Franz Kafka «Rapport pour une Académie»








titreFranz Kafka «Rapport pour une Académie»
date de publication28.03.2017
taille87 Kb.
typeRapport
p.21-bal.com > Biología > Rapport

Compagnie du Singe Debout





Un grand singe à l’Académie



D’après la nouvelle de Franz Kafka « Rapport pour une Académie » (1917)
« Descendre d’un singe, mon cher,

espérons que cela n’est pas vrai,

et si cela était,

prions pour que cela ne se sache pas ! »

s’écriait l’épouse de l’évêque anglais Worcester (1860)

Adaptation et mise en scène de : Jade Duviquet

Avec Cyril Casmèze, Mélanie Mazoyer

Son et univers sonore en direct : Jean-Marc Istria



Assistant à la mise en scène

Scénographie, lumière

Vidéo


Régie

Marionnette

Costumes

Maquillages




Jean-Noël Dahan


Jean-Marc Skatchko

Stéphane Lavoix


Vincent Tudoce

Mélanie Mazoyer

Fabienne Desflèches

Françoise Chaumayrac


Production : Compagnie du Singe Debout avec le soutien de la DMDTS-Ministère de la Culture et de la communication

Coproduction : Centre dramatique régional de Tours,

Centre dramatique national Théâtre Nanterre-Amandiers

avec le soutien : Espace Planoise-Scène nationale de Besançon


Contact compagnie : Bruno Mikol

JCL Conseil

99Bis Avenue Verdier

92120 Montrouge

T/F : 01 42 53 01 25 – 06 16 82 17 07

brunomikol@orange.frwww.jcl-conseil.com

Un grand singe à l’Académie

Un homme, à la demande de Membres de l’Académie, est invité à faire une conférence sur sa vie antérieure de singe….
Quelle est cette troublante proposition ?
Kafka dans une « métamorphose » à l’envers, fait parler un « devenu» homme, qui, pour s’en sortir, a trouvé une issue, non pas la liberté, « bien souvent source d’illusion parmi les hommes » mais a réussi ce tour de force : de singe capturé, il est maintenant cet homme en conférence, un artiste de music-hall reconnu…
Avec drôlerie, impertinence, autodérision, frayeur, ce « Pierre le Rouge » va raconter comment il fut mis en cage, éduqué par les hommes à coups de dressage, ses premières acquisitions… boire « cul sec » et fumer… rejoindre l’être civilisé en quelque sorte…mais de son passé de singe, il ne se souvient de rien, il a tout oublié…

Peut-on réellement tout oublier de ses origines ? Tout est en lui… dans ses excès, ses mélancolies, ses questionnements. Au fur et à mesure que Pierre le Rouge décrit son accession à une humanité, on va plonger dans un bain simiesque, on sera comme son premier maître, désorienté par la nature simienne qui s’échappe grand train de cet élève, de son double, ses doubles…
Pierre le Rouge, notre frère, nous-même…métaphore sociale et intime… quand la différence se heurte au conformisme, quand la seule issue pour exister, c’est de céder, être « un » parmi les autres, comme les autres, sous le regard des autres.

« A franchement parler donc, votre « singéité »

votre singitude, Mesdames, Messieurs, si tant est

que vous ayez derrière vous quelque chose de ce genre,

ne peut pas être plus éloignée de vous que la mienne l’est de moi.

Pourtant, cette vie de singe chatouille au talon quiconque

marche sur cette Terre, le petit chimpanzé comme le grand Achille. »
« Les singes pensent avec le ventre »
Extraits du spectacle « Un grand singe à l’Académie »


Pourquoi ce texte, Pourquoi Kafka ?...



Franz Kafka… on a tendance à penser alors, «pesanteur, étouffement,  persécution»…. mais on oublie trop souvent la force de vie de Kafka (juste pour contrer l’idée d’un homme seulement torturé, rappelons que Kafka chaque soir faisait de la gymnastique avant d’écrire), on oublie la distance et le jeu qu’il a su prendre avec sa propre vie, en créant des « fables » drôles, précises, profondes et à multiples facettes.
Sa nouvelle « Rapport pour une Académie » écrite en 1917 reste intemporelle ; elle est, bien que littéraire, d’une drôlerie décalée, grave aussi mais traduit toujours une tonicité, une force de vie, celle qui permet au héros de résister, d’exister malgré la capture. Elle donne des possibilités multiples d’interprétations. Elle ouvre même sur le mystère de l’évolution des espèces, l’apprentissage, la soumission…
Le travail d’écrivain de Kafka est indissociable d’un « devenir animal ». A travers l’écriture, il repousse les bornes de l’être humain au point de faire apparaître l’animal qui sommeille en nous : singe, cloporte, souris, chien…. C’est tout un « bestiaire piaulant » qu’invente Kafka, et qui vient incarner nos parts les plus intimes, les plus drôles, les plus précieuses, les plus douloureuses aussi. « Rapport pour une Académie » est un élément de ce bestiaire. Ce texte fascinant nous a paru s’intégrer parfaitement dans le parcours de notre compagnie.
Nous avons crée la Compagnie du Singe Debout en 2002 avec Cyril Casmeze issu du Cirque Plume et du Cirque Archaos avec le désir de parler de l’animalité, plus exactement du rapport Animalité/humanité dans ses différences, ses similitudes, pour nous une façon en compagnie de « nos si proches cousins », de tenter de mieux comprendre l’homme, de créer des « fables » pour voir autrement.
Dans « Animalité », première création de notre compagnie, en 2002 à la Ferme du Buisson (Scène Nationale de Marne la Vallée) : un homme, fatigué d’être un homme, fatigué d’endosser son costume d’humain se réfugiait dans l’état animal, tandis qu’une femme tentait de le ramener à l’humanité, à l’amour.
« UnPlusUn », créé à Vidy-Lausanne en 2004 et joué au Théâtre des Amandiers à Nanterre en 2005, notre deuxième spectacle coécrit avec Jean-Yves Ruf qui nous a mis en scène, traversait la danse du couple, dans une confrontation entre fuite et fusion, tout en tension et animalité retenues.
La conférence de Pierre le Rouge, dans sa drôlerie, son questionnement, son autodérision, nous semble aujourd’hui comme une évidence : se jouer de nos “métamorphoses” pour mieux parler de l’homme….

Kafka se sert de l’animal pour nous donner à voir “l’homme”, mais quelle humanité ? Pierre le Rouge, en palpant les cicatrices du dressage, fait apparaître les stigmates de l’éducation, et les tortures de la civilisation. C’est la « Métamorphose » à l’envers, quand l’animal devient être civilisé, mais doit d’abord apprendre avec écoeurement à fumer et à boire. Aux tendances autodestructrices de l’humanité, il oppose ici son rire espiègle et fraternel. « Les hommes ne sont pas méchants, dans le fond » dit le singe…

« C’est que l’animal coïncide avec l’objet par excellence de la nouvelle selon Kafka : tenter de trouver une issue, de tracer une ligne de fuite… »

« (…) Le devenir-animal est un voyage immobile et sur place, qui ne peut se vivre ou se comprendre qu’en intensité (franchir des seuils d’intensités). »

Gilles Deleuze, Felix Guattari

Kafka pour une littérature mineure, 1975, éditions de minuit, Paris


Un grand singe à l’Académie : notes de mise en scène

La nouvelle de Kafka est courte ; les dimensions physiques, visuelles et sonores sont au centre du dispositif scénique.

Au fur et à mesure du spectacle, cet homme qui a tout oublié de ses origines, est traversé par cette animalité par fulgurances et le travail d’acrobate-zoomorphe de Cyril Casmèze joue de cet entre-deux, de cette bascule troublante, tantôt imperceptible, tantôt spectaculaire,

Une grande marionnette figure le double de cet homme et le perturbe, le pousse dans la recherche de ses souvenirs, présence tendre et cruelle. Elle est son miroir fidèle et grinçant.

Des bribes de son spectacle de cabaret le montrent en homme/singe/femme qui se vend pour exister, une façon d’être dans ce monde, dans notre monde.
Kafka a écrit des lettres, des entretiens pour la suite de cette nouvelle. Nous les utilisons en créations vidéos et sonores. Elles interrompent le récit de Pierre Le Rougeaud, viennent troubler ses certitudes, les nôtres…lui-même devient alors notre miroir déformant….
Nous-mêmes, exilés, dans l’oubli de nos origines, d’un pays, d’une appartenance sociale, d’une famille, pour vivre, survivre… Nous-mêmes, oublieux de notre origine la plus archaïque, notre part animale… un hommage aux grands singes si loin, si proches, en voie de disparition dans les décennies à venir…


Comment s’est fait « Un grand singe à l’Académie » ?

« Issue », mot cher à Kafka : « Le problème n’est jamais celui de la liberté mais celui de trouver une issue ». Pour s’en sortir, faut-il perdre son identité ?
A partir de cette intention, faire un spectacle. La nouvelle de Kafka est brève et dense, sa traduction doit rendre compte d’une écriture rigoureuse et fantasque. Mon adaptation pour la scène conserve l’essentiel de ses mots, ses articulations parfois grinçantes, heurtées, vigoureuses et drôles.

Son héros, Pierre le Rouge tente désespérément de s’en sortir, de trouver une issue. Le langage fonctionne alors comme un étau, il évoque cette sensation extrême, celle d’être pris au piège. Ce langage, prétendument libérateur, s’avère être le cadre de sa claustrophobie.

Pierre Le Rouge exagère, joue, se fâche, se moque et est drôle malgré lui, il règle ses comptes, ressasse certains souvenirs, toujours les mêmes, ses blessures lors de sa capture, son apprentissage, ses batailles pour apprendre, la lutte contre lui-même comme seul moyen pour exister. Il a si bien réussi sa transformation « qu’il a la culture d’un bon européen moyen ».
Kafka a écrit une suite à cette nouvelle : des lettres, des entretiens sur Pierre le Rouge, homme de cabaret. Dans l’adaptation, j’ai choisi d’insérer ces écrits qui ouvrent alors des portes. Kafka se joue de son personnage, amplifie sa réussite et ses peurs, exagère son caractère. J’ai utilisé ces écrits pour accentuer encore cette mise en abîme de lui-même et de son héros.
Kafka ne donne aucune précision sur l’aspect physique de Pierre Le Rouge, il n’est défini que par les mots qu’il profère. A nous de l’inventer puisque nous avons eu envie que cette fable soit incarnée.

Au fur et à mesure qu’il entre dans son récit – une confession, une sorte de divan public – Pierre le Rouge veut nous rassurer sur sa force. Il veut faire table rase pour ne pas s’encombrer comme on enfouit la douleur, pour oublier l’autre en soi, sa parole est alors prolixe. Mais son corps se souvient et laisse échapper des traces de son animalité, lui, qui pense la contrôler, lui, l’expert en maîtrise de ses acquis.

Il a traversé le mur des espèces, il a vécu un tour de force, toutes les épreuves de la vie.
La grammaire de l’espace, du jeu s’est construite en interrogeant la dimension corporelle de Pierre le Rouge.

Il est nécessaire que l’on sente ces choses petit à petit : il ne sait plus quel est son corps, il est chez lui, entouré de miroirs, où il fait parfois son numéro, mais où il se surveille, se guette, il ne connaît pas ce corps, son identité est floue, et au fur et à mesure qu’il va replonger dans son histoire, son animalité va resurgir à son corps défendant puis dans l’acceptation de lui-même.

Ce vocabulaire entre homme et singe apparaît de façon surprenante, malgré lui, puis s’accentuera jusqu’à ce qu’il retrouve une nature possible pour lui. Il est alors bilingue…

Il faut donc un décor qui multiplie sa présence, lui en perte d’identité, il vérifie dès qu’il perd le contrôle, il se raccroche à son image d’homme et se corrige.

J’ai imaginé de doubler la présence de Pierre le Rouge d’une autre façon, qu’il soit accompagné, confronté, « singé » par un double presque plus vrai, plus fiable. Depuis longtemps, je suis troublée par les pantins, ces formes plus incarnées ou différemment que l’acteur, dans un ailleurs, entre vie et mort ; d’où l’idée d’une grande marionnette, plus grande que lui, qui le double à son insu, qui apparaît sans que Pierre le Rouge la voit, une marionnette portée et habitée par une actrice manipulatrice, un double qui suit «un chemin qui parle directement à l’âme » comme le décrit Kleist.
Un langage rapide, un corps qui lui échappe, un double et des visions qui l’accompagnent :
La vidéo intervient alors sur trois niveaux : d’une part, elle a une interaction directe avec le comédien, par exemple en jouant avec la multiplication des reflets. D’autre part, elle apporte des éléments fictionnels avec des scènes pré filmées de fragments ajoutés au récit. Enfin, elle a aussi une dimension plastique au même titre que le décor et la lumière, c’est un accompagnement ou un contrepoint au récit.

Le son intervient par l’utilisation d’objets du quotidien dont la mécanique sonore est répétitive et traduit l’univers mental et organique de Pierre le Rouge, dans une intensité qui va du murmure au strident.
Pierre le Rouge est en confession dans son propre chemin de reconstruction. A travers ce que l’on entend, ce que l’on voit de lui, on devine son être trouble, multiple. Ses performances le font vivre pour les autres, être ce que les autres attendent. Mais les bribes de son numéro de cabaret, comme la conférence dans laquelle il se cherche, deviendront autres que ce qu’il avait prévu, l’emporteront vers un chaos du corps, de l’esprit et peut-être vers une réconciliation de lui-même, une acceptation de sa nature telle qu’elle est.

C’est une conférence ratée, il a dit tout ce qu’il voulait dire sans rien dire mais tout est là en lui, il existe.

Jade Duviquet – Metteur en scène


L’équipe artistique
Jade DUVIQUET : Metteur en scène - Durant leurs parcours, lui de comédien-acrobate zoomorphe aux Cirque Archaos et Cirque Plume, elle de comédienne, Cyril Casmeze et Jade Duviquet se rencontrent, mêlent leurs expériences et s’interrogent sur le rapport humanité-animalité. Ils fondent ensuite la Compagnie du Singe Debout en

2002. avec la création d’Animalité…et dernièrement…

Unplusun, spectacle co-écrit, joué par eux et mis en scène par Jean-Yves Ruf au Théâtre des Amandiers en janvier 2005, traversait la « danse du couple »  entre fuite et fusion, tension et animalité retenues. Pour leur nouvelle création, la nouvelle de Kafka leur a paru comme une continuité,  se jouer de «  métamorphoses » pour mieux parler de l’homme.
Comédienne

A joué au théâtre sous la direction, entre autres, de Jérôme Savary, Geneviève de Kermabon, Laurent Serrano, Jean-François Philippe, Gilbert Langlois, Patrick Simon, Patrice Douchet, Zohar Wexler, Marie-Claude Morland et Jean-Yves Ruf…

Elle interprète donc des textes classiques : Victor Hugo, Pouchkine, Labiche, Pirandello, Lorca, Goldoni… Et contemporains : Vitrac, Anouilh, Martin Speer, Serge Gandz, Henri-Paul Korchia, Dominique Paquet, Marc Michel Georges…

Elle joue actuellement Nastassia Philippovna dans l’Idiot de Dostoïevski, traduction de André Markowicz sous la direction de Antoine Bourseiller.

Au cinéma, elle a travaillé avec Chantal Ackerman, Damien Peyret, Anne Villacèque, Cédric Khan… Parallèlement, elle donne des cours d’art dramatique notamment à l’Ecole Normale Supérieure et dans les lycées section théâtre…

Elle coécrit et met en scène Clichés d’amour, des duos pour performances circo-théatre avec Cyril Casmèze et commet avec ce dernier un singulier film publicitaire pour Dunlopillo, suite à la création de deux courts-métrages  Bêtes, belle et beau .

Elle fonde avec ce dernier la Compagnie du Singe Debout avec en 2002 un premier spectacle Animalité, créé à la Scène Nationale de la Ferme du Buisson ; puis un deuxième, Unplusun  mis en scène par Jean-Yves Ruf, créé à Vidy-Lausanne en 2004 et joué aux Amandiers de Nanterre en 2005.

Collaboration artistique pour Sur Liste Rouge, de et avec Marc-Michel Georges, créé au Cinéâtre 13 à Paris.

Elle a participé au Théâtre du Rond-Point au Grand Mezze de François Rollin et d’Edouard Baer.

Actuellement, avec la réalisatrice Christine François, elle co-écrit et tourne un documentaire-fiction autour du deuil et de la filiation.


Cyril CASMEZE : Comédien

Cyril Casmèze a débuté comme acrobate zoomorphe au Cirque Archaos puis a joué dans plusieurs créations du Cirque Plume.

Au théâtre, il a travaillé avec Genevièvre de Kermabon sur Morituri créé au Printemps des Comédiens et joué également au Théâtre de Chaillot.

Il a été invité à plusieurs reprises au Cabaret des Achille Tonic (Shirley et Dino).

Puis il a joué dans différents spectacles et cabarets de Michèle Guigon.

Il se met au service également d’auteurs contemporains dont notamment Patrick Kerman, mis en scène par Claude Bokobza et il interprète des œuvres classiques : Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, mis en scène par M-C Morland et l’Homme qui rit, du même Victor Hugo, mis en scène par Yamina Hachémi.

Il participe régulièrement au Théâtre du Rond-Point au Grand Mezze d’Edouard Baer et François Rollin.

En 2002, il créé avec Jade Duviquet la Compagnie du Singe Debout au sein de laquelle naissent deux spectacles : Animalité (mise en scène J. Duviquet et C.Casmèze)  et Unplusun co-écrit par eux et mis en scène par Jean-Yves Ruf.

A noter également quelques incartades au cinéma et à la télévision : avec Jean-Jacques Annaud, Alain Chabat et Edouard Baer, sans omettre il y a quelques années la publicité Dunlopillo qu’il a commis avec sa comparse Jade Duviquet (un couple s’ébrouant dans un lit à baldaquin dans une parade nuptiale animalière et simiesque).

Mélanie MAZOYER : Marionnettiste

Mélanie Mazoyer, après des études d’architecture à Paris La Seine (UP4- Beaux-arts), rencontre le théâtre de marionnettes et intègre la 4ème promotion de L’ESNAM de Charleville Mézières.

Elle fonde  Les Clandestines Ficelles avec Yseult Welschinger (1998/2004), Compagnie au sein de laquelle elle tente d’approfondir et d’apprivoiser un théâtre intime et visuel ; six spectacles naîtront de cette collaboration.

En parallèle elle se partage entre comédienne et plasticienne pour d’autres… Avec Claire Dancoisne (La Licorne), Alain Mollot (La Jacquerie), Alain Blanchard (La Fabrique des Arts d’à Cotés) : elle est comédienne.

Avec la Cie AIA, La Valise, La Jacquerie, La Fabrique, le groupe Anamorphose, c’est à l’atelier qu’elle conçoit et réalise des scénographies, des marionnettes et des masques.

Depuis sa rencontre avec L’univers de Werner Strub, elle se passionne pour le masque et conçoit des masques en tissus pour danseurs et circassiens.

Elle poursuit sa formation et son intérêt pour les arts de la rue auprès de Jacques Livchine, François Delarozière et fait partie de la promotion zéro de la FAIAR.

Elle se forme au Tango argentin depuis deux ans auprès de Imed Chemam et Edwine Fournier.

Stéphane LAVOIX : Créateur vidéo

Après des études techniques (ingénierie électronique - informatique), il débute dans le milieu de la post-production vidéo puis cinéma, se formant « sur le tas » en tant que graphiste-truqueur (animation et truquages 2D sur ordinateur).

Ses explorations parallèles l’amènent entre autres à co-réaliser un court-métrage avec François Vogel (Les crabes – 2001) et à plonger dans un joyeux laboratoire collectif expérimental, YaK, qui multiplie les évènements plastiques festifs (installations vivantes à base de projections multi-supports ; diapo, super8, 16mm, vidéo,…).

La rencontre fin 2002 avec la compagnie Sentimental bourreau est déterminante ; il participe à quatre créations (Drei Times Ajax – 2003, L’exercice… - 2004, Rien ne va plus – 2005, Top Dogs – 2006), depuis le tournage-montage-truquage des éléments jusqu’à la régie en représentation, en passant par la mise en place du dispositif (régie, projecteurs, caméras,…). Il participe ainsi également en 2004 à Végetal-Art de Annie Dissaux (ciné-concert avec projection 1K) et Oh Oui ! de J. Latarjet et A. Fleischer.

Il travaille actuellement à un projet de sténopé temps réel pour une exposition collective à La Villette, et un autre d’installation vidéo interactive (explorant la notion de point de vue) avec Numeriscausa et Music2eye.
Jean-Noël DAHAN : Assistant à la mise en scène

Lauréat du DESS “Mise en scène, Dramaturgie, Jeu” (Paris X / Théâtre des Amandiers), au sein duquel il a notamment reçu l’enseignement de Frédéric Fisbach, Jean Jourdheuil et Dominique Boissel, Jean-Noël Dahan a aussi reçu une formation musicale (D.F.E. piano, musique de chambre, formation musicale, classe de composition – E.N.M. St Germain-en-Laye) universitaire (D.E.A. de Philosophie - Paris X - et D.E.A. d’éthique médicale et biologique - Paris V) et une formation d’acteur durant cinq années à l’Ecole et Compagnie de théâtre Les Indifférents.

Il a joué dans plusieurs spectacles basés sur l’œuvre de Kafka (Kafka Laboratoire, Catastrophe), en langue originale, à Paris, Lausanne, Zagreb et Bucarest.

Il a été l’assistant de Christian Schiaretti (“Le Grand Théâtre du Monde”, Salle Richelieu) et de Jean-Yves Ruf en tant que dramaturge (“UnPlusUn”). Il a joué sous la direction de Jacques Rebotier, Michel Nebenzahl, Roger des Prés et a surtout mis en scène des auteurs contemporains (Koltès, Hervé Blutsch, Shaïn Sinaria, Genet).
Jean-Marc ISTRIA : Ingénieur du son

Il obtient en 1988 le diplôme de régisseur général avec spécialisation « audio » (Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg).

Il réalise la création sonore et/ou musicale sur des mises en scène de :

  • J-C Fall (Beckett), Philippe Sireuil (Shakespeare), Philippe Van Kessel (Canetti),

  • Michel Didym (Minyana, Koltès, Llamas),

  • Bernard Habermeyer (Camus, Miller, Musset),

  • Jean-René Lemoine (Tchekhov, Chamoiseau),

  • Kim Vinter, Bertrand Bossard, Catherine Dewitte,

  • Jérome Savary (Rostand) & Jean-Yves Ruf

Revue de presse

« Un grand singe à l’Académie »

- La Croix – 18 novembre 2006 - Le Parisien – 25 novembre 2006



- La nouvelle vie ouvrière – 24 novembre 2006



L’Humanité – 11 décembre 2006

Jean-Pierre Léonardini





La Terrasse – Décembre 2006




Portrait de Cyril Casmèze dans Extérieur Jour, RFI , par Yasmine Chouaki - 27 novembre 2006


Extraits…

(…) On peut retrouver  Cyril Casmèze dans « Un grand singe à l’Académie » à Nanterre-Amandiers, où il interprète avec force et nuance et cette singularité profonde qui est la sienne ce personnage de Pierre le Rouge, un chimpanzé ayant réussi l’exploit de franchir le mur des espèces pour devenir un homme. Un personnage tout aussi effrayant qu’attendrissant.

(…) Il apparaît sur scène en costume d’homme presque normal comme une sorte d’autre nous-même, dans un dédoublement raffiné. Sa patte d’homme devient animal et simiesque en un court moment d’éternité.

(…) Il peut en une seconde, poétique ou monstrueuse, devenir un animal.

(…) Exceptionnel Cyril Casmèze, capable de métamorphoses à faire pâlir un Kafka, dans ce spectacle, puissamment mis en scène par Jade Duviquet.

FIP, Nathalie Castéra, 25 novembre 2006


« Un grand singe à l’Académie », un spectacle à voir de toute urgence, magnifiquement interprété par le charismatique Cyril Casmèze et mis en scène tout en finesse et avec une grande intelligence par la comédienne-metteur en scène Jade Duviquet.


Revue de presse des précédents spectacles de la Compagnie

« ANIMALITE », création 2003
Enfant, Cyril Casmèze veut devenir un animal. Une vache, pourquoi pas. Il en adopte la posture, marche à quatre pattes, passant ses journées dans les prés avec un troupeau. Plus tard, il fait un numéro animalier sur la piste du Cirque Plume. Le succès ne le délivre pas de son animalité ni la ravissante rousse, Jade Duviquet, qui s’amourache de lui (…) Une vie mise en scène aujourd’hui dans un spectacle étonnant, déroutant, à l’humour léger qui dérange ou plutôt qui démange l’animal tapi au fond de nous.

Thierry Voisin, l’Express

(…) Les comédiens se métamorphosent en personnages étonnants, à cheval entre l’homme et l’animal (…) Face à ce monstre qui fuit l’humanité (Cyril Casmèze, formidable acrobate zoomorphe), Jade Duviquet, superbe de fragilité féline, brise la carapace du silence et des cris. S’engage alors un corps à corps aussi loufoque que cruel. Bestial mais jamais vulgaire.

J.L., Ouest France
(…) Une histoire peu banale, une fable sans leçon de morale… Hors norme et audacieuse, à la frontière entre deux règnes, l’humain et l’animal.

F.B., le Maine Libre

Extraits d’interviews réalisées pour France Culture

(…) Un homme fatigué d’être un homme. Un homme qui a toujours hésité à endosser son costume d’humain.

Une femme qui essaie de retrouver cet homme, mais plutôt que de le recapturer dans l’humain, tente de l’y accompagner.

Ce qui frappe dans ce spectacle, c’est l’extraordinaire qualité des deux acteurs pour figurer l’animal, cette fuite hors de l’humain…

Alain Finkielkraut, Philosophe

« UNPLUSUN », création 2004

(…) Rarement le théâtre n’a approché avec autant de simplicité, de pudeur et d’humour cette petite musique intime du malaise de ceux qui ne savent pas vivre ensemble. Jade Duviquet et Cyril Casmèze ont souhaité donner une forme théâtrale in vivo à ce jeu de la vérité.

P. Sourd, Les Inrockuptibles
(…) On verra simplement ce couple se déchirer, se retrouver, se comprendre, se méprendre, souffrir, se répéter. Nous sommes évidemment plus proche de Cassavetes que du vaudeville adultérin ou des portes qui claquent. Ce spectacle offre de beaux moments d’émotions. Jean-Yves Ruf bénéficie du précieux concours des deux comédiens Jade Duviquet et Cyril Casmèze, d’une énergie impressionnante. Ces deux comédiens sont par instants incandescents (…)

Hervé de Saint Hilaire, Le Figaro
(…) Jean-Yves Ruf fait un théâtre proche de la danse où tout s’exprime par les corps et l’énergie. Au final, une belle force silencieuse relayée par deux interprètes physiques, la longue Jade Duviquet et le massif Cyril Casmèze dont les bonds de fureur et d’amour sont stupéfiants (…)

Gilles Costaz, Zurban
(…) Le spectacle est presque sans paroles, la communication y est intermittente, sporadique. Tout est minutieusement réglé : gestes et sons – beau travail de Jean-Mac Istria – et interprété comme une chorégraphie précise par Jade Duviquet et Cyril Casmèze, virtuoses du mouvement. Drôle et percutant.

Annie Chénieux, Le Journal du Dimanche
(…) Désirs inassouvis, dialogues de sourds, parties de jambes en l’air… Tous les ingrédients du couple, grand acrobate du quotidien, passant sans transition de la déclaration de guerre à la déclaration d’amour, sont là. Jade Duviquet et Cyril Casmèze, les deux âmes sœurs de ce duo, maîtrisent à merveille leur sujet. Marie-Emmanuelle Galfré, Le Parisien
(…) Unplusun, pas de grand discours ni de belles phrases ici, mais des bribes de mots et de situations qui se répètent, la liberté allègre du jeu des comédiens tout en bondissements et en culbutes. Distillées par Jade Duviquet et Cyril Casmèze. Les séquences se succèdent, drôles et fraîches, à l’heure des grands projets, douces amères, quand chacun semble ne plus écouter ni entendre l’autre. Qui a dit qu’il était facile de conjuguer le verbe aimer ? 

Didier Méreuze, La Croix
(…) Dans un beau duel avec une table, deux chaises et une multitude de cartons : toute une vie à deux qui défile devant nos yeux. C’est drôle, insolite et ça ne ressemble à rien de connu.

Jean-Pierre Hann, L’Humanité

De l’identification à la disparition des grands singes


« Entre déforestation, braconnage et fièvre Ebola,

ne survivent dans la nature que 20 000 bonobos,

57 000 orangs-outans, 100 000 chimpanzés et autant de gorilles.

Tous menacés dans un avenir immédiat. »

Catherine Vincent

Chronique d’une disparition annoncée

In Le Monde, 12 août 2006


Si loin, si proches

« Que faire d’une si proche parenté ?

La similitude entre l’homme et l’animal bouscule

Les préjugés et les savoirs. S’il y avait une seule

Caractéristique humaine à conserver, ce serait

La responsabilité envers le monde vivant. »

Elisabeth de Fontenay

In Philosophie magazine, n°2, juin-juillet 2006
« Le plus dramatique, c’est qu’au moment

où l’on avance dans la connaissance plus fine

de la « culture » chez les grands singes, et donc

de nous-mêmes, ils disparaissent ! »

Pascal Picq

Paléoanthropologue

L’histoire de « Cheeta »

En 2006 nous avons trouvé le double du personnage de Kafka ! En tout cas Cheeta présente bien des similitudes avec Pierre le Rougeaud : comme lui il a bu (Cheeta a même été alcoolique), beaucoup fumé, il voit ses congénères singes la nuit, Cheeta est peintre, fête son anniversaire avec les humains, se fait des piqûres d’insuline pour traiter son diabète et évidemment a été la star de nombreux films dont le fameux « Tarzan ». A vous d’en juger !






A l’heure actuelle et notamment en 2006, les scientifiques se posent la question de ce que serait le propre de l’homme. Ayant 99% de gênes communs avec le singe, le 1% restant laisse de nombreuses interprétations : sur la transmission du savoir, sur les capacités d’apprentissage, sur le langage et notamment l’appareil phonatoire, toutes ces QUESTIONS restent ouvertes.

Mais pourra-t-on y répondre vraiment un jour puisque nos grands singes sont malheureusement en voie de disparition dans les décennies à venir. Est-ce seulement un grand cousin, si loin, si proche qui disparaît ou toute la mémoire archaïque de l’homme ?
On a eu envie par ce spectacle qui évidemment à travers sa fable parle de l’homme, de rendre aussi hommage à nos frères « si loin, si proches » pour tenter de rester vigilants sur notre monde, notre environnement et notre mémoire collective.








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