribunal  museum (tribunal = dans l’ombre) + grille roulée en avant de la scène.

2 persos de dos (les gardiens) = « des hommes d’aspect simiesque, mais vêtus en gardiens » : fausse piste ; maintient illusion théâtrale puis renversement : ce sont les comédiens qui se retrouvent à la place des spectateurs, qui les scrutent ; spectateurs = parqués derrière une « grille » )= tropis

 la mise en scène ou la disposition scénique pdt cette scène annule la frontière entre la scène et les spectateurs et force le spectateur à rentrer dans la fiction et dans la réflexion menée en portant un regard décalé sur les spectateurs on force les spectateurs à s’interroger sur le regard qu’il porte sur les choses ou lesgens

= intérêt du quiproquo : comique, malaise : quel regard porte-t-on sur les h ?
2. Membres du jury présents au début du tableau 9 :

- Un juré presbytérien (= le presbytérien) : (doctrine calviniste selon laquelle l'autorité dans l'Église doit être exercée par des assemblées élues, composées de pasteurs et de laïcs plutôt que par un évêque; organisation ecclésiale correspondante, en particulier dans les pays de langue anglaise.) Dieu - Le président du jury

- Le président du jury

- Une petite dame quaker (= la dame) : (Membre d'une église protestante fondée au XVIIe s. en Angleterre, qui se répandit surtout en Hollande et aux États-Unis, prêchant en particulier le pacifisme, la philanthropie et une très grande austérité de mœurs.) : amie des animaux ; bonté / méchanceté

- Un ex-colonel des Indes: les perversions sexuelles ; l’histoire

- Un juré moustachu (= le moustachu) : ce st des h ; la raison

- Un gentleman très distingué : très en retrait, peu de répliques ; l’art

 ne sont pas caractérisés par leur profession car ne témoignent pas = gens du peuple ; de +, caractérisation qui insiste sur le caractère caricatural des personnages (ex : « un juré moustachu »).
3. Les jurés s’appuient sur leurs expériences professionnelles et leurs convictions intimes pour juger de l’humanité des tropis :

- expérience coloniale et ethnocentrisme pour l’ex-colonel des Indes ;

- expérience paysanne et rationalisme pour le moustachu (cultivateur) ;

- idéalisme et religiosité pour le presbytérien ;

- anthropomorphisme et philanthropie pour la dame quaker.

 Leurs divergences sont semblables à celles des experts : le propre de l’homme est dans la raison, l’âme, l’art et la culture. Seul critère cocasse, non envisagé par les experts : les perversions sexuelles (le colonel en retraite).

+ réplique du moustachu (tableau 9, l. 17) souligne le caractère raciste de la vision coloniale des ladies anglaises qui ne voient pas la différence entre un gorille et un indigène.
4. - Les « définitions » du juge reposent exclusivement sur l’identité sociale : état civil, registre du commerce, patentes, rôle des impôts, domiciliation.

- Les éléments retenus par les jurés sont de nature philosophique (comme ceux des savants), mais énoncés plus simplement dans un registre courant, accessible au profane.
5. - Le « bon sens » populaire est la caractéristique du moustachu : l. 34 : « L’affection, c’est pas une pensée » ; l. 174-175 : « Animal raisonnable, voilà l’homme, et je n’en démords pas ! » ; l. 182-183 : « Connerie de sacristie ! L’homme, d’abord, c’est l’outil ! ».

- Les sentences du colonel en retraite n’ont que l’apparence de la raison, et sont proches du sophisme : l. 154-156 : « Dieu partage tous les êtres en mâles et femelles. Pas d’exception chez l’animal. Seuls l’homme et la femme, parce que doués de raison, savent se passer de l’autre sexe » ; l. 193-195 : « Les canons, les bûchers, la guerre, l’église, le social et le reste, qu’est-ce que c’est ? L’Histoire. L’Homme et l’Histoire, c’est tout un : ce sont les hommes qui font l’Histoire mais c’est l’Histoire qui fait l’homme. »

- Quant au gentleman, son argument (l. 200-204) est proche de celui des anthropologues : « L’art des cavernes. Les hommes meurent, les civilisations aussi. Que reste-t-il des peuples disparus, même des Egyptiens, des Grecs et des Romains ? Les œuvres des artistes. L’Histoire est un tombeau. L’homme, c’est l’art. Le reste est silence. »

 « bon sens » et sagesse philosophique ne sont donc pas contradictoires, la différence est d’abord une différence d’énonciation.

Etude n°2 : p.76-83 (l. 40 à 175)

« C’est vrai Kreps […] nous ne pouvons plus admettre l'incertitude. »

Quel éclairage particulier ce retour en arrière donne-t-il au débat sur la nature humaine ?
Questions préparatoires à l’étude de texte

Les questions en bleu sont un document de Cathy Réalini : Contact : mailto:realinipc@wanadoo.fr


  1. Justifiez le changement d'acte entre le cinquième et le sixième tableau. Sur quoi repose l'enchaînement entre le sixième et le septième tableau ? Comment appelle-t-on ce procédé ? Où l'auteur a-t-il déjà utilisé ce même procédé précédemment ?

  2. Par quel procédé scénique fait-on comprendre au spectateur le changement de lieu ? A quoi cela correspond-il sur le plan chronologique ? Quel est l'intérêt de ces scènes "au camp" en Nouvelle-Guinée par rapport aux scènes dans le tribunal londonien ? Comptez-les dans la pièce et voyez comment elles sont réparties.

  3. Qui dirige l'interrogatoire dans ce tableau ? Quel est l'enjeu philosophique de ce dialogue ?

  4. Comparez ce septième tableau, et le quatrième : quel était l'état d'esprit des savants dans la quatrième, au moment de la découverte du crâne ? Et que pouvez-vous dire de leur état d'esprit dans le septième ? Expliquez cette différence.

  5. Montrez comment chacun des personnages (Kreps, Sybil et Pop) doute de ses propres certitudes dès qu'il se penche sur la question de l'humanité des tropis.

  6. Comment appelle-t-on le type de raisonnement de Sybil p 79, lignes 91-93 ? Comparez avec le raisonnement de Kreps à la fin l. 216-220.

  7. Quelle est la fonction des Papous dans cette scène, du point de vue de l'intrigue, de la dramaturgie, et de portée symbolique des tropis ?

  8. Relevez des marques d'humour dans cette scène ; à quoi servent-elles ?

  9. Qu'ont compris les savants dans cette scène ? Comparez avec les propos de Kreps l. 27-28.


Eléments pour une introduction

  • Vercors écrit la pièce Zoo en 1963. Il s’agit de la réécriture du roman Les animaux dénaturés (1952). Dans ce récit, il imagine un peuple de pithécanthropes découvert par des explorateurs pour lesquels se pose rapidement une question: s’agit-il d’hommes ou de singes ? Comment le savoir ? Sur quels critères se fonder ? Pour répondre à cette question, le journaliste, Douglas Templemore participe à une expérience terrible qui conduit à un procès fracassant.

  • Le texte à étudier constitue un retour en arrière dans la narration. Alors que de témoins sont appelés à la barre au début de l’acte II, on observe un retour en arrière qui amène le spectateur en Nouvelle Guinée, sur le campement des scientifiques. Il sera intéressant de voir comment se construit le retour en arrière et quel est son but.

  • I) Comment et pourquoi se construit le retour en arrière

II) Comment l’extrait aborde le thème central de la pièce

I) Comment et pourquoi se construit le retour en arrière

1) Comment se construit le retour en arrière :

  • C’est au moment où, au début du tableau 7, Kreps vient témoigner à la barre. Pour les besoins du procès, il raconte un épisode durant le séjour du groupe quelques mois plus tôt en Nouvelle Guinée.

  • Noter le procédé scénographique qui a été mis en place (le tribunal est plongé dans l’obscurité tandis que le « souvenir » raconté par Kreps se joue à côté)

2) Les personnages présents dans le passage :

[Au point de vue de l’imagerie, on pourrait comparer cette expédition à celles relatées dans Tarzan].

  • On retrouve Douglas, l’accusé : bien décidé déjà à défendre l’humanité des Tropis, contre les sociétés d’exploitation australiennes l.71-72 « parce qu’il faudra en décider, maintenant, je vous préviens. Et sans délai ! » (Cf. p.85 fin du tableau 7 « une bande de cannibales autrement féroces et voraces que nos pauvres papous ! A commencer par une certain Vancruysen de Sydney. »)

  • Sybil sa fiancée, une scientifique : on constate que ses relations avec Douglas ne sont pas excellentes. Sybil ne comprend pas à ce moment-là l’entêtement de Douglas à vouloir monter l’humanité des tropis (l.73-76 « qu’est-ce que ça peut bien vous fiche »). Elle est en revanche vexée lorsque Douglas lui reproche de manquer de cœur : l.100-101 « un cœur ou une mâchoire brèche-dent ». Au fond, ce qui la vexe, c’est que Douglas lui reproche de manquer « d’humanité » (au sens de générosité)

  • Pop le prêtre (Cf. « pope » est un prêtre orthodoxe) Est rongé par le doute moral. Dilemme p.80

  • Kreps, le scientifique : attitude volontiers cynique (pratique l’humour Cf., ~je ne prie pas donc je ne suis pas un homme, je suis prussien l.48-49)

  • Greame, le scientifique et le père de Sybil.

  • Noter que tous ont des rôles symboliques (la science, la religion et le désir d’investigation à n’importe quel prix pour Douglas.

3) L’intérêt d’une telle mise en scène :

  • Donne vie au récit. Qqch de plus immédiat. Met en scène de manière originale et inattendue la question philosophique essentielle : les tropis sont-ils des hommes ? qu’est-ce qu’un homme ?

  • Permet aussi de mettre en scène les personnages dans leurs doutes, et d’assister à l’évolution de leur réflexion.

  • Permet de mettre en avant les rebondissements de l’action et de renouveler l’argumentation (effet de suspense). On ne discute pas de la même manière de l’humanité d’une espèce selon que l’on examine un crâne fossilisé ou un groupe de créatures vivantes.


Comment évolue la question de l’humanité des tropis

1) La position de chacun des personnages concernant l’humanité des tropis

Chaque personnage a une attitude à l’égard des tropis qui évolue. Plus se pose la question de leur nature et plus les personnages doutent de cette réponse :

  • Kreps :

« vous ne croyez ni à Dieu ni à diable » = esprit cartésien. Remarque qui en manque pas d’un certain humour dans la mesure où l’un de jurons de Kreps est « der Teufel » l.129.

Ne peut accepter que l’homme se définisse par son âme parce que réponse non scientifique (ce qui ne veut pas dire fausse). La science ne peut se fonder sur l’argument de l’existence de l’âme pour définir l’humanité parce que la science est incapable de démontrer l’existence (ou la non-existence) de l’âme.

  • Ce raisonnement est exposé par un syllogisme l.48-50.

On reconnaît l’âme par la prière

Je ne prie pas

Donc je n’ai pas d’âme.

+ Humour de réponse, attitude cynique.

  • Sybil :

(Curieusement, c’est elle la scientifique qui émet l’hypothèse que l’homme se définisse par son âme l.41)

Sybil est mise en cause l.82-85 par Douglas « pourquoi refusez-vous de les classer dans l’espèce humaine ?

  • Raisonnement de Sybil se fait par analogie / comparaison : Les tropis ne seraient que des animaux savants comme les fourmis et les castors. L.86-90 (même le rite d’enterrer les morts)

En poussant ce raisonnement jusqu’à l’extrême lignes 91-93, aboutit à un raisonnement par l’absurde

  • Pop :

En tant qu’homme d’Eglise, son questionnement est différent des autres « cette sécheresse de la science me dégoûte » l.105

L109-121 : enjeu moral ou métaphysique qui consiste à se demander si ce sont des hommes ou des animaux. Fonde son argumentation sur des écrits religieux, ceux de Saint Augustin (le père de l’Eglise actuelle).

A la question de l’âme se substitue celle de la faute originelle. Tous les hommes ont une âme mais tous sont des pêcheurs et seul le baptême peut les sauver. De là, deux hypothèses : ou bien ce sont des hommes et ne pas les baptiser revient à les damner ou bien ce sont des animaux et leur accorder le baptême est un sacrilège. Dilemme. Son doute apparaît dans son discours par l’abondance de questions « ce doute me déchire » l.118 / « je ne sais pas, je ne sais vraiment pas et j’en crève » l.125-126

2) La fonction des Papous

  • Il s’agit du peuple local que les missionnaires tentent avec plus ou moins de succès d’évangéliser. On relève quelques propos humoristiques à ce sujet l.134-138. Allusion au processus par lequel les peuples évangélisés « absorbent » la religion chrétienne. (On connaît de nombreux exemples où l’Eglise s’est efforcée de faire coïncider les deux croyances afin de faciliter le passage de l’une à l’autre Cf. Noël en est peut-être l’exemple le plus fameux)

  • N.B. représenter les papous comme des cannibales n’est pas tout à fait exact. Les actes de cannibalisme recensés étaient dus aux circonstances matérielles (surpopulation et impossibilité de migrer)

Les Papous retracent leurs racines directement jusqu'aux premiers hommes qui s'établirent en Nouvelle Guinée aussi tôt que 50 000 av. JC. Ils avaient probablement la peau plus pâle lorsqu'ils sont arrivés de l'Asie du Sud Est mais la sélection naturelle a eu le temps d'effectuer l'ajustement de leur couleur de peau à la haute intensité des rayons ultra violets dans leur environnement en Papouaise près de l'équateur. La pression du surpeuplement les a conduit à des combats inter-tribaux endémiques et au cannibalisme parce qu'ils n'avaient pas la technologie de navigation qui aurait pu soulager cette pression par l'expansion migratoire.

http://berclo.net/page02/02fr-notes-oceania.html

A propos des Papous " Ils ont soins des malades et des vieillards ; les vieillards ne sont jamais abandonnés, et en aucun cas ne sont tués – à moins qu'il ne s'agisse d'un esclave déjà malade depuis longtemps. Les prisonniers de guerre sont parfois mangés. Les enfants sont très choyés et aimés. Les prisonniers de guerre vieux et faibles sont tués, les autres sont vendus comme esclaves. 

http://panx.net/web/avis/page1_4.html

  • L.152 les Papous mangent les tropis = pb moral.

  • L.161-170 : à nouveau un dilemme (= alternative contenant deux propositions contraires ou contradictoires et entre lesquelles on est mis en demeure de choisir), une délibération. Manger un tropi, est-ce une crime ou une repas de chasse ?

  • Qualifier les Papous d’anthropophages, c’est considérer les tropis comme des humains mais ils sont peut-être de simples chasseurs.

  • Autre aspect de la question, ont-il commis un péché ? Lequel ? Meurtre ou gourmandise ? Noter l’humour de cette alternative.

3) Portée symbolique de l’acte commis par les Papous

  • Les Papous sont des hommes mais sont-ils « humains » ? Leur cruauté éventuelle rappelle celle des occidentaux. C’est à cette réflexion qu’est conduit le spectateur.

  • De la même façon le raisonnement par l’absurde de Sybil conduisait Douglas à imposer ce questionnement. Cf. Sybil : si un cheval joue du Rubinstein cela ne fait pas de lui un être humain Douglas : mais on ne l’envoie pas à l’abattoir (l.94).

  • Met en évidence la double définition du terme « humain » qui est ici source de problème :

Humain au sens biologique, comme une espèce distincte d’une autre par des critères morphologiques, génétiques

Humain au sens spirituel de capable de générosité, de compassion, de créativité etc.
Eléments pour une conclusion :

Passage important de la pièce car c’est le moment où les personnages prennent conscience de la nécessité qu’il y a à statuer sur le sujet central de la pièce. Il s’agit d’une prise de conscience. La solution n’est pas loin d’être trouvée l.216-220 (p.84-85) Kreps suppose qu’il faudrait tuer un tropi pour savoir si c’est un crime.

Etude n°3 : p.99-103 (l. 331 à 441)
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